Je tiens à remercier au nom de l`équipe du Taurillon M

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Je tiens à remercier au nom de l`équipe du Taurillon M
Cette version a été utilisée le soir de la cérémonie, seule la version prononcée fait foi
Je tiens à remercier au nom de l’équipe du Taurillon M. Jean Marie Cavada pour avoir porté notre
projet au Parlement européen, sans votre aide nous n’aurions pu obtenir cette récompense. Merci à
vous, M. Barreau de nous accueillir ici dans cette magnifique salle et de nous remettre ce prix qui
couronne des années d’engagement.
M. le Ministre merci de votre présence qui nous honore et nous encourage à poursuivre nos actions
auprès du public en faveur d’une Europe unie et fédérale. Le Taurillon est un projet qui fait la fierté
des Jeunes Européens et contribue à son dynamisme.
Il est pourtant né dans un moment conflictuel : Le référendum sur le Traité établissant une
Constitution pour l’Europe.
2005 fut une date fatidique dans les milieux européens. Une mobilisation de tous les acteurs pour
défendre le oui. Donner des arguments, convaincre le plus grand nombre, y compris un public de non
avertis et de non spécialistes de l’Europe. C’est en ayant cette idée en tête que des personnes comme
Ronan Blaise et Valéry Xavier-Lentz ont créé le Taurillon, un magazine fédéraliste sur internet.
Les tenants du Non ont mis la même énergie à défendre leur conception de l’Europe. Une Europe qui
ne se limitait pas à son aspect économique et au libéralisme.
Chacun se disant Européen. Aimant l’Europe. Voulant qu’elle soit plus unie.
Cette querelle est aujourd’hui dépassée et ne correspond plus aux enjeux actuels.
Beaucoup de jeunes européens ici présents n’ont même pas vu voter en 2005. Je n’ai pas pu
voter lors de ce référendum.
La zone euro est en crise depuis plus de 2 ans maintenant. Les citoyens ne savent plus où nous
allons. Il y a une demande claire d’un projet européen compréhensible et fédérateur.
Il n’y a pas de rejet de l’Europe par principe mais une opposition et un ras le bol de la
crise, d’un fonctionnement de l’UE qui a montré ses limites et son incapacité à résoudre les
problèmes économiques.
Les pro-européens sont devenus silencieux. Lors de la dernière campagne présidentielle aucun des
grands candidats n’a mis en avant un discours ambitieux pour l’avenir de l’Europe, laissant libre cours
aux paroles des souverainistes et autres populistes sur le sujet européen.
Comment le sentiment des citoyens français et européens pourrait il changer vis-à-vis
de l’Europe si le chemin emprunté reste le même depuis des décennies alors que nous
connaissons justement une crise sans précédent ?
Il existe pourtant des solutions. Partout nos voisins veulent raviver la flamme de notre
ambition commune et redonner vie au projet européen.
Le 17 septembre dernier 11 ministres européens des Affaires étrangères, dont la France fait
partie, ont proposé un projet pour renforcer l’UE. A ce propos, MM. Guido Westervelle et
Radek Sikorski ministre des affaires étrangères allemand et polonais déclaraient le même jour,
dans une tribune du New York Times :
« Pour que l’Europe soit un acteur majeur sur la scène internationale, elle doit s’appuyer
sur un système institutionnel efficace et simplifié, garantissant la séparation des pouvoirs.
Elle a besoin d’un président de la Commission européenne directement élu qui nomme les membres de
son « gouvernement européen », d’un Parlement européen bénéficiant du pouvoir d’initiative
législative et d’une seconde chambre représentant les Etats membres. »
M. le Ministre pourquoi ne pas faire de ce projet le guide immédiat de la politique européenne de la
France ?
Nous jeunes citoyens européens reprenons espoir à l’écoute de ces propositions qui ne nous semblent
ni utopistes, ni devant être réalisées dans un lointain futur. Les citoyens demandent ces réformes pour
qu’elles puissent s’appliquer le plus tôt possible.
Nous nous associons pleinement à la proposition du Parti Socialiste européen de présenter un candidat
aux élections européennes de 2014. C’est un changement majeur dans l’approche de la démocratie
européenne. L’abstention croissante peut être combattue et vous pouvez compter sur l’équipe du
Taurillon pour vous aider à mener ce combat.
L’Europe peut sortir de la crise. C’est ce que s’efforce de montrer le Taurillon et l’ensemble de ses
rédacteurs. Par des interviews, des analyses et des études nous prouvons que l’instauration d’une
Europe fédérale est nécessaire à la résolution des problèmes que connait aujourd’hui notre continent.
Ce désir existe dans la société et les centaines de jeunes européens venant de France et des quatre
coins de l’Europe le prouvent. Pour avoir plus de poids dans la société européenne et pouvoir toucher
un grand nombre de citoyens, nous avons développé quatre versions linguistiques. Nos rédacteurs sont
des bénévoles venant de toute l’Europe, ce qui fait que nous ne parlons pas d’Europe entre Français,
mais bien avec tous les Européens.
Grâce à l’engagement de nombreuses personnes, comme Fabien Cazenave, Laurent Nicolas ou MarcAntoine Coursaget le Taurillon est passé d’un simple blog à un journal d’opinion reconnu et lu par
plus de 100.000 visiteurs uniques par mois et publiant quotidiennement des articles.
En tant que rédacteur en chef du Taurillon, je reçois de nombreux mails ou commentaires de jeunes
désirant cette Europe unie et démocratique.
Les sirènes menaçantes du populisme peuvent impressionner mais c’est justement en restant sur un
statu quo qu’elles grandiront.
Les Français ont peur et n’ont plus confiance dans des réformes de l’Union en demi-teinte. Il est clair
que les dirigeants politiques doivent choisir et annoncer clairement la voie qu’ils prennent. Certains de
nos partenaires semblent vouloir se diriger vers une Europe politique. Que fera la France? Prendra t
elle cette direction où restera elle sur le bord du chemin?
Elle doit maintenant l’annoncer et faire de l’Europe fédérale le seul et unique projet crédible. Car où
va-t-on ? Sinon vers un fédéralisme européen qui ne porte pas son nom. Ne donne t on pas plus de
pouvoirs à l’UE qui a d’ailleurs besoin de se démocratiser ?
Cela divisera et suscitera des oppositions en France comme en Europe. C’est certain. Les
souverainistes se réveilleront et crieront au scandale. Mais ne le font ils pas déjà ?
Cependant les citoyens ne veulent plus des demi-choix et voient clair dans ce qui se joue à l’heure
actuelle.
La crise de la zone euro a montré qu’il était impossible de faire de la semi-intégration. Elle doit être
complète pour qu’elle puisse être efficace.
D’ailleurs, l’histoire nous montre qu’en tant de crise, les confédérations, comme peut l’être l’UE
actuellement, ne tiennent pas et mènent à la fédération ou implosent. La Suisse, les Etats-Unis ou
l’Allemagne ont tous choisi des systèmes fédéraux.
Le temps des idées doit revenir sur le devant de la scène et les dirigeants doivent faire confiance aux
citoyens. L’Europe fédérale n’est pas l’Europe des élites, mais celles des peuples. L’Europe politique
est en train de se construire, il ne faut pas que la France passe à côté de cette opportunité. Il est tant de
mettre en place l’Europe du XXième siècle.
C’est donc avec un grand espoir et le sentiment d’une certaine responsabilité que nous recevons ce
prix qui nous permettra de poursuivre notre engagement et de continuer à nous développer.
C’est d’ailleurs avec une grande joie que je vous annonce le lancement de notre application iPhone
grâce au travail de Karim-Pierre Maalej.
Le Prix du citoyen européen est une importante reconnaissance qui nous permet d’apporter notre
pierre à la construction d’une Europe unie, démocratique et citoyenne.
Je vous remercie.