FORESTIER-BÛCHERON / FORESTIÈRE
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FORESTIER-BÛCHERON / FORESTIÈRE
En automne et en hiver, la récolte de bois représente la principale tâche des forestiers-bûcherons et des forestières-bûcheronnes. Ceux-ci déterminent quels arbres doivent être coupés selon leur type, leur taille et leur emplacement sur le terrain. Ils peuvent prévoir avec précision où l’arbre va tomber et sécuriser la zone, avant d’abattre l’arbre à la tronçonneuse, ou parfois avec l’aide d’un treuil. Au printemps et en été, ces professionnels s’occupent surtout de l’entretien des jeunes peuplements. Ils ôtent les mauvaises herbes, les buissons et les arbres gênants, afin que les arbres sélectionnés aient suffisamment de place et de lumière pour bien grandir. Ils protègent également les jeunes plantations des dégâts causés par les animaux. Entretenir les lisières de forêt et les chemins, sécuriser les terrains en pente, stabiliser les cours d’eau ou construire des ouvrages paravalanches font aussi partie de leurs tâches. Bon nombre des activités de ces spécialistes ne sont pas sans danger. Le respect des consignes de sécurité et une concentration sans faille pendant le travail sont donc des priorités dans cette profession. FORESTIER-BÛCHERON / FORESTIÈRE-BÛCHERONNE CFC PRATICIEN FORESTIER / PRATICIENNE FORESTIÈRE AFP Portrait Assurer la régénération des forêts Batja-Lynn Kübler, 20 ans Forestière-bûcheronne CFC, en 3e année de formation Face à un hêtre de 90 ans qui atteint presque 30 mètres de hauteur, Batja-Lynn Kübler évalue la situation avec précision. Le tronc est-il droit? L’arbre est-il creux? Comme l’arbre semble normal et sain, l’apprentie forestièrebûcheronne pourra procéder comme à l’accoutumée pour l’abattage. Avec sa tronçonneuse, la jeune femme fait une profonde entaille dans le tronc, exactement dans la direction où l’arbre doit tomber. «L’angle de l’encoche doit être au minimum de 45 degrés, sans quoi l’arbre risque de ne pas tomber à l’endroit prévu», précise-t-elle. Une fois l’entaille faite, elle se met dos contre l’arbre et contrôle une dernière fois la direction d’abattage. Abattage par étapes Batja-Lynn Kübler commence maintenant à scier l’autre côté de l’arbre. Elle veille à ne pas aller jusqu’à l’entaille, ce qui serait beaucoup trop dangereux. L’arbre est définitivement abattu à l’aide d’un coin hydraulique, que la forestière-bûcheronne enfonce dans l’encoche par mouvements de pompage. «C’est ainsi que nous procédons pour les gros arbres. Pour les plus petits, nous utilisons un coin normal en aluminium et un gros marteau.» Une fois que le coin a été enfoncé assez profondément dans l’entaille, l’arbre tombe dans un grand fracas, exactement dans la direction prévue. Un travail en tandem Avec son collègue, Batja-Lynn Kübler procède alors à l’ébranchage: à l’aide de sa tronçonneuse, elle ôte les branches de l’arbre. Pendant toute la durée de l’abattage, son collègue était présent. Il surveillait la route en contrebas et était en contact radio permanent avec la jeune femme. «Pour l’abattage, on est toujours au moins deux; il n’y a pas d’exception à cette règle.» Avec un treuil, le tronc est ensuite amené à un lieu d’entreposage provisoire. «Celui-ci sera probablement transformé en copeaux de bois ou utilisé en tant que bois de chauffage», relève la jeune forestière-bûcheronne. «Le bois de hêtre intéresse peu les scieries. Il n’atteint pas un prix élevé: la concurrence étrangère est trop forte.» L’entreprise fores- tière publique pour laquelle travaille la jeune femme a dû réfléchir à de nouveaux débouchés, tels que la fabrication de tables, de clôtures ou de petits ponts en bois. Sélectionner les bons arbres Pour pouvoir exploiter une forêt d’un point de vue économique, il faut aussi laisser pousser les bons arbres. Batja-Lynn Kübler et son collègue se trouvent maintenant dans ce qu’on appelle le perchis, un peuplement de jeunes arbres dont le tronc n’excède pas 20 cm de diamètre. Ils évaluent l’emplacement et la qualité des arbres, le but étant notamment d’obtenir des arbres qui développent leurs branches en haut du tronc. Ils sélectionnent ensuite les jeunes arbres qui resteront en place et marquent ceux qui doivent être enlevés. L’abattage des grands arbres obéit lui aussi aux lois de l’entretien des jeunes forêts. «Nous coupons en particulier ceux qui prennent trop de lumière aux jeunes pousses», indique la forestière-bûcheronne. Batja-Lynn Kübler est satisfaite de son choix professionnel, mais elle aimerait bien voir une ou deux femmes de plus dans sa classe à l’école professionnelle. «Car, au fond, ce métier est accessible sans problème aux femmes en bonne forme physique», conclutelle. Portrait Des forêts protectrices pour les générations futures Matthias Lauber est forestierbûcheron dans une région de haute montagne. Les conditions sont différentes de celles de la plaine. Les tâches à effectuer varient elles aussi partiellement: les professionnels de la forêt travaillent par exemple souvent sur les infrastructures touristiques ainsi qu’à la mise en place de mesures de protection contre les avalanches. Jusqu’à cet endroit rocailleux, Matthias Lauber n’a pas eu de peine à élargir le sentier de montagne avec une petite excavatrice et divers outils. Mais sans dynamite, il n’ira pas plus loin. «Nous allons creuser des trous dans la roche pour y placer l’explosif», explique-til. Pour cela, lui et ses collègues auront besoin du compresseur, un lourd engin qui se trouve pour l’instant de l’autre côté de la vallée. L’hélicoptère représente le seul moyen pour transporter la machine sur ce terrain accidenté. Attendre l’hélicoptère En ce moment, les nuages bas et la pluie empêchent l’hélicoptère d’approcher. Alors que les forestiers-bûcherons sont en train de discuter pour savoir s’ils doivent annuler le transport et rentrer à l’atelier, le bruit des rotors se fait entendre. L’hélicoptère est là. Il va chercher le compresseur et l’amène au bon endroit. Matthias Lauber et ses collègues aident rapidement le copilote à détacher la machine. En deux minutes, tout est réglé et l’hélicoptère peut repartir. Matthias Lauber s’en va lui aussi. Il laisse le dynamitage aux autres, car il a d’autres tâches à effectuer. Des arbres miniatures, mais une grande mission Le forestier-bûcheron pilote son véhicule tout-terrain sur d’étroits sentiers de montagne jusqu’à son prochain site d’intervention. Il marche ensuite vingt minutes sur un sentier Matthias Lauber, 29 ans Forestier-bûcheron CFC court terme, ce n’est pas un problème pour l’arbre, car les nutriments ne sont transportés que dans les couches externes du bois. Mais la stabilité en pâtit et, un jour, l’arbre risque de tomber.» A l’atelier forestier et atteint des paravalanches. Là, au milieu de ces énormes barrières de bois, il plante de minuscules arbres dans de petits creux protecteurs. «Dans 80 ans environ, ces barrières paravalanches vont commencer à se désintégrer», explique-t-il. «Mais d’ici là, les arbres que je plante aujourd’hui seront assez grands pour protéger les villages de la vallée des avalanches.» Matthias Lauber passe le reste de la journée sur un chantier d’abattage, où il coupe des épicéas. Il choisit soigneusement les arbres: «Ce sapin, par exemple, était déjà creux. A Selon les jours, le forestier-bûcheron travaille aussi à l’atelier. «C’est là que nous fabriquons du bois de chauffage, des tables, des bancs, des fontaines ou encore des portiques d’escalade en bois pour les enfants. Mais la plupart du temps, je travaille à l’extérieur. L’atelier est plutôt le domaine de mes collègues plus âgés.» Dans son entreprise, Matthias Lauber est responsable des apprentis. Il est souvent en route, surtout en hiver: «Ici, lorsqu’il y a des mètres de neige, nous n’avons pas beaucoup de travail. Nos apprentis sont alors occupés par une entreprise partenaire en plaine. Je leur rends régulièrement visite, j’observe s’ils vont bien et s’ils progressent professionnellement.» Cet aspect du travail lui plaît beaucoup. «Je vais d’ailleurs suivre prochainement une formation de formateur pour les cours interentreprises», se réjouit le forestierbûcheron. Perspectives Un travail exigeant avec de nombreuses perspectives de carrière La plupart du temps, les exploitations forestières sont gérées par les cantons ou les communes. Il existe également des entreprises privées travaillant sur mandats de communes ou de particuliers. En règle générale, les exploitations forestières comptent de trois à dix collaborateurs. En Suisse, plus de 300 forestiers-bûcherons et praticiens forestiers sont formés chaque année. Toutes les régions offrent des places d’apprentissage. Dans la plupart des cantons, les places de formation sont très convoitées et rapidement occupées. Certaines exploitations rejoignent des réseaux d’entreprises formatrices et forment ensemble leurs apprentis et apprenties. Cela représente notamment un avantage pour les entreprises forestières situées en montagne: lorsqu’il y a trop de neige en altitude, les apprentis peuvent acquérir la pratique nécessaire à l’abattage du bois dans une entreprise en plaine. Le nombre d’actifs dans la branche est en léger recul depuis quelque temps, notamment à cause de la chute des prix du bois. Il existe néanmoins de nombreuses perspectives de carrière pour les forestiersbûcherons et les forestières-bûcheronnes. La formation de forestier ou de forestière ES représente le perfectionnement le plus suivi; un certain nombre de brevets fédéraux spécifiques au secteur forestier existe également. Le besoin en main-d’œuvre spécialisée étant plus grand que l’offre, les professionnels disposant d’une formation supérieure sont actuellement très recherchés. Diverses formations continues sont par ailleurs proposées dans les domaines de l’horticulture, de l’agriculture ou encore du soin aux arbres. Sans oublier la maturité professionnelle, qui ouvre la porte des hautes écoles spécialisées en foresterie ou en technique du bois. Un travail proche de la nature Des spécialistes recherchés Les tâches des forestiers-bûcherons varient avec les saisons. En plaine, la récolte de bois a lieu surtout en hiver, lorsque les arbres ne poussent pas. En été, les activités de ces professionnels se concentrent sur les soins aux jeunes forêts, l’entretien des chemins ainsi que la réalisation de divers travaux forestiers. Dans les zones de montagne, l’abattage s’effectue au printemps. Une santé robuste, une excellente condition physique ainsi qu’une bonne vue sont indispensables à la pratique du métier, cela pour des raisons de sécurité. Les entreprises formatrices exigent l’établissement d’un certificat médical avant le début de la formation. Le risque d’accident étant plus important que dans d’autres métiers, une grande concentration pendant le travail ainsi que le respect des règles de sécurité sont essentiels. Le port du casque, de protections auditives et d’habits protecteurs est obligatoire lors du maniement de la tronçonneuse. Pour toutes les opérations forestières, il existe des consignes claires sur la manière d’alerter les secours et de donner les premiers soins en cas d’accident. Les forestiers-bûcherons et les forestièresbûcheronnes travaillent de manière autonome, mais toujours à portée de voix de leurs collègues. Les travaux difficiles s’accomplissent généralement en équipe. La collaboration est étroite, non seulement entre collègues, mais aussi avec les conducteurs d’engins forestiers (tracteurs, grues, etc.) ou encore avec d’autres professionnels comme les pilotes d’hélicoptère. La radio est le moyen de communication habituel. La part de femmes dans la profession est inférieure à 5%. Environ 10% des personnes qui débutent la formation de forestier-bûcheron ou de forestière-bûcheronne proviennent d’autres domaines et mentionnent souvent le travail proche de la nature comme motivation première. Les professionnels de la forêt exercent en effet leur activité à l’extérieur toute l’année et par tous les temps. Leur travail ne consiste pas seulement à exploiter la forêt d’un point de vue économique. Ils garantissent aussi sa fonction d’espace de vie et de détente, et œuvrent au maintien de son équilibre écologique. Portrait AFP Couper le bois, mais pas seulement L’équipe dans laquelle travaille Frédéric Hayoz se réunit chaque matin au centre forestier. Avant de partir en forêt, c’est là que s’organise la journée: quelles sont les tâches à faire, qui va où, qui fait quoi. «Le triage forestier de la Bourgeoisie de Fribourg compte 24 forêts dans les districts du Lac, de la Sarine et de la Singine, soit une surface de 800 hectares. Dans l’équipe, nous sommes sept: un garde forestier, un contremaître, trois forestiers-bûcherons et deux apprentis. En hiver, nous procédons aux coupes d’arbres arrivés à maturité et qui ont souvent 100 ou 150 ans, tandis qu’en été, nous plantons les jeunes arbres et entretenons la forêt et les chemins», explique l’apprenti. Frédéric Hayoz s’est toujours intéressé à la nature et au travail à l’air libre. «Après l’école, j’ai commencé un CFC de forestier-bûcheron mais j’ai eu des difficultés dans les cours professionnels. J’ai alors entrepris la formation en deux ans.» Pour l’AFP, les cours théoriques s’effectuent en cours-blocs pendant quinze jours, puis suivent dix semaines de pratique en entreprise. «Pendant le CFC, on avait moins de Frédéric Hayoz, 18 ans Praticien forestier AFP, en 1re année de formation tude. Nous protégeons aussi les arbres plantés avec des grillages en plastique contre les dégâts du gibier: le chevreuil, par exemple, mange les bourgeons ou se frotte contre l’écorce pour marquer son territoire.» Soigner la forêt temps pour rester sur un sujet, ça allait plus vite. Maintenant, en classe, il y a beaucoup d’exercices pratiques et plus de temps pour poser des questions si l’on n’a pas compris quelque chose.» S’adapter au temps et au terrain Cette année, le printemps a commencé quelques semaines plus tôt que d’habitude et, avec la chaleur, certaines plantations ont dû être faites rapidement. «On a dernièrement planté des cerisiers sauvages, des douglas et des sapins de Noël», relève l’apprenti. «Certains arbres ont besoin de plus d’eau, d’autres de beaucoup de lumière, d’autres encore poussent à une certaine alti- «En forêt, nous sélectionnons les arbres les plus jolis: ceux qui sont assez grands et droits, pas trop branchus, qui disposent d’un bon enracinement et qui ne poussent pas trop près des autres. Ceux-ci deviendront des candidats pour la récolte. Il faut savoir que les soins à la forêt nous occupent également beaucoup: reboucher les trous des chemins, débroussailler, faucher les ronces dans les plantations.» Il y a peu, Frédéric Hayoz a participé à la mise en place d’un parcours didactique en forêt pour les écoles et les promeneurs leur permettant de découvrir le milieu forestier. Entretenir la forêt, cela passe aussi par l’information et la sensibilisation du public. L’AFP, c’est quoi? La formation professionnelle initiale en deux ans de praticien forestier ou de praticienne forestière s’adresse à des personnes qui ont des difficultés d’apprentissage ou dont les connaissances scolaires ne leur permettent pas de commencer tout de suite la formation de forestier/ère-bûcheron/ne en trois ans. Les exigences au niveau de la pratique sont à peu près les mêmes que pour le CFC, mais les cours professionnels sont plus simples. L’attestation fédérale de formation professionnelle (AFP), délivrée après la réussite des examens, est reconnue dans toute la Suisse. Elle permet d’entrer dans le monde du travail ou de poursuivre sa formation pour obtenir le CFC de forestier/ère-bûcheron/ ne, moyennant en principe deux années de formation supplémentaires. Forestier-bûcheron, forestière-bûcheronne – un métier pour moi? Quelques repères pour faire le point. Qualités requises / Formation, perfectionnement J’apprécie le travail à l’extérieur, par tous les temps Les tâches en forêt se font en plein air, sans toit sur la tête. Les forestiers-bûcherons adaptent les travaux à effectuer et leur équipement aux conditions météorologiques. Ils n’interrompent leurs activités que lorsque la météo pose des problèmes de sécurité, par exemple quand un orage éclate. Je suis robuste physiquement Souvent, les tronçonneuses sont transportées à pied vers des terrains accidentés. Malgré les nombreuses aides techniques à disposition, le déplacement de troncs et l’ébranchage exigent une bonne forme physique. J’ai le sens des responsabilités Les forestiers-bûcherons travaillent dans un contexte qui n’est pas sans danger. Ils sont responsables de leur propre sécurité, ainsi que de celle de leurs collègues de travail. J’ai un bon sens de l’observation Où l’arbre doit-il tomber? Quelle technique de coupe faut-il employer? L’arbre pourrait-il être creux? De telles observations influencent de manière déterminante la sécurité ainsi que la qualité du travail. J’ai de bonnes compétences pratiques et techniques Les forestiers-bûcherons travaillent avec toutes sortes de machines et d’appareils, et exécutent des travaux de précision à la main. J’aime travailler de manière indépendante ainsi qu’en équipe Ces professionnels travaillent seuls ou en équipe, selon le type de travaux à effectuer. En équipe, ils doivent pouvoir compter à 100% les uns sur les autres. Formation professionnelle initiale Pour des informations sur la formation en deux ans de praticien forestier ou de praticienne forestière AFP, voir la page «Portrait AFP». La formation de forestier-bûcheron ou de forestière-bûcheronne est accessible dès la fin de la scolarité obligatoire. Un examen médical est requis. Durée: 3 ans. Formation pratique: 4 jours par semaine dans une entreprise forestière publique ou privée. Formation théorique: 1 jour par semaine à l’école professionnelle. Branches professionnelles: récolte et cubage des bois; technologie du bois; bases sylvicoles; étude de la station; sylviculture; écologie et protection de l’environnement; protection de la forêt; forêt, chasse et faune; génie forestier; l’Homme et le travail; fonctions et importance de la forêt; droit forestier et aménagement; organisation de l’entreprise et droit de travail. Cours interentreprises: enseignement pratique et exercice des bases professionnelles. Titre obtenu: certificat fédéral de capacité (CFC) de forestier-bûcheron ou de forestière-bûcheronne. Maturité professionnelle En fonction des résultats scolaires, il est possible d’obtenir une maturité professionnelle pendant ou après la formation initiale, selon des modalités variables d’un canton à l’autre. La maturité professionnelle permet d’accéder aux études dans une haute école spécialisée (HES) en principe sans examen, selon la filière choisie et les places disponibles. Formation continue, perfectionnement • Divers cours organisés par les institutions de formation, les organisations environnementales et Economie forestière Suisse (EFS) • Brevet fédéral de contremaître forestier-ère, de conducteurtrice d’engins forestiers, de spécialiste câble-grue, de spécialiste en soins des arbres, de spécialiste en bois, de spécialiste de la nature et de l’environnement • Diplôme de forestier-ère ES • Bachelor HES en foresterie, en technique du bois IMPRESSUM 1re édition 2014 © CSFO 2014, Berne. Tous droits réservés. Edition: Centre suisse de services Formation professionnelle | orientation professionnelle, universitaire et de carrière CSFO CSFO Editions, www.csfo.ch, [email protected] Direction du projet: Véronique Antille, Alessandra Truaisch, Regula Luginbühl, CSFO Enquête et rédaction: Peter Kraft, Coralia Gentile, Alessandra Truaisch, CSFO Traduction: Anne Payot, Berne; Joëlle Amara, Neuchâtel Relecture: Philippe Domont, Zurich; Marianne Gattiker, Saint-Aubin-Sauges Photos: Frederic Meyer, Zurich; Thierry Porchet, Yverdon-les-Bains; Alessandra Rime, Roveredo Graphisme: Viviane Wälchli, Zurich Réalisation: Roland Müller, CSFO Impression: Haller + Jenzer SA, Berthoud Diffusion, service client: CSFO Distribution, Industriestrasse 1, 3052 Zollikofen. Tél. 0848 999 002, Fax +41 (0)31 320 29 38, [email protected], www.shop.csfo.ch N° d’article: FE2-3199 (1 exemplaire), FB2-3199 (paquet de 50 exemplaires) Ce dépliant est également disponible en allemand et en italien. Nous remercions toutes les personnes et les entreprises qui ont participé à l’élaboration de ce document. Produit avec le soutien du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation SEFRI. En savoir plus www.orientation.ch, portail suisse de l’orientation professionnelle, universitaire et de carrière. Adresses des offices, descriptifs de professions et de formations, offres de perfectionnement, bourse des places d’apprentissage. www.codoc.ch, Coordination et documentation pour la formation forestière. Informations sur les formations et formations continues dans le domaine forestier. Soigner les jeunes forêts Le but est d’obtenir de grands arbres qui poussent droit. Les arbres qui poussent mal ou qui font trop d’ombre aux autres sont marqués puis coupés. En images Préparer l’abattage Avant toute coupe de bois, les forestiers-bûcherons examinent l’emplacement et les caractéristiques de l’arbre, et la direction d’abattage désirée. Entretenir les chemins Les forestiers-bûcherons entretiennent les chemins forestiers et les sentiers pédestres qui seraient sans cela envahis par la nature. Sécuriser la zone de chute Les zones proches du site d’abattage sont dangereuses pour les promeneurs. Les professionnels délimitent un périmètre de sécurité et le signalent. Sécuriser le terrain Ces professionnels sécurisent et stabilisent le terrain pour éviter des dangers tels que les avalanches, les inondations ou les glissements de terrain. Récolter le bois Pour abattre un arbre, les forestiers-bûcherons suivent strictement toute une procédure d’abattage comprenant plusieurs étapes. A l’atelier A l’atelier, ces professionnels produisent du bois de chauffage, des meubles de jardin ou des copeaux de bois, et entretiennent aussi leur équipement. Préparer les arbres pour le transport Avant le débardage et le transport des troncs par camion, les forestiers-bûcherons ôtent les branches à la tronçonneuse, et souvent aussi l’écorce. Points de vue Chez Daniel Ruch à Carrouge (VD), une grande entreprise de la région qui compte une trentaine de collaborateurs, Stéphane Bigler se charge du débardage, c’est-à-dire de sortir le bois de la forêt jusqu’à la route, où il sera cubé puis emporté par camion. «Un conducteur peut travailler avec différentes machines, comme le tracteur forestier (pour le bois long), le porteur (pour le bois court) ou alors la récolteuse, qui abat ellemême les arbres.» Polyvalent, Stéphane Bigler possède aussi le permis de cariste ainsi que celui de chauffeur poids lourds. «Ma tâche principale est la récolte de bois, en équipe avec des forestiers-bûcherons De la forêt à la route Mirjam Richter, 30 ans, ingénieure Patrizia Acquistapace, 26 ans, forestière ES et formatrice «Une année après avoir obtenu mon CFC au Tessin, j’ai décroché un poste dans une entreprise forestière en Engadine. Au départ, mon but était juste de faire une expérience professionnelle en Suisse alémanique. Mon chef de l’époque m’a toutefois convaincue de suivre la formation de forestière en école supérieure. Le cursus, de deux ans à plein temps, comportait de nombreux cours pratiques ainsi que des stages. Diplôme en poche, je suis retournée auprès de mon ancien employeur, qui m’a alors confié une partie des tâches administratives de l’entreprise.» Aujourd’hui, Patrizia Acquistapace partage son temps entre le travail en forêt et au bureau. Elle détermine par exemple quels arbres doivent être coupés, collabore lorsque je pilote le tracteur, ou alors seul lorsque je travaille avec la récolteuse. Cette machine, très sophistiquée, permet de produire 100 à 120 m3 de bois par jour, soit l’équivalent de cinq camions. C’est un petit bijou d’électronique. La cabine contient un véritable tableau de bord qui exige du conducteur une centaine de décisions à la minute. Du point de vue de la sécurité, le travail avec des machines forestières demande une concentration maximale. Il faut avoir les yeux partout! Je m’occupe également de la construction d’ouvrages de génie forestier. Ce peut être stabiliser un terrain avec des caissons de bois enterrés, consolider une berge, canaliser un ruisseau ou encore refaire une route de forêt. Bon nombre d’entreprises de génie civil nous mandatent aussi pour des travaux de défrichage ou d’abattage.» Travail en plein air et au bureau avec les ingénieurs forestiers, contrôle la vente de bois et s’occupe de la facturation. Elle planifie également les travaux à réaliser en fonction des échéances et du budget. «Sur chaque tronc coupé est apposé un code-barres, comme au supermarché. On y inclut par exemple les dimensions du tronc ou l’espèce botanique dont il s’agit.» Patrizia Acquistapace exerce son activité de forestière à temps partiel et enseigne en parallèle à l’école professionnelle ainsi que dans le cadre des cours interentreprises. «Le rôle de formatrice pour les cours interentreprises me plaît beaucoup. Cela me donne la possibilité d’illustrer de nombreux aspects du métier que l’école professionnelle n’aborde que de manière théorique.» Stéphane Bigler, 40 ans, conducteur d’engins forestiers BF SWISSDOC 0.120.6.0, 0.120.17.0 forestière HES «En tant que collaboratrice à la direction de l’Office des forêts du canton de Berne, j’élabore des comptes rendus pour le chef d’office, j’organise des colloques et je rassemble aussi diverses informations à l’intention du public, par exemple sur le flétrissement du frêne, une maladie fongique qui a infecté de nombreux frênes en Suisse. Je suis également active dans la communication interne et me charge de l’information aux collaborateurs. Le projet ‹Rendez-vous Forêt bernoise› me tient particulièrement à cœur: chaque année, les classes ont la possibilité de passer une journée en forêt avec un forestier. Former et informer Je m’occupe du positionnement de cette offre, coordonne la formation des forestiers, encourage les écoles à participer et élabore un rapport final annuel. Ma première formation de forestière-bûcheronne m’est très utile dans mon poste actuel. Je sais ce qui préoccupe les professionnels de la forêt; je peux donc mieux leur faire comprendre mes priorités, qu’il s’agisse par exemple de la participation aux journées en forêt ou de la pose de panneaux d’information sur un îlot de bois mort. Après le CFC, j’ai enchaîné avec la maturité professionnelle puis des études en foresterie. J’ai effectué un stage de recherche à Davos et à Fribourg, puis j’ai occupé un poste de responsable de projet en pédagogie forestière avant d’obtenir mon poste actuel. Pour la suite, je m’imaginerais bien assumer de nouvelles tâches dans le domaine du développement du personnel et de l’entreprise.» © 1re édition 2014, CSFO, Berne