Qui sont les filles du Lido

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10 juin 2015 - 06:33
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Qui sont les filles du Lido ?
© Pascal Le Segrétain / Getty Images courtesy Le Lido Il y a 1
minute - Par: Julien Bouisset
En tout bien tout honneur, Lui a visité les coulisses du cabaret Le Lido, qui rouvre ce printemps,
entièrement rénové, dans une nouvelle mise en scène signée Franco Dragone. Qui sont ces
danseuses sculpturales, qu’ont-elles dans la tête ? Lui fait parler les filles.
De la danse classique à la prestation en cabaret
78, rue des Champs-Élysées. À la Belle-Epoque, l’adresse est connue du tout-Paris. Les classes
sociales favorisées se pressent dans les sous-sol de cet ancien hôtel particulier, s’y baignent le
jour et se divertissent, la nuit tombée, avec de nombreuses animations. Mais au fil des années,
cette « Plage de Paris » perd de son attrait et l’établissement doit se résoudre à fermer en 1933.
Le Lido ne serait rien sans la troupe des Bluebell Girls, leurs silhouettes longilignes, leurs
costumes démesurés.
Trois ans plus tard, la piscine est remplacée par des diners-spectacles et, en 1946, lorsque deux
frères, Joseph et Louis Clerico, décident de reprendre la direction artistique du Lido, ce temple va
enfin asseoir sa renommée en tant que cabaret. Objet de toutes les attentions, la femme doit être
désormais à l’image de Margaret Kelly, immense danseuse au regard d’un cobalt profond. Sa
troupe des Bluebell Girls, formée en danse classique, y fait son arrivée en 1948. Ces danseuses,
trop grandes pour espérer un jour rejoindre un ballet, révolutionnent le monde des cabarets
parisiens, jusqu’à aujourd’hui, malgré un déménagement au 116, de la toujours « plus belle
avenue du monde« , à la fin des seventies.
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Au millieu, Charlène Klemm © Julien Panie
Près de 10 000 danseuses ont déjà foulé la célèbre scène amovible du Lido. Charlène Klemm,
Alsacienne de 25 ans, est l’une d’entre elles. À l’âge de 5 ans, elle a commencé à faire ses dièses
dans une école de danse privée et se forme au Classique. Viens ensuite le temps des premières
auditions. Mais en raison de ses mensurations peu classiques, elle doit se résigner. « J’ai
finalement décidé de faire les auditions au Lido parce que je savais qu’ils cherchaient de grandes
filles. Au début, je ne voulais pas car je souhaitais poursuivre ma voie dans le classique. Mais,
aujourd’hui, pour rien au monde je n’y reviendrai. En devenant danseuse au Lido, j’ai trouvé la
femme qui sommeillait en moi« . Désormais la jeune femme est aussi comédienne. Dans ce
spectacle en forme de fil d’Ariane, elle campe le rôle d’une Parisienne qui deviendra, au fil des
tableaux du spectacle, une véritable meneuse de revue.
Du haut de son mètre 82, Alicia Maury, 31 ans, est au service du cabaret depuis douze printemps.
Cette danseuse confirmée a également conscience que cet établissement fait resplendir sous les
projecteurs sa puissance féminine, loin de l’aspect juvénile de la danse classique. « J’ai débuté la
danse à l’âge de 4 ans. Je n’ai jamais eu envie de devenir un Petit Rat d’Opéra. Être danseuse au
Lido change le regard des gens, et notamment celui des hommes. Aujourd’hui, si je me sens
femme, c’est en grande partie grâce à ce lieu« .
Alicia Maury, © Éric Lanuit
Tout beau, tout show, tout nouveau
Si la taille minimum d’1m 75 reste toujours le principal critère de
sélection au sein de ce cabaret, la gente féminine doit aussi incarner
l’image qu’en fait le monde entier, « sophistiquée, chic et
intouchable, du haut de ses 9 cm de talon« , décrit Hervé Duperret,
Directeur général du Lido. Après quatre mois de fermeture et de
travaux, plus de 25 millions d’euros d’investissement et deux ans de
préparation, ce cabaret vient de rouvrir ses portes avec une revue
entièrement inédite, « Paris-Merveille », mise en scène par Franco Dragone.
Architecte de nombreux shows du Cirque du Soleil ou de la tournée de Céline Dion à Las Vegas
en 2003, l’artiste et homme d’affaires a dépoussiéré l’esprit parfois potache des cabarets, grâce à
une scène démultipliée par la vidéo et les effets visuels. « La revue classique avec des escaliers,
des plumes, des filles, des garçons, des plumes et des strass vieillissait… Malgré tout, si le Lido
existe encore aujourd’hui, c’est en partie grâce à cela. À cette niche artistique, nous devions donc
apporter quelque chose de neuf et de transgressif, avec la volonté d’être le plus parisien possible,
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sans tomber dans la carte postale. Et surtout, mettre toujours plus en valeur nos danseuses« ,
renchérit le maître des lieux.
© Pascal Le Segrétain / Getty Images courtesy Le Lido
Impressionner le public : c’est le nerf de la guerre pour ces établissements. Depuis la genèse, le
Lido fait office de précurseur dans les cabarets parisiens, avec sa piste de glace ou sa piscine,
équipé désormais d’une centaine de jets d’eau qui surgissent des profondeurs de la scène grâce à
une complexe machinerie. Les performances sont donc encore au cœur de cette nouvelle revue, à
l’instar de l’avaleuse de sabre Lucky Hell ou le retour d’un French Cancan révolutionnaire, après
plusieurs années d’absence, dans un tourbillon de plumes. « Une simple technique de danse
particulière » qu’il suffit d’apprendre pour la maîtriser, selon Charlène Klemm.
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