Rede Bundespräsidentin Calmy-Rey
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Rede Bundespräsidentin Calmy-Rey
Rede von Micheline Calmy-Rey Bundespräsidentin Vorsteherin des Eidgenössischen Departements für auswärtige Angelegenheiten Offizieller Festakt zum 100jährigen Jubiläum der Schweizerischen Nationalbank Freitag, 22. Juni 2007 Zürich Es gilt das gesprochene Wort! Sehr geehrter Herr Präsident des Bankrates, Sehr geehrter Herr Präsident der General-direktion, Sehr geehrter Herr Regierungschef, Exzellenzen, Sehr geehrte Präsidenten und Gouverneure befreundeter Zentralbanken, Sehr geehrte Vertreterinnen und Vertreter eid-genössischer, kantonaler und städtischer Behörden, Sehr geehrte Damen und Herren, Es freut mich, dass ich als Vertreterin des Bundesrats zu diesem Jubiläumsakt eingeladen worden bin. Dies ist nicht selbstverständlich. Schliesslich besitzt ja der Bund keine Aktien der Nationalbank und ein Finanzminister unseres Landes in den siebziger Jahren pflegte zu sagen, dass „einem Schuldner, wie der Bund einer ist, ein seriöser Bankier nicht einmal mehr einen Stuhl anbieten würde“. Aber dies zeigt halt erneut, dass Zentralbanker echte Gentlemen sind. Meine Damen und Herren, der Gründung der Nationalbank gingen heftige politische Auseinandersetzungen voraus. Unser Land drohte in ein monetäres Chaos zu versinken. Die Institutionen des noch jungen Bundesstaates bewiesen aber Innovationsgeist und Einigkeit. So haben wir die heutige Form der Volksinitiative indirekt unserer Geldordnung zu verdanken. Des weiteren haben wir fundamentale Divergenzen zwischen der Westschweiz, dem Tessin und der deutschen Schweiz überwunden. Die Einführung des Schweizer Frankens mit dem Münzgesetz von 1850 war ein Symbol der nationalen Einigung. Es gab zwischen Genf und Zürich heftige Auseinandersetzungen, ob der französische oder der deutsche Münzfuss Anwendung finden sollte. Heute wird dieses damals ungeliebte Kind von einem Westschweizer erfolgreich geführt und eine Bundespräsidentin aus Genf hält eine Lobrede. Eine solche Rede zu halten, ist eine allerdings verzwickte Angelegenheit. Zunächst darf ich nichts sagen, was in irgendeiner Form die Unabhängigkeit der Nationalbank in Frage stellen würde. Es kommt noch ein zweiter erschwerender Faktor hinzu, der im Grundsatz eine solche Rede unmöglich macht. Es gibt eine – vor allem auch in der Schweiz praktizierte –Redensart, die lautet: „Über Geld spricht man nicht, man 2/6 hat es.“ Wie schon vorher angedeutet: als Vertreterin des Bundes habe ich kein Geld sondern primär Schulden. Fazit: weder sollte ich über Geld reden, noch habe ich es! Es bleibt mir das Philosophieren. Die Sache mit dem Geld ist ja eigenartig: Geld hat einen schlechten Ruf – und doch: alle brauchen und wollen es, wenn möglich sogar in exzentrischen Dimensionen. Aber schon in der römischen Antike ist es so, das Geld im Verdacht stand, etwas Schlechtes zu sein und sogar übel zu riechen. Geld wird sowohl gefürchtet als auch begehrt. Begehrt wegen der Macht, die es verleiht – und gerade deswegen auch abgelehnt. Das Wort Geld, und alles was es bedeutet, löst Ängste aus, tiefe Verunsicherung. Geld steht gemeinhin für Ungleichheit und Ungerechtigkeit. Es ist deshalb nicht erstaunlich, dass wir alle ein gespaltenes Verhältnis zum Geld haben. Der schlechte Ruf von Geld und Kapital steht in schärfstem Gegensatz zu seiner eminent wichtigen Rolle im Staat, in der Wirtschaft und in der Gesellschaft. Und gerade hier – und das ist die gute Nachricht, über die man sehr wohl reden darf – gibt es Institutionen und Personen, die dafür schauen, dass das Geld sich von seiner besten Seite zeigt. Und nun sind wir endlich bei unserer Jubilarin, der Schweizerischen Nationalbank angelangt: Von ihren Aufgaben und ihren Leistungen, meine Damen und Herren, darf man sehr wohl sprechen. Sie sind nämlich wichtig für das Gedeihen der Wirtschaft, für das soziale Wohlergehen und für den sozialen Frieden. Die Arbeit der Nationalbank mag unspektakulär und für viele unsichtbar sein. Immerhin beziehen die Banker der Nationalbank vernünftige Gehälter. Sie sind keine öffentlichen Finanzstars, obwohl sie eigentlich verdient hätten, dass sie es wären. Die Nationalbank sorgt für die Preis- und die Geldwertstabilität und dies mit grossem Erfolg. Sie sorgt mit einer klugen und umsichtigen Politik dafür, dass das Geld, das die meisten Menschen nach wie vor im Schweisse ihres Angesichts verdienen auch etwas wert bleibt. Das Geld hat damit nicht nur eine wirtschaftliche, sondern auch eine soziale und politische Funktion. Auch dafür ist die Nationalbank indirekt zuständig. Vergessen wir nicht: Noch 1848, bei der Gründung des Bundesstaates, gab es ein wahres Währungschaos in der Schweiz, dies zum Nachteil der Bevölkerung. Von den über 800 Münzsorten, wovon im Volksmund immer noch einige hängen geblieben sind, wie Groschen, Bluzger, Kreuzer oder Batzen 3/6 profitierten vor allem die Geldwechsler. Eine Nationalbank ist also, wenn ich das so formulieren darf, auch historisch ein Hort der Einheit, sozusagen ein „Rütli“ der gemeinsamen Geldordnung. Mesdames et Messieurs, Je suis ministre des affaires étrangères, et je considère la défense des intérêts de notre pays comme étant ma tâche. La défense des intérêts de notre place financière en constitue une part éminemment importante. Avec les accords bilatéraux II, conclus avec l’UE, le Conseil fédéral a fortifié notre place financière et assuré contractuellement la protection de la sphère privée des clients des banques. Il nous appartient toutefois de rester attentifs. Le caractère irréprochable de notre place financière est un atout, plus précisément son intégrité et son professionnalisme. Voilà pourquoi je m'engage résolument pour que la Suisse tienne au niveau international un rôle de précurseur en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et contre le financement du terrorisme. Il en va de même en ce qui concerne les fonds déposés par des potentats. Le cas Duvalier démontre la nécessité de franchir un pas supplémentaire. Il est particulièrement choquant de constater que des fonds doivent être restitués à des personnes ayant appartenu à des régimes, à l'origine de nombreuses violations des droits humains, cela parce que les Etats concernés ne veulent ou ne peuvent pas appliquer les procédures correspondantes prévues par le droit. Je m'engage afin que des mesures appropriées soient prises pour remédier à cette situation, cela non seulement dans l'intérêt des personnes habitant dans ces pays, mais aussi dans l'intérêt de notre place financière. Mesdames et Messieurs, Il ne vous étonne pas que le Conseil fédéral assume des tâches d’intérêt public. La Banque nationale aussi assume des tâches d’intérêt public en garantissant une stabilité que nous apprécions non seulement dans notre vie économique mais aussi dans notre vie sociale. L'argent que nous gagnons -non sans effort- garde ainsi toute sa valeur, cela même lorsque les marchés financiers vacillent ou en cas d'instabilité de la situation politique mondiale. Souvenons-nous de l'inflation galopante dont a souffert l'Allemagne en 1923 lorsque l'épargne de plusieurs décennies suffisait un jour à meubler une chambre à coucher, et le lendemain même plus à acheter 3 œufs : La stabilité des prix est aussi une forme de politique sociale et représente un 4/6 facteur important pour la bonne santé économique des suissesses et des suisses. Un ancien président de la Banque nationale avait parfaitement exprimé cette réalité: „Auf keine andere Weise als durch Inflation können in so kurzer Zeit so wenige so reich und so viele so arm gemacht werden.“ Et c'est justement lorsque les marchés financiers se globalisent et s’interconnectent, que les instruments financiers se compliquent, que le rôle de la Banque nationale s'avère essentiel. La Banque nationale doit veiller simultanément à ne pas troubler par sa politique monétaire le bon fonctionnement de l'économie de marché et à éviter que l'inflation n'entame notre pouvoir d'achat. Je suis persuadée que la Banque nationale saura relever ces défis avec intelligence, comme elle a su le faire par le passé. Mesdames et Messieurs, Permettez-moi d’évoquer encore à titre d’hommage le rôle de la Banque nationale au cours des années 90, dans la mise à jour des pages sombres de l'histoire de notre pays durant la Seconde Guerre mondiale. A l’arrière plan des fonds en déshérence et des transactions sur l'or, c'est le destin tragique d'êtres humains qui s'est joué. Des décennies après ces événements, la Banque nationale a contribué à ce que l'on agisse a posteriori dans le sens de la plus grande justice possible. Dans ce contexte, il faut rappeler l'engagement dont a fait preuve l'ancien président de la Direction générale de la Banque nationale, Monsieur Hans Meyer, en faveur d'une participation de la Banque au Fonds spécial en faveur des victimes de l'Holocauste ainsi que pour la création d'une fondation de solidarité. Mesdames et Messieurs, Depuis 100 ans, la Banque nationale veille sur l'émission des billets de banque. Et, à ce titre, sa contribution va au-delà de la création d'une valeur purement pécuniaire. Le billet de banque est aussi l'expression d’une richesse esthétique et, dans un certain sens, un vecteur d'émotions, un instrument de culture. Payer avec un "Sophie Taeuber-Arp", un "Giacometti" ou, en général un peu plus rarement, avec un "Charles Ferdinand Ramuz", procure une part de bonheur, bonheur évidemment contenu -comme l'inflation !- et une certaine fierté d'être suisse. 5/6 C'est sur cette note que je souhaite conclure mon propos. Nous tous aspirons à ce bien précieux qu'est le bonheur. Et pour peu que l'on accorde du crédit à la publicité faite par nombre d'instituts financiers, l'argent devrait faire le bonheur ! Je souhaite à notre banque centrale et à toutes les personnes qui travaillent pour elle un heureux anniversaire. Je leur adresse tous mes vœux de succès sur la voie d'une politique monétaire qui contribue au bien-être général et serve au bonheur de tous et de toutes. 6/6