Des poèmes sans rimes :

Transcription

Des poèmes sans rimes :
Quelques poèmes extraits de « Métamorphoses -Petite fabrique de poésie»
Le Printemps des poètes
Des poèmes sans rimes :
Le Haïku :
Poèmes japonais de 3 vers en 17 syllabes, le premier et le dernier comptent 5 syllabes, le
deuxième 7 dans la forme classique, mais certains poètes prennent des libertés avec cette
contrainte
C’est la pleine lune
Autour de l’étang, je me
Suis promenée.
Le vent et le nuage
Pour toujours
Se partagent le monde
Michel Cosem
Le calligramme :
Mot-valise inventé par Guillaume Apollinaire en combinant les mots « calligraphie » et
« idéogramme » ; l’écrivain dispose les textes poétiques de façon à dessiner
approximativement quelque objet correspondant
L’épigramme :
Poème très bref qui se termine par une pointe satirique.
Pour bien remplir une grille de loto, il faut être soi-même bourré. (Hubert Lucot)
Les Belges poussent, ma parole,
L’imitation à l’excès,
Et, s’ils attrapent la vérole,
C’est pour ressembler aux Français
Charles Baudelaire
Le pantoum :
Poème composé de quatrains dont lesquels le deuxième et quatrième vers sont repris dans la
strophe suivante en tant que premier et troisième vers
Harmonie du soir (Baudelaire – Spleen et idéal - 1857)
Voici venir le temps où vibrant sur sa tige,
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir
L’aphorisme :
C’est une formule, une prescription résumant un point de science, de morale, une sentence
concise.
Un poète peut parfois écrire en français (Jules Renard)
Rien n’est plus semblable à l’identique que ce qui est pareil à la même chose (Pierre Dac)
A tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s’asseoir. La place demeure vide
mais le couvert reste mis. (René Char)
Les différentes fonctions du poèmes, des exemples
Fonction syntaxique :
Une forme très précise qui constitue une sorte de « moule » du poème
Une fourmi de dix-huit mètres
Avec un chapeau sur la tête
Ça n’existe pas, ça n’existe pas !
…
Robert Desnos
Fonction spatiale :
Scanner le poème page 62 extrait de « Carrés » de C. Tarkos
Fonction rythmique :
Les douze pieds de l’Alexandrin
CF. « Dépêche-toi de rire » de Jean Tardieu composé de vers à six syllabes qu’on entend
particulièrement bien.
Fonction sonore :
Allitération : répétition des mêmes sonorités qui produit un effet harmonieux
Assonance : répétition à la fin de deux vers de la même voyelle accentuée (tondre/ombre)
CF. « Le menu du boa » de Jacques Roubaud
Fonction textuelle :
CONVERSATION (sur le pas de la porte, avec bonhomie)
Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.
Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.
Et les nuages ?
- ça flotte.
Et les volcans ?
- ça mijote.
Et les fleuves ?
- ça se déroule.
Et le temps ?
- ça se déroule.
Et votre âme ?
-Elle est malade
le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.
Jean Tardieu
Fonction énonciatrice :
Jouer dans une phrase ou un court poème à changer de dimension : passer de je à tu, à il …
Fonction sémantique :
En langage ordinaire, on veut se faire comprendre Æaspect univoque : « Va chercher la boîte
de feutres qui se trouve sur l’étagère »
En poésie, on joue sur la polysémie du langage, sur son aspect équivoque, on essaie sans cesse
de construire des images insolites, des comparaisons étonnantes, des rapprochements
inhabituels, etc.
On explore les potentialités du langage Æ liberté importante, même pour le non-sens
apparent
Il n’y a donc pas de compréhension stricte en poésie contrairement à ce qu’on attend
habituellement dans d’autres disciplines.
Les lieux communs sur la poésie

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