TOUs COMPTEs FAITs

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TOUs COMPTEs FAITs
Tout compte fait
TOUs COMPTEs FAITs
UN FILM DE
AGNES DENIS
(France, 52 min, 2008, prod : Callysta / Real)
Avec le soutien de la Région Aquitaine
SYNOPSIS
La France est le pays européen qui possède la plus forte densité de grandes surfaces.
La plupart des enseignes appartiennent à 7 grands groupes qui exercent une forte pression sur
des milliers de fournisseurs. Cette réussite spectaculaire et cette concentration ont leurs raisons,
mais elles ont aussi un coût.
La grande distribution a pris une place incontournable dans notre quotidien, mais nous sommes
nombreux à ignorer son rôle dans l’évolution économique et sociale du pays.
Des agriculteurs et des ouvrières du Nord, du Lot et Garonne et de la Vienne confient leurs
difficultés et leur impuissance face à cette mécanique bien huilée qui les lamine et les élimine.
Des voix issues de divers secteurs s’élèvent contre cette «hyper-puissance», des initiatives
citoyennes se dressent sur son chemin, des politiques et des économistes pointent ses excès.
Le consommateur a-t-il conscience du type de société qui peu à peu est imposé au citoyen ?
ACPA [ Cinéquadoc ] - 7 rue des Poilus 33600 PESSAC - 05 56 12 08 87 – www.acpaquitaine.com
Tout compte fait
NOTE D’INTENTION
« Tous comptes faits », sans avoir la prétention d’être exhaustif, souhaite à la fois informer
clairement et ouvrir le débat sur les enjeux auxquels nous confronte le système érigé par la
grande distribution.
Faire réfléchir et réagir.
Sensible à la progression des grandes surfaces en
France, j’ai été très intéressée par le livre de Christian
Jacquiau,
« Les
coulisses
de
la
grande
distribution ». Basé sur une enquête très riche et une
analyse pertinente, il m’a permis de comprendre un
processus dont je soupçonnais les dangers. L’idée de
m’appuyer sur ce dossier pour réaliser un documentaire
m’a tentée et pourtant j’ai longtemps hésité.
Avant tout, je doutais qu’un film puisse avoir un apport spécifique et le projet me semblait d’une
mise en images difficile du fait de l’aridité du sujet : il risquait de tourner au débat d’experts,
trop abstrait et incompréhensible.
Ensuite, le côté polémique du sujet se présentait comme un écueil : je me préparais à mettre
en cause une puissance économique quasi incontestée, la pratique quotidienne de chacun et
un consensus politique. Comment être crédible dans ma démarche ?
Plusieurs éléments ont, au cours des dernières années, balayé mes réticences.
Tout d’abord, la critique du système de la grande distribution commence à intéresser les
consommateurs ; ils désirent comprendre ce qu’on leur présente comme une logique naturelle
et donc inéluctable.
Ensuite, au fil des rencontres, j’ai été convaincue qu’un traitement plus humain du sujet était
possible : en partant des conséquences sociales du système, je peux remonter toute sa
logique. Puisque nous sommes tous concernés, chacun peut s’identifier et comprendre sa
place d’acteur.
Enfin, l’écueil de la crédibilité s’est effacé lors de ma rencontre avec Christian Jacquiau. Il
accepta immédiatement de collaborer au film, me laissant le choix du rôle qui serait le sien.
« Tous comptes faits » souhaite démonter l’engrenage qui nous happe : l’exigence de prix
toujours plus serrés pour les producteurs entraîne stagnation des salaires et licenciements,
donc augmentation du chômage et des prélèvements sociaux, donc attrait plus vif des
consommateurs pour les prix bas du grand commerce.
En nous appauvrissant la grande distribution s’enrichit (plus de 150 milliards d’euros de chiffre
d’affaire l’année dernière).
Il ne s’agit donc pas de dénoncer les excès les plus scandaleux de ce système, telles les
marges arrière, les implantations illégales ou la surveillance abusive des employés des
grandes surfaces, mais de montrer que c’est la logique même du système qui nous entraîne
tous dans une impasse.
Au nom d’une soi-disant modernisation, on nous fait croire qu’il est profitable d’aller chercher à
des milliers de kilomètres ce que nous produisons ici, sans prendre en compte les coûts
sociaux et énergétiques d’un tel système.
La grande distribution a favorisé et se nourrit de la globalisation des échanges, sa croissance
s’est emballée avec la libre circulation des marchandises et des capitaux, de ce fait elle est au
cœur du débat sur le type de développement auquel nous aspirons. Jusqu’où veut-on aller
dans le démantèlement de notre industrie, dans la disparition de nos exploitations agricoles,
dans la déshumanisation de notre société ?
Ce sont en priorité des producteurs, grands et petits, qui vont nous renseigner sur les
exigences de la grande distribution et la précarité de leur avenir. Ils sont les premiers touchés
par cette grande braderie qui impose sa loi, uniformise, appauvrit et abêtit. En les voyant vivre
et travailler nous prendrons la mesure du temps de la production, de la juste valeur de ce que
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Tout compte fait
l’on consomme et de son prix véritable. De ce que signifie leur disparition progressive,
comment elle affecte notre économie, notre emploi, nos paysages, nos modes de vie et l’avenir
de nos enfants.
Si le ton paraît trop alarmiste, il parle pourtant d’une réalité qui a déjà fait beaucoup de dégâts
et dont les intéressés sont souvent désespérés.
Depuis plusieurs années, des journalistes, des élus, des économistes et des producteurs nous
alertent sur les dangers de cette logique. Leur donner la parole, contribuera à diffuser leur
réflexion et à nourrir le débat sur les freins capables d’endiguer la toute puissance de la grande
distribution.
Cela permettra, à ceux qui inventent des formes de commerce alternatif, qui cherchent à
maintenir les emplois, le pouvoir d’achat, la qualité des produits et le lien social, de s’exprimer.
La réflexion et les propos de Christian Jacquiau, délégué consulaire pendant huit ans à la
Chambre de Commerce de Paris, vont structurer notre démarche. Son livre, par ses
révélations, a déclenché un débat qui s’amplifie.
Savoir comment est fait un prix, sur quoi est basée une promotion, s’intéresser à la qualité et à
la provenance de ce que l’on achète, c’est gagner un peu de liberté.
La morosité persistante des français, n’est-elle pas due en partie à leur impuissance face à des
phénomènes économiques qu’ils ne maîtrisent pas ?
Le seul remède proposé n’est-il pas une course effrénée en chariot à roulettes ?
Le consommateur-citoyen est le dindon de la farce, mais il est aussi celui qui peut décider que
la farce a assez duré.
LA REALISATRICE
Agnès Denis a fait de nombreux montages pour la télévision et réalisé de nombreux films :
- Au nom de Bolivar (2003) doc de 56’ au Venezuela
- Ma fille m’a demandé... (2003) 26’ - portrait d’un vieux monsieur
- La Légende de Gayant (2002) 28’ - un bon géant et de ses admirateurs
- Je demande pas la lune (1999) 2x13’ sur le chômage des jeunes
- Le poète n’a pas chanté en vain (1998) doc de 55’ – sur Pablo Neruda
- La Guerre Préventive (1996) doc de 52’ - une communauté paysanne au sud du Chili
- A nos vingt ans, le Bataillon Hoche (1995) docde 52’
- Du Bidonville aux HLm (1993) doc de 52’ sur l’histoire des banlieues,
- Le Silence du Fleuve (1991) doc de 52’ - manifestation des algériens à Paris en 1961
FICHE TECHNIQUE
FORMAT : DVcam / Diffusion : DVcam ou DVD
FORMAT : Beta numérique, 4/3, stéréo.
LIEUX DE TOURNAGE : Nord pas de Calais, Charente, Aquitaine (Lot et Garonne)
Bande annonce : http://www.filmsdocumentaires.com/films/217-grandes-surfaces/trailer
Distribution : Real production - http://www.real-productions.net/site/spip.php?article99
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