HOMEOPATHIE CLASSIQUE ET CLINIQUE – POINTS DE
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HOMEOPATHIE CLASSIQUE ET CLINIQUE – POINTS DE
L’HOMEOPATHIE CLINIQUE Dr François CHEFDEVILLE, Dr Ivan ENEV. Le développement de l’homéopathie clinique dans le Monde se confirme, et les adeptes de cette méthode thérapeutique sont de plus en plus nombreux, tandis que se multiplient les communications sur son utilisation dans différentes pathologies. Parallèlement à cela augmente, du moins sur le Net, la publicité pour ce qu’on appelle l’homéopathie classique et que ses partisans appellent « la méthode originale ». Les adeptes de l’homéopathie classique affirment qu’ils pratiquent la « juste » homéopathie, tandis que la pratique de l’homéopathie clinique ne serait qu’un compromis avec les principes de l’homéopathie. Dans les pays où la pratique de l’homéopathie est classique, la méthode homéopathique est peu prisée, aussi bien au sein des milieux médicaux qu’universitaires. Il en est de même pour une grande partie des malades. Ceci n’est pas dû à une quelconque conspiration de la part de la médecine conventionnelle et des laboratoires pharmaceutiques allopathiques, comme on entend souvent les homéopathes classiques l’affirmer, mais avant tout aux résultats peu satisfaisants et aux erreurs fréquentes de diagnostic et de traitements, auxquels aboutit trop souvent la pratique de cette méthode. A ce sujet, il est utile de préciser aux médecins qui s’intéressent à l’homéopathie quels sont les points de contact et les différences entre les deux méthodes. - Les points qui les rapprochent sont l’utilisation du phénomène de Similitude prenant en compte la réactivité individuelle du malade (modalités, signes concomitants), le principe de la dose infinitésimale, l’évaluation des résultats du traitement selon les lois de Hering et des critères déterminés. - Ce qui les différencie n’est pas moins important. En Homéopathie classique, le diagnostic nosologique n’est pas indispensable, car ce qui compte, c’est le diagnostic du médicament du patient, alors qu’en Homéopathie clinique l’approche thérapeutique est déterminée par le diagnostic et le stade auquel se trouve la maladie (on peut ainsi parler de « technique de prescription en cas de …dermatite atopique, syndrome anxiodépressif…). En Homéopathie classique, on prescrira un seul médicament homéopathique, le « Similimum » déterminé selon la « totalité des symptômes » organisés selon une hiérarchisation précise, alors qu’en Homéopathie clinique plusieurs médicaments homéopathiques (de symptômes, de terrain, ou d’étiologie) seront prescrits en même temps selon le degré de similitude, et sans hiérarchisation absolue des symptômes. Enfin, le Vitalisme (l’activation de la force vitale) et l’utilisation du Répertoire sont à la base de l’Homéopathie classique, alors que l’Homéopathie clinique rejette le Vitalisme en tant que théorie, et utilise des matières médicales modernes dont les symptômes ont été vérifiés au maximum et sont partie intégrante de la terminologie médicale actuelle (c’est la question de la fiabilité de la Matière Médicale). Un dernier point, L’Homéopathie clinique admet si besoin la simultanéité possible d’un traitement conventionnel, alors que l’Homéopathie classique s’y oppose le plus souvent. Nous allons maintenant développer et expliquer historiquement ce qui a fait diverger ces deux méthodes. 1 I - L’HOMEOPATHIE CLASSIQUE Consultation et diagnostic homéopathique. Dans la terminologie de l’homéopathie classique ne figurent pas les notions de « consultation médicale », « observation médicale », « examen physique », « examens de laboratoire et instrumentaux », « diagnostic positif et diagnostic différentiel ». Au lieu de cela on utilise les termes d’ « interview (ou interrogatoire) homéopathique », pour « prendre le cas »afin d’ effectuer une « répertorisation ». Pour le choix du bon médicament, selon l’homéopathie classique, le patient est interrogé dans les moindres détails au sujet de ses symptômes subjectifs (sensations et les modalités associées) et des observations objectives, de ses antécédents familiaux et surtout au sujet de l’existence « d’évènements psycho traumatisants passés ». Très souvent, il n’est pas indispensable d’examiner le patient, ni d’interpréter des résultats d’examens de laboratoire ou d’imagerie médicale. Le but de cet « interview homéopathique » est de fournir des informations qui permettent à l’homéopathe de se faire une idée de « la totalité des symptômes ». De plus, les différents symptômes ont des valeurs différentes, et les homéopathes classiques manifestent un intérêt particulier pour les symptômes psychiques et émotionnels du malade et pour les modalités générales de l’organisme. L’information recueillie au cours de cet interrogatoire est analysée au moyen du principal instrument de l’homéopathie classique, le répertoire homéopathique. Dans le passé c’était le répertoire homéopathique de Kent. Dans ses variantes modernes, ce répertoire a été informatisé au moyen de plusieurs logiciels. Dans ces répertoires, on trouve, classés dans ce qu’on appelle « des rubriques », les différents symptômes subjectifs ou objectifs et les médicaments homéopathiques qui leur correspondent. Ces médicaments sont hiérarchisés en plusieurs degrés. Les différentes techniques de « répertorisation » occupent une place importante dans la formation en homéopathie classique car le but de la consultation est la recherche du similimum. Lors du choix des médicaments, on tient compte avant tout des symptômes généraux, psychiques et émotionnels du patient1. La répertorisation permet de sélectionner quelques médicaments, parmi lesquels on choisit le « similimum », qui est le médicament dont la symptomatologie est la plus proche de ce qu’on appelle la totalité des symptômes du patient. Cette « totalité des symptômes » remplace le diagnostic médical, car une maladie représente uniquement l’expression particulière de la « force vitale perturbée chez le malade ». Donc, sous le terme de « diagnostic homéopathique », les homéopathes classiques comprennent le médicament, dont a besoin le patient, qu’il y ait ou non existence d’un diagnostic médical clinique. Le paradigme principal de l’homéopathie clinique est donc que, grâce à ce « similimum », on régule la « force vitale » déréglée du malade, ce qui permet de mettre en marche les processus de réparation. Dans le cas idéal doit survenir une guérison progressive de toutes 1 Tyler, M., A study of Kent’s repertory, B. Jain Publishers, 2002 2 les maladies chroniques ou aigues. On devra observer une lente évolution vers l’amélioration des symptômes ,les plus récents disparaissant avant les plus anciens. Souvent l’homéopathe classique conseille au malade de n’entraver en aucun cas l’action du « similimum », en supprimant la prise de médicaments conventionnels, du café, de la menthe et d’autres « antidotes ». Si malgré ces restrictions le succès ne vient pas, la faute est rejetée sur les médicaments conventionnels pris auparavant, qui ont provoqué « l’inhibition de la réactivité du malade ». Le fait de ne pas poser un diagnostic médical précis, de ne pas tenir compte du stade et de la gravité de la maladie, ou de ne pas évaluer l’utilité de telle ou telle méthode de traitement , fait que la pratique de l’homéopathie classique devient attractive pour des personnes qui n’ont aucune formation médicale ou ont tout au plus des connaissances médicales fragmentaires. Cette absence de connaissances médicales est parfois la cause d’une interprétation erronée des symptômes du malade, ce qui fait que le diagnostic est retardé, tout comme un traitement efficace. C’est pourquoi il n’est pas rare que les médias fassent état de cas scandaleux de diagnostics retardés et d’erreurs de traitement inadmissibles.2,3,4,5,6 Toutefois , dans la plupart des cas les homéopathes classiques évitent le risque de traiter des pathologies graves, qui relèvent d’un traitement conventionnel. Dans le passé la situation était bien différente, et on essayait de traiter par homéopathie classique le cancer, les cardiopathies valvulaires, l’insuffisance rénale et d’autres maladies graves. Historique. Le terme de « homéopathie classique » est lié au nom de l’homéopathe américain James Tyler Kent (1849-1916), professeur de Matière Médicale à Chicago. Il rédige un répertoire détaillé des symptômes et des médicaments qui est très chaleureusement accueilli par ses élèves, et qui, aujourd’hui encore, continue à être utilisé, même par des homéopathes qui ne se considèrent pas comme «classiques ». Il faut reconnaitre que les cours de Kent sur la pharmacologie des médicaments homéopathiques sont d’un haut niveau pour son temps, mais qu’en dehors des limites de la Matière médicale ses vues deviennent de plus en plus fondamentalistes, dogmatiques et rigides. Tout comme les moralistes religieux il confère à la maladie des « dimensions morales ». « Tant que les gens pensaient juste et manifestaient à leur prochain un amour vertueux et honnête, ils étaient libres de maladies, parce que c’est l’état pour lequel ils étaient créés. »7 Selon Kent les maladies chroniques, dont la cause première est la psore sont en rapport avec le pêché originel de l’humanité en général, et il considère le médecin homéopathe comme un soldat de Dieu, qui rend au malade, non seulement la santé physique, mais aussi la santé spirituelle. « Toutes les maladies sont provoquées par des raisons internes ; les causes internes sont spirituelles, ce qui fait que toutes les maladies ont des causes spirituelles. » 2 http://au.news.yahoo.com/thewest/a/-/breaking/13310801/woman-sues-homeopath-over-sisters-cancer-death/ http://www.livescience.com/8543-homeopathy-shake-global.htm l 4 http://www.ncahf.org/nl/1990/7-8.html#atikian 5 http://www.homeowatch.org/reg/langdon.html 6 http://metro.co.uk/2008/11/17/healer-dies-after-letting-cut-foot-rot-150526/ 7 Kent, 1900, Lectures on Homeopathic Philosophy, p.134 3 3 Dans ce contexte le guérisseur est considéré comme un serviteur de de Dieu, qui purifie non seulement le corps, mais aussi l’esprit. Kent est un propagateur du Vitalisme, qui est une tendance spiritualiste de l’homéopathie. Dès son premier « Cours de philosophie de l’homéopathie » il dit : « La physiologie moderne n’est pas enseignée selon une doctrine vitaliste, voilà pourquoi elle ne nous est d’aucune utilité. La doctrine de la force vitale n’est pas admise dans l’enseignement de la physiologie, ce qui fait que l’homéopathe voit qu’on ne lui enseigne pas la vraie physiologie, parce que sans la force vitale, il ne peut y avoir un lien entre la cause et l’effet ; […] L’organe n’est pas l’homme. L’homme est au dessus des organes. La maladie se développe de l’homme aux organes et non pas des organes vers l’homme ». Nous voyons bien là qu’il s’agit d’un dogme, qui refuse d’accepter l’évolution de la thérapeutique médicamenteuse, et n’accepte ni l’expérience ni l’empirisme dans la pratique.8 Il faut donc souligner que cette idée dogmatique n’a rien à voir avec la pratique de Hahnemann, qui sans arrêt mettait à jour ses conceptions, sur la base des résultats des observations cliniques et de l’expérience. Cependant, en dépit de son dogmatisme, Kent exerce une puissante influence sur le développement de l’homéopathie aux USA, en Grande Bretagne, et en Inde. Son influence en Europe continentale est moindre, exception faite de la Suisse. La méthode de Kent est attractive parce qu’elle suscite un sentiment de se trouver devant une structure monolithique. Pour certains jeunes médecins homéopathes, Kent est une référence indiscutable, parce qu’il défend des « principes fermes » .Pourtant à long terme les séquelles de l’influence charismatique de Kent restent très discutables. Ses conceptions religieuses sur la maladie et la santé, influencées par le mysticisme de Swedenborg (philosophe suédois du XVIIIème siècle) se transforment en un facteur qui éloigne ses disciples du développement général de la médecine.9 Mais, tôt ou tard, même les partisans les plus fervents de Kent se rendent compte des défauts de la méthode rigide et dogmatique qu’il impose. Ainsi par exemple, en 1930, un médecin de la Société homéopathique britannique écrit : « Moi personnellement, je suis convaincu que notre formation n’est pas suffisamment pratique, et l’approche est inutilement philosophique, trop éloignée de la façon de penser du médecin ordinaire. Une manière de penser très particulière est nécessaire pour accepter d’un seul coup et non dilués « les principes de Kent ». Un point également important est à noter : Kent interdit les contacts entre les « homéopathes classiques » et les partisans des basses dilutions, qu’il appelle des « semi-homéopathes ». Et de plus, pour lui, combiner un traitement homéopathique avec un traitement conventionnel est impensable. C’est donc dès le XIXème siècle que les adeptes de Kent commencent à s’appeler des « homéopathes classiques », pour se démarquer des autres médecins homéopathes qui 8 « L’expérience a sa place dans la science, mais uniquement pour confirmer la théorie. Il ne peut confirmer que ce qui a été découvert au moyen du principe ou de la loi, qui va dans la juste voie. L’expérience ne se transforme en une découverte que lorsque l’homme est complétement endoctriné par le principe que ce qu’il observe au cours de l’expérience ne peut que confirmer les choses qui sont en harmonie avec la loi » [Kent, 1926, Lesser Writings] 9 « Vous ne pouvez pas séparer la médecine de la théologie. L’homme existe comme une entité, depuis sa spiritualité intérieure jusqu’à la partie physique extérieure. » [Kent, 1926, Lesser Writings] 4 prescrivent des basses dilutions, ou qui souvent combinent deux ou plusieurs médicaments homéopathiques, ou arrivent même à prescrire en même temps des traitements homéopathiques et conventionnels. Ces homéopathes « classiques » se considèrent comme les continuateurs directs de l’œuvre de Hahnemann et se moquent souvent de leurs autres confrères. Pour résumer et parler d’une façon imagée, Kent « met la charrue avant les bœufs » en mettant l’accent sur la philosophie et les principes de l’homéopathie, et non sur le fait que c’est une méthode thérapeutique dont le but le plus important est une amélioration de la santé du patient bien plus importante que les croyances religieuses ou philosophiques du médecin traitant. Kent ne comprenait pas que, pour toute science, les postulats théoriques découlent de l’observation et de l’expérience, et selon lui, la formation philosophique et théorique servait de guide lumineux dans les recherches scientifiques. En dehors de ses aspects purement philosophiques, l’influence de Kent s’étendit aussi sur la pratique. C’est lui qui introduisit les très hautes dilutions : 10M, 20M, etc.…, alors qu’au cours de la deuxième moitié du XIXème siècle les homéopathes se servaient avant tout de basses dilutions, décimales et centésimales. Au début du XXème siècle, avec l’arrivée des hautes dilutions, fut rompu le fil « matériel », qui en quelque sorte permettait une certaine compréhension entre les adeptes du traitement homéopathique et ceux de la méthode conventionnelle de traitement. Mais dans le cas de ces dilutions fantastiques, où il est évident qu’il n’y a plus de substance médicamenteuse dans le produit homéopathique final, pour beaucoup de médecins l’idée de l’Homéopathie devint inacceptable. A ce sujet, il est intéressant de comparer les dilutions utilisées par Hahnemann et par Kent. Hahnemann se servait principalement des dilutions 6CH, 9CH, 12CH, 18CH, 24CH et 30 CH, et vers la fin de sa vie il utilisa occasionnellement des dilutions de 60CH, 100CH, et 300CH. Il est donc évident que Kent, du moins pour ce qui concerne les dilutions, ne s’est pas inspiré de Hahnemann. En Grande Bretagne, Margaret Lucy Tyler (1857-1943) créa une bourse pour permettre à de jeunes médecins d’étudier l’homéopathie d’après les méthodes de Kent. Margaret Tyler était un très bon clinicien pour son époque. Sincèrement convaincue de la justesse de ses idées, honnête et modeste, elle faisait ouvertement part de ses échecs thérapeutiques et de ses déceptions professionnelles. Elle pensait que ses échecs étaient dus à une mauvaise pratique de l’homéopathie, mais, si on fait une analyse plus détaillée, on voit que son erreur la plus fréquente fut l’utilisation de l’homéopathie pour le traitement de maladies qui ne relevaient pas d’un traitement avec des médicaments homéopathiques, et dans son article, devenu populaire, « Comment ne pas pratiquer l’homéopathie»10 , elle s’opposait à la prescription de médicaments homéopathiques selon la pathologie, mais aussi à l’utilisation mécanique des répertoires. Elle s’opposait également à la prescription de hautes dilutions de médicaments homéopathiques lorsqu’il s’agissait de pathologies graves avec des lésions avancées des tissus. Au début du XXème siècle, une partie des médecins homéopathes quittèrent la Société homéopathique britannique et commencèrent à enseigner à des non-médecins les bases de la méthode homéopathique ; parmi eux, John Henry Clarke dont le livre « The Prescriber » devint très populaire. Il s’adressait directement aux personnes qui n’avaient pas de formation médicale, car la législation en Grande Bretagne donnait à ces personnes la possibilité 10 Tyler, M. How Not to Do It, The Homoeopathician, February 1912 5 juridique de pratiquer l’homéopathie, et entre 1930 et 1950, le nombre de ces personnes augmenta progressivement. Vers la fin du XXème siècle, l’homéopathie classique se propagea rapidement grâce aux cours organisés par Georges Vithoulkas11 ( 1932 - ) dans l’île d’Alonisos en Grèce. Dans la présentation de son « Académie d’homéopathie classique », Vithoulkas affirme que c’est « l’unique institution dans le monde dont le but est d’enseigner une médecine homéopathique»12. Les étudiants sont aussi bien des médecins que des non médecins (health practitioners). II - L’ HOMEOPATHIE CLINIQUE Consultation et diagnostic homéopathique. La consultation en homéopathie clinique commence comme une consultation médicale ordinaire avec l’interrogatoire, l’examen physique, les examens de laboratoire et d’imagerie, le diagnostic positif et le diagnostic différentiel. Après avoir déterminé le diagnostic médical et décidé si la maladie est une indication de traitement homéopathique, on passe à la deuxième partie, la consultation homéopathique elle-même. Lors de cette phase, on recherche des informations supplémentaires (modalités, signes concomitants et étiologiques) pour établir la réactivité individuelle du malade , c'est-à-dire en quoi la maladie du patient est différente par son évolution de celles d’autres patients atteints de la même maladie. Ceci permettra de sélectionner un ou des médicaments homéopathiques. Après avoir déterminé la réactivité individuelle on va décider à quel niveau on mènera le traitement homéopathique : symptomatique, pathogénique ou de terrain. Les médicaments homéopathiques sont prescrits dans le contexte d’une approche de médecine générale et le médecin homéopathe précise, sur la base de sa compétence médicale, quelle partie du traitement conventionnel il pourrait suspendre, modifier ou continuer, parallèlement au traitement homéopathique choisi. Prenons un exemple. Une femme, âgée de 47 ans souffre de douleurs périodiques dans le thorax, tousse la nuit et a un mauvais goût dans la bouche. Ces symptômes pourraient orienter le médecin vers la recherche d’un problème gastro-intestinal : un reflux gastroœsophagien, une hernie hiatale, un reflux bilio-gastrique ... Les examens de cette malade commenceront par un ECG, bien que les problèmes soient d’ordre digestif, pour exclure une maladie ischémique du cœur, voire un infarctus du myocarde que l’on doit traiter selon les standards médicaux actuels. Cela engage notre responsabilité médicale, administrative et pénale. Si le diagnostic final nous ramène au reflux gastro-œsophagien, il s’agit d’une maladie qui peut être traitée avec des médicaments homéopathiques. Si on n’a pas pu réunir suffisamment d’informations sur la réactivité individuelle de la malade, il est quand même possible de prescrire un médicament symptomatique, uniquement pour enrayer les symptômes , pour éviter de prescrire des inhibiteurs de la pompe à protons et éviter une hypochlorhydrie durable qui est le résultat habituel de leur utilisation prolongée. 11 12 http://www.vithoulkas.com/en/george-vithoulkas/curriculum-vitae.html http://www.vithoulkas.com/en/academy.html 6 C’est le médecin qui décidera à quel moment on pourra diminuer la dose de ces inhibiteurs, voire arrêter les prises compte tenu des résultats thérapeutiques du traitement homéopathique. Une deuxième possibilité, c’est de prescrire un traitement homéopathique pathogénique. Dans le cas de cette femme, il s’agirait de prescrire ce qu’on pourrait appeler « des prokinétiques homéopathiques », qui amélioreraient l’évacuation de l’estomac sans compromettre le sphincter gastro-œsophagien. L’utilité d’un tel traitement serait d’éviter des effets secondaires du côté du système extrapyramidal, de pouvoir traiter en présence d’un prolactinome ou d’autres troubles hormonaux, d’éviter des effets secondaires comme la diarrhée, les céphalées ou les éruptions, problèmes que l’on rencontre en utilisant des prokinétiques conventionnels. La troisième possibilité, c’est de prescrire un traitement du terrain qui diminuera la tendance de la patiente à avoir un reflux gastro-œsophagien, en stimulant sa réactivité dans la bonne direction. Pour cela, en deux ou trois consultations, le médecin amassera suffisamment de données sur la morphologie, le comportement, les tendances morbides ou la façon de la patiente d’être malade, ainsi que sur d’autres facteurs qui peuvent influencer sa réactivité chronique. Alors il pourra prescrire un médicament homéopathique qui correspond à son « type sensible » ou à son « mode réactionnel chronique ».Par exemple, la technique du médecin bulgare Marian Ivanov pour choisir les médicaments homéopathiques est destinée au traitement des maladies chroniques ou fréquemment récidivantes. Selon cette technique, lors de la prévention ou du traitement de ces maladies, on prescrit, en plus des médicaments symptomatiques, étiologiques ou de terrain, des médicaments en rapport avec l’anatomopathologie ou la physiopathologie du processus morbide. Des techniques très similaires sont utilisées dans les nombreux pays qui privilégient l’Homéopathie « clinique ». Historique. L’homéopathie clinique s’est développée par trois moyens principaux : - - Le fait de préciser les symptômes des médicaments dans la Matière médicale pour en garder les plus fiables et ceux qui sont cliniquement vérifiés, en actualisant les signes étiologiques, les modalités, les sensations, les désirs et les aversions et les symptômes clés. Le fait de préciser l’utilisation des médicaments homéopathiques en fonction des indications thérapeutiques. L’intégration des méthodes scientifiques les plus modernes de diagnostic et de suivi de l’état des patients. Le Dr Richard Hughes (1836 - 1902), figure de proue de l’homéopathie anglaise de la fin du XIXème siècle,13 ouvre le débat sur l’authenticité des textes de la Matière médicale. Selon lui, lors de la recherche du « similimum », il faut tenir compte aussi de la pathologie du patient. Si au temps de Hahnemann la médecine et la physiopathologie ne possédaient pas encore les réponses pour les mécanismes des différentes maladies, vers la fin du XIXème siècle ces mécanismes commençaient de plus en plus à être précisés. 13 http://sueyounghistories.com/archives/2008/07/04/richard-hughes-and-homeopathy/ 7 Hughes pense que les médicaments ne doivent pas être choisis uniquement en fonction de la similitude des symptômes subjectifs du patient, mais aussi sur la base de leurs effets pathologiques sur les hommes et même sur les animaux. Ce qui veut dire que si un patient souffre de troubles hépatiques, il faut lui prescrire des médicaments susceptibles de provoquer des lésions au niveau du foie. Ses idées trouvent leur expression pratique dans la publication de « l’Encyclopédie des pathogénésies médicamenteuses »14 - une œuvre monumentale de 3027 pages, en quatre volumes, qui passe en revue les pathogénésies de 304 médicaments homéopathiques. Ce livre est une réponse au désir des médecins homéopathes de disposer d’une description véridique des pathogénésies des médicaments homéopathiques. En 1883 la Société homéopathique britannique fait confiance à Hughes pour qu’il révise les symptômes de la Matière médicale. Voilà pourquoi y sont inclus uniquement des symptômes obtenus lors d’expérimentations de substances avec des doses pondérales – des dilutions allant jusqu’à la 6ème centésimale. Des symptômes obtenus en utilisant des dilutions plus hautes y sont inclus, uniquement « s’ils sont en accord avec ceux obtenus avec des dilutions plus basses ». Mais l’homéopathie britannique abandonna cette approche scientifique et se tourna vers les conceptions de Kent après la mort de Hughes, alors que ses idées étaint acceptées et développées par les médecins homéopathes en France et en Suisse. Le médecin suisse Antoine Nebel (1870 – 1954) a énormément contribué au développement de l’homéopathie clinique. Aux trois modes réactionnels décrits par Hahnemann, à savoir la psore, la sycose et la luèse, Nebel rajoute en 1910 la réactivité tuberculinique, caractéristique pour les enfants et les patients jeunes. Il connait les tentatives d’utiliser la tuberculine pour guérir la tuberculose.15 A son époque la tuberculose est un fléau incurable et largement propagé, et Nebel pense que « le miasme psorique », décrit par Hahnemann n’est rien d’autre que le bacille de la tuberculose, dont les toxines modifient le terrain du malade. Ainsi Nebel commence à prescrire des tuberculines diluées dans certains états réactionnels et considère que les bons résultats de ce traitement confirment son hypothèse. L’augmentation des secrétions des muqueuses de l’appareil respiratoire et génital, et l’aggravation des processus inflammatoires cutanés, qui sont observés dans ces cas, sont pour lui une élimination des toxines tuberculiniques, qui sont drainées par des médicaments homéopathiques appropriés. Plus tard des « draineurs homéopathiques » seront prescrits pour des maladies des reins, du foie et de la peau. Nebel formule aussi ses idées sur les constitutions homéopathiques. Elles nous sont parvenues par l’intermédiaire de ses élèves. Ces médecins et plus spécialement Léon Vannier décrivent des « types constitutionnels » qui correspondent aux sels de calcium dans l’organisme : Calcarea carbonica, Calcarea phosphorica et Calcarea fluorica. Le médecin français Léon Vannier (1880-1963) est l’une des figures les plus importantes de l’homéopathie clinique. Il participe à la création de laboratoires homéopathiques et veut mettre sur une base scientifique la formation en homéopathie, en créant le Centre 14 Hughes, R. A Cyclopaedia of drug pathogenesy, London, Gould, 1886-91. La tuberculine est isolée comme un extrait à la glycérine d’une culture de Mycobacterium tuberculosis par Koch en 1890. Des tentatives pour traiter la tuberculose avec celle-ci sont restées sans succès. La réaction allergique chez certains malades de la tuberculose, à qui on avait injecté l’extrait est à la base de l’idée largement rependue, mais fausse, que cette réaction à l’injection est le signe d’une bonne réaction immune contre la mycobactérie de la tuberculose. Cette réaction a été constatée pour la première fois par Clemens von Pirquet (1874-1929), médecin autrichien, qui a observé une telle réaction après une seconde injection avec le sérum contre la variole. On lui doit aussi le terme d’allergie. 15 8 d’homéopathie française. « Faire connaître l’homéopathie et surtout en faire une médecine propre et adaptée aux connaissances modernes de la médecine...». – avait-il dit. Dans la revue « Homéopathie moderne », on souligne qu’avant d’être homéopathe le médecin doit être formé comme un professionnel moderne, responsable, et intègre, et quatre noms sont cités comme exemples : Hahnemann pour la thérapie, Laennec et Trousseau pour l’observation clinique , et Claude Bernard pour la médecine expérimentale. Léon Vannier propose aussi la notion de « type sensible » homéopathique qui regroupe les caractéristiques morphologiques, le tempérament et les particularités comportementales, et les tendances morbides de l’individu. Plus tard le relais fut pris par Denis Demarque (1915-1999)16, qui créa en 1972 avec trois autres médecins le Centre d’étude et de documentation homéopathique ( CEDH). Il a le mérite d’avoir commencé à enseigner la thérapeutique homéopathique à l’Université de médecine de Bordeaux, et c’est ainsi qu’en 1982 fut délivré en France le premier diplôme universitaire de thérapeutique homéopathique. En 1984 Jean-Jacques Aulas et François Chefdeville publièrent en France un article intitulé « Etude historique et critique des sources de la Matière médicale homéopathique ». Ce travail prolongeait et complétait le cours N° 2 publié en 1893 dans le livre « A manual of Pharmacodynamics » (Précis de pharmacodynamique) du Dr Richard Hughes. De 1986 à 2004, Jacques Jouanny puis François Chefdeville, avec d’autres médecins français de la Commission de « Fiabilité des pathogénésies » de l’institut Boiron, traduisent en français, en commentant la fiabilité des symptômes, l’essentiel des 12 volumes de l’Encyclopédie de la Matière médicale pure de T.F.Allen publiée en 1874 - 1879, où sont énumérés tous les symptômes des médicaments homéopathiques recensés à cette époque. Ce travail a contribué à fiabiliser les matières médicales actuelles. Progressivement dans divers pays d’Europe, l’enseignement de l’Homéopathie Clinique a été et continue d’être intégré, non sans difficultés, dans certaines Facultés de Médecine et de Pharmacie, ou est proposé par des Ecoles privées à de nombreux médecins généralistes et à des spécialistes le plus souvent non hospitaliers. En 2011 les médecins-homéopathes bulgares ont créé leur propre école homéopathique qui continuait à développer les traditions de leurs collègues français. Dr Mariyan Ivanov a proposé une méthode originale de prescription en cas de pathologie chronique et Prof Lyudmil Peychev a publié un guide homéopathique des symptômes et des médicaments dans la Matière médicale qui facilite le choix d’un traitement adéquat. En 2014 a été présenté “La Matière médicale homéopathique – indications cliniques et interactions médicamenteuses“, écrite par Dr Ivan Enev. Ainsi, L’école bulgare d’homéopathie clinique a complètement établit son propre image. L’homéopathie clinique peut donc être considérée maintenant avant tout comme une méthode de traitement médicamenteux égale, et non pas alternative, aux autres méthodes thérapeutiques (médicaments conventionnels, chirurgie, physiothérapie, phytothérapie, etc.). Voila pourquoi, pour choisir une de ces méthode pour traiter un patient, il faut qu’auparavant un diagnostic soit posé, il faut procéder à un diagnostic différentiel, établir le stade et le 16 http://www.homeopathie-dentaire.net/demarque.html 9 pronostic de la maladie et ce n’est qu’après qu’on choisira la méthode opportune de traitement. L’homéopathie clinique, si elle ne se réfère plus au concept de la « force vitale », reprend encore à notre époque, en les modernisant, les idées de Hahnemann concernant les origines des maladies chroniques, en tenant compte « du terrain du malade » pour l’apparition d’une pathologie donnée. Elle accepte l’existence de plusieurs modes réactionnels chroniques – psorique, sycotique, tuberculinique ou luétique - qui peuvent être influencés et dirigés dans la bonne direction avec des médicaments homéopathiques. Mais elle n’accepte pas la détermination de cette réactivité comme Hahnemann la concevait, c’est à dire héréditaire ou acquise à un âge très précoce par un « mécanisme infectieux ». Selon les homéopathes cliniciens, ces modes réactionnels chroniques correspondent à différents stades de réponse de l’organisme à des agressions internes ou externes. Ces réponses sont déterminées par des facteurs génétiques ou épi-génétiques, par les facteurs de l’environnement, par des maladies dans le passé ou des traitements qu’a subis l’individu. Tout en tenant compte de l’importance de l’environnement psychogène pour la réactivité de l’organisme, l’homéopathie clinique rejette la primauté des symptômes psychiques et émotionnels, principal pilier diagnostique de l’homéopathie classique. En fait il n’y a pas de hiérarchisation des symptômes parce que la maladie de l’individu n’est pas déterminée que par l’emplacement de la fonction perturbée, mais aussi par sa gravité. III - LIMITES et INDICATIONS de l’ HOMEOPATHIE. La pratique d’une homéopathie clinique de qualité est donc basée le plus souvent possible sur la physiopathologie, c'est-à-dire l’enchainement : causes ----) mécanismes -----) symptômes, ainsi que sur l’utilisation du phénomène de similitude, à l’exclusion de toute interprétation plus ou moins ésotérique. L’utilisation raisonnable de la méthode proposée par Hahnemann peut conduire parfois à une prescription uniciste (non kentiste), mais le plus souvent pluraliste. En aucun cas, les limites de l’Homéopathie ne sauraient être celles de l’homéopathe lui-même (comme certains ne se privent pas de le dire ou de le laisser entendre), quelle que soit sa connaissance de la Matière Médicale homéopathique et des techniques de prescription, des Modes Réactionnels Chroniques et des Types Sensibles ou d’autres notions purement homéopathiques. En effet, l’Homéopathie, au décours d’une affection morbide, n’est pas obligatoirement la meilleure ou la seule thérapeutique envisageable. Il y a même des pathologies où, dans l’état actuel de nos connaissances, elle n’a pas du tout sa place. C’est le cas par exemple du traitement des tumeurs cancéreuses, des leucémies, …etc., ce qui ne veut pas dire qu’elle ne puisse pas être utile au malade atteint de ces maladies, nous en parlerons plus loin. L’éthique nous oblige donc à donner la priorité au réalisme clinique, dont le but principal est de sauvegarder la santé et la vie des malades. 10 Pour apprécier de façon plus concrète la place de l’Homéopathie en thérapeutique, prenons par exemple le cas des maladies rhumatologiques. La rhumatologie englobe un ensemble d’affections localisées aux régions articulaires et périarticulaires. Ces affections ont des étiologies, des pathogénies, des évolutions et des pronostics complètement différents les unes des autres. Il faut donc s’en tenir à une stratégie adaptée à chaque maladie nosologiquement définie, choisir un mode de traitement ou utiliser ensemble plusieurs thérapeutiques de la médecine actuelle : allopathie, homéopathie, phytothérapie, acupuncture, massages ou manipulations, physiothérapie, psychothérapie, ou chirurgie. Le choix du mode de traitement dépend du stade d’évolution de la maladie lorsque nous rencontrons le malade. Il est bien connu que l’Homéopathie, médecine de terrain, est une thérapeutique qui peut prévenir ou ralentir l’évolution de la maladie rhumatismale ou arthrosique. Mais lorsque la maladie est installée, les résultats des traitements sont fonction de l’importance des destructions tissulaires et du pouvoir de régénération de l’organisme. Le traitement homéopathique n’a, à notre connaissance, aucun pouvoir sur l’étiologie génétique de certains rhumatismes, ou leur aspect immuno-pathologique. Il ne peut agir que sur les facteurs acquis de la maladie, qui en conditionnent l’entretien et le retentissement fonctionnel. Par exemple, il y a des cas relativement simples : une arthrite suppurée doit faire appel à l’antibiothérapie, et pour une sciatique paralysante, la chirurgie est inévitable. Mais dans la plupart des cas, l’Homéopathie peut être utilisée seule, ou associée à d’autres moyens thérapeutiques. Dans la polyarthrite rhumatismale comme dans la spondylarthrite ankylosante, l’Homéopathie est licite dans les formes débutantes ou modérément évolutives, elle peut aussi autoriser la réduction de la posologie des anti-inflammatoires non stéroïdiens et donc faciliter leur tolérance gastrique, elle peut être associée aux massages ou à l’acupuncture, et peut assurer seule le relais dans l’intervalle des poussées. Les névralgies de type sciatique, cruralgie, névralgie cervico-bracchiale peuvent être traitées par homéopathie, mais selon les cas ou l’importance des douleurs, l’acupuncture, les manipulations ou les antiinflammatoires lui seront associés. Les tendinites et les bursites, les périarthrites sont de bonnes indications de l’Homéopathie pour éviter des infiltrations répétées de corticoïdes. D’une façon générale, quelle que soit la pathologie abordée, rhumatologique ou autre, il y a donc quelques idées à garder en tête : - Selon la maxime bien connue, « Primum non nocere » (d’abord, ne pas nuire), l’Homéopathie montre toute son importance pour éviter la iatrogénicité des médicaments allopathiques si elle peut être prescrite seule, ou pour la diminuer si elle est prescrite en association. - Mais le médecin ne doit jamais, au vu des connaissances actuelles, faire perdre des chances de guérison ou de soulagement au malade, en négligeant un type de traitement approprié à son cas. Il engage également sa responsabilité, qui est à notre époque d’ordre médico-légal. - S’il choisit l’utilisation de l’Homéopathie, il doit s’assurer du pouvoir pharmacodynamique du médicament qu’il prescrit, d’où l’utilité de connaitre sa fiabilité. 11 Voici maintenant une revue succincte de possibilités d’indications de l’Homéopathie : En pathologie aigue : - Syndromes grippaux, rubéole, rougeole, oreillons. - Rhinites, sinusites, angines, otites, laryngites. - Bronchiolites, bronchites. - Gastro-entérites aigues, diarrhées, constipation, vomissements - Poussées dentaires, stomatologie aiguë. - Urticaires aiguës, conjonctivites, varicelle, zonas, brûlures, abcès cutanés. - Hémorragies, insuffisance veineuse des membres inférieurs, hémorroïdes. - Traumatismes, soins pré et post-opératoires. - Troubles émotionnels aigus. En pathologie chronique : - Affections ORL et respiratoires récidivantes, rhino-conjonctivites allergiques, asthme. - Gastrites et ulcères gastroduodénaux, colopathies spasmodiques, recto-colite hémorragique et maladie de Crohn, pathologie hépatobiliaire. - Infections gynécologiques chroniques, dysménorrhée, syndrome prémenstruel, mastose, ménopause. - Infections urinaires à répétition, lithiase urinaire. - Hypertension artérielle spasmodique, artérite des membres inférieurs, varices et troubles veino-artériels périphériques. - Urticaires, lucites et eczémas chroniques, acnés, herpès récidivant, mycoses cutanées, verrues et molluscums. - Maladies rhumatologiques (déjà citées). - Céphalées et migraines, anxio-dépression, insomnies, troubles du comportement de l’enfant. De plus, l’Homéopathie occupe une grande place dans le traitement de « syndromes fonctionnels flous », par exemple la fibromyalgie, ou toute autre pathologie fonctionnelle généralement difficile à nommer précisément, mais qui peut gêner considérablement les malades, parfois depuis longtemps. Ces derniers ont souvent consulté divers spécialistes avec pas ou peu de succès, et viennent nous voir au cas où nous aurions une solution. Or notre approche globale permet souvent d’équilibrer le Type Sensible de ces patients, d’en atténuer les tendances morbides en tenant compte de leur totalité psychique et somatique. 12 Depuis une vingtaine d’années, l’éventail thérapeutique en Homéopathie Clinique s’est encore ouvert, avec la publication de monographies consacrées à des sujets peu explorés jusqu’à présent. En voici quatre exemples (éditions CEDH) : - « Homéopathie et difficultés scolaires » (2008) de Véronique Desfontaines, où elle parle du stress, du bégaiement, des troubles obsessionnels compulsifs, de la dyslexie, de la précocité intellectuelle, des troubles d’hyperactivité avec défaut d’attention, le tout illustré par des cas cliniques. - « Homéopathie et troubles du comportement alimentaires » (2009) de Patrick Vachette. - « L’Homéopathie dans les soins de support en cancérologie » (2007) de Jean Lionel Bagot, qui développe les médicaments, la stratégie à adopter au moment de l’annonce de la maladie, puis au moment de l’intervention chirurgicale, de la chimiothérapie, de la radiothérapie, avec la prise en charge des troubles secondaires à ces traitements, de la douleur, et de la participation aux soins palliatifs. - « Traitements de support homéopathiques en cancérologie » (2011) de Jean Claude Karp et François Roux, qui proposent une réponse homéopathique aux effets secondaires d’une centaine d’antimitotiques classés par dénomination commune internationale ou par noms de spécialités commerciales. Chaque médicament antimitotique est présenté avec ses indications selon les cancers, son mode d’administration et sa posologie, sa toxicité et la surveillance qui en découle, puis les propositions de médicaments homéopathiques, et il en est de même pour les protocoles réunissant deux ou plusieurs antimitotiques. Quelques pages sont également consacrées aux traitements de support en cas de radiothérapie. Pour conclure : L’Homéopathie clinique a évolué et continue d’évoluer en parallèle avec la Médecine contemporaine. ________________________ 13