Le travail du dimanche ne crée pas de nouveaux emplois mais

Transcription

Le travail du dimanche ne crée pas de nouveaux emplois mais
Le texte prononcé fait foi
Conférence de presse du 13 juin 2012
Alliance pour le repos dominical
Le travail du dimanche ne crée pas de nouveaux emplois mais
dégrade les conditions actuelles!
L'élargissement des heures d'ouverture des magasins n'augmente pas la consommation. Le pouvoir d'achat ne change pas même si on peut faire ses achats sur une plus
longue durée. Des heures d'ouverture prolongées n'entraînent pas la création d'emplois mais des conditions de travail précaires et des horaires éclatés. Pour de nombreuses personnes, cela signifie un travail mal payé, sur appel.
Kurt Regotz, président de Syna
En fait, nous ne pouvons pas simplement évoquer des postes de travail, nous devons parler
des personnes qui occupent ces emplois. En dépit de la situation difficile sur le plan européen, l'économie suisse se porte relativement bien. Elle le doit à la fiabilité, à la qualité et à
la disponibilité de la population active suisse. Le marché suisse de l'emploi est très flexible
et, dès lors, propice à l'économie. Ceci tout particulièrement en raison de législations très
libérales.
Face à la frénésie extrême du monde actuel, le dimanche sans travail est plus moderne que
jamais et constitue une protection absolument nécessaire dans notre monde du travail. Le
stress croissant au travail exige des coupures régulières. Pour garantir la cohésion sociale et
familiale, il faut un jour de congé commun, le dimanche.
La preuve par les faits
Assouplir l'interdiction du travail du dimanche n'a aucun sens. Aujourd'hui déjà, il est possible
de travailler le dimanche si nécessaire. L'interdiction de principe du travail du dimanche est
assouplie par une autorisation des autorités lorsque:
•
des raisons techniques ou économiques le rendent indispensable,
•
il répond à des besoins particuliers des consommateurs et consommatrices,
•
un besoin urgent de travailler temporairement le dimanche est établi.
Dès lors, le travail du dimanche est possible dans les hôpitaux, dans les transports publics,
dans certaines entreprises industrielles ou dans les médias. Par ailleurs, depuis 2006, des
travailleuses et travailleurs peuvent être employés le dimanche dans des points de vente et
entreprises de service situés dans des gares et des aéroports. Ces normes légales de la
protection du travail ne doivent pas subir d'assouplissement supplémentaire. Elles garantissent l'égalité de traitement des branches et ont fait leurs preuves dans leur application.
L'interdiction de travailler le dimanche protège
Cette interdiction de principe garantit que le travail du dimanche ne peut être effectué que
dans les branches où une indispensabilité de travailler ce jour-là, au sens de la loi, est établie. Par la limitation légale du travail du dimanche, la pondération de la protection de la santé des travailleuses et des travailleurs l'emporte sur les intérêts économiques.
Le monde du travail est en mutation, les besoins des consommatrices et des consommateurs changent. Ainsi, dans le passé également, la Loi sur le travail et les heures d'ouverture
des magasins ont été adaptées à bien des égards. Avec les réglementations actuelles, la
prolongation des heures d'ouverture des magasins est possible et partiellement utilisée. Les
communes peuvent autoriser l'ouverture des magasins quatre dimanches par année. Mais
rares sont les commerçants qui font usage de cette possibilité car le besoin n'existe pas.
Un nouvel élargissement des heures d'ouverture ou des autorisations de travail, notamment
le dimanche, ne répond donc pas à un besoin général. En outre, le prix pour les travailleuses
et travailleurs concernés est trop élevé. Eu égard aux dispositions en vigueur, ils sont déjà
soumis à des journées de travail excessivement longues avec des horaires disparates.
Au détriment des personnes socialement les plus faibles
Un élargissement du travail du dimanche dans le Commerce de détail respectivement dans
l'ensemble du secteur Tertiaire ne crée pas de nouveaux emplois. Les places de travail existantes sont simplement réparties sur un plus grand nombre de personnes et un temps de
travail plus long. L'extension des heures d'ouverture des magasins à la nuit et au dimanche
ne fera pas consommer plus. Le gâteau de la consommation restera le même, il sera simplement réparti sur une période plus longue. Avec toutes les conséquences néfastes pour
les travailleuses et travailleurs concernés. Les études démontrent que des heures d'ouverture plus longues n'entraînent pas de création d'emplois mais engendrent des conditions de
travail précaires et des horaires éclatés. Pour beaucoup de personnes actives dans la vente,
cela signifie un travail mal payé, sur appel. Le travail du dimanche est assumé par les personnes socialement les plus faibles qui sont obligées de travailler. Les employeurs profitent
de leur détresse financière et les font travailler le dimanche à des conditions peu attractives.
L'Industrie, les transports publics et d'autres branches versent des suppléments pour le travail du dimanche. Si le travail dominical devient une normalité, ces suppléments seront remis
en question ou seront même supprimés. L'élargissement du travail du dimanche aggrave les
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conditions de travail et sape le principe de la «flexibilité contre protection» car il n'y a aucune
obligation de conclure des conventions collectives de travail prévoyant des compensations et
des dispositions de protection pour le travail du dimanche.
Selon l'art. 19.3 LTr, le travail dominical temporaire est compensé par une majoration de
salaire de 50%. En cas de travail dominical régulier ou périodique, aucun supplément n'est
prévu par la LTr. Les chiffres de 2005 montrent que, dans le Commerce de détail, les femmes qui ne travaillent jamais le dimanche gagnent plus (Fr. 3900.−.) que celles qui travaillent
régulièrement le dimanche (Fr. 3500.−.).
Risque de contagion pour d'autres secteurs
Tout élargissement augmente la pression sur le travail du dimanche dans d'autres branches
également. Les commerces de détail qui sont ouverts le dimanche doivent aussi être approvisionnés, nettoyés et surveillés. De plus en plus de branches doivent fournir un travail le
dimanche, au grand dam du personnel concerné.
Le dimanche chômé est un bien précieux que nous ne devons pas galvauder. Une valeur
plus importante doit être accordée au bien-être et à la protection des personnes actives plutôt qu'aux besoins de consommation suscités artificiellement. Nous voulons une économie
qui serve la personne et pas l'inverse.
Renseignements complémentaires:
Kurt Regotz, président de Syna, 079 617 62 94, [email protected]
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