LE PARADIGME STI (Systeme de Traitement de

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LE PARADIGME STI (Systeme de Traitement de
COLLOQUE: AUTOUR DE L 1 OEUVRE DE H.A.SIMON,
LE PARADIGME S.T.I.
(Systeme de Traitement de 1'Information)
Montpellier - La Grande Motte
1-4 fevrier 1984
r
par
Giovan Francesco Lanzara
Istituto di Scienze dell'Informazione
et
Dipartimento di Scienze storiche e sociali
Universita
di
Italic
Bari
Nous voudrions presenter et discuter ici une approche qui considere le
processus de conception comme une activit^ d f exploration et de definition des
problemes (problem setting)« activite que menent, au moyen de conversations
et transactions, plusieurs acteurs en interaction^dans des situations caracte"ris^es par ^ambiguite", le conflit et I 1 incertitude strategiqueo Hous avancerons que le modele dui "problem solving" ne s f applique guere qu f a des situations
iA'cJrf^UA-
bien structurees dans lesquelles un unique MBonMriaitt est confront^ a un "task
environment11 complexe
1-lais, daiis des situations complexes caracterisees par
la presence de plusieurs acteurs en interaction cooperative et/ou conflictueile,
une part importante des activites cognitives et strategiques des concepteurs
semble e*tre engaged dans une demarche exploratoire qui tend, en premier lieu,
non a re"soudre, mais a de*finir le problemeo L f e"tude empirique des transactions
et des conversations entre partenaires revele l f importance tant d f activites
cognitives comme Invocation, 1 f elaboration et la modification de 'frames 1 ,
ou encore, la creation de metaphores et d f associations, que de comportements
strategiques comme la n^gociation, la concertation, 1 f opportunisme, la dissimulation
L'^tude de cet ensemble complexe d f activites est essentielle
pour une the^orie de la conception.
La conception comme solution de problemes*
Le principe de la rationalite limitee (Simon,1947;1969) comme les observations empiriques sur le comportement 'satisficing' et sur la solution de
problemes (Newell et Simon, 1972) ont conside"rablement renouvele la the"orie
i>
et la methode de/conception. En effet, toute une nouvelle famille de strategies de conception, fondacientalement diffe"rente des m^thodes classiques
I 1 analyse fonctionnelle
de
et de l f optimisation, en est issue« Ells se fonde
sur I 1 adaptation et I'apprentissage et propose un modele cognitif different
du concepteur et de ses competences 0 Meme si la conception est la "recherche
de solutions a des problemes", les solutions que le concepteur. connae tout
autre observateur ou acteur en-situation, peut generalement trouver a son
probleme, en cherchant et en utilisant, a chaque etape du processus, des
informations suppl&aentaires eontenues dans 1'environnement, sont, au mieux,
1 satisfaisantes'o En d'autres termes, le concepteur pent apprendre de 1'enYironnement comment structurer sa recherche et proceder &. l'£tape suivante*
Le milieu contient des Elements d 1 information qui peuvent guider le concepteur vers une solutiono L»artefact qui re*sulte d'une telle recherche est touj ours un interface entre la structure interne et I'environnement externe (task
envjlronment)o Une configuration stable, raais flexible de 1*interface - une
forme - est realisee au moyen d'une adaptation par tatonnements successifs 9
*-^->i *
jtffcde
processus
par reduction progress ire des differences* Le ncoeurM du
<#ptit>*
jfABtafcpL est une interaction entre le processus de recherche qui, selon Newell
et Simon (1972), est re~gi par des lois simples, et la structure complexe dm
I'environnement* La recherche est une strategic ouverte qui part de certaines
possibilites (mais pas toutes!) pour aboutir a une solution qui otcvre sur
d'autres possibilites et sur d'autres decisions et solutions, et ainsi de
suite* La recherche etant conditionnee, et par les 11mites eognitives du concept eur, et par le manque de temps et d f argent, la solution finale n'est qu'une
solution possible parmi d'autres, de nombreuses autres, et non la solution
optimale et unique du probleme*
Dans une telle perspective, la conception est done un processus heuristique visant a recueillir des informations sur la structure du probleme et
pas seulement une technique formelle apte a selectionner les moyens optimaux
pour realiser des fins preetablies*^ Mgme si le schema 'moyen-fin* est conserve dans les procedures de recherche proposees par Herbert Simon et ses collaborateurs, les buts peuvent Stre graduellement modifies, au fur et a mesure
de la recherche, et adaptes a des situations changeantesjles informations et
les sequences d 1 action ordonnees qui ne sont pas utilisees nesont pas pour
autant perdues; elles peuvent §tre emmagasin^es pour etre eventuellement
utilisees dans iine autre occasion.et pour construire de nouvelles representations du probleme. Ainsi, 1'etat final du processus, comme le parcours et le
temps pour le realiser dependent desonnais des criteres d'evaluation et du
pouvoir discr^tionnaire du concepteur. On passe done d'une image du concepteur
amathe'matiques formels, a I'honnne "traitant de 1' information1*, capable de
calculer
saE-attBBMMMMftfi-s^ de conduire une recherche fntelligente et d'apprendre de
cette recherche m§me. Screening« _coding,_ memorizing, retrievingy
- ~" ~" - / options a
choix multiples* : telles sont les activit^s cognitires qu'accomplit le concepteur* La me"taphore couramment utilise1 e pour ce modele de conception est
celle du 'maze-running 1 (Simon, 1956).
Les limites du modele du ! problem-solving' pour une the'orie de la conception*
Les traits fondamentaux du modele du processus de conception deVeloppe"
par Simon, en particulier la rationalite limite'e, le principe de satisfaction,
les strategies heuristiques d'apprentissage, peuvent de'sormais §tre considered comme des conquStes the"oriques irreversibleso Un tel modele ne saisit toutefois que certains aspects du problerne, en laissant d'autres tout aussi importants dans I 1 ombre* Ceci ne va pas sans poser des problemes; nous en mentionnerons quelques-uns:
(a) Le modele de Simon nous offre une representation fondamentalement
individualiste du processus de conception* II donne lieu a des strategies
qui se focalisent surtout sur les besoins d'informations et sur les prestations mentales d'un concepteur indiriduel face a un task environment complexe* Les protocoles empiriques reccueillis et analyses par Newell et Simon se
referent a un indiridu qui doit resoudre, seul, des problemes en op^rant dans
une situation problematique bien struture"e* Le probleme est donn^ a l ! avance
et, gen^ralement, formule sans ambigulte*. II semble pourtant evident qu'un
concepteur engage dans un effort de conception ne peut toujours (sinon, presque jamais) §tre consider^ comme un joueur solitaire ou comme un mathematicien* Dans la plupart des situations concretes de la vie resile, la conception
est un processus d 1 exploration et de recherche collective qui se deroule au
moyen de conversations et transactions entre les acteurs de I 1 interaction,*
G'est la ce qui se produit notamment dans cet espace de"cisionnel- type que
constituent les organisations* Les problernes-clefs dans un processus de con<«f&ttlv/<.i
ception sont souvent la coordination et la resolution/des .problemes (Schelling,
1980) 0
Le modele de 1'individu decidant seal en vu» de resoudre des problemes bien
structures sous-estime et done neglige le rdle de I 1 interaction sociale et
de la dimension interpersonnelle dana un processes de conception: ces aspects,
Aantt lea modeles instrumentaux sont, oubien conside're's comme des facteurs externes que la me"thoae et surtout la solution doivent laisser de c6te, ou bien
au contraire transform^s en normes de comportement contragnantes « et en procet peut
combien cet effor
vain! )
etre
on^-ratoi-pe
dn-refl wpcj.o.
io (helas! tout concepteur salt
*wij.wsa^t
U.LU.CO
Si le principe de la satisfaction ouvre la porte au principe du pouvoir
diacretionnaire de la decision et, done, des solutions possibles, un disaccord
eventuel entre les concepteurs en interaction sur ce que peut e*tre la solution
ou m&ae le probleme, devient d£s lors 14gitime; on doit, par consequent, accepter que le conflit et la divergence, qui naissent de strategies de solution
diffe"rentes f constituent une dimension fondamentale des situations et des prooessus de conception*
(b) L1 existence - qu f on le reuille ou non - dfune dimension interpersonnelle et strat£gique dans les processus de conception,a 1'oeuvre dans les organisations, alimente de nourelles sources d 1 incertitude* Pour le modele de
la solution de probleme, 1'unique source d f incertitude est relative a la complex! te et de la tache elle-mSme et de son environnement* Le fait qu'une autre source, specifique, d f incertitude soit due aux transactions et aux comportements de plusieurs concepteurs en interaction mutuelle,concepteurs ayant
des inter^ts et des objectifs qui peuvent §tre conflictuels ou, du mo ins, ne
pas colncider, est ainsi neglig4« Cette incertitude strategique specifique
peut pourtant avoir un impact sigiificatif sur la fagon de definir un probleme, de le representer, de le resoudre. Si le stratageme consistant a reduire, par des hypotheses causales qui 'paramStrisent 1 les comportements d'aa*trui, l f incertitude strategique a une forme d 1 incertitude relevant du 'task
environment peut, au plan the"orique, nous redonner un peu de quietude; elle
peut aussi, au plan pratique, se reveler mutilante* (Comme le salt, parfois
cruellement, tout concepteur*)
(c) Une solution, pour $tre cQnside>e*e r^ellement comme telle, doit r£pon-»
dre aux exigences et aux contraintes du 'task enyjronment)<> Le modele de I 1 interaction entre I'individu qui re"sout des problemes et son 'Jaat^aiicaHRStti.1
est celle de I 1 interaction homme-machine ou encore de l f interaction entre la
fourmi et les dunes de sable (Simon, 1969; 1977); le 'task environment f etant
entendu comme 'nature 1 en ce sens qu'il ne peut, face au concepteur, d^ployer
des comportements strategiqueso Mais, dans un processus de conception ayant
une importante dimension interpersonnelle, le 'Jggjc jstnvirjjnment f est constitue, non seulement par les exigences technologiques , mais aussi par les
comportements sociaux des autres concepteurs. Le concepteur construit et interiorise les theories et schemas cognitifs de son environnement; et ces derniers
comport ent, entre autre chose, des hypotheses sur les comportements et les
representations des partenaires ; ils guident eyotientent la recherche o De
tels schemas et theories, qui peurent Stre tr^s complexes , sont a la base des
actions et des choix de conception de tout concepteur «Les comportements d'autrui, que le concepteur 'voit 1 , pendant le processus de conception, comme son
me meg <!*«.
jnrirpmiement, sont egalemnt le produit des
' j si nous Youlons continuer a 1'appeler ainsi, est, en ce sens,
un artefact social, un 'beha^jprial world ' endogene au processus de conception
lui-meme. II se construit et se transforms, a 1 ' int&rieur du processus de conception, comme le r£sultat des interactions strategiques et cognitires des
parte naires*
(d) Le modele du 'problem solring 1 part d'un probleme ayant d^j^i une re$ans
,
presentation m considerenles processus qui I'ont produite. Le veritable
de la conception est pourtant: "comment produit-on les representations?"
ttEt, parmi ces dernieres, quell es sont celles qui sont significatires et
celles qui sont steriles?" wEnfin,dans quelle mesure les representations d'un
probleme contiennent-ellee deja des evaluations et des criteres selectifs qui
influent sur la direction de la recherche et en affecte le style?". Une part
substantielle du travail mental et des interactions dialogiques entre concepteurs, dans les phases initiales du processus de conception, est effectivement
ne'glige'e, mdme si I 1 on en reconnalt 1'importance.Du point de Tue cognitif,
le travail mental qu ! accomplit le concepteur,lors de la recherche des solutions,
consiste en un prooessus de generation et de selection progressive des alter—
natives df action* Ces dernieres sont des combinaisons ou des compositions com­
plexes d 1 Elements simples, generalement inde'pendants entre eux0 C'est sur cet
aspect de pure procedure de 1'activite" gbgnitif du concepteur qu f on peut exprimer certaines reserves*
a de*finir
visant
exploration
La conception comme &ammtom collect ire •••^^^••••••^••fcMteHfttfaBr des pro =
blemes*
Les situations de conception peuvent Stre caracte'rise'es par le parcourst
Probleme ————*»
Solution
(P —*- S)
mais, tres sourent, dans des situations particulierement complexes et incertaines, par le parcours:
Situation problematique ———^ Prokleme
(SP —»*
P)
ou mdme, par la modification et la reformulation du problem* de depart:
Probleme X f ———*-
Probleme X"
(P» —*- P»)
Les concepteurs engages dans une situation- ^-pe\de conception/ressentent
le plus sourent une telle situation comme problematique, et ce, non par inc*pacit^ ^. trouTer des solutions techniques specifiques, mais parcequ'ils ne parviennent pas a un consensus sur la veritable nature di probleme et sur la f*5 on de le d&finir, ou encore, parce qu'ils ne peuvent prevoir le comport ement
strat^giques de leurs partenaires et echouent done a en connaltre r^ellement
les sch&uas oegnitifs* intentions et "commitmenfo Dans des situationsmaut
taux d f incertitude, chaque concepteur peut voir le probleme d fune fa§on diffe__
rente: ce qui est un probleme pour 1'un ne l r est pas pour 1'autre. Chaque repr^sentation ou schema du probleme est cre"£ et modifie" sur la base des repre*sentations d'autrui - en construisant sur les schemas d'autrui - et ces der­
nieres se servant a leur tour des pr^cedenteso la formation de schemas deun
probleme ne peut se passer d'une structure de comraunicationi qui, quanta elle,
se meten place au fur et a mesure du processus de conception* Une exploration
collect ire du problems ne pent reussir que si les acteurs engages dans la re­
cherche dereloppent une competence communicative adequate o Les d±ffe" rentes
facons de roir le problems determinent le spectre des possibilites et des
solutions 9 ou mieux, le champ de ce qui peut Stre considers comme une possibilite ou une solutiono Siaes representations (maps, frames « scripts «
. «.) influencent directement les styles de recherche et 1 ' organisation mdme
du pro cessus de conception, etudier comment les representations sont, indivi .
duellement ou collect ivement, eiatorees, de que lie fagon les decisions et les
choix sont pris collectirement, quelle est la nature et quell es sont les li­
mit es de la rationality d'un tel processus de communication, constitue une
des tfichas essentielles de la th^orie de la conceptiono
En ce qui cone erne la nature du proeessus cognitif , une approche postsimonienne, qui doit toutefois beaucoup aux auteurs de 'Human Probtlem Solring 1 (1972), a avance que le concepteur travaille mentalement sur des struc­
tures complexes ou sur des segments complexes d'une structure et pas necessairement sur des elements simples ulterieurement combinables* Son travail cogni­
tif est caraoterise* par des inferences a un degre iirixd 1 abstraction eier^ et
^t^tt-fR^^Wo)
par la manipulation de cons traits conceptuels complexes] Une actirite essentielle consiste, par exemple| en Invocation et f l ! enactment 1 , dans una si­
tuation particuliere, d f images complexes d^gag^es b. I 1 aide de process analogiques
et associatifs( Schon, 1977; 1983).! 'emergence d'un nouvel element
ou une association locale reussie peuvent entralner des transformations globales de la fagon de repr^senter un problemelde conception( on pourrait parler,
pour reprendre les termes de Thorn de transformations 'catastrophiques1)* Le
'
P
concepteur ne compose pas sa farme en partant dUn scanning de comosantes sim­
ples, niais en transposant, a la situation nouvelle, des experiences, structu­
res, solutions, instances, stereotypes, fagons d'agir deja experiment's dan s
anterieures
des situations J»i?g»r»ni.!»H qui semblent avoir quelque affinite avec la sitaation actuelleo Les procedures d'evocation et de transposition, si nous pouvons
les appeler ainsi, ne consistent pas en un_ scanning des traits similaires sue
presentent la situation nouvelle et
8
cette
puisqueil n f est pas encore en mesure d l enume'rer les propriete"s de te nouvelle
processus
situation* Ces propriety's sont gener^es k travers des "fmttHatm associati
et eVocatib&r* C'est aussi en ce sens que une situation est une construction
Le canceoteur"Produit" le probleme.
du concepteuzx/alns ±a mesure ou il en foumit une description preliminaire
contenant une structure de"cisionnelle et un ensemble de criteres d'evaluatiion
/tU.£*S
qui, souvent, surtout dans les phases initiales, vm peuvent/etre tout-a-fait
explicit ea«
En outre, un tel travail cognitif, producteur de formes, n'est pas con­
duit individuellement par un concepteur enferme" dans sa tour d ! ivoire; mais
par plusieurs concepteurs qui confrontent et echangent, sous des formes coo­
peratives ou conflictuelles, ou encore, et le plus souvent, mjjctes, leurs d4marches, leurs intentions,leurs facon&de voir le probleme et d f agiro L 1 explo­
ration d'un probleme est un processus de communication ayant une dimension
interpersonnelle essentielle. Quand le 'concepteur 1 est une 4quipe, de nombeuX
elements de connaissance peuTent §tre degag^s de 1 ! etude de la djnamique in­
terpersonnelle et de groupe et de I 1 analyse des strategies de decision collec­
tive. Par la presentation ou, au contraire, la dissimulation de leurs positions
creent
et intentions respectires, les concepteurs jM^H^toBb avant tout leur propre
milieu de conception, leur propre style de recherche et, m§me, leur propre
culture , engageant ainsi la partie avec la situation problematique it ezpftorer et dont ils sont partie integrants, De nombreuses indications sur les pro­
cessus de conception sont offertes par des enregistrements de protocoles de
conversations entre concepteurs en action. On s'apercevra que 'produire une
id^e 1 , c'est aussi in^vitablement f prendre position 1 , 'defendre urt int^rSt 1 ,
^'engager sur un point de vue 1 , la. conception possede une dimension strat£gique intrinseque^Lanzara, 1983)« Les construits cognitif a du concepteur sont
des compositions ou variations plus ou moins elabor^es dea construits cogni­
tif s de ses partenaires, et ces derniers, ^. leur tour, sont le fruit de cette
me*me interaction. La the"orie de la conception, dan a son aspect strategique
et organisationnel^, se doit aussi d f §tre une theorie des decisions interdependantes (Schelling, 1980). Ct est ^ travers des straegies de coiaportement,
qui les alimentant, que sont menees les recherches et leurs resultats 'informent 1
a leur tour ces strategies« Hecherches et strategies de comportement ne peuvent
•»
gtre consider^es comme des facteurs externes les uns aux autreso
De ce point de vue, une theorie de la conception ne peut Stre une th£orie
purement cognitive. II est concre'tement impossible de r^soudre un probleme
de conception sur le plan strictement cognitif • Dans une large mesure, concevoir, c f est agir, c'est intervenij? dans une situation pour la modifier* Par
ses aspects qui relerent de I 1 act ion, la conception est une experience pratiqueaui permet au concepteur d'£claicir un probleme ainsi que de mettre a l f epreure ses propres presupposes et ceux des autres*
competence du concepteur
Une dimension essentielle de la CBHBIPJI i*••• TM« ial« nalaocs reside alors Ar^nsf
son habile16 a gen4rer des contextes de communication qui favorisent I'echange,
entre ses partenaires, d f informations valides ou validables, contextes ^ftr«
lesquels les informations n f ont pas seulement valeur wd f objets k traiterw ,mais
aussi d f instruments permettant de construire et de soutenir ses propres ar­
gumentations et actions* Un autre aspect important de sa competence coneerne
sa capacit^ a deliberer, arec lui-m^me ou arec les autres, dans une situation
exigeant une decision ((Jadamer, 1981), (Das Mit-sich-zu-Eate Gehen)o Le but
d f une telle activite d ! auto-reflexionBst d ! amener a la surface de la conscience
ce qui 7 figure comme connaissance inexprim^e; c ! est, en definitive, la genera­
tion des mondes possibles, des diverges possibilites d f organisation du monde,
Peut-^tre la difference entre I'homme et la fourmi, et le vrai sens de la con­
ception, reside-t-elle dans cette capacite specifiquement humaine de creer
des modeles differents d 1 organisation de la realite possedant des caracteristiques toujours nouvelles*
10
References
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