Le dragon la princesse et le chevalier.wps

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Le dragon la princesse et le chevalier.wps
Le dragon, la princesse et le chevalier
Il était une fois un dragon. Bon, ça n’était pas un dragon qui crache du feu,
casse tout partout et garde jalousement un trésor… non plutôt un gentil dragon
du genre à toujours donner un coup de main pour allumer un feu même sous
une pluie torrentielle. D’ailleurs la meilleure preuve que c’était un gentil dragon,
c’est qu’il était ami avec la plus agréable des princesses : Taran.
Ils s’étaient rencontrés alors que le dragon était encore un tout petit dragon. La
princesse qui se promenait avec sa nourrice était allée jouer avec lui. Mais
apprenant cela, ses parents lui avaient interdit de retourner jouer avec cet être
dangereux et imprévisible.
La princesse sentant que cela n’était pas juste désobéit et continua de voir le
dragon Gouloumad.
Maintenant que la princesse avait atteint 16 ans elle n’était plus autant surveillée
et pouvait passer autant de temps qu’elle le souhaitait avec son ami et confident.
Ils continuaient à jouer ensemble et faire des tours à leur entourage. Mais le
temps n’était plus vraiment aux facéties : les parents de la princesse voulaient la
marier et comme elle était plutôt jolie et intelligente (alors que toutes les
princesses des environs n’étaient que l’un ou l’autre) elle vit arriver plein de
prétendants. Taran ne voulait pas grandir si vite et souhaitait plutôt continuer à
jouer avec Gouloumad. Ils inventèrent un nouveau tour à leur façon et firent
courir la rumeur que tous les prétendants devraient affronter le dragon avant de
pouvoir parler à Taran. Cela éloigna déjà la moitié des prétendants qui étaient
froussards et préféraient choisir des princesses moins bien escortées.
Parmi ceux qui restaient il y eut un choix : on ne pouvait décemment pas
affronter le dragon tous ensemble. Ils tirèrent à la courte paille qui aurait le
privilège d’être le premier.
En le voyant arriver, Gouloumad prit son air le plus terrifiant, celui qu’il réservait
à l’heure des contes pour faire peur aux petits enfants. Le premier (appelons-le
ainsi) vit voler au-dessus de lui une ombre gigantesque qui atterrit à quelques
mètres devant son cheval. Celui-ci se cabra de peur et jeta son cavalier à terre
avant de s’enfuir. Le pauvre premier se retrouva assis au sol, désarmé, avec
comme seul moyen de fuite de prendre ses jambes à son cou, face à un dragon
menaçant et mesurant trois mètres de haut. Bref, il était dans ses petits souliers.
Gouloumad en profita et dit de sa voix la plus caverneuse :
- Que veux-tu ?
- Je viens rencontrer la princesse Taran dont on dit le plus grand bien pour lui
faire la cour et l’épouser si elle le veut.
- Et qui te laisse penser que tu sois digne d’elle ?
- Euh, ben, euh… balbutia le premier en s’affolant de voir sortir des nuages de
fumée de plus en plus gros du museau du dragon. La panique étant plus forte
que tout, il s’enfuit.
En arrivant à pied, près des autres prétendants, il leur raconta qu’il avait
combattu un dragon de six mètres de haut, le plus terrifiant qui n’ait jamais été
vu dans la région, et qu’il ne s’en était sorti que grâce à sa ruse. Les autres se
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hâtèrent de rentrer chez eux tout en colportant le bruit que la princesse Taran
était emprisonnée dans la plus haute tour d’un château en ruines et gardée par
un dragon terrible et invincible.
Cet épisode assura à Taran plusieurs mois de tranquillité.
A peu près à la même époque, le chevalier Gwenher commença à faire des
rêves étranges. Lui qui ne se souvenait que de ses cauchemars se réveillait
avec des sensations d’urgence, le souvenir de quelqu’un à sauver.
Gwenher alla consulter le sage de son village, un sorcier nommé Fall, celui-ci fit
mariner des plantes toxiques avec du venin et invita le chevalier à boire cette
décoction le soir-même avant de s’endormir pour connaître la signification de
son rêve.
Effectivement, cette nuit-là le rêve fut beaucoup plus clair: dans un pays très,
très loin du village de Gwenher se trouvait une princesse plutôt jolie et
intelligente qui était détenue prisonnière par un dragon terrible et invincible.
Dans le rêve, le chevalier tuait le dragon, épousait la princesse et vivait heureux
et avait beaucoup d’enfants.
Après ça, l’interprétation du rêve était facile, même vous, sans être sorcier,
pourriez le faire. Fall décréta que c’était le destin de Gwenher qui se révélait à lui
par ce moyen et qu’il fallait partir au plus vite. Il confia au chevalier un moyen de
demander conseil : un simple plat en bois ensorcelé pour que lorsqu’il serait
rempli d’eau de ruisseau Gwenher puisse communiquer avec Fall resté au
village.
Le chevalier Gwenher partit seul avec une épée, un sac de provision et le plat en
bois. Fall lui avait indiqué que le pays qu’il cherchait se trouvait en direction du
soleil couchant, c’était une quête assez facile même pour un chevalier qui sortait
de son village pour la première fois. Il pensait en avoir pour deux ou trois jours
pour trouver le dragon, le vaincre et épouser la princesse.
Au bout de trois jours en direction du soleil couchant, il ne voyait toujours pas de
dragon ou de princesse, il commençait à s’inquiéter.
Alors qu’il se préparait à dormir dans une grotte, le cyclope qui habitait là rentra
chez lui. La conversation s’engagea :
- Que fais-tu chez moi ?
- Je suis le chevalier Gwenher et je pars sauver la princesse qui est prisonnière
de Gouloumad le dragon.
- Gouloumad le dragon ? Tu en es sûr ?
- Oui, pourquoi ?
- J’ai eu affaire à Gouloumad il y a longtemps et c’est un dragon très gentil, pas
du tout le genre à prendre une princesse en otage.
- Pourtant c’est mon destin, je l’ai vu en rêve et le sorcier du village l’a confirmé.
- Alors, si c’est ton destin, on n’y peut rien. Mais vérifie quand même avec le
sorcier, je ne voudrais pas que mon ami Gouloumad soit blessé pour rien.
Gwenher s’étonna bien un peu que le dragon terrifiant soit décrit comme gentil et
amical mais il avait entièrement confiance en Fall.
Le lendemain, il reprit la route après que le cyclope lui ait confirmé la direction du
château « toujours vers le soleil couchant ». Et il chemina, chemina, chemina. Le
paysage autour de lui ne ressemblait plus du tout à son village. Il traversa des
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forêts très grandes, pleines de plantes telles qu’il n’en avait jamais vu. Alors qu’il
se penchait au-dessus d’une fleur superbe (elle ressemblait un peu à une de nos
fleurs de tournesol mais le cœur en était rose pâle et les pétales bleu ciel), il se
sentit tout engourdi. La fleur se défendait des abeilles particulièrement féroces
de la région en les endormant. C’est exactement ce que subissait Gwenher. La
dose de somnifère n’était pas suffisante pour l’endormir mais cela changea
assez ses réflexes pour qu’il ne remarque pas qu’il se faisait kidnapper…
Tout ce qu’il remarqua, c’est que quelqu’un le traînait par les pieds, quelqu’un
dont il ne voyait que le dos, un dos massif et très haut. Il n’a pas été traîné
pendant très longtemps: juste après il se retrouvait jeté dans une grotte sombre
dont le kidnappeur referma l’entrée avec une grosse pierre. En tombant
Gwenher écrase quelque chose de mou et qui poussa un cri.
- Aie !
- Pardon, désolé, on m’a jeté là par hasard. Mon nom est Gwenher, je suis
chevalier et je vais combattre le dragon qui retient Taran prisonnière.
- Screugneugneu, sans gêne, scrogneugneu, idiot, pas compris ce qu’il fait là,
scrogneugneu.
- Ne faites pas attention à lui, c’est Balthor un nain, il ne parle que par
borborygmes mais on s’y habitue, en plus il est très grognon. Moi, c’est Marco.
-Enchanté, mais je ne vous vois pas, où êtes vous ?
- Attendez, je vais allumer…
Gwenher vit apparaître une étincelle au milieu du noir profond qui régnait dans la
grotte. Au bout de l’étincelle il y avait un bras et juste derrière, les deux yeux les
plus pétillants et malicieux qu’on n’avait vu depuis longtemps. Marco était un
lutin encore jeune : à peine cent ans mais on voyait tout de suite qu’il avait du
caractère et des idées sur tout ce qui l’entourait. En faisant voler son étincelle, il
montra Balthor au chevalier. Le nain était roulé en boule dans un coin et tout ce
qui était visible de lui c’était ses cheveux en porc-épic et ses sourcils qui
repiquaient. Il se roula encore plus loin pour se protéger de la lumière et pouvoir
dormir.
Gwenher et Marco baissèrent juste un peu la voix et continuèrent de faire
connaissance.
- Dis-moi Marco, sais-tu où nous sommes et ce que nous faisons ici ?
- Nous sommes au milieu de la forêt de Chamar sur la route de Myrili - mais
toutes les routes mènent à Myrili par ici. Et pour ce que nous faisons : pas grand
chose, cela fait deux jours que j’ai rencontré Balthor quand le Troll m’a jeté dans
cette grotte… je suppose qu’il l’a considère comme son garde-manger.
- Son garde-manger ? Mais je ne veux pas finir dévoré par un Troll, il faut que
j’aille sauver la princesse Taran.
- Avant de penser à sauver une princesse, il faudrait penser à se sauver nousmême !
- C’est vrai, tu n’as pas tort… et un plan pour s’évader ? Tu as déjà ça ?
- J’avais bien proposé quelque chose à Balthor mais il n’a pas répondu, juste
grogné un truc proche de « screugne pas possible, screu, trop risqué …» je n’ai
donc pas essayé avec lui mais si tu veux on peut le tenter ensemble.
Évidemment Gwenher était d’accord pour essayer.
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Allez, on va éviter l’explication du comment ils voulaient faire pour passer
directement au comment ils ont fait.
Gwenher a commencé par pousser des cris pas possibles pour attirer le Troll.
Ca a pris un moment car celui-ci était occupé à casser les chênes de la clairière
pour en faire des cure-dents. Quand le Troll s’est approché, le chevalier lui a dit
que Balthor était en train d’étrangler Marco et que bientôt son garde-manger
serait plein de viande morte…
Affolé, le Troll s’est dépêché d’ouvrir la grotte en déplaçant la roche qui la
bouchait. A ce moment-là, Marco lança un sort étincelant pour l’éblouir et
Gwenher, Marco et Balthor se glissèrent à l’extérieur et hors de portée des
poings du Troll. En catimini le chevalier récupéra ses affaires, mais Balthor fut
plus rapide que lui et emporta le plat en bois.
Tous les trois se dirigèrent vers la route de Myrili mais au moment de s’engager
dans cette direction Balthor avait disparu. Gwenher voulut retourner le chercher
mais Marco lui fit remarquer qu’ils seraient plus tranquilles sans lui… ils se
dépêchèrent de mettre le plus de distance possible entre le Troll et eux.
En compagnie d’un lutin, le chemin est toujours beaucoup plus agréable et le
chevalier est content de voyager même s’il en oubliait un peu la raison de son
voyage !
Au soir, Marco trouva comme abri une chaumière abandonnée.
Gwenher la pensait même un peu trop lugubre pour y passer la nuit mais Marco
l’assura que rien ni personne ne viendrait les déranger ici. Ils dînèrent de baies
trouvées autour de la chaumière et se racontèrent leurs vies autour d’un feu de
cheminée jusque tard dans la nuit. Ils avaient à peine fermé les yeux pour dormir
que des bruits bizarres les firent sursauter. On aurait dit que quelqu’un avait
décidé de retourner l’ensemble du pauvre mobilier de la chaumière tout en
poussant de grands soupirs.
- Marco, c’est toi qui cherche quelque chose ?
- Non, ça n’est pas toi non plus ?
- Non, je n’ai pas bougé. Sais-tu ce qu’il se passe ?
- Ca doit être le fantôme de Rolsto.
- Le fantôme de … mais tu m’as dit que personne ne viendrait.
- Oui un fantôme ça n’est plus personne.
- On dirait qu’il a encore des choses à faire pourtant. Tu ne voudrais pas allumer
qu’on voie si on peut l’aider ?
- C’est comme si c’était fait, c’est fait !
Au moment où Marco lançait son sort, Gwenher regrettait d’avoir posé la
question, ce qu’il vit avait de quoi faire peur au plus brave et nous savons bien
que le chevalier n’était pas spécialement brave.
Le fantôme de Rolsto, car c’était bien lui, était impressionnant par sa taille, il
faisait bien la taille de Gwenher avec Marco sur la tête… et ni l’un ni l’autre
n’étaient petit. Il était aussi impressionnant parce qu’on voyait à travers lui…
normal pour un fantôme mais tant qu’on n’en a pas vraiment croisé un, on ne
comprend pas vraiment ce que ça veut dire d’apercevoir une cheminée là où
normalement il y a un corps, des poumons, un cœur. Tout aussi impressionnant
était son visage, on voyait surtout beaucoup de poils: cheveux, barbe, poils dans
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les oreilles et tous ces poils recouvraient toute la peau. Seuls les yeux étaient
encore visibles, brillants et sympathiques et pas uniquement parce que les deux
étincelles de Marco étaient près du visage du fantôme.
Pendant que Gwenher détaillait le fantôme, Marco avait commencé à lui poser
des questions:
- Mais qu’est ce que tu fais encore ici et pourquoi retourner cette chaumière ?
- J’ai été tué par un aventurier dans cette chaumière il y a très longtemps, il a
aussi emporté mes maigres biens. Si je hante toujours ma maison c’est parce
que je cherche mon chapeau. L’aventurier l’a ensorcelé et tant que je ne l’aurai
pas trouvé je ne pourrai pas reposer en paix.
- C’est cruel de sa part, il avait des raisons de t’en vouloir ?
- Non, je ne l’avais jamais vu avant qu’il ne vienne tout piller ici.
- Nous allons t’aider, à trois cela sera plus rapide.
Et nos deux amis se mirent aussi à fouiller la maison. Tout y passa : la grande
armoire, le dessus de l’armoire, les lits, le dessous des lits, l’âtre, le dessus de la
cheminée. Au petit matin, ils étaient toujours debout. Gwenher commençait à
désespérer de jamais trouver le chapeau :
- Je ne comprends pas, on a pourtant tout fouillé, au moins deux fois, et il n’y a
pas tant de cachettes possibles dans cette chaumière. Et il se laissa tomber de
tout son long la tête sous la cheminée (n’allez pas me demander pourquoi, il est
assez bizarre pour ça) il allait fermer les yeux et s’endormir quand il aperçut
quelque chose de coincé dans le conduit, il se releva rapidement et extrait un
vieux béret tout poussiéreux et tout noir de suie. Le fantôme se précipite vers lui,
essaye de le serrer dans ses bras pour le remercier, n’arrive qu’à le traverser et
en prenant son chapeau:
- Merci de tout mon cœur, fallait-il que Fall soit mauvais pour me faire un coup
pareil.
Et frouc ! Il disparaît dans un tourbillon de lumière blanche.
- Marco, il a dit quoi là ?
- Merci ?
- Non, après
- que Fall était mauvais…
- Fall tu es sûr ? Pas Vall, Pall… Fall ?
- Oui, pourquoi ?
- C’est bizarre, c’est un nom qui me dit quelque chose.
Ils décident d’aller se coucher car de fouiller toute la nuit les avait encore plus
fatigués. Gwenher a du mal à s’endormir en pensant aux dernières paroles du
fantôme.
Mais au lever, il oublie vite cela car Marco lui annonce qu’il l’accompagne jusqu’à
la fin de la forêt et qu’après il faudra se quitter. Le chevalier qui pensait qu’ils
allaient rester ensemble jusqu’au bout de l’aventure est déçu mais le lutin lui
explique qu’il a quand même des choses à faire chez lui, d’autres gens à aider et
puis surtout en sortant de la forêt on aperçoit le château de Myrili où il pourrait
trouver la princesse Taran. Gwenher se console un peu en se voyant si près du
but et en se disant qu’il pourrait revoir Marco après la fin de sa quête.
Personne n’aime les adieux, laissons-les tranquillement se dire au revoir et
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retrouvons Gwenher un peu plus tard.
Pendant tout le temps où nous avons suivi Gwenher, Taran a profité du répit
gagné par la comédie de Gouloumad mais elle commence à se dire qu’un
amoureux pourrait être agréable… un dragon ça n’est pas très fort en
compliments !
Quand le chevalier est annoncé à l’entrée du château, elle s’est donc précipitée
à la fenêtre pour voir à quoi il ressemble. Elle le trouve plutôt à son goût. Mais
elle n’a pas le temps d’en parler à Gouloumad que Gwenher réclame déjà le
dragon pour le combattre et libérer la princesse.
- Bonjour, je suis le chevalier Gwenher et je viens combattre le dragon qui retient
la princesse Taran prisonnière.
A ces mots, Gouloumad se précipite pour jouer son tour.
- Que veux-tu ?
- Je veux délivrer la princesse que vous tenez prisonnière.
- Qui t’a dit cela ?
- Je l’ai rêvé et le sorcier de mon village m’a aidé à comprendre que c’est ma
destinée. Je dois vous combattre pour vivre heureux auprès de Taran.
Maintenant assez discuté, battons-nous.
Pendant qu’il disait cela, Taran était derrière son dos en train de faire de grands
signes à Gouloumad…
- Excuses-moi, je reviens de suite.
Et là, Taran lui explique son idée :
- Je le trouve pas mal celui-là. Il faudrait que tu le testes un peu, pour voir ce
qu’il vaut mais pas jusqu’à te battre avec, je ne voudrais pas que tu sois blessé.
- Comme il te plaira. Pas lui faire peur, pas me battre… il ne me reste que la
conversation… Chevalier Gwenher, je suis de retour, de quel endroit viens-tu ?
- D’un petit village à plusieurs jours de marche d’ici à l’opposé du soleil
couchant.
- Et il t’a été facile d’arriver jusqu’ici ?
- A part un Troll qui voulait me manger et un fantôme qui cherchait son chapeau,
je n’ai pas eu trop d’embûches. Je n’ai même pas eu besoin de l’aide de mon
sorcier… d’ailleurs j’ai perdu le moyen de le contacter et je ne sais pas où.
- Que t’a appris ton voyage ?
- Rien, je ne vous ai pas encore battu pour pouvoir délivrer la princesse. Allons,
battons-nous !
- Pourquoi tiens-tu tant à te battre ? Je ne suis pas un ennemi.
- Si, tous les chevaliers de la région disent que vous êtes dangereux et que vous
emprisonnez Taran.
- Ranges ton épée, tu vas blesser quelqu’un. Puisque je te dis que je ne suis pas
un ennemi.
- Aie, je me suis coupé.
- Ca c’est malin, le seul chevalier qui me plaise est trop bête pour croire ce qu’on
lui dit et trop maladroit pour tenir une épée.
Taran n’a pas pu rester cachée plus longtemps en voyant Gwenher se blesser
tout seul.
Elle envoie chercher de l’eau pour soigner la blessure et qui apparaît ? Balthor le
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nain avec de l’eau dans un plat en bois. A peine Taran avait-elle trempé un linge
dedans que la surface de l’eau se trouble et que Fall apparut.
- Oui, tu as besoin de moi Gwenher ?
- Maître, je suis au château où Taran est retenue et je viens de me blesser avec
mon épée…
- Malheureux, j’ai ensorcelé l’épée pour être sûr que tu tue Gouloumad, si tu ne
trouves pas un serpent très vite tu vas mourir.
- Mais pourquoi vouloir tuer le dragon ?
- Oui, Fall, dis-lui pourquoi tu m’en veux autant.
- Tu sais très bien qu’à cause de toi qui n’as pas voulu garder le trésor que
j’avais accumulé en volant les paysans du coin, je me fais voler à mon tour et
que j’ai dû m’exiler dans ce trou perdu où je n’ai rien d’autre à faire que de
prédire si les moissons seront bonnes.
- Tu seras puni pour tes mauvaises actions, Fall, mais pour le moment, il faut
sauver Gwenher.
Tout le monde dans le château cherchait le meilleur moyen de trouver un
serpent. Il y a avait bien un charmeur de serpents mais il était au moins à trois
jours de chevauchée. La sorcière du coin n’avait que des peaux de serpents
desséchées. Et le nid de vipères près de l’étang était désert.
Le pauvre Gwenher essayait de rester calme au milieu de ce remue-ménage
mais ça n’était pas facile… d’un coup, il voit arriver Marco avec… un homme au
boa.
- Je ne sais pas pourquoi, j’ai croisé cet homme et je me suis dit qu’il fallait que
tu le voies, Gwenher.
Décidément, ce lutin a plus d’un tour dans son sac. Le boa s’est enroulé autour
de la blessure de Gwenher et juste après il n’y avait plus de blessure, ni de
traces que le chevalier avait été empoisonné. Aussitôt remis Gwenher se
précipite sur Marco pour le remercier, sur Gouloumad pour s’excuser de l’avoir
cru mauvais et sur Taran mais c’est elle qui lui dit qu’ils allaient d’abord voir s’ils
s’entendaient avant de « vivre heureux et avoir beaucoup d’enfants ».
Le 11.IV.04
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