En présence d`officiels, d`artistes et d`admirateurs anomymes Warda

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En présence d`officiels, d`artistes et d`admirateurs anomymes Warda
En présence d'officiels, d'artistes et d'admirateurs anomymes Warda repose à el-alia
La dernière demeure de la «Rose d'Algérie» est désormais mitoyenne de celle de nombreux
valeureux martyrs.
Dans une ambiance émouvante, Warda El Djazaïria, l'icône algérienne, une des plus grandes
cantatrices du Monde arabe, a été enterrée hier, avec les honneurs solennels au cimetière d'El
Alia où reposent aussi des martyrs de la Révolution.
La défunte «a toujours souhaité être inhumée en Algérie», a confié un de ses proches.
Le cortège funèbre a été accueilli avec des youyous et une colonne de la Garde républicaine.
La dernière demeure de la «Rose d'Algérie» est désormais mitoyenne de celle de nombreux
valeureux martyrs et de hautes personnalités politiques dont le défunt Houari Boumediene.
Celui-là même qui l'a incité, en 1972, à regagner la scène à l'occasion du 10e anniversaire de
l'Indépendance au prix de son mariage qu'elle a sacrifié.
Un fait sans doute rare: des centaines de femmes ont assisté à l'enterrement malgré les
tentatives de la police de les en empêcher. Très nombreuse, la gent féminine a tenu à
accompagner à sa dernière demeure la chanteuse adulée qui les a longtemps bercées.
Décédée jeudi dernier, la chanteuse Warda El Djazaïria a été inhumée hier, en début
d'après-midi, en présence d'une foule nombreuse composée d'officiels, d'artistes, d'hommes
de culture et beaucoup d'admirateurs.
Aux côtés des membres de la famille de la défunte, dont son fils Riad, étaient présents,
notamment le Premier ministre, M.Ahmed Ouyahia accompagné de quelques membres du
gouvernement à l'exemple de Noureddine Moussa, le ministre de l'Habitat et Amar Ghoul,
ministre des Travaux publics, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Ce
dernier responsable qui ne s'attendait pas à la disparition de Warda, estime que «l' Algérie et
le Monde arabe viennent de perdre une grande dame, un monument de la scène artistique».
L'ambassadeur d'Egypte en Algérie, le conseiller et ami d'enfance du roi Mohammed VI du
Maroc, Fouad El Himma, étaient également présents au cimetière.
Auparavant, la dépouille mortelle a été exposée au Palais de la culture Moufdi-Zakaria où un
dernier hommage lui a été rendu par la famille artistique et ses admirateurs. Le cercueil a été
accueilli avec des youyous en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Plusieurs
dizaines de personnes, notamment la gent féminine, ont tenu à rendre un dernier hommage à
leur idole.
De nombreux artistes, femmes et hommes de la culture, sont venus également se recueillir sur
la dépouille de Warda El-Djazaïria, de son vrai nom, Warda Ftouki.
La cérémonie de recueillement a drainé des personnes anonymes, des artistes, des hommes
de culture et des officiels. Ses deux fils, Riad et Widad, ont reçu les condoléances des citoyens
venus rendre un dernier hommage à la «princesse du Tarab El Arabi».
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En présence d'officiels, d'artistes et d'admirateurs anomymes Warda repose à el-alia
Des femmes nombreuses à pleurer Warda
Dans le hall du Palais de la culture, où régnait une ambiance lourde d'émotion, plusieurs
dizaines de citoyens s'agglutinent autour du cercueil, portant, chacun, une rose à la main pour
la déposer sur le cercueil de la défunte après avoir récité la Fatiha.
Des membres du gouvernement sont venus se recueillir sur la dépouille et présenter leurs
condoléances à la famille, notamment le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, la
ministre de la Culture Khalida Toumi et le ministre de la Communication Nacer Mehal ainsi que
Abdelmalek Sellal et Halim Ben atallah, respectivement ministre des Ressources en eau et
secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté
nationale à l'étranger.
D'autres artistes, tous milieux et tous âges confondus, étaient également présents à la
cérémonie, à l'instar des comédiennes Farida Saboundji et Aïda, ou les chanteurs comme Sid
Ali Driss, Chaba Yamina, et d'autres jeunes artistes dont Warda a toujours été le modèle.
Salima Bouaziz, une ancienne militante de la Fédération de France du FLN, rencontrée sur les
lieux a tenu à témoigner du passé patriotique de la chanteuse. «A 18 ans Warda, une fille
d'une beauté unique, a aidé les membres de la Fédération de France qu'elle avait toujours
accueilli dans l'établissement de sa famille et auxquels elle remettait même les recettes de ses
spectacles», soutient-elle. Une de ses fans, une femme d'une cinquantaine d'années, toute en
larmes, soutenue par sa fille, confie que pour elle «la mort de Warda ne diffère pas de la perte
d'un membre cher de sa famille».
Un fils inconsolable
Un autre admirateur, inconsolable, commente que «Warda est un monument et symbole de
bonté qu'on ne pourra jamais remplacer».
Par ailleurs, le chanteur émirati Houssin El Jasmi qui avait un projet en commun avec Warda
El Djazairia comptait aussi parmi les présents à faire ses adieux à l'icône de la chanson arabe
en compagnie du chanteur tuniso-égyptien, Saber Er Rebai, fils de la chanteuse tunisienne
Ouleya. Présent à cette cérémonie, Mustapha Cherif, ancien ambassadeur d'Algérie au Caire,
a dit que le décès de Warda était «la plus grande perte pour l'art et de la culture algériens en
cinquante ans».
Le fils de Warda Riad Kassiri, très affecté, n'a pas pu répondre aux sollicitations de la presse.
Azzedine Mihoubi ou Abdelmadjid Sidi Saïd ainsi que des personnalités étrangères dont
l'ambassadeur de l'Etat de Palestine à Alger, des diplomates de pays arabes accrédités à
Alger, ainsi que deux conseillers du Roi Mohammed VI du Maroc, ont présenté leurs
condoléances au fils de la défunte. Avant de rendre l'ultime hommage à la cantatrice, la
ministre de la Culture, Khalida Toumi, a prononcé un discours émouvant, dans lequel elle a
rendu hommage à cette grande cantatrice. «Dès son jeune âge Warda a eu le mérite de porter
haut la voix de l'Algérie. Même si elle s'est arrêtée de chanter quelque temps, Warda n'a pas
résisté à l'appel du président Houari Boumediene qu'elle rejoint aujourd'hui dans sa dernière
demeure», souligne-t-elle dans son allocution. Louant son parcours exceptionnel et son génie
artistique, qui l'ont hissé aux cimes de la chanson arabe, et des succès immortels, la ministre
estime que «sa voix d'or restera à jamais gravée dans nos mémoires». En se consacrant à
l'art, Warda a aussi pénétré le monde du cinéma et de la télévision où elle a incarné des rôles
magnifiques dans plusieurs films et séries de télévision, mettant en valeur ses multiples talents.
Dans son discours, la ministre a comparé la chanteuse à Tin Hinane, Hassiba Ben Bouali, El
Kahina et Fatma N'Soumer. Warda se préparait à participer à la célébration du Cinquantenaire
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En présence d'officiels, d'artistes et d'admirateurs anomymes Warda repose à el-alia
de l'Indépendance. «Même si elle nous quitte, son âme chantera cette
célébration»,conclut-elle.
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