Pas de panique avec Midam

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Pas de panique avec Midam
Pas de panique avec Midam
Le nouveau tome des aventures de « Kid Paddle », (Panic Room)
signé Midam est sorti à la fin du mois d’août. Ce nouvel album
marque le retour du petit héros, après la plus longue absence
qu’il ait connue depuis sa création, en 1993.
L’auteur qui pour l’occasion fait une tournée des FNAC
françaises confie que cela lui « prend de plus en plus de
temps de produire un volume ». Et à son impresario de
rajouter, plus tard, que l’auteur « passe parfois des journées
entières sans vouloir voir personne pour finir un gag, pour
qu’il soit percutant, c’est un véritable stakhanoviste du
travail », et cela se ressent.
Les « running-gags » sont très présents dans les pages, Midam
a gardé les bonnes habitudes sans être répétitif. « C’est bien
plus dur de faire des variantes ! », assure-t-il. On y
retrouve à nouveau Horace qui finit à l’hôpital, le Kid en
train d’imaginer son père en agent spécial, ou encore la salle
de jeu vidéo et son gardien patibulaire. De nouvelles idées
font aussi leur apparition et elles deviendront des gags
récurrents. « Un jour dans un aéroport, j’ai acheté une sorte
de livre »Que-sais-je ? », et c’est en lisant ce bouquin que
j’ai pensé à la piscine de salive qu’on retrouve dans Panic
Room. J’aimerais garder l’idée de ces
dans les prochains albums ».
»le saviez-vous ? »
Et Kid Paddle, hors-Euope, comment ça marche ? « C’est la
deuxième bande dessinée étrangère la plus vendue au Québec
après Garfield, la troisième si on compte »Les Nombrils », BD
typiquement québécoise. C’est quand la série télévisée est
apparue qu’ils ont commencé à être demandeurs ». Seul ennui,
le retard que prend la sortie des albums du Kid dans la Belle
Province : d’un à deux mois à cause du transport en bateau !
Midam s’y rendra donc cet automne. Dans un genre voisin,
l’épouse de l’auteur explique que « Titeuf ne marche pas au
Canada, à cause du sexe », il est vrai que de ce côté, Kid
Paddle sait rester discret, même si l’arrivée d’une nouvelle
héroïne amoureuse du garçon à la casquette apparaît dans le
dernier numéro…
Dans sa tournée, l’auteur s’arrêtera pour la deuxième fois de
sa carrière à Angoulême. Pour l’occasion, il a mis les petits
plats dans les grands avec un stand customisé : « un Kid
Paddle géant et une immense tâche d’acide sulfurique qui se
verra de très loin ! », nul doute que les fans sauront
apprécier. Au fait, qui sont-ils ? Quelle relation Midam
entretient-il avec eux ? « Je suis toujours un peu intimidé,
mais eux aussi ! », alors pendant qu’il dédicace, il pose des
questions, s’intéresse vraiment à qui le lit. « Maintenant, le
héros a plus de 18 ans d’âge, il traverse les générations, je
n’ose plus demander aux adultes qui viennent en dédicace si
c’est pour leurs enfants, car c’est souvent pour eux-mêmes ».
Certains lecteurs y trouvent d’ailleurs plusieurs niveaux de
lecture, là où le gosse voit un gag, l’adulte y décèlera une
complicité particulière père-fils par exemple. « Quand
j’entends cela, j’acquiesce, même si je n’avais absolument pas
voulu faire passer ce message lors de la création du dessin ».
À propos de relation père-fils. Même les lecteurs occasionnels
de la BD ont dû se rendre compte que la mère n’était tout
bonnement jamais dessinée, ni même évoquée. « Elle a existé le
temps d’une case dans le premier volume de Kid Paddle, elle
disait à son mari
»Chéri, tu vas être en retard à ton
travail », puis à la réédition j’ai remplacé »chéri » par
»papa », j’aime les contraintes, et pour l’instant la
contrainte c’est que la mère n’existe pas ». Le public se
pose-t-il la question ? « Au début, j’ai eu droit à des
félicitations de gens qui m’affirment »bravo, vous avez su
créer une bande dessinée avec une famille monoparentale », là
aussi je laissais dire, mais c’est l’imagination du public ».
Et au fait, le père du Kid doit être forcément fan de jeux
vidéos ! « Pas du tout, je ne joue pas » confesse-t-il
timidement.
Les lecteurs les plus assidus ont dû remarquer que Midam avait
quitté Dupuis depuis le dernier tome. « La rentabilité prenait
trop le pas sur la qualité, la première édition du tome 11
était intégralement gondolée, à force de vouloir faire des
économies, ils ont vendu 380 000 exemplaires dans cet état, je
n’aime pas ça ! » clame l’auteur. Il a créé en réaction, MAD
Fabrik, qui en est à sa cinquième parution ! Sa maison met un
soin tout particulier à la qualité de l’objet. Un pari réussi
avec ce tome 12, en papier, comme en gags !