Journal des arts et métiers 01.2012 Travail et intégration
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Journal des arts et métiers 01.2012 Travail et intégration
8 Marché du travaIL Journal des ar ts et métiers – janvier 2012 L’Oeuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO) existe depuis 75 ans. Ses 10 associations représentent le plus important organisateur de mesures d’insertion en Suisse. OSEO – Travail et intégration depuis 75 ans Si l’OSEO est l’œuvre d’entraide du mouvement ouvrier, en témoigne le parrainage encore actuel de l’Union syndicale suisse et du Parti socialiste, elle est devenue un des acteurs principaux de l’intégration socio-professionnelle en Suisse. Chaque année plus de 7200 personnes participent à des programmes d’insertion professionnelle, des cours de langue ou sont placées en stage en entreprise. De plus de nombreuses personnes migrantes suivent des formations ou sont conseillées en vue d’une intégration réussie en Suisse. L’objectif commun à toutes nos offres est de favoriser l’autonomie individuelle afin que chacune et chacun retrouve dignité et confiance en soi. Nos outils sont la formation, le conseil et également le travail que ce soit dans nos ateliers ou dans des entreprises par des stages ou des emplois « normaux ». Nous avons également développé des entreprises sociales pionnières depuis les années nonante. Notre défi est de donner des outils aux personnes pour qu’elles trouvent une place, en les responsabilisant, sans les culpabiliser d’être sans emploi ou réfugiées en Suisse. Bonne collaboration avec les entreprises Ce challenge n’est pas évident à relever car nous sommes également bien conscients que ces personnes ne sont pas responsables du chômage ou des migrations internationales. Elles ne sont pas responsables de la crise financière ou du franc fort qui péjorent la situation des entreprises et provoquent des licenciements, mais l’OSEO, qui est en amont des problèmes, doit tout mettre en œuvre pour qu’elles relèvent la tête. Dans Le but d’Yves Ecoeur, secrétaire national de l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO), est l’autonomie maximale pour les personnes dans le besoin. cette optique, les entreprises privées et publiques sont nos interlocuteurs privilégiés et nous pouvons relever que, sur le terrain, nous pouvons très souvent compter sur des entrepreneurs soucieux de trouver des solutions pour les jeunes ou pour les personnes migrantes à la recherche d’un emploi. C’est ainsi le pain quotidien des collègues des 10 OSEO de dialoguer avec des employeurs pour mieux connaître les exigences professionnelles d’une part et, d’autre part, pour motiver les patrons à donner leurs chances à des demandeurs d’emploi. Dans ce cadre, l’OSEO a reçu l’an passé un important mandat du Crédit Suisse. Nous coachons, individuellement et en groupe, des jeunes à la recherche de leur premier emploi, nous prospectons et, une fois un engagement trouvé, nous suivons le jeune encore durant le temps d’essai de 3 mois. Ce programme débuté en août 2010 a déjà accueilli plus de 650 personnes et 78 % d’entre elles ont trouvé un travail, signe que la collaboration avec les entreprises fonctionne bien. Manque de personnel qualifié Les 22 et 23 novembre passé, j’ai eu le plaisir de participer à l’Employment week de Bruxelles, le rendezvous européen sur l’emploi avec, entre autres, une délégation du SECO. Ce rendez-vous nous a rendus attentifs aux énormes défis qui nous attendent dans les années futures. Un de ces défis est le manque de personnel qualifié qui menace la Suisse et d’autres pays européens à l’horizon 2020, autant dire demain. L’OSEO se positionne comme un interlocuteur efficace et constructif afin de relever ce défi. Le rapport du Département fédéral de l’économie « Du personnel qualifié pour la Suisse », paru en novembre dernier, dresse d’ailleurs un constat alarmant sur ce problème de pénurie et donne fort heureusement des pistes d’actions. Sur la quarantaine d’actions proposées, l’OSEO, par son savoir-faire et son réseau, peut en organiser une bonne dizaine. A nous, en collaboration avec les associations syndicales et patronales ainsi qu’avec nos partenaires publics, de développer des instruments afin de favoriser l’emploi de qualité et la dignité de chacune et de chacun, ceci afin de répondre au préambule de notre Constitution qui stipule « que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ». Yves Ecoeur, secrétaire national OSEO LIENS www.oseo.ch www.solidar.ch www.sahoseosos.ch L’OSEO L’Oeuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO) c’est 10 associations actives en Suisse alémanique, romande et italienne et 500 personnes qui forment et conseillent plus de 7200 participants par année. Les mandats de prestations et les programmes représentent un chiffre d’affaires consolidé de plus de 50 millions de francs par an. Dans le canton de Lucerne, un centre a été conçu pour les jeunes sans place d’apprentissage ou titulaires d’un CFC, mais qui n’ont pas trouvé d’emploi. OrIENtatION PrOFESSIONNELLE – Bien entamer sa vie professionnelle En règle générale, lorsqu’un jeune se retrouve au chômage, c’est l’Office régional de placement (ORP) de la région de domicile qui s’occupe de sa prise en charge, comme pour les adultes. Dans le canton de Lucerne, on est arrivé à la conclusion il y a six ans déjà que cette pratique présentait de gros désavantages: conseiller et placer les jeunes demande souvent un investissement de temps plus important et exige d’autres connaissances que pour les chômeurs adultes. D’où la création d’un « ORP jeunes » avec un centre d’orientation spécifique pour les jeunes («Beratungsstelle Jugend und Beruf BJB») et d’un centre d’accueil de stages («Anlaufstelle Praktika»). « Les jeunes qui viennent chez nous sont souvent en proie à diverses difficultés », relève Bruno Wespi, responsable du BJB. « Leurs compétences sociales et personnelles sont souvent lacunaires, ils manquent de stabilité émotionnelle et ont de mauvais résultats scolaires. » Selon lui, ces jeunes n’auraient par conséquent que de faibles chances de décrocher seul un job. Semestres de motivation prisés Deux options se présentent aux élèves en fin de scolarité obligatoire qui n’ont pas trouvé de solution pour la suite : soit ils décident de chercher directement une place d’apprentissage – dans ce cas, les jeunes sont soutenus par le BJB dans la recherche d’un stage pratique d’orientation professionnelle ou d’une place d’apprentissage –, soit ils recourent à une mesure du marché du travail. Les semestres de motivation figurent parmi les mesures les plus fréquemment choisies. Durant ce semestre, les jeunes accumulent non seulement de la pratique, mais renforcent aussi leur personnalité, en acquérant des qualités comme la fiabilité, la motivation, l’endurance ou encore la capacité de travailler en équipe. 60 à 70 % des participants à un semestre de motivation trouvent ensuite une place d’apprentissage. L’Anlaufstelle Praktika offre la possibilité aux jeunes en fin d’apprentissage ou d’études de bénéficier d’une expérience professionnelle au sein d’une entreprise. Les entreprises sont issues de branches très différentes. Un contrat de prestations est conclu avec chaque employeur, lequel sera soutenu par l’Anlaufstelle Praktika en cas de questions ou de problèmes durant toute la durée du stage. La caisse de chômage se charge du dédom- magement et de l’assurance sociale des stagiaires ; l’entreprise participe à hauteur de 25 % aux coûts des indemnités journalières. En relation constante avec l’employeur « Nous visitons chacune de ces entreprises et choisissons des stagiaires appropriés. Il est important pour nous qu’il y ait une bonne collaboration avec les employeurs », souligne Karin Lewis, responsable de l’Anlaufstelle Praktika. Une relation de confiance doit s’établir avec l’employeur, estime Bruno Wespi. « Après lui avoir présenté autant les qualités que les défauts d’un jeune, l’employeur se montre généralement prêt à donner sa chance à une personne avec de mauvais résultats scolaires », poursuit Bruno Wespi. Les jeunes en fin d’apprentissage étant fort heureusement de moins en moins nombreux à ne pas trouver de place, l’Anlaufstelle Praktika a alors renforcé son engagement auprès des chercheurs d’emploi de plus longue durée dans une optique de réinsertion. Karin Lewis est convaincue que « les stages présentent un fort potentiel pour les chômeurs de longue durée ». Le centre de compétences qu’offrent le BJB et l’Anlaufstelle Praktika est unique en Suisse. Depuis sa création, il ne cesse de se confirmer comme modèle à succès : en 2010, ce sont au total plus de 600 stages pratiques d’orientation professionnelle et places d’apprentissage qui ont été attribués. Le nombre de places de stages attribuées les années précédentes se situait aux alentours de 535. « Nous sommes convaincus que ces offres vont dans la bonne direction », relève Daniela Dick, directrice ad interim de l’ORP d’Emmen, qui a initié le BJB et l’Anlaufstelle Praktika. L’encadrement individuel, orienté en fonction des capacités personnelles, a permis à de nombreux jeunes de trouver une solution professionnelle sur le long terme. cONtact Les employeurs, institutions ou cantons qui souhaitent en savoir plus sur les offres du BJB et l’Anlaufstelle Praktika peuvent s’adresser à Bruno Wespi, tél. : 041 267 94 78, e-mail : [email protected] EN chIFFrES 121000 chômeurs Le chômage continue d’augmenter en Suisse. Selon les relevés du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO), à fin novembre 2011, 121 109 personnes étaient inscrites au chômage auprès des Offices régionaux de placement (ORP), soit 5931 de plus que le mois précédent. Le taux de chômage a augmenté, passant de 2,9 % en octobre 2011 à 3,1 %. Le chômage a diminué de 20 559 personnes (–14,5 %) par rapport au mois correspondant de l’année précédente. Le chômage des jeunes de 15 à 24 ans a augmenté de 375 personnes (+2,1 %), passant à 18 085. L’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits en novembre s’élève à 177 681, soit 8490 de plus que le mois précédent. Le nombre des places vacantes annoncées aux ORP a, quant à lui, diminué de 1355, passant à 17 395. BON à SavOIr « Passerelle 50+ » est lancée En collaboration avec les ORP, la fondation Speranza se propose, à l’avenir, de faciliter l’accès au marché du travail, pour les demandeurs d’emploi de 50 ans et plus, ainsi que pour les plus de 40 ans souhaitant se réinsérer dans la vie professionnelle. Elle a donc lancé un service national de placement qui, dès janvier 2012, déploiera tout d’abord son activité en Suisse alémanique. Tout demandeur d’emploi apte et disposé à effectuer un stage pratique de plusieurs jours, sans frais, dans une entreprise, est invité à présenter son dossier de candidature à l’ «Office central Passerelle 50plus». Les candidats sélectionnés sont invités à un entretien et soumis à une évaluation de deux jours, qui a lieu à l’ancien foyer d’étudiants Don Bosco, à Beromünster. Ceux qui réussissent l’examen d’évaluation reçoivent un label de qualité Speranza censé accroître leur crédit dans le monde du travail. Pour les personnes ne pouvant être placées dans leur profession, la fondation examine la possibilité d’une réorientation ou d’une reconversion. Les participants bénéficient d’un accompagnement pendant la durée de leur formation, de leur perfectionnement et dans leur recherche d’emploi. Le conseiller national PRD Otto Ineichen, président de la fondation, est convaincu du grand potentiel des plus de 50 ans. « L’économie suisse ne peut pas se permettre de négliger un tel trésor d’expérience professionnelle », déclare Otto Ineichen. Il estime qu’en 2012 un millier de personnes passeront l’examen d’évaluation Speranza et la moitié d’entre elles pourront se réinsérer avec succès. Il prévoit que cela coûtera au total 3 millions de francs. La Confédération et les cantons doivent prendre en charge une partie de ces frais. L’initiative « Passerelle 50plus » a également reçu le soutien des partenaires sociaux. LIEN www.stiftungsperanza.ch/50plus aIdES POur LES EMPLOyEurS Les services OrP répertoriés cidessous sont gratuits pour les demandeurs d’emploi et les employeurs : n placement des personnes en recherche d’emploi n présélection rapide et professionnelle de candidats appropriés n conseils dans les questions liées au marché du travail n procédure simple pour l’enregistrement de postes vacants n prise en considération des emplois dans l’ensemble de la base de données des ORP en Suisse et sur demande, sur le télétexte, les bornes self- service SSI et/ou Internet (www.espace-emploi.ch) n collaboration avec des agences de placement privées Les adresses des OrP sont disponibles : n sur Internet www.espace-emploi.ch n sur le télétexte, TSR 2, dès la page 430 n par le biais de la coordination ORP du Secrétariat d’Etat à l’économie, Marché du travail et assurance-chômage, Effingerstr. 31–35, 3003 Berne, tél. 031 325 32 64.