La prise en charge thérapeutique de la maladie d`Alzheimer et des
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La prise en charge thérapeutique de la maladie d`Alzheimer et des
Soins Mise au point La prise en charge thérapeutique de la maladie d’Alzheimer et des démences apparentées Treatments of Alzheimer disease and related dementia Laurent Letrilliart1, Denis Pouchain2 exercer 2011;97:100-8. [email protected] Drug treatments specific to the Alzheimer’s disease include 3 cholinesterase inhibitors (donepezil, rivastigmine, galantamine), indicated in mild to moderate disease and one glutamate blocker (memantine), indicated in moderate to severe disease. Only rivastigmine is indicated out of the Alzheimer’s disease, namely in mild to moderate Parkinson’s dementia. Efficacy trials are limited by serious methodological weaknesses, especially the low relevance of the assessment scales used. These scales (including the ADAS-Cog) cover the domains of cognition, functioning, clinician global impression and patient behaviour. Specific drugs improve patient status in the four domains, but with a very low effect size and in the short term. In particular, the ADAS-Cog scale decreases in average by 2.7 points out of 70 in the mild to moderate disease with cholinesterase inhibitors, and by 3.0 points in the moderate to severe disease with memantine. Adverse events are frequent with cholinesterase inhibitors, especially with galantamine and even more with rivastigmine, and usually less frequent with memantine. These drugs can interact with other drugs having anticholinergic activity. Although insufficiently assessed, non-pharmacological approaches seem useful in the short term, like music therapy, or, in the longer term, educational interventions toward carers. Management of dementia syndromes includes social and legal appraisal, and various forms of rehabilitation. Care should also be provided to the patients’ caregivers. 1. Département de médecine générale – UFR Lyon 2. Département de médecine générale – UFR Tours Mots-clés Maladie d’Alzheimer Démence Médicaments Prise en charge thérapeutique Note de la rédaction. Cet article est la seconde partie d’un dossier consacré à la maladie d’Alzheimer et aux démences apparentées. La première partie sur la stratégie diagnostique a été publiée dans le numéro précédent de la revue, exercer 2011;96:52-6. Introduction Les traitements médicamenteux disponibles dans la maladie d’Alzheimer (MA) sont considérés comme spécifiques, mais à visée seulement symptomatique et non curative. Ils appartiennent à deux principales classes pharmacologiques : les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (iAChE ou anticholinestérasiques) et les antagonistes des récepteurs du glutamate de type N-méthyl-D-aspartate (aNMDA ou antiglutamates). Au niveau central, les anti100 cholinestérasiques diminuent la dégradation de l’acétylcholine, neurotransmetteur dont la diminution de la concentration est associée aux lésions cérébrales (plaques amyloïdes et dégénérescence neurofibrillaire) et aux troubles mnésiques de la MA. De leur côté, les antiglutamates entraînent un blocage non compétitif des récepteurs du glutamate, neurotransmetteur responsable d’une hyperexcitation toxique et d’une dégénérescence neuronale dans la MA. Historiquement, le premier anticholinestérasique mis sur le marché en France exer cer la r evue française de médecine générale en 1994 a été la tacrine1. Ses fréquents effets indésirables, notamment hépatiques, ont conduit à son retrait rapide du marché. La seconde génération d’anticholinestérasiques a inclus 3 spécialités plus maniables et moins toxiques, mises sur le marché à partir de 1997 : le donépézil (Aricept®), la rivastigmine (Exelon®) et la galantamine (Réminyl®). La classe des antiglutamates compte un seul représentant, la mémantine (Ebixa®), mise sur le marché en 2002 dans les formes sévères de la MA, avec une extension secondaire aux formes modéVolume 22 N° 97 Soins Mise au point rées en 2005. Leurs principales caractéristiques pharmacologiques sont présentées dans le tableau 1. Schématiquement, les anticholinestérasiques sont indiqués dans les formes légères à modérées de la MA, c’est-à-dire lorsque le score du Mini-mental state examination (MMSE) est supérieur à 10 ; alors que la mémantine est indiquée dans les formes modérées à sévères (score du MMSE < à 20)2. Seule la rivastigmine a une indication autre que la MA, dans certaines démences associées à la maladie de Parkinson. La prescription initiale annuelle est réservée aux neurologues, aux psychiatres et aux gériatres. Dans l’intervalle, le renouvellement est possible par tous les médecins. De nombreuses molécules, incluant la sélégiline, le piracetam, la vitamine E, le Ginkgo biloba, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les estrogènes et les statines, ont été testées dans la prévention ou le traitement de la MA, sans apporter la preuve de leur efficacité3. DCI Anticholinestérasiques Les critères d’efficacité principaux dans les essais thérapeutiques sur la MA intéressaient les domaines de la cognition, de l’état fonctionnel et de l’impression globale du clinicien. Les modifications du comportement du patient étaient habituellement considérées comme un critère de jugement secondaire4. Les échelles les plus utilisées figurent dans le tableau 2. Évaluation cognitive La partie cognitive de l’Alzheimer’s disease assessment scale (ADAS-Cog) permet d’évaluer la mémoire, le langage, l’orientation et les praxies5. Elle est sensible aux changements et est considérée comme l’échelle de référence dans les essais d’efficacité. Elle comporte 70 points, un score supérieur à 40 indiquant une déficience sévère et un score entre 10 et 25 une déficience légère. En 1990, la Food and Drug Administration (FDA) a déterminé Nom commercial Aricept® donépézil Les échelles d’évaluation utilisées dans les essais Indications Formes légères à modérément sévères de la MA le seuil de pertinence clinique comme une amélioration de 4 points du score de l’ADAS-Cog à 6 mois. Pour l’European Medicines Agency (EMA), un patient est considéré comme « répondeur » s’il s’améliore de plus de 3 points à l’ADASCog par rapport au score à l’inclusion, sans détérioration globale, fonctionnelle ni comportementale. Cette échelle a néanmoins des qualités métrologiques limitées, notamment aux stades sévères pour lesquels le Severe impairment battery (SIB) est plutôt utilisé. Le MMSE est un instrument internationalement reconnu pour l’évaluation globale des performances cognitives, explorant rapidement la mémoire, l’orientation, le langage et les praxies constructives6. Il est surtout utilisé dans le cadre du diagnostic et de l’évaluation de la sévérité des démences et de la MA, mais rarement comme critère de jugement dans les essais thérapeutiques. Il a des qualités métrologiques faibles et manque de sensibilité aux changements. Posologie d’entretien Formes galéniques 5 à 10 mg/j en 1 prise unique Comprimés pelliculés à 5 et 10 mg Comprimés orodispersibles à 5 et 10 mg Gélules à 1,5, 3, 4,5 et 6 mg Formes légères à modérément sévères de la MA Exelon® rivastigmine Réminyl® galantamine Formes légères à modérément sévères d’une démence chez les patients atteints de la maladie de Parkinson idiopathique Formes légères à modérément sévères de la MA 6 à 12 mg/j en 2 prises 16 à 24 mg/j en 2 prises Solution buvable à 2 mg/ml Patchs à 4,6 ou 9,5 mg/24 h Comprimés pelliculés à 4, 8 et 12 mg Solution buvable à 4 mg/ml Comprimés à libération prolongée à 8, 16 et 24 mg Antiglutamate Ebixa® mémantine Formes modérées à sévères de la MA 20 mg/j en 2 prises Comprimés pelliculés à 10 mg Comprimés pelliculés à 20 mg Solution buvable à 10 mg/ml Tableau 1. Principales caractéristiques des médicaments de la maladie d’Alzheimer Volume 22 N° 97 exer cer la r evue française de médecine générale 101 Soins Mise au point Évaluation comportementale Évaluation globale Limites L’échelle la plus utilisée est la Neuropsychiatric inventory (NPI). Elle évalue simultanément l’intensité des symptômes du patient et leur retentissement sur l’aidant. Elle quantifie des comportements (délire, irritabilité, désinhibition, agitation, etc.), plutôt que des symptômes ressentis. Elle porte sur l’impression clinique globale du clinicien, considérée comme un marqueur de l’évolution de la maladie. La Clinician interview-based impression of change plus caregiver input (CIBIC-plus) est une échelle d’évaluation globale construite spécifiquement pour la MA. Le clinicien utilisant cette échelle doit être un expert de la maladie, entraîné et unique pour un essai donné. Le recueil des données repose sur l’interrogatoire du patient et de l’aidant principal. Cette échelle permet d’évaluer l’évolution de l’état général, de la cognition, du comportement et des activités de la vie quotidienne. Ce type d’échelle offre l’avantage de son orientation clinique, mais a une faible reproductibilité. Les modalités d’évaluation utilisées dans les essais thérapeutiques ne sont pas celles de la pratique clinique. Par exemple, l’administration de l’ADAS-Cog requiert 30 à 45 minutes, ce qui est incompatible avec la pratique courante. Il n’y a souvent pas de correspondance évidente entre l’amélioration d’un score sur une échelle et l’amélioration clinique de l’état du patient dans sa vie quotidienne. Par ailleurs, l’observation d’une évolution favorable n’est pas toujours imputable à l’effet d’un médicament spécifique, le recours à un psychotrope pouvant aussi favoriser une amélioration comportementale et/ou fonctionnelle. Très peu d’essais cliniques ont utilisé des critères de jugement réellement per- Évaluation fonctionnelle Il s’agit d’évaluer l’incapacité dans les activités de la vie quotidienne. L’échelle Alzheimer’s disease cooperative study – Activities of daily living (ADCS-ADL) couvre les activités de base, instrumentales et sociales. Il en existe une forme adaptée aux stades sévères (ADCS-ADLsev). Nombre d’items Nombre de points du score Mini mental state examination (MMSE) 30 30* Alzheimer’s disease assessment scalecognitive subscale (ADAS-Cog) 11 70† Severe impairment battery (SIB) 51 100* Questions Alzheimer’s disease cooperative study – Activities of daily living (ADCS-ADL) 23 78* Informant Questions Modified Alzheimer’s disease cooperative study – Activities of daily living for severe Alzheimer’s disease (ADCS-ADLsev) 19 54* Informant Questions Progressive deterioration scale (PDS) 29 100* Comportemental Informant Questions 10 ou 12 120 ou 144† Global Patient + informant Questions 15 7‡ Domaine Cognitif Source Patient Informant Contenu Questions + tests Fonctionnel Échelles Neuropsychiatric inventory (NPI) Clinician interviewbased impression of change plus caregiver input (CIBIC-plus) Tableau 2. Principales échelles d’évaluation utilisées dans les essais d’efficacité sur la maladie d’Alzheimer * Une augmentation du score indique une amélioration des troubles. † Une diminution du score indique une amélioration des troubles. ‡ Un score égal à 4 indique l’absence de changement, un score < 4 une amélioration et un score > 4 une aggravation. 102 exer cer la r evue française de médecine générale Volume 22 N° 97 Soins Mise au point tinents, tels que l’entrée en institution, la qualité de vie, le décès, la charge de l’aidant, ou la consommation des ressources. Efficacité des médicaments de la MA Les revues et méta-analyses ont démontré que les médicaments spécifiques sont susceptibles, à court terme, de ralentir légèrement la détérioration naturelle chez les patients atteints de MA comparativement au placebo, voire d’améliorer l’état de certains patients (tableau 3). Une méta-analyse de 10 essais a montré que les anticholinestérasiques amélioraient la fonction cognitive, l’état fonctionnel, le comportement et l’état global des patients atteints d’une forme légère à modérée de MA. La quantité d’effet mesurée était faible, avec par exemple une diminution moyenne de 2,7 points sur l’ADAS-Cog7. Une autre méta-analyse incluant 9 essais a estimé qu’il fallait traiter en moyenne 10 patients pour obtenir une amélioration d’au moins 4 points sur l’ADAS-Cog chez l’un d’entre eux, et 12 patients pour obtenir une amélioration globale minimale8. Selon une revue systématique, le donépézil améliore nettement la qualité de vie des patients à 3 mois, mais cette amélioration n’est plus mesurable à 6 mois. Les 3 essais de cette revue ayant étudié l’incidence du placement en institution n’ont montré aucune différence sur ce critère9. Selon une étude observationnelle ultérieure, un traitement par anticholinestérasique apporterait au mieux un recul transitoire de l’entrée en institution, disparaissant à 3 ans10. Enfin, une métaanalyse limitée à 4 essais a suggéré que les traitements par anticholinestérasiques pourraient alléger de façon minime la charge des aidants informels11. Une méta-analyse de 3 essais a montré que la mémantine améliorait la fonction cognitive, l’état fonctionnel et le comportement, et l’état global en cas de MA modérée ou sévère. La quantité d’effet mesurée était faible, avec par exemple une diminution moyenne de 3 points sur l’ADAS-Cog. Cette même étude montrait que la mémantine diminuait de 40 % le risque de survenue d’une agitation. Chez les patients ayant une démence légère à modérée, la mémantine apportait un faible bénéfice en termes de cognition, dont la pertinence clinique était minime12. Dans une autre métaanalyse, le nombre de patients à traiter pour obtenir une réponse supplémentaire (amélioration ou stabilisation) était estimé à 6 pour la cognition, 7 pour le fonctionnement et 6 pour l’évaluation globale. De même, le traitement de 8 patients permettait d’éviter un cas d’agitation13. Comparaisons d’efficacité Globalement, dans les formes légères à modérément sévères de la MA, les essais avec le donépézil et la galantamine ont montré une légère amélioration sous traitement et un déclin sous placebo, alors que les essais avec la rivastigmine ont montré un déclin dans les deux groupes mais moindre sous traitement7. Comparés à la galantamine, le donépézil et la rivastigmine étaient associés à une meilleure réponse globale et le donépézil à une meilleure réponse comportementale14. Seule la mémantine a démontré une capacité à diminuer la fréquence de survenue d’une agitation12. Le bénéfice du traitement a été établi jusqu’à 6 mois pour la rivastigmine, la galantamine et la mémantine, et jusqu’à 2 ans pour le donépézil, mais il n’était plus mesurable à 3 ans15. En pratique, il est possible de substituer un traitement spécifique par un autre en cas d’inefficacité ou d’intolérance. Deux études ouvertes ont montré la faisabilité de l’administration de la rivastigmine, éventuellement associée à la mémantine, en cas d’échec (par inefficacité ou intolérance) du donépézil et/ou de la galantamine seuls, avec environ un répondeur sur 2 patients en échec16,17. Anticholinestérasiques* Échelles Antiglutamate* Amélioration du score (IC95%) NST avec IC95%§ SIB 1,7 à 4,3 4 à 74 ADSC-ADLsev 0,4 à 2,1 4 à 98 Amélioration du score (IC95%) MMSE NST avec IC95% 1,1 à 1,6 ADAS-Cog – 2,3 à – 3,0 PDS 8 à 15‡ 1,5 à 3,4 NPI – 0,8 à – 4,1 – 0,9 à – 4,6 1,3 à 1,9 (OR†) CIBIC-plus Autres échelles d’évaluation globale Prévention de l’agitation 9à – 0,1 à – 0,4 4 à 26 0,4 à 0,9 (OR†) 4 à 34 16§ || Tableau 3. Synthèse des principaux bénéfices à 6 mois des médicaments de la maladie d’Alzheimer * Les résultats concernent principalement les formes légères à modérées de la maladie pour les anticholinestérasiques, et uniquement les formes modérées à sévères pour la mémantine. † L’indicateur est l’odds ratio (OR), qui prend en compte l’amélioration dans le groupe traité par rapport au groupe placebo. ‡ Pour une amélioration ≥ 4 points. § Pour une amélioration même minime par rapport au groupe placebo. || Estimation en population principalement caucasienne (3 à 6 dans les études en population japonaise), à partir d’échelles comme le CIBIS-plus ou le CGIC. NST : nombre de sujet à traiter. Volume 22 N° 97 exer cer la r evue française de médecine générale 103 Soins Mise au point Associations médicamenteuses Un essai unique a montré un faible bénéfice à associer la mémantine chez des patients déjà traités par donépézil pour une MA modérée ou sévère, sans augmentation des événements indésirables18. Cette combinaison pourrait notamment avoir un effet favorable sur les symptômes comportementaux chez ces patients19. Au-delà des performances limitées des échelles d’évaluation utilisées et des faibles quantités d’effet observées, la majorité des études avaient des faiblesses20. Les patients inclus étaient souvent peu représentatifs de ceux rencontrés en ambulatoire (âge moins avancé, comorbidités limitées, capacité à donner un consentement éclairé). Si le diagnostic de syndrome démentiel est un critère d’inclusion relativement fiable, celui de MA est un diagnostic d’exclusion, seulement possible ou probable, la certitude ne pouvant être établie que post-mortem. Alors que l’espérance de vie des patients est de plusieurs années, la plupart des études avaient une durée de 3 à 6 mois, sachant que les agences d’évaluation recommandent une durée de 6 mois pour mettre en évidence un effet thérapeutique. Par ailleurs, la proportion de patients sortis prématurément d’étude était particulièrement élevée (jusqu’à 50 % des patients inclus), en raison des comorbidités, des événements indésirables ou de l’inefficacité des médicaments. Enfin, la majorité des études ont été financées par l’industrie pharmaceutique, qui n’a pas autorisé la publication de tous les résultats et a parfois participé à la rédaction des articles publiés. Tolérance des médicaments de la MA Dans les essais d’évaluation des anticholinestérasiques, les sorties prématurées en raison de la survenue d’événements indésirables étaient plus nombreuses chez les patients sous traitement que chez ceux sous placebo (29 % vs 18 %)7. Dans la moitié des cas environ, la sortie d’essai était due à la survenue d’un événement indésirable14. Le nombre de patients à 104 © Fotolia Limites traiter avec un anticholinestérasique pour générer un événement indésirable a été évalué entre 10 et 188. Les événements, surtout liés aux effets cholinergiques et dose-dépendants, étaient plus fréquemment rapportés dans le groupe traité : douleurs abdominales, anorexie, vertiges, nausées, vomissements, diarrhée, céphalées, insomnie (tableau 4). Il n’y a pas toujours d’intolérance croisée entre les molécules16. Dans les essais sur la mémantine, la fréquence des sorties d’étude ne différait pas du groupe placebo (18,5 % vs 20,5 %)12. La tolérance à court terme est améliorée par l’augmentation très progressive des doses. Compte tenu de la durée limitée des essais, la tolérance à long terme de ces médicaments est mal connue. Les anticholinestérasiques étant à l’origine d’un risque de bradycardie (peu fréquent) et de bloc exer cer la r evue française de médecine générale de conduction supra-ventriculaire (rare), il est raisonnable de faire un électrocardiogramme avant leur initiation et en cas de suspicion de complication21. Comparaisons de tolérance Parmi les anticholinestérasiques, moins d’effets indésirables ont été rapportés avec le donépézil qu’avec la rivastigmine, la galantamine ayant une position intermédiaire14. La mémantine provoque habituellement moins de problèmes de tolérance que les anticholinestérasiques12. Rapport coût/efficacité des médicaments de la MA Les études publiées comportent des limites méthodologiques considérables, qui empêchent de conclure sur l’intérêt médico-économique des anticholinestéVolume 22 N° 97 Soins Mise au point rasiques ou de la mémantine. Il est notamment problématique que la progression de la maladie soit principalement jugée sur l’évolution du MMSE plutôt que l’entrée en institution ou la charge de l’aidant, qui nécessiterait un suivi longitudinal rarement mis en œuvre22. Évaluation des médicaments de la MA par les agences sanitaires Les 4 spécialités ont été réévaluées en 2007 par la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS). Celle-ci a conclu qu’elles offraient un service médical rendu (SMR) important mais une amélioration du service médical rendu (ASMR) mineure 23. Le SMR est un critère composite de l’évalua- tion d’une spécialité, prenant en compte, pour une indication, la gravité de la pathologie et les caractéristiques du médicament (efficacité et tolérance, place dans la stratégie thérapeutique, intérêt pour la santé publique). Il comporte 4 niveaux : important, modéré ou faible (mais justifiant cependant le remboursement), ou insuffisant pour justifier une prise en charge. Au-delà de leur efficacité symptomatique, modeste et temporaire, la HAS mettait en avant le rôle « structurant » de ces médicaments dans le cadre de la prise en charge médicopyschosociale des patients24. L’ASMR correspond au progrès thérapeutique apporté par un médicament et comporte 5 niveaux (majeur, important, donépézil Effets Très fréquents Fréquents Métaboliques et nutritionnels Anorexie Psychologiques Hallucinations*, agitation*, agressivité*, insomnie Neurologiques Céphalées Vertiges rivastigmine Très fréquents Fréquents Anorexie Vertiges Évaluation des médicaments spécifiques dans les autres troubles cognitifs Chez les patients atteints de démence parkinsonienne, la rivastigmine améliore galantamine‡ Très fréquents Fréquents mémantine Très fréquents Fréquents Perte de poids Anorexie, perte de poids Agitation, confusion Confusion, dépression§, insomnie, somnolence Somnolence Céphalées, somnolence, tremblements Tremblements, vertiges, céphalées Céphalées, sensations vertigineuses Cardiovasculaires Digestifs modéré, mineur, absence de progrès). Les 4 spécialités sont remboursées à 100 % dans le cadre de l’ALD. Au Royaume-Uni, l’Institut national pour la santé et l’excellence clinique (NICE) recommande l’utilisation des anticholinestérasiques uniquement dans les formes modérées de la maladie d’Alzheimer (MMSE entre 10 et 20) et ne recommande pas celle de la mémantine en dehors d’un essai clinique25. Hypertension Diarrhée, nausées Douleur Vomissements, Nausées, vomissements, abdominale, troubles dyspepsie diarrhée abdominaux Diarrhée, Nausées, douleur vomissements abdominale, dyspepsie Cutanés Rash, prurit Ostéoarticulaires Crampes musculaires Urinaires Incontinence urinaire Infections du tractus urinaire Autres Rhume, syncope†, fatigue, douleurs, accident Rhinite, syncope, fatigue, fièvre, malaise, blessures, chute Constipation Hypersudation Fatigue, malaise Tableau 4. Effets indésirables les plus fréquents des médicaments de la maladie d’Alzheimer * Les cas rapportés d’hallucinations, d’agitation et d’agressivité ont régressé lors de la réduction de la dose ou de l’arrêt du traitement. † Lors de l’examen des patients ayant eu une syncope (ou convulsion), la possibilité de bloc cardiaque ou de pause sinusale prolongée doit être envisagée. ‡ Certains de ces effets indésirables peuvent être attribués aux propriétés cholinomimétiques de la galantamine ou, dans certains cas, ils peuvent être la manifestation ou l’aggravation du processus pathologique sous-jacent. § Très rarement associée à une tendance suicidaire. Volume 22 N° 97 exer cer la r evue française de médecine générale 105 Soins Mise au point sensiblement la cognition (de 2,8 points en moyenne) et dans une moindre mesure l’état fonctionnel, avec un bénéfice cliniquement pertinent chez 15 % des patients, ce qui a conduit à l’extension de son AMM dans cette indication26. En revanche, les anticholinestérasiques n’ont pas prouvé leur efficacité dans la démence à corps de Lewy27. La mémantine pourrait apporter une discrète amélioration du comportement et de l’évaluation globale dans la démence parkinsonienne28. Dans les formes légères à modérées de démence vasculaire, les anticholinestérasiques et la mémantine apportent globalement une amélioration mineure de l’ADAS-Cog (de 1,1 à 2,2 points en moyenne selon les molécules)29. Seul le donépézil améliore légèrement le fonctionnement et l’évaluation globale des patients30. Dans le syndrome de « troubles cognitifs légers » (mild cognitive impairment), syndrome encore mal défini, les anticholinestérasiques ou la mémantine n'ont pas montré de bénéfice en termes de prévention des démences et étaient associés à des effets indésirables, et à un excès de mortalité dans le cas de la galantamine31. Autres traitements médicamenteux dans les syndromes démentiels Chez les patients atteints d’un syndrome démentiel, il est nécessaire de prendre en charge les éventuelles comorbidités, notamment cardiovasculaires ou sensorielles. En cas de prescription médicamenteuse, il convient d’utiliser les doses et les durées les plus faibles possibles, et d’éviter les molécules ayant une activité anticholinergique (antidépresseurs tricycliques, oxybutynine, métopimazine, etc.)32. En cas de dépression associée, les antidépresseurs peuvent être utilisés, en préférant les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (notamment sertraline ou citalopram), mieux tolérés, notamment sur le plan cognitif33. En cas d’agitation, d’agressivité ou de symptômes psychotiques, il est recommandé de rechercher une cause environnementale ou somatique et de privilégier 106 les approches non médicamenteuses34. Les neuroleptiques de première génération (halopéridol) comme de seconde (risperidone, olanzapine) sont efficaces, mais ils altèrent les capacités cognitives et augmentent la mortalité à court terme, et ceux de seconde génération augmentent le risque d’accident vasculaire35. Traitements non médicamenteux dans les syndromes démentiels Ces approches ont fait l’objet de nombreuses études de qualité méthodologique souvent faible. Elles sont peu standardisées et peuvent être mises en œuvre dans les consultations mémoire, les accueils de jour, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), ou encore les cabinets d’orthophonie. Schématiquement, les symptômes comportementaux des démences (agitation, agressivité, désinhibition, etc.) peuvent être sensiblement améliorés par l’aromathérapie, la musicothérapie, la relaxation musculaire, les bains au lit, ainsi que par la formation pratique des aidants36 ; les symptômes psychologiques (anxiété, dépression, isolement social, apathie, irritabilité, illusions, hallucinations, etc.) par la musicothérapie et des activités récréatives37. Des interventions multiples comportant le soutien d’un groupe et une formation pratique pour les patients et leurs aidants familiaux sont efficaces38. Les interventions associant les patients et leurs aidants dans le choix des traitements sont susceptibles de retarder l’entrée en institution39. Seules les interventions à visée formative pour les aidants et l’équipe de soins et les stimulations comportementales pour les patients semblent produire un effet durable, contrairement aux stimulations sensorielles40. Prise en charge médico-sociale dans les syndromes démentiels Selon leur niveau d’incapacité et leurs besoins, les patients de moins de 60 ans exer cer la r evue française de médecine générale peuvent prétendre bénéficier de l’allocation adulte handicapé (AAH), de la prestation de compensation (jusqu’à 65 ans) ou d’une pension d’invalidité. Après 60 ans, une allocation personnalisée à l’autonomie (APA) peut leur être attribuée en fonction de leur niveau d’autonomie évalué selon la grille AGGIR. Les dossiers sont à déposer auprès des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Ces aides peuvent contribuer au financement d’une auxiliaire de vie ou d’une aide-ménagère41. Outre les aides à domicile, il est possible de prescrire de la kinésithérapie et/ou de l’orthophonie, et des actes d’ergothérapie et de psychomotricité visant au maintien des activités physiques et psychosociales du patient à domicile et à la prévention des complications liées à la maladie42. Le recours aux accueils de jour ou temporaires permet de soulager provisoirement l’entourage. Les aidants peuvent prendre contact avec des associations de familles de patients atteints de démence, qui sont en mesure de mettre en œuvre des systèmes d’entraide et de solidarité. Un proche parent salarié peut bénéficier d’un congé non rémunéré pour s’occuper d’un patient ayant une perte d’autonomie particulièrement grave. Dans le cas d’une situation de fin de vie, le proche parent bénéficie du congé de solidarité familiale, d’une durée maximale de 3 mois, qui lui permet d’assister le patient. Il est nécessaire d’évaluer régulièrement l’état médical physique et psychique de l’aidant principal et des proches, afin de détecter et prendre en charge notamment une souffrance, un épuisement ou une dénutrition43. Il convient aussi d’être attentif aux risques de maltraitance. Enfin, il faut discuter certaines situations à risque et informer notamment sur les risques de la conduite automobile44. Dans certains cas, il est nécessaire de proposer une mise sous sauvegarde de justice, sous curatelle ou sous tutelle41.ésumé Liens d’intérêt. Cet article est dérivé d’un document didactique développé dans le cadre d’un programme de formation médicale continue soutenu par les Laboratoires Pfizer. Volume 22 N° 97 Soins Mise au point Résumé Les traitements médicamenteux spécifiques de la maladie d’Alzheimer incluent trois anticholinestérasiques (donépézil, rivastigmine, galantamine), indiqués dans les formes légères à modérées, et un antiglutamate (mémantine) indiqué dans les formes modérées à sévères. Seule la rivastigmine a une indication autre que la maladie d’Alzheimer, à savoir les formes légères à modérées de démence parkinsonienne. Les essais d’évaluation de leur efficacité sont limités par de sérieux problèmes méthodologiques, notamment la faible pertinence des échelles d’évaluation utilisées. Ces échelles intéressent les domaines de la cognition (dont l’échelle ADAS-Cog), de l’état fonctionnel, de l’impression globale du clinicien et du comportement du patient. Les médicaments spécifiques améliorent l’état des patients dans les quatre domaines étudiés, mais avec de faibles quantités d’effet. En particulier, le score de l’ADAS-Cog diminue en moyenne 2,7 points sur 70 dans les formes légères à modérées avec les anticholinestérasiques, et de 3 points dans les formes modérées à sévères avec la mémantine. Les événements indésirables sont fréquents sous anticholinestérasiques, particulièrement avec la galantamine et surtout avec la rivastigmine. La mémantine provoque habituellement moins de problèmes de tolérance. Ces médicaments exposent au risque d’interactions avec les molécules ayant une activité anticholinergique. Bien qu’insuffisamment évaluées, il existe des approches non médicamenteuses semblant utiles à court terme, comme la musicothérapie, ou à plus long terme, les interventions formatives des aidants et des équipes de soins. La prise en charge des syndromes démentiels inclut une évaluation sociale et juridique, et diverses formes de rééducation. Il faut aussi s’assurer de la prise en charge de l’entourage du patient. Références 1. Farlow M, Gracon SI, Hershey LA, Lewis KW, Sadowsky CH, Dolan-Ureno J. A controlled trial of tacrine in Alzheimer’s disease. The Tacrine study group. JAMA 1992;268:2523-9. 2. Haute autorité de santé. Quelle place pour les médicaments anti-Alzheimer dans la prise en charge des patients ? Questions-réponses. La Plaine Saint-Denis : HAS, 2007. Ottawa: Office canadien de coordination de l’évaluation des technologies de la santé, 2005. 10.Becker M, Andel R, Rohrer L, Banks SM. 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