Lettre aux Amis - Association des Anciens Élèves de Franklin
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Lettre aux Amis - Association des Anciens Élèves de Franklin
N°4 – 11 novembre 2014 Lettre aux Amis « Accompagner le développement humain et citoyen des personnes en difficulté, notamment jeunes, afin de permettre à chacun de jouer son rôle dans la société. Former en vue de la réussite scolaire, l’intégration professionnelle et l’insertion sociale. Mettre en oeuvre la pédagogie ignatienne et la mixité sociale dans les lieux d’accueil. » Un projet un métier un avenir pour chacun Trois nouveaux projets à Saint-Étienne ! L’école de production AFEP vient d’atteindre pour la première fois la barre des 50 élèves à la rentrée pour ses deux métiers : usinage et serrurerie-métallerie. Mais cela ne suffit pas, trois projets sont en cours : - Lancement du « SAS » : parcours d’un an pour accompagner quinze jeunes après le collège dans leur projet professionnel. L’idée est de proposer des mises en situations professionnelles en appliquant, au niveau du pré-apprentissage, la pédagogie du « faire pour apprendre » développée en école de production. - Lancement d’une 3e année après le CAP en usinage, toujours sous le mode école de production. Le but pour les jeunes est d’avoir un plus haut niveau de compétences en réglage des machines pour faire face aux besoins croissants des entreprises (certification d’opérateur régleur délivrée avec le ministère du Travail), - Préparation du lancement d’une 3e section en école de production sur les métiers des textiles techniques et médicaux, de façon à ouvrir notre pédagogie à un public plus large intégrant en particulier plus de jeunes filles. De belles missions nous attendent, pour préparer un avenir à des jeunes qui aujourd’hui ne savent pas comment s’insérer dans notre société ! Antoine Martin, directeur de l’AFEP Le lancement de la section « serrurerie métallerie » est maintenant une réussite à l’ICAM de Lille : En 2008, l’ICAM de Lille a ouvert une école de production dans le métier de l’usinage numérique. En 2011 est créée une section « serrurerie métallerie ». Pour ceci il a fallu s’organiser et embaucher un maître professionnel – soudeur de métier – s’équiper en matériel, faire connaître notre proposition auprès d’entreprises clientes, et recruter des jeunes. Trois jeunes en 2011, cinq en 2012, onze en 2013 ont bénéficié de cette initiative, avec 100 % de réussite sur les premières années, après deux ans passés chez nous. Le chiffre d’affaires généré en 2013 était de 85 000 €. Ceci a permis l’embauche d’un deuxième maître professionnel (expérience de compagnon du devoir en tant que serrurier métallier). Nous venons de terminer un programme d’investissement de 29 700 € (cabine de meulage, touret à meuler, cintreuse, etc.), grâce à la générosité de nos donateurs, à travers la Fondation de Montcheuil et l’établissement scolaire Franklin. Ces dons sont venus compléter notre capacité d’autofinancement et une subvention d’État Grand Emprunt. L’objectif pour l’an prochain est de continuer à développer cette activité en prospectant de nouveaux clients et ainsi d’accompagner la réussite de jeunes toujours plus nombreux. Karine Charlot, responsable de l’école de production de l’Icam de Lille La formation professionnelle de demandeurs d’asile : une expérience à Saint-Étienne qui démontre que c’est possible et surtout utile pour tous ! Un de nos objectifs : favoriser l’accès à la formation pour des demandeurs d’asile, pour qui aujourd’hui il n’y a aucune possibilité. Sans titre de séjour ouvrant droit au travail, pas de formation professionnelle ! Leur histoire commence souvent ainsi : « Si je suis parti c’est que je voulais juste sauver ma vie. », « J’ai juste voulu fuir, je ne savais même pas que j’allais me retrouver en France. » D’abord à Paris, puis redirigés vers SaintÉtienne. Bien souvent un « ami » rencontré dans un avion offre ce conseil : aller à SaintÉtienne pour retrouver des gens du pays, la préfecture…, les associations sont présentes… Mais rien n’est simple. Le Père Riffard qui fait partie de JRS Saint-Étienne (Service jésuite des réfugiés) est aujourd’hui au coeur de ces souffrances. L’établissement scolaire Franklin et une fondation privée ont été sensibles à notre cause. Par leurs dons, 17 500 €, ils nous ont permis d’accueillir quatre demandeurs d’asile depuis mai 2013 ; ceux-ci ont réussi leur qualification européenne de soudeur et le B2i Adultes (premier niveau informatique) ; leurs situations sont régularisées et le premier a décroché un stage en entreprise. L’amélioration de leur moral est évidente. Leur projet de devenir professionnel dans la métallurgie est affirmé. Ils trouvent un sens à leur formation et sont bien intégrés aux autres. De plus, le soutien juridique que nous leur apportons au travers des actions de JRS contribue à les rétablir dans leur dignité. Les cours de soutien en français et d’écocitoyenneté contribuent à leur intégration. « Pour l’anecdote, en décembre dernier, un de nos stagiaires sans papier me téléphone à 7 h du matin me disant qu’il était le seul devant son entreprise où il effectuait un stage en soudure. Il y avait 50 cm de neige, Saint-Étienne et ses environs étaient bloqués. Ce stagiaire qui n’avait pas pu prendre son vélo à cause de la neige avait marché 3 heures en partant à 4 h du matin pour être au boulot. Ce jour-là, il fut le seul à y être allé ». Ces stagiaires atypiques suscitent d’abord l’interrogation. Leur grande motivation très perceptible parvient très vite à convaincre chacun de la pertinence de cet accueil. Ces expériences que nous nous efforçons de répéter contribuent à étayer le plaidoyer de JRS France en apportant la preuve qu’il y a bien une utilité à permettre aux demandeurs d’asile de se former afin de proposer leurs nombreuses qualités aux entreprises qui ont tant besoin de main-d’œuvre sur ces métiers. Patrick Thiollier, directeur d’ASTF L’école de production : un concept original : Mettre les élèves 2/3 du temps en situation de production pour des clients au sein même de l’école. Une structure relationnelle bien spécifique : maître-professionnel-élève-client qui ne reproduit pas le schéma des collèges et lycées traditionnels. Ceci permet à l’élève de reprendre progressivement confiance en lui et en ses capacités. En effet, l’élève et le formateur travaillent ensemble à satisfaire les exigences du client, c’est le principe du « côte à côte » pédagogique. Les cours théoriques viennent en support des activités de production : « faire faire et expliquer ensuite ». Les exigences de qualité et de délai du client nécessitent que l’élève s’engage dans son travail. La réussite de la production permet sa valorisation et le motive. Des jeunes en parlent : http://youtu.be/O2P0oZ2oPT0 (3 minutes) www.loyola-formation.fr 128, rue de l’Ouest 75014 Paris [email protected] Olivier Gouraud 06 82 87 84 55