L`ambassadrice de charme

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L`ambassadrice de charme
AVEC LES YEUX DE...
MIXA©E. HAUQUEL
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SONIA ROLLAND
L’ambassadrice de charme
© T. CHASSEPOUX
© T. CHASSEPOUX
Entre deux tournages, la comédienne nous parle de son adolescence clunysoise et de
sa participation au projet Sirius lancé par le Département.
n-thou-sias-te ! Quand
on lui parle de sa région
et de sa ville, Sonia
Rolland déborde d’énergie. Tout comme lorsque
le Conseil général l’a contactée
pour être membre du grand jury Sirius, le projet de démocratie participative pour l’avenir
de la Saône-et-Loire. « J’aime
être à la recherche d’idées
pour améliorer le quotidien
des Saône-et-Loiriens »,
confirme-t-elle. Et des idées,
elle n’en manque pas ! Sur la
multi-culturalité notamment,
un thème qui lui tient à cœur. «
Étant métisse, j’ai du sang noir
et blanc dans les veines. Mes
parents m’ont fait aimer mes
deux origines, explique-t-elle.
Nous avons la chance d’avoir
sur notre sol un tas de cultures
qu’il serait dommage de ne pas
exploiter ! ». C’est pourquoi elle
a en tête l’idée d’un festival
mettant à l’honneur les traditions d’un pays, tout simplement pour montrer que la diversité est une richesse, mais
aussi que les Saône-et-Loiriens
UN LIEU
sont ouverts d’esprit.
De son élection en tant que
Miss Bourgogne en 1999, elle
garde le souvenir d’une
grande solidarité et d’un soutien sans faille de ses voisins : « le maquillage, les tenues, le coiffeur… tout cela coûtait très cher. Les habitants de
ma ville se sont mobilisés et
ont collecté 5 000 francs pour
m’aider à aller au bout de mon
rêve », se rappelle-t-elle avec
émotion. Pourtant, tout n’a pas
été aussi simple à son arrivée
en France en 1994. Fuyant le
Burundi pendant le conflit qui
a conduit au génocide rwandais, la famille Rolland a dû
battre en brèche certains préjugés. « Au collège, je prenais
les remarques très à cœur, se
souvient-elle.
Jusqu’au jour où ma mère m’a
dit qu’il fallait éduquer les
autres à la tolérance ». En cela,
la double couronne — Bourgogne en 1999 et France en
2000 — a été pour elle une
grande surprise doublée d’une
belle preuve d’ouverture.
CLUNY
Aujourd’hui installée à Paris,
elle garde de fortes attaches en
Saône-et-Loire et particulièrement à Cluny, la ville qui l’a
toujours soutenue. Elle y a créé
une association humanitaire
— Maïsha Africa — qui vient en
aide aux orphelins du génocide rwandais. La cité médiévale sera aussi le décor de
son prochain court-métrage,
dont elle sera la réalisatrice.
L’abbaye, le haras national
mais aussi l’esplanade des
Quinconces où elle se souvient
avoir discuté à plusieurs reprises dans sa jeunesse avec
François Mitterrand… ces
lieux lui sont venus tout naturellement en tête à l’écriture
du scénario. Prochainement,
ils serviront de toile de fond au
tournage du film. L’histoire :
les aventures de deux adolescents, dont la maman décide
de reprendre des études. À
suivre… bientôt sur grand
écran !
Association Maïsha Africa www.maisha-africa.com
O
La ville de son adolescence ! Elle y retourne souvent
pour se ressourcer et voir sa famille. Elle se souvient
particulièrement de la maison de sa grand-mère, à Massy,
« une bâtisse pleine de charme et de souvenirs ».
UNE DATE
Octobre 1999
Elle est élue Miss Bourgogne… pour quelques mois. En
décembre, elle accèdera au titre de Miss France, autant
dire la consécration pour cette jeune fille de 18 ans !
« Pour la première fois, je me suis sentie en capacité de
réaliser mes rêves », explique-t-elle aujourd’hui.
UN OBJET
La tétine de sa fille
Sonia Rolland n’est pas matérialiste.
En revanche, elle se dit nostalgique des
parfums et des souvenirs… comme celui
des premiers pas de ses enfants. Elle garde
d’ailleurs toujours dans son sac la première
tétine de sa fille aînée.
N°35 · FÉVRIER 2012 · LE JOURNAL DU DÉPARTEMENT DE SAÔNE-ET-LOIRE