Kiwi » CNED ou Bac international - AFCA
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Kiwi » CNED ou Bac international - AFCA
L’AFCA AVANCE EDUCATION Nouvelle Zélande : éducation « Kiwi » CNED ou Bac international ? sans parler anglais. Contrairement à toute attente, l’intégration s’est parfaitement bien passée. Où se trouve l’école française ? Lorsque le MAEE a proposé à mon mari un poste en NouvelleZélande, j’ai trouvé cela très inattendu et formidable. En revanche, la consultation de la fiche de poste m’a immédiatement fait l’effet d’une douche froide : « Aïe, pas d’école française à Wellington ! » La présence d’établissements français ou conventionnés dans nos deux précédentes expatriations - Madagascar et le Nicaragua - avait permis de scolariser aisément nos garçons qui se sont ensuite intégrés sans souci dans des écoles parisiennes. Cette nouvelle destination aux Antipodes était terriblement tentante mais nous savions que cela aurait forcément des conséquences sur nos projets éducatifs. Nous avons pourtant décidé de partir et de faire confiance à nos fils et au système scolaire néo-zélandais. A l’école des « Kiwis » Les écoles néo-zélandaises fonctionnent sur le rythme de l’hémisphère sud : rentrée en février et fin des cours à la mi-décembre. L’année se découpe en quatre « Terms » entrecoupés chacun de vacances de deux semaines. Les cours se déroulent du lundi au vendredi de 9 heures à 15 heures. Nos deux garçons sont donc arrivés inscrits dans leur niveaux respectifs, en septembre 2011, (c'est-à-dire en fin d’année) et 14 En réalité, de nombreux enfants non anglophones s’inscrivent tout au long de l’année et les établissements néo-zélandais sont très habitués à les accueillir. Des cours de soutien d’anglais (ESOL-English for speakers of others languages) sont organisés de façon très sérieuse. Les progrès sont stupéfiants. Au « pays du long nuage blanc », la pédagogie repose beaucoup sur la confiance et l’encouragement. Les élèves sont tous très valorisés, gratifiés dans leurs démarches qu’elles soient scolaires, sportives ou artistiques. Ce qui est frappant ici, c’est l’évident enthousiasme des élèves pour l’école. Ils s’y retrouvent tous de bonne heure, y jouent le week-end (les espaces sont laissés en accès libre) et y pratiquent de nombreux ateliers. L’orchestre, par exemple, se réunit une fois par semaine le matin avant les cours. Les petits musiciens s’y rendent volontiers. La stimulation est incroyable et l’enjeu du collectif motive considérablement l’implication individuelle. Le sport occupe également une place de choix dans le calendrier des activités scolaires. Calendrier et sports Enfants et adultes pratiquent ici des sports en fonction des saisons. Tennis et cricket en été, rugby et soccer en hiver. Entre temps, il y a des compétitions de cross, d’athlétisme et de natation organisées par les établissements publics et privés. Filles et garçons sont donc stimulés pendant le temps scolaire sur l’ensemble de ces activités. Au fil de l’année, les meilleurs participent à des com- pétitions. Et dès que l’école se termine, les enfants pratiquent en club leurs sports favoris et se rencontrent le week-end lors de tournois ou de compétitions. Vous l’aurez compris, les « Kiwis » sont de grands sportifs et les parents investissent beaucoup de leur temps pour accompagner (dès l’aube) leur progéniture à toutes sortes de tournoi. Cours par correspondance ? Un peu déstabilisés par ce rythme et souhaitant maintenir le lien avec le cursus français, nous avons très vite décidé d’inscrire parallèlement nos fils aux cours par correspondance du CNED. Depuis une dizaine de mois donc, les deux nôtres travaillent régulièrement trois matières à la maison après l’école, tout en jonglant avec les activités et les copains. Ce rythme, relativement intense, a rapidement fait naître un sentiment d’injustice croissant : les copains Kiwis disposent d’un temps libre que nos fils jalousent de moins en moins secrètement< Les cours du CNED demandent par ailleurs une grande disponibilité de la part du tuteur (moi en l’occurrence). Les supports pédagogiques sont bien faits mais imposent la présence d’un adulte disponible et une mise en œuvre quotidienne qui doit être scrupuleusement respectée. Notre constat est donc mitigé. Ce qui s’avère rester une bonne option pour notre fils cadet (qui rentrerait en 6ème en France) de- L’AFCA AVANCE vient plus lourd pour notre aîné, qui devrait commencer en France sa 4ème. En bref, nous ne sommes pas persuadés, ni lui, ni moi de pouvoir maintenir ce rythme pendant trois années de plus. Par ailleurs, dans le système néozélandais, l’école primaire se prolonge plus longtemps qu’en France et le passage au collège ne s’effectue que l’année des 13 ans. En Février 2012, notre fils aîné devra donc s’inscrire dans un « College ». Quel établissement choisir ? Bac international (IB) ou double cursus ? La question est de taille et les enjeux considérables du point de vue de notre petite cellule familiale. Il est difficile en effet d’imaginer ses enfants suivre un autre cursus que le sien. Les repères de scolarité que nous avons en partage sont finalement une sorte de « patrimoine éducatif », une identité culturelle que l’on souhaiterait transmettre. Nous avons longuement réfléchi avant de prendre une décision : filière « Bac International » ou cursus français via les cours du CNED en plus de l’enseignement local ? Le support de l’AFCA a été particulièrement précieux, car pour se décider il fallait s’appuyer sur des témoignages concrets. Grâce à notre réseau associatif, j’ai trouvé auprès de familles du MAEE, confrontées aux mêmes interrogations, des éléments de réponse décisifs. Il s’agit bien sûr d’une expérience personnelle liée à notre situation particulière ; la question ne se serait pas posée si Wellington disposait d’un établissement français. Le choix du Bac international Notre décision d’opter pour le cursus international repose sur ces quatre constats : • Nous savons que la charge du travail du CNED pour les classes de 4e, 3e et 2de sera de plus en plus lourde. Parallèlement, les devoirs seront également plus nombreux au collège néozélandais. • Si nous restons encore trois ans en NZ, notre fils réintègrerait alors le cursus français en Première ce qui risquerait de le pénaliser fortement pour la première partie du Bac. • Nous ne sommes pas du tout assurés d’être postés ensuite dans un pays disposant d’un lycée français et la perspective d’un bac préparé par correspondance ne nous enchante pas plus que cela. • Nous souhaitons que notre fils puisse s’épanouir au mieux dans ce pays et vive pleinement cette expérience « kiwie » tout en pratiquant des activités culturelles et sportives comme les autres adolescents de son âge. L’établissement que nous avons visité nous a séduits par son programme, ses objectifs et sa philosophie. Les élèves inscrits formulent en toute simplicité le plaisir qu’ils ont d’appartenir à cette structure. On s’étonne juste le premier jour de n’y voir que des garçons. Mais en NouvelleZélande, il faut le savoir, la nonmixité et le port de l’uniforme sont de mise (que les établissements soient publics ou privés). Et quand sonne 10 heures, au « Scots College » comme ailleurs, c’est « Tea time ». sont amenés rapidement à effectuer des recherches, à faire des présentations. L’apprentissage académique reste important mais sports, musique, arts-plastiques et engagement volontaire pour des projets collectifs sont au cœur du projet éducatif. Les collégiens sont stimulés et rapidement responsabilisés. Ils font partie de « maisons » et leurs résultats autant que leur attitude rapportent des bonus individuels et collectifs. On l’aura compris, la notion du « savoir vivre en groupe » est ici fondamentale. Reconnaissance française de l’IB ? Un pari La question est bien sûr d’importance et les réponses demeurent malheureusement encore assez vagues. Comme indiqué dans les Carnets de l’AFCA du printemps 2011, les universités françaises acceptent les bacheliers IB (sous réserve d’un niveau de français suffisant). De leur côté, les universités étrangères, ouvrent également leurs portes à ces bacheliers de l’IB. Par ailleurs, de nombreuses écoles françaises sont également accessibles sur concours. Mais la question reste encore complexe en ce qui concerne les grandes écoles. Dans ce contexte général de mondialisation, la reconnaissance de l’IB en France est cependant susceptible d’évoluer ; c’est en tout cas le pari que nous faisons. Je reprendrai donc la plume dans quelques années pour évoquer cette expérience de la préparation au Bac International. Hélène Pont Les programmes ne sont absolument pas similaires aux nôtres et la posture de l’apprenant est totalement différente. Les enfants 15