Amour et service de la patrie Une chronique de l`abbé Christian
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Amour et service de la patrie Une chronique de l`abbé Christian
Amour et service de la patrie Une chronique de l'abbé Christian Venard, aumônier militaire, sur nos morts de 14-18 et la figure de l'aumônier militaire incarnée par le Bx Père Brottier : "Ce n’est pas détourner la figure de ce mois, le bienheureux Père Brottier que d’évoquer ici nos morts de 14-18 ; et d’autant plus en ce mois de novembre, consacré dans l’Église à la prière pour les défunts et, dans notre pays, à la commémoration de la victoire de 1918. Le bienheureux lui-même n’at-il pas écrit : " Si j'ai fait quelque chose de bien dans ma vie, c'est sur les champs de bataille " ? De fait, l’aumônier militaire ne se sent jamais aussi utile auprès de ses frères d’armes, que dans les dures circonstances des opérations extérieures. On nous rabâche ici ou là les massacres inutiles, la boucherie humaine de la Grande Guerre. Il y a sûrement à remettre en cause les folles politiques européennes qui ont conduit à un tel déferlement de violences. Il est certain que nombre de chefs militaires français n’ont pas été à la hauteur (qu’on se rappelle le « limogeage » par Joffre des officiers généraux nuls). Mais les immense sacrifices de tant et tant de Français pour le salut de notre Patrie doivent avant tout requérir notre reconnaissance. Quelle famille française n’a-telle pas été touchée ? Quel village n’a-t-il pas perdu une part de sa jeunesse aux combats ? Si aujourd’hui, le sens du patriotisme semble s’être dissous (même chez les chrétiens parfois) dans un hédonisme pacifiste et un vulgaire individualisme, c’est oublier que la Patrie est la terre reçue de nos pères et qu’en tant que catholiques si notre Patrie céleste est ultime, la médiation de la Patrie terrestre est nécessaire (cf. CEC 2239) « L’amour et le service de la Patrie relèvent du devoir de reconnaissance et de l'ordre de la charité »). Pour reprendre les mots d’un confrère du Père Brottier, le père Doncoeur parlant des héros de 14-18 : « Nos morts ont des droits sur nous. Ils exigent autre chose qu’une démarche : un engagement et un don […] Une main vigoureuse nous entraîne au sacrifice, en des modes différents mais également impérieux, et –qui sait ?- peut-être demain à une mort analogue. »