36-38 - Anne Kawala

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36-38 - Anne Kawala
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rendre égal écrire ce signe égal c’est lier deux mots deux nombres deux expressions de
valeur
équivalente
(il y aurait à dire sur le mot valeur et sur l’adjectif équivalent)
ce signe égal se compose de deux traits l’un placé au-dessus de l’autre
le signe égal peut être un trait d’union souligné d’un trait qui peut être aujourd’hui un hyperlien
c’est-à-dire que le signe égal se réécrit presque comme il s’écrivait
mais parce qu’il faut être précis sur la typographie
=
n’est pas égal à
-
l’hyperlien trait d’union souligné a une valeur supérieure au signe égal
(il y aurait à dire sur le mot valeur et sur l’adjectif supérieur)
le nouveau signe permet
liaison (égal ensemble, lié, nouvel ensemble de deux parties)
et
passage (égal ailleurs)
le précédent signe, égal, n’indiquait qu’une mise en parallèle de deux
valeurs
(il y aurait à dire sur le mot valeur)
sans permettre l’ouverture d’un nouveau champ
dans lequel il ne serait question
ni d’équivalence
ni de supériorité
ni de valeur
ainsi égal qui parle de valeur se trouve pris à son propre piège
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rendre = écrire ce signe = c’est lier deux mots deux nombres deux expressions de
valeur
équivalente
(il y aurait à dire sur le mot valeur et sur l’adjectif équivalent)
ce signe = se compose de deux traits l’un au-dessus de l’autre
le signe = peut être un - souligné d’un trait qui peut être aujourd’hui un hyperlien
c’est-à-dire que le signe = se réécrit presque comme il s’écrivait
mais parce qu’il faut être précis sur la typographie
=
≠ de
-
->=
(il y aurait à dire sur >)
le nouveau signe permet
liaison (= ensemble, lié, nouvel ensemble de deux parties)
&
passage (= ailleurs)
= n’indiquait qu’une mise en // de deux
valeurs
(il y aurait à dire sur le mot valeur)
sans permettre l’ouverture d’un nouveau champ
dans lequel il ne serait question
ni d’équivalence
ni de supériorité
ni de valeur
ainsi = qui parle de valeur se trouve pris à son propre piège
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Un piège est fait pour immobiliser et tuer.
Une œuvre d’art peut-elle être un piège ? Faut-il que ce soit une œuvre qualifiée de bonne : dit-on
une bonne œuvre d’art comme l’on peut dire un bon morceau de fromage ?
Le rat a faim. Il se précipite sous le piège, ce piège qui est dit en
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Faut-il juste que la faim soit présente ? Attiré, le rat se laisse écraser. Se laisse-t-il écraser ? Sent-il
combien la pierre est lourde dans cette relation de la sécurité à celle du danger ? Les grincements
l’alertent. Combien le bout de fromage retient-il le piège ? Combien est-il dur ou friable ou mou ou
creux ce bout de fromage ? Combien peut-il l’altérer et combien peut-il se nourrir ? Le rat n’est-il pas
là sculpteur ? S’il a trop faim, il se fait écraser. Si la pierre n’est pas assez grosse lourde, le rat est
immobilisé. Il est déjà mort encore vivant et déjà mort. Ce sera l’homme qui le tuera quand, au matin,
il le trouvera. Car connaissez-vous un homme qui pose un piège sans chercher à tuer ? Même ceux qui
traquent des images cherchent à tuer la fascination. Le piège est le pouvoir que la fascination exerce.
Est-ce que parvenir à dépasser le pouvoir de la fascination permet de tuer le piège ? La fascination
que peut exercer l’art est-ce piège ? L’art est-il piège ? Est-ce que tuer le piège soit tuer la fascination,
la fascination du pouvoir, le pouvoir de la fascination de l’art revient à faire œuvre d’art ? Si l’amateur
se définit par son incapacité à se défaire de l’attraction de la forme qu’il crée, à laquelle il se réfère,
à laquelle il ne parvient pas, l’amateurisme ne pourra-t-il jamais faire art ? Est-il justifié de parler de
piège alors que l’art a priori étend une réflexion ? (Étend-on une réflexion comme l’on abaisse une pâte
à tarte ? Le rat préfère-t-il le fromage ou la pâte à tarte ?) La pensée descendue par la forme roule sur
le fond ; or celui-ci ne permet-il pas d’affranchir, d’accéder à une pensée ? Le piège alors serait-il pour
celui qui ne voit pas le piège ?
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