qui encombrent notre ciel ? 21 - Paroles d`Ozoir

Transcription

qui encombrent notre ciel ? 21 - Paroles d`Ozoir
«Ignorance est mère de
tous les maux». Rabelais
R
2C
ico chets
«Paroles d’Ozoir»
n° 33 - mars - avril - mai 2009
Mais que faire
contre ces avions
qui encombrent notre ciel ?
«
Le reflux
L
es dernières données démographiques
officielles montrent que la population de
notre département augmente de 7% quand
celle d’Ozoir accuse un recul de 1,7%.
Terminé l’âge de la conquête de l’espace avec
les ZAC Poirier, Belle-Croix, Armainvilliers et
leurs corollaires d’édifices publics : écoles,
collèges, lycée technique, gymnases, stades, piscine, voirie, commerces, etc. Au
dernier recensement (2006), nous sommes
descendus à 20.463 habitants, accusant
ainsi une perte de 244 âmes en sept ans.
Quelles sont les causes de cette chute
préoccupante? Que se passerait-il si nous
passions sous le seuil des vingt mille ?
Et d’abord, qui sont ces ingrats qui osent
quitter une ville où il fait si bon vivre ? La
réponse est simple : il s’agit de nos enfants,
incapables de trouver à se loger dans une
commune qui refuse d’investir dans le
logement social. Au troisième trimestre 2008,
le prix au mètre carré à Ozoir était de 3.430
euros... L’ambition de l’actuelle municipalité
de transformer Ozoir en Neuilly-sur-Seine
de la Brie a donc pour premier effet de faire
vieillir la population.
Le « Parisien » du 6 janvier nous apprend
que Jean-François Oneto s’attendait à
ce recul. Que n’a-t-il agi en conséquence
puisque gouverner, c’est prévoir. Au lieu
de quoi, c’est «panique à bord». Moins
d’élèves ? Ce serait de nouvelles classes
fermées. Moins d’habitants? Des clients en
moins pour les commerces locaux. Tandis
que les kilomètres de routes communales
à entretenir, les réseaux enterrés, les infrastructures existantes... ne disparaîtraient
pas, à l’inverse des recettes budgétaires
qui, elles, en prendraient un sacré coup. Car
les rentrées fiscales dépendent du nombre
de foyers fiscaux, de la taxe professionnelle,
des droits de mutation… et de dotations
d’État indexées sur le nombre d’habitants.
Le ralentissement économique, une chute
de la population, et le budget communal
pourrait être amputé de plusieurs centaines
de milliers d’euros...
Notre Maire affirme avoir trouvé la parade à
ce scénario catastrophe : l’urbanisme. «Nous
allons favoriser la construction de petits
collectifs et ne pas trop résister aux projets
proposés. » Quel genre de petit collectif ?
Social ou spéculatif ? Pas de réponse.
Comme dirait Anne Roumanoff : « On ne
nous dit pas tout. »
Raison de plus pour poser les bonnes
questions.
Jean-Claude Morançais
Il ne se passe pas un été dans la commune sans que
n’éclatent les protestations d’habitants indisposés
par les survols aériens. Et beaucoup de s’interroger :
pourquoi Ozoir n’est-elle pas incluse dans le périmètre
des gênes sonores ? Est-ce la faute à nos élus, pas
assez déterminés, ou au manque de mobilisation
d’une population pas si gênée qu’elle le prétend ?
Lorsque l’on souhaite insister auprès des pouvoirs
responsables afin de se faire entendre, mieux vaut
avoir une idée sur ce que l’on dénonce et ce que l’on
souhaite obtenir. Le dossier qui suit devrait permettre
à beaucoup d’y voir plus clair sur le sujet...
F
ais la connaissance de
tes voisins, tes relations
avec eux en seront
meilleures et tu risqueras moins
d’entrer en conflit .» Ce précepte
semble guider la politique
d’Aéroport de Paris pour la mise
en place de dispositifs permettant
à ses voisins (vous, moi...) de faire
connaissance avec lui. C’est la
moindre des choses lorsque l’on
est aussi... bruyant.
Voilà pourquoi tout habitant d’une
commune riveraine d’Orly ou de
Roissy Charles de Gaulle est
reçu avec les honneurs dans la
Maison de l’Environnement (1),
un moderne et superbe bâtiment
situé à Athis-Mons. Outre une fort
belle documentation papier, il est
mis à sa disposition des moyens
informatiques que pilote pour
lui un contrôleur aérien retraité.
Celui-ci est en mesure d’afficher,
et de commenter sur écran géant
un historique des trajectoires des
avions survolant les communes
franciliennes. En outre, depuis
juillet 2005, un logiciel de
Visualisation des Trajectoires des
Avions et des Informations en Ligne
(VITRAIL) est accessible sous
certaines conditions (2). Il permet
de visualiser les trajectoires des
avions afin de vérifier s’ils restent
dans leur Volume de Protection
Environnementale (V.P.E), matérialisé par un cône vert. Chaque
avion est représenté sur un fond
de carte Mappy sous la forme
d’un petit appareil de couleurs
différentes selon qu’il s’agit d’un
décollage, d’un atterrissage, vers
Orly, Charles de Gaulle ou autre.
Lorsqu’on pointe la souris sur
(lire la suite en pages 4 et 5)
L’Agenda
La planète va mal. La planète est en danger.
« Fragile » nous a martelé le cabinet Etik-presse
au cours des réunions d’information du mois
de janvier. Tous les quartiers avaient été invités à entendre le
message. Alarmant : car en quatre réunions, quadrillant toute
la ville, moins de deux cents personnes ont été touchées. Il faudrait
pourtant que chacun vienne participer aux ateliers proposés...
21
Démocraties locales
et sauvegarde de la planète
A
larmant : la terre est petite,
nous sommes nombreux,
nous n’avons nulle part
ailleurs où aller et cela ne semble
pas intéresser les Ozoiriens.
Ou du moins pas assez. À leur
décharge, on peut penser qu’ils
sont bien plus de deux cents
à savoir que la terre va mal.
Payer un cabinet pour venir nous
l’expliquer… encore du temps et
de l’argent perdus, ont dû penser
certains.
D’autres se sont peut-être dit
qu’il y avait, d’abord, cette crise
financière et économique. Alors
que vient faire cette entreprise de
culpabilisation? Les responsables
de tous ces dérèglements ne
sont pas ici, à Ozoir. C’est le
capitalisme, le libéralisme, le
collectivisme, les industriels,
les gros agriculteurs… pas les
habitants bien tranquilles d’une
ville de grande banlieue.
À la sortie du marché, une dame
me dit péremptoire : pour moi,
cette histoire d’Agenda 21 c’est
aussi réjouissant que la lecture
des brochures du Syndicat des
ordures ménagères : la terre
est polluée et nous la polluons
avec nos déchets ménagers. Et
vouloir « bien faire », c’est de
plus en plus compliqué : trier,
enlever les emballages, déposer
ici, pas là, les ampoules, les
cartouches d’encres, les piles,
les trucs qui piquent et les petits
appareils, et les vêtements… Et
nous apprenons que ce sera de
plus en plus cher ! Et il faudrait
encore dire notre satisfaction…
Décourageant.
Pourtant, c’est vrai, bien triés nos
déchets peuvent être recyclés,
resservir. Ne pas jeter n’importe
quoi, n’importe comment, n’importe où… Nous faisons cela
plutôt bien. Le réflexe vite pris,
nous pouvons en être fiers.
Un Agenda 21 ne se résume
pas au traitement des déchets,
bien sûr. Mais le tri, le recyclage,
sont des gestes écologiquement
responsables. Une des bonnes
actions qui figurent dans un Agenda
21 local. Notre navette électrique
est un autre bon exemple : elle
facilite les déplacements en ville,
sans polluer.
Parce que c’est cela un Agenda 21:
un catalogue de bonnes actions,
de bonnes décisions à prendre
selon un calendrier raisonnable,
pour que notre vie locale soit
socialement satisfaisante, économiquement en progrès, sans que
cela compromette l’avenir.
Et si on ne s’arrête pas à deux
ou trois mesures, si ce sont des
décisions bien coordonnées, une
prise de conscience suffisamment
large… à Ozoir nous vivrons
mieux.
Si l’idée du développement
durable gagne jour après jour du
terrain, la planète toute entière
s’en portera mieux. Un rêve ?
D’autres ont su dire «Yes, we
can». Pourquoi pas nous ?
Monique Bellas
(lire la suite en pages 8 et 9)
courrier
Ricochets
n°33 : mars - avril - mai 2009
Trimestriel édité par «Paroles d’Ozoir»
(Présidente: Anne-Claire Darré).
Paroles d’Ozoir, BP 66 - 77330 Ozoir-la-Ferrière
Directeur de la publication : Michel Lis.
Rédactrice en chef : Monique Bellas.
Photos : Toute la bande.
Publicité : Christiane Laurent.
Promotion : Monique et J-Pierre Le Cazoulat.
Numéro ISSN : 1630-3806.
N° Commission paritaire : 1007 G 82272
Imprimerie : 2 GCA à Roissy-en-Brie.
Dépot légal : mars 2009.
Le numéro : 2 euros.
Abonnement (10 numéros) : 20 euros.
Renseignements : 01.64.05.74.95.
E-mail : [email protected]
Site : http://parolesdozoir.free.fr
Ont contribué à la réalisation de ce numéro:
Monique Bellas, Béatrice Blanc, Anna Chesanovska-Jaillard,
Roger Collerais, Lucie Cziffra, Anne-Claire Darré, Angélique
David, Billou de la Doutre, Joseph Garcia, Jean-Claude Jaillard,
Emilie et Jean-Claude, Christiane Laurent, Jacky Laurent,
Esther Lude, Jean-Claude Morançais, Claudine Poger, Isabelle
et Jean-Louis Soulié, Andrée Valentour, Bruno Wittmayer.
Bulletin d’abonnement
à retourner à «Paroles d’Ozoir» BP 66 - 77330 Ozoir-la-Ferrière
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Le grand timonier
L
chez la petite Thérèse
e somptueux hall du Campus SainteThérèse, habituellement givré pour la
cérémonie des majors, était cette année
transformé en Palais du peuple. Trente portraits
de Mao Ze Dong, pas un de moins !
Certes les reproductions étaient petites,
accrochées très haut... au centre des mobiles,
entre les grosses boules rouges... mais quand
même !
A-t-on cru, en haut lieu, que l’œil des élèves et
professeurs ne s’élève pas ?
A-t-on bénéficié d’un prix pour écouler des
décorations qui ne servent plus là-bas ?
Ou bien fallait-il cette allégeance - encore - au
grand timonier pour rendre grâce de la bonne
forme d’un European Campus ouvert en terre
chinoise ?
Entretien
dans le bois
33
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le site complémentaire à Ricochets
2
S
décide pour la commune
i j’en juge par ce que j’entends au
Conseil municipal où il m’arrive de me
rendre assez régulièrement, depuis
quelques mois le maire d’Ozoir-la-Ferrière
a perdu la maîtrise d’un certain nombre de
dossiers.
Il y a d’abord eu l’affaire de l’UTOM : l’usine
de traitement des ordures ménagères qui
fonctionne – mal – derrière le Pont de BelleCroix. Monsieur le Préfet de Seine-et-Marne
a dû intervenir, contre les décisions de la
mairie d’Ozoir, pour débloquer le dossier
permettant sa modernisation.
«La municipalité coupe à nouveau des arbres sans prévenir : cette fois le
long du Bois des Pins…» (C.P.)
«Ça y est : ils font une piste cyclable le long de l’avenue qui va de la rue
Danton au lycée Lino Ventura…» (L. C.)
«Ils coupent les arbres du Bois des Pins. C’est pour la route qui va dégager
la zone industrielle. (V. P.)
on, non, chers lecteurs qui nous écrivez angoissés: vous vous
trompez. Il s’agit de travaux effectués par l’ONF, à sa demande
et avec l’autorisation du Conseil municipal (15 mai 2008), dans
le cadre de la gestion de ce bois communal. Cette rangée d’arbres venait
en concurrence avec le développement harmonieux des platanes bordant
l’avenue. Il s’agit donc d’un acte de bonne gestion forestière.
Pas de piste cyclable en espace boisé classé. Mais on peut emprunter à
vélo le fossé, pas trop creux (quand il n’est pas détrempé), et poursuivre
ensuite dans les allées et rues du Domaine d’Armainvilliers : un moyen sûr et
agréable de joindre le carrefour Danton au Rond-point de l’Europe (Campus
Sainte-Thérèse et Intermarché).
N
Je m’abonne pour 10 numéros à Ricochets.
Je joins un chèque de 20 € à l’ordre de
«Paroles d’Ozoir».
Signature
Il y a eu des grincements de dents. Une
indépendance d’esprit à l’origine de l’envoi de
cette photo. Certains, du côté du Campus,
penseraient-ils que Sainte Thérèse ne voyait
pas la mission dans ce sens là ?
Quand M. le Préfet
Il y a eu ensuite l’urgence absolue de
décider en deux jours d’un lieu pour
l’accueil des gens du voyage. La question
était posée depuis très longtemps mais
nos élus jouaient les autruches. Ozoir
refusait d’appliquer la loi française qui
fait obligation aux communes de mettre
à disposition une place de parking par
tranche de 1.000 habitants. Qu’espéraientils ? Passer outre indéfiniment? Résultat,
il leur a fallu prendre une décision de toute
urgence sous peine de voir une fois de plus
le Préfet choisir le lieu d’implantation des
vingt places pour caravanes obligatoires
V
«toutes les salles étaient bien prises».
ô surprise, tel n’était pas le cas.
Qu’on se le dise : les salles municipales,
propriété de tous puisque payées par
tous au moyen des impôts communaux,
sont un bien propre à M. le Maire qui les
met à la disposition exclusive de ceux
qui lui plaisent. C’est, tout bêtement, de
l’abus de pouvoir.
Anne-Claire Darré
http://parolesdozoir.free.fr
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
Il y aurait maintenant, semble-til, une injonction à se regrouper en
intercommunalité. Les préférences du
maire ne coïncident pas avec celles du
Préfet. Pour le moment, le projet avance
à la godille: un coup vers l’Est, un coup
un peu plus au Sud. Peut-être viendra le
temps de l’Ouest qui apparaît comme le
choix logique… dont M. le maire ne veut pas
entendre parler. Trop de municipalités de
gauche dans ce secteur là ?
Quelque chose peut-il se décider sans
l’accord du Préfet ? À ce que j’ai compris,
il ne semble pas que ce soit le cas... Alors,
comment tout cela va-t-il se terminer?
Une chose est sûre : je n’ai pas lu beaucoup
d’articles sur ces sujets pourtant importants
dans Ozoir Magazine.
J.-M. F.
J
Ah!...
le bel hiver
E
Six membres de paroles d’Ozoir sont allés vérifier
si les salles soi disant «occupées» le 11 décembre
l’étaient vraiment. Ô surprise, elles ne l’étaient pas !.
sur le territoire de notre commune. Le bruit
courait que la Direction Départementale de
l’Équipement (en fait le Préfet) avait choisi
un terrain à proximité du Clos de la Vigne.
Il y avait urgence à proposer autre chose.
Ce qui fut fait dans des conditions ridicules
mais enfin, bon, ce n’est pas le Préfet qui a
choisi : l’honneur est sauf.
Coluche,
ton resto dérape
Cherche salle désespérément
oilà déjà plusieurs années que
l’association Paroles d’Ozoir, se
voit refuser toute salle municipale
pour les manifestations qu’elle organise
(Nuit de la poésie, Dicozoir, loto...).
Seule exception jusqu’alors : la mairie
acceptait de mettre à sa disposition
un local pour son assemblée générale.
Normal, puisque la tenue d’une AG
annuelle est statutairement obligatoire.
Cette année, les salles sont occupées
en permanence. La première demande
de Paroles d’Ozoir portait sur la date
du 11 décembre et il était précisé que
«n’importe quelle salle conviendrait».
Refus de la Mairie.
Une seconde lettre suivit qui demandait
« une salle, n’importe laquelle, n’importe
quel jour de la semaine ».
Eh bien à Ozoir-la-Ferrière, aucune
salle n’est libre, n’importe quel jour et à
n’importe quelle heure. Tout est réservé...
jusqu’aux Calendes grecques.
Quelques adhérents de Paroles d’Ozoir,
un peu surpris, se sont déplacés afin de
vérifier si, comme l’affirmait la Mairie,
Un adjoint au maire
nfin un bel hiver
! Les allées
enneigées, la
forêt de blanc vêtue,
l’air froid qui picote
le nez et les joues…
Cette année nous
avons été bien gâtés
par Mère Nature qui
nous a fait profiter
d’un beau temps
hivernal. Et, pour
compléter ce joli
tableau, une patinoire
de 400 m² ouvrait ses
portes au public du
15 décembre au 8
janvier, sur la place
Arluison. L’heure et
demie de glissade
revenait à 2€50 pour
les moins de 18 ans,
4 € pour les adultes,
patins fournis. Un fond
musical assurait une
ambiance bon enfant.
Certes, on ne pouvait
plus se garer sur la
place pour ses achats,
mais les jeunes se
faisaient déposer, ou
venaient à pieds ou
bien découvraient Olfi.
AJ
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
e suis pas riche. Avec mon
RMI, pour ne pas dépendre
complètement des amis
qui m’entourent, j’étais content
de rapporter, moi aussi, ma part
d’aliments à la maison.
Mais je n’irai plus à ton resto,
Coluche… parce que celui qui
reçoit en ton nom, il n’a rien
compris au film. Moi, je suis ce
que je suis, mais j’ai ma dignité
et je veille à être toujours propre.
Alors là, quand on me fait
appeler dans un bureau pour me
tendre un savon en disant
«Tiens, lave-toi plus souvent»...
On peut être pauvre et propre,
pauvre et digne.
Marc Verennes
très facétieux
J’ai découvert, dans le compte rendu que Ricochets a publié
d’un récent Conseil municipal, que la municipalité avait «épuré
le contentieux» existant entre elle et l’un des opticiens du
quartier commerçant de la Doutre.
L’évocation de ce contentieux m’a fait sourire. J’en avais eu
vent et, comme je le trouvais très significatif de la façon dont
se comportent certains élus locaux, j’avais envisagé d’en faire
état dans un recueil de nouvelles à paraître. Recueil que M.
Oneto menaça de poursuites... sans oser aller plus loin. Voici
donc la nouvelle relative à l’affaire évoquée plus haut.
Jean-Louis Soulié
Q
uelle est belle et douce cette soirée de juillet. Tellement douce
que l’envie me prend de parcourir en vélo les rues d’Ozoir en
compagnie de deux amis bourguignons. (…)
Notre promenade nous mène dans le quartier commerçant de la
Source. L’avenue du général Leclerc est quasi déserte. Pourtant,
en dépit de l’heure tardive, l’un des deux opticiens contemple sa
devanture d’un air désabusé. Je lui souhaite poliment le bonsoir,
mais pour André, mon copain de Cluny, un bonsoir aussi bref ne colle
pas avec ses habitudes. Il entre en propos : « En voilà une heure
pour regarder votre vitrine, lance-t-il. Vous avez l’allure d’un homme
qui n’est pas content de la vie ! ».
- La vie je n’ai rien contre, rétorque l’opticien amusé. Elle a ses bons
côtés. Mais il est des moments où l’on a vraiment envie de se mettre
en rogne.
« Qu’est-ce qui provoque cette mauvaise humeur ? Auriez-vous
égaré quelque chose que vous ne retrouvez pas ?»
- Non, non... Voyez-vous, j’avais construit sur ce bout de trottoir,
devant mon officine, une rampe pour handicapés. La mairie vient de
la faire sauter. Les services municipaux ont profité de mon absence
pour tout faire disparaître. Cette installation m’avait coûté une petite
fortune. Pourtant, lorsqu’il m’a donné l’ordre de supprimer cette
rampe, j’avais précisé à M. l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme
que, compte tenu des engagements pris vis-à-vis des associations
de handicapés, je ne pouvais revenir en arrière sans en discuter
d’abord avec elles. Cela ne l’a pas empêché de tout fait disparaître
sans même m’en avertir.
« C’était pourtant une bonne chose que cette rampe ?... »
- J’admets qu’elle était un peu gênante, raison pour laquelle la mairie
exigeait de moi sa disparition. En fait on me l’avait imposée en raison
de la différence de niveaux existant entre le trottoir et le sol de mon
magasin.
« Pourquoi ne téléphonez-vous pas à ceux qui avaient exigé sa
réalisation ? Cela pourrait dégager votre responsabilité ».
- Votre suggestion est intéressante, mais il y a un problème: c’est
monsieur l’adjoint au maire chargé de l’urbanisme qui m’avait imposé
la construction de cette rampe. Imaginez, m’avait-il dit, qu’un aveugle
veuille entrer dans votre magasin. Il pourrait trébucher et tomber.
Vous seriez responsable.
« Et que lui aviez-vous répondu ? »
- Qu’un tel accident était très improbable, les aveugles ayant rarement
besoin de lunettes...
3
Que faire contre ces avions
qui encombrent notre ciel ?
Un dossier réalisé par : Jacky Laurent.
E
En dépit des nouveaux couloirs aériens mis en service en mars
2002 (ils sont les fruits de six années de travail sous l’égide
de l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation
aérienne) mieux vaut éviter la région Ile-de-France lorsqu’on ne
souhaite pas loger sous une trajectoire aérienne...
(suite de la page 1)
l’avion, sont indiqués le type de
l’appareil, son altitude et sa vitesse.
Des informations sur le niveau
sonore peuvent aussi être fournies,
à condition que soit installée sur le
territoire communal une station de
mesure de bruit. Ces stations sont
pour le moment implantées dans
les zones où existent une politique
d’aide à l’insonorisation, comme
c’est par exemple le cas à Sucy-enBrie (3).
Dans cette hypothèse, lorsqu’un
habitant affirme devant un responsable des services techniques
de sa ville avoir relevé ce qui lui
apparaît comme une erreur de
trajectoire, une altitude anormale
ou une violation du couvre-feu (de
23h 30 à 6h du matin), ses dires
sont soigneusement vérifiés au
moyen du logiciel. Pour peu que les
relevés s’avèrent exacts, un mail
est expédié à Aéroport de Paris
qui vérifie à son tour et peut faire
infliger une amende à la compagnie
aérienne fautive. C’est une manière
de donner la parole aux habitants
avec des bases précises, et de
s’assurer que celle-ci soit prise en
compte.
S’il est facile de noter le non respect
du couvre-feu, il est plus difficile
d’apprécier les légers écarts de
trajectoire, et plus encore les
altitudes trop basses. Qui est allé à
Orly et a vu les appareils de près,
sur les pistes, a pu constater que
certains moyens courriers ont l’air
de jouets à côté des gros porteurs
comme le Boeing 747. Du simple
au double... (4). Voilà pourquoi il
arrive que l’on dise, souvent à tort,
« Qu’est-ce qu’il est bas celui là ! »
quand passe un Boeing 747.
4
(1) «Maison de l’Environnement»,
avenue Jean-Pierre Besnard, 91200
Athis-Mons. On trouve là divers
stands relatifs aux problèmes
environnementaux en général
(pollution de l’air, de l’eau), et des
articles sur l’histoire des aéroports et
des modèles d’avions, de nombreuses
statistiques, l’évolution du trafic sur
les douze derniers mois, un bilan des
événements non conformes aux règles
etc.
Aéroport de Paris édite une revue
trimestrielle, « Entre voisins », qui a sa
version Internet:
http://www.entrevoisins.org/.
n configuration par vent d’Est,
notre commune est survolée par
quelques avions ayant décollé
de Roissy. On peut les entendre
passer à assez haute altitude. Elle
l’est aussi par des avions venus d’Orly,
mais peu nombreux : une quarantaine
par jour. Le reste des vols effectue un
virage au dessus de la région de BrieComte-Robert.
En configuration face à l’Ouest, le flux
qui nous survole est celui - en vert
- venu du sud-est ou du sud-ouest,
après être passé éventuellement en
attente dans les circuits Molek ou
Odran. Un flux de moindre importance
vient du nord-est.
Pour examiner de manière détaillée
les trajectoires des avions, on doit
se pencher sur des relevés, appelés
«chevelus». Ceux figurant en illustration
de cet article correspondent aux traces
de tous les survols enregistrés lors
de la journée du 10 juin 2005 (pour
les départs) et du 1er juillet (pour les
(2) L’accès n’est pas possible à un
particulier. Deux ou trois personnes
sont formées à son utilisation. Les
informations affichées doivent rester
confidentielles (il est interdit d’en
photographier les écrans). Il n’est
pas possible de l’utiliser plus de 90
minutes d’affilée.
Les informations ne sont pas affichées
en temps réel mais avec un décalage
de 30 minutes, avec un historique sur
30 jours…
(3) Des systèmes analogues sont
installés dans les mairies de Lésigny,
Gif-sur-Yvette, Savigny-sur-Orge,
Yerres, Epinay-sous-Senart et
Bonnelles. Ils sont complétés par
des stations de mesure de bruit à
Villeneuve-leRoi, Limeil-Brevannes, et,
bientôt, Sucy-en-Brie.
(4) Un avion régional comme le Fokker
F100 mesure 28 mètres d’envergure et
35 m de long, l’Airbus A 319 (moyen
courrier) 34 m sur 33 et le Boeing 747
(long courrier): 68 m sur 70.
On trouve en annexe sur le site de
«Paroles d’Ozoir» (http://parolesdozoir.
free.fr), à la rubrique Compléments
à Ricochets, un relevé des adresses
internet apportant de nombreux
compléments d’information.
arrivées). Les traces sont colorées en
fonction de leur altitude : rouge de 0 à
1000 m, vert de 1001 à 2000 m, bleu
de 2001 à 3000 m, jaune de 3001 à
4000 m et marron au delà de 4000
mètres.
On constate que les 45 vols passant
au dessus d’Ozoir par vent d’Est sont à
une altitude située entre 2001 et 3000
mètres. Ces valeurs sont variables en
fonction des performances des avions,
de leur poids au décollage, de la
situation météorologique. En effet, la
poussée des réacteurs est supérieure
par temps froid et la prise d’altitude est
d’autant plus rapide que le vent de face
est fort. Ces nuisances sont faibles
arrivées à Ozoir. Mais la situation la
plus courante est celle générée par les
vents d’Ouest
Sur le second chevelu, celui des
atterissages par vent d’ouest, on
constate que la trace des atterrissages,
dans l’alignement de la piste 3 d’Orly,
est déjà rouge (donc en dessous de
Pollution chimique
La pollution chimique
... elle est minime
Outre la pollution sonore, appréciable par nos oreilles, le trafic aérien
génère une pollution atmosphérique insidieuse, parce que non visible et
difficilement mesurable. Ozoir semble toutefois peu concernée...
À la recherche des itinéraires
Les révélations
des chevelus
dossier
La gêne causée lors
du survol d’Ozoir par
les avions atterrissant
à Orly n’est même pas
mentionnée dans le
prédiagnostic de notre
futur Agenda 21. Mais
en réunion publique le
rappel du problème a
été vif. Les explications
données sont développées ici mais les
solutions exigeront
sans doute une forte
mobilisation...
1000 m d’altitude) au passage d’Ozoir.
En principe au nord d’Ozoir. En réalité
la majorité de la « chevelure » est très
déployée sur toute la région, les avions
ayant bien sûr tendance à privilégier le
plus court chemin avant d’atteindre
l’axe de la piste. Ce phénomène
est dû aussi à la nécessité, pour les
contrôleurs aériens, de fluidifier le
trafic. Les avions sont espacés au
minimum de cinq kilomètres à l’arrivée
à Orly, de manière à laisser le temps à
celui qui vient d’atterrir de dégager la
piste avant que le prochain n’arrive. Si
deux avions se présentent à peu près
au même moment, ce qui est souvent
le cas aux heures de pointe, il est alors
possible d’éviter des attentes en en
plaçant un en début de trace - grâce à
un virage serré - et l’autre en bout de
trace. La conséquence est qu’au lieu
de survoler strictement le nord d’Ozoir,
les traces sont réparties plus ou moins
sur toute la commune.
L’élaboration de ces nouveaux couloirs
a été motivée par la nécessité de
fluidifier la circulation aérienne tout
en survolant des régions moins
urbanisées.
Par vent d’Est, seuls quarantecinq avions survolent Ozoir
dans la journée.
Ils se situent entre deux et
trois mille mètres d’altitude.
Par vent d’Ouest, trois cent
soixante avions survolent
quotidiennement Ozoir et la
plupart laissent une trace
rouge sur cette carte. Signe
qu’ils se situent à moins de
mille mètres d’altitude.
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
L
es moteurs d’avions génèrent de nombreux
produits dont la quantité dépend de la
phase de vol. Ainsi, pour l’Airbus A320 (en
phase d’approche à l’atterrissage, moteurs à
30% c’est à dire au dessus d’Ozoir), la part des
carburants non brûlés est de 0,4 g/kg. L’oxyde de
carbone monte à 2,5 mais le NOx descend à 8 et
les suies à 4,4. Pour un Boeing 747, les chiffres
sont meilleurs en ce qui concerne les carburants
non brûlés, mais les parts des produits rejetés
varient dans les mêmes proportions en fonction
de la phase du vol.
La pollution pouvant tomber sur notre ville est
donc majoritairement composée de kérosène
non brûlé et d’oxyde de carbone. Cette suie
rejetée à l’atterrissage - environ 2 g par seconde
- a peu de chance de s’évaporer avant l’arrivée
au sol. Son accumulation au fil des jours explique
peut-être les salissures constatées par certains
de nos concitoyens.
D’après une étude d’Airparif, les teneurs en
carbone suie sont sensiblement équivalentes
sur l’ensemble des sites urbains et périurbains et
aucune majoration spécifique n’est observée sur
les sites proches des aéroports. C’est la teneur en
dioxyde d’azote, généré surtout au décollage, qui
est importante. Ozoir étant relativement éloigné
de l’aéroport d’Orly et peu concernée par les
décollages, la pollution chimique ne semble pas
devoir être la principale source d’inquiétude.
3ode pente
et pas plus
P
our s’aligner sur la piste
lors d’un atterrissage, les
avions utilisent un dispositif
appelé Instrument Landing
System (ILS) ou, en français,
système d’atterrissage aux
instruments. Celui-ci comprend
deux éléments, matérialisés par
des ondes radios captées par les
appareils de bord :
- le localizer fournit l’écart de
l’avion avec l’axe de la piste.
- le glidepath (ou « glide »)
indique littéralement « le chemin
pour planer », c’est à dire la pente
à suivre pour arriver en final au
seuil de la piste. De nos jours, le
glide indique une pente de trois
degrés, cette valeur étant en
vigueur sur tous les aéroports.
La portée de ces faisceaux
peut atteindre 150 km, mais
l’observation des trajectoires
des avions montre que ceuxci les interceptent beaucoup
plus près, bien souvent au
dessus d’Ozoir, c’est à dire à
une vingtaine de kilomètres de
leur point d’émission. Un angle
de 3 degrés à une distance
Et les dégazages?
Les dégazages, ou lâchers de kérosène sont
des procédures exceptionnelles. Le seul cas
où il peut y avoir vidange de carburant est une
situation de détresse, pour faire baisser le poids
de l’appareil et rendre possible l’atterrissage. Il
s’effectue au-dessus des zones non urbanisées,
très éloignées des plates-formes, à une altitude
comprise entre 2000 et 4000 mètres et à près
de 500 km/h. Par exemple, pour ce qui nous
concerne, au dessus de la forêt de Fontainebleau.
Dans ces conditions, le kérosène, très volatile,
ne parvient pas au sol.
Il n’existe pas non plus de dégazage pour
raison de nettoyage de cuve comme on peut le
rencontrer en zone maritime avec les pétroliers.
La garantie de la bonne alimentation moteur est
basée sur le principe d’un carburant strictement
contrôlé en qualité, de purges carburant
effectuées au sol AVANT le vol, et d’un circuit
carburant régulièrement inspecté et comprenant
de multiples filtres.
Petites comparaisons
Airbus A320 : 4,2 litres par passager et pour 100
km. Airbus A380 : 3 l au 100 km par passager
transporté. Comparable à une voiture.
Un A320 est aussi polluant que 10.500 voitures
diesel sur 25km et aussi coûteux que 8 TGV.
Démonstrations sur le site de Paroles d’Ozoir.
de vingt kilomètres induit une
altitude au dessus du sol de :
20 000 m x tg 3° (0,052) = 1048
mètres... ce qui correspond aux
observations effectuées avec le
système Vitrail. À ce moment, le
pilote automatique met l’avion
en alignement sur la piste. Et
comme les avions ont tendance
à intercepter l’ILS «par en
dessous», cela veut dire qu’ils
sont alors plus proches de 900 m
que de 1100.
Une augmentation de la pente
du glide de quelques degrés
a été envisagée, ce qui aurait
peu d’impact sur le confort des
voyageurs. Un relèvement à 5
degrés, par exemple, serait très
intéressant pour les habitants
d’Ozoir. Des passages à 1740
m d’altitude (20 000 m x tg 5°
soit 0,087) apporteraient un
meilleur confort acoustique. Les
études pratiques et théoriques
effectuées, notamment par la
DGAC et au niveau européen
(études Sourdine), ont montré
que les gains escomptés ne sont
évidents que directement sous
la trace (ce qui serait pourtant
le cas d’Ozoir), et risqueraient
d’être contrariés par les bruits
aérodynamiques dus à la
nécessité pour les pilotes de sortir
davantage les volets. La pente
idéale reste donc fixée à 3 degrés.
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
Que nous réserve:
l’avenir proche?
L
ors du Grenelle de l’Environnement des engagements ont
été pris concernant le transport aérien. Il s’agit, en résumé,
de réduire les émissions de gaz polluants ou à effet de serre
des nouveaux avions, et de diminuer leur bruit. Une probable
augmentation des taxes sur les nuisances aériennes (TNSA)
avec un système de bonus-malus devrait être établi à partir des
performances environnementales de chaque type d’appareil.
Une modification des trajectoires d’arrivée est également prévue,
en particulier le relèvement de certaines arrivées à Orly à 1500
mètres. Ce relèvement de l’altitude d’arrivée ne signifie pas pour
autant que les avions survoleront Ozoir 300 mètres plus haut,
puisque la pente de l’ILS reste fixée à 3 degrés. Mais l’interception
du glide se faisant plus loin (pour nous, au-dessus de la forêt de
Ferrières), il n’y aura en principe plus de virages au dessus d’Ozoir.
Donc moins de bruits induits par la remise des gaz lors de l’arrivée
face au vent d’Ouest, surtout lorsque celui-ci souffle fort. Les
trajectoires seront également fixées au nord de la ville, et non plus
dispersées sur tous les quartiers.
Les Ozoiriens devront être particulièrement attentifs à la mise
en application de ce dispositif déjà évoqué lors d’une réunion
d’information organisée fin 2000… Il leur avait alors été dit : «Ne
vous inquiétez pas, les avions ne prendront pas leur virage au
dessus de votre ville… » Si certains pilotes respectent déjà cet
engagement, d’autres l’ignorent... car la mesure implique un
allongement des trajectoires d’approche, donc une plus grande
consommation de kérosène. Depuis août 2008, une mise en
application expérimentale a commencé pour les atterrissages face
à l’est, piste 6, comme l’indique un bulletin publié par la Direction
Générale de l’Aviation Civile (DGAC). À suivre de près... Mais, les
Ozoiriens étant situés hors zone PGS, ils sont mal armés pour
mesurer les résultats.
Gênes sonores
Ozoir-la-Ferrière
déclarée «hors zone»
Comme dans la plupart des
aéroports, le trafic aérien
d’Orly est soumis à des
règlementations destinées à
protéger les riverains.
Dans le plan de gêne sonore
en vigueur (il date de 2004)
Ozoir est «hors zone»...
L
e plan de gêne sonore détermine
les zones à l’intérieur desquelles
les bruits aériens sont considérés
comme gênants pour la population. Il
distingue:
- la zone I, dite de gêne très forte qui
concerne les zones de pistes et situées
immédiatement en bout de piste.
- la zone II, dite de gêne forte. Certains
quartiers de Villeneuve-Saint-Georges,
par exemple, en font partie.
- la zone III, dite de gêne modérée ouvre
droit à une aide pour l’insonorisation
des
riverains,
sous
certaines
conditions. Limeil-Brevannes, certains
quartiers de Boissy-Saint-Leger, Sucyen-Brie, Marolles... sont inclus dans
cette zone qui s’arrête à la forêt Notre
Dame... juste avant Ozoir.
Lorsque sur un aéroport le nombre
annuel des mouvements d’aéronefs
de masse maximale au décollage
supérieure ou égale à 20 tonnes a
dépassé 20.000 lors de l’une des cinq
années civiles précédentes (ce qui est
bien sûr le cas d’Orly), une taxe sur les
nuisances sonores aériennes (TNSA)
est appliquée (1).
À l’approche ou au départ des
aéroports, les avions sont tenus
d’inscrire leurs trajectoires à l’intérieur
d’une enveloppe : le Volume de Protection Environnementale (VPE)
Là encore, Ozoir est en dehors de
l’enveloppe qui s’arrête également
au niveau de la forêt Notre-Dame, ce
qui diminue l’intérêt que présenterait
l’installation de Vitrail sur notre
commune.
Autre limitation aux gênes sonores :
le couvre-feu. À Orly, les décollages
sont interdits entre 23h 15 et 6h 00,
et les atterrissages entre 23h 30 et
6h 15. Cette règle est une exception
que les riverains des autres aéroports
aimeraient bien partager (notamment
ceux de Roissy), et que ceux d’Orly
feront tout pour conserver.
Il en est de même de la limitation du
nombre de mouvements annuels,
fixée en principe à « environ » deux
cent mille depuis l’établissement du
Schéma Directeur de la Région Ilede-France (SDRIF) de 1994. Or il
s’avère que ce chiffre n’a jamais été
respecté (2). Selon le SDRIF 2008, «le
trafic de Roissy passerait de 250.000
mouvements par an à 500.000 en
2015, celui d’Orly étant stabilisé à
200.000 « environ ». Cet «environ» est
sans doute à prendre au sens large !
Notes :
(1) Le produit de cette taxe, payée par
les compagnies, est utilisé pour aider à
l’insonorisation des riverains. Le plan de
gêne sonore (PGS) délimite les zones
où cette aide peut être versée. Mais
pour pouvoir y prétendre, le permis
de construire du logement ne doit
pas avoir été déposé à l’intérieur du
Plan d’Exposition au Bruit, zone plus
restreinte que le PGS. Ce PEB est un
document prévisionnel des nuisances
futures destiné à
empêcher une
urbanisation dans des zones qui seront
exposées au bruit dans l’hypothèse
d’une augmentation du trafic aérien. Ce
plan, pour l’aéroport d’Orly, n’a pas été
révisé depuis 1975.
(2) Selon la revue «Entre Voisins» il a
été de 236.400 entre juillet 2007 et Juin
2008.
5
les gens
eudémonisme
Pérenniser l’acquis
I
l est fréquent de constater que nos sociétés
roulent à deux vitesses. On pourrait — avec
encore plus de pertinence — dire qu’il
y a une vitesse… et un point mort, en de
nombreux pays dans le monde.
C’est le cas à Madagascar.
Nos amies Francine et Claude, animatrices
de l’association Fazasoma*, sont rentrées
cuisine
départ
C
hristophe Paillargues, directeur
du Centre des Margotins, va se
consacrer dès le mois d’avril à d’autres
occupations sous d’autres cieux.
Sa présence souriante et solide a marqué
l’évolution du Centre.
Pour le remplacer, le choix de la Municipalité
s’est porté sur Nasser Mehiris, un enfant du
quartier, issu, comme son prédécesseur, de la
Mission locale de Roissy-en-Brie.
Un ancrage toujours plus fort sur le quartier,
une diversification des offres de services
(en particulier l’initiation des adultes à
l’informatique et l’atelier couture) et des
animations : le succès ne tient qu’à la bonne
cohésion entre la douzaine de salariés et les
très nombreux bénévoles sans lesquels ce
Centre ne serait pas « leur » Centre.
E.L.
Traditions
à déguster
Un jardin pour l’agneau pascal
Pour ceux qui veulent garder le contact avec
Christophe : Camping Le Clairet à Serrières-enChautagne 73310. Tel. : 0479637515
mi-janvier de leur voyage annuel, quasi
désespérées. À ce qu’elles racontent,
on croit comprendre que la partie riche
de Madagascar, dans ses efforts vers la
modernité et la compétitivité économique,
s’est résignée (a fait le choix ?) d’abandonner
les populations pauvres à leur inéluctable
dépérissement. À la mort.
Le célèbre Père Pedro, qui a sauvé tant de
vies, consolé tant de détresses, construit tant
de lieux d’espoir, semble parfois lui-même
fatigué.
Alors l’action de Fazasoma, l’aide que nous
pouvons apporter à son travail, une goutte
d’eau ? Peut-être, mais pour ceux qui la
reçoivent, cette goutte représente souvent
(pas toujours hélas !) la survie. Des puits
par ci, des maisons d’accueil par là, des
distributions de riz, la construction d’une
route dans la montagne, des plantations
maraîchères, l’entretien de petits écoliers, le
don de couvertures… et tant d’autres choses,
accomplies avec le doux sourire de Claude
et l’humour tonique de Francine, ont fait sortir
de la déréliction un grand nombre d’êtres
humains. Ce n’est pas rien.
L’association Paroles d’Ozoir poursuit son
soutien à Fazasoma, mais chaque lecteur de
ce journal peut, individuellement, y contribuer.
C’est essentiel, car le gros souci de nos amies
réside dans la pérennisation de ce qu’elles
ont construit là-bas. Les grosses actions
ponctuelles (concerts, ventes d’objets) ont
permis de bâtir, d’équiper, mais ce sont les
dons réguliers (un virement bancaire mensuel
par exemple, individuel ou groupé, même
minime) qui assurent l’entretien au quotidien.
Que cette source se tarisse, et plus rien n’est
possible, tout retombe dans la famine, la
maladie, la désespérance.
Francine s’insurge : « Tout le monde sait que
pour sauver un peuple il faut le nourrir mais
aussi l’instruire. La marche vers l’autonomie
commence à l’école. Avec quatre-vingt
centimes d’euro par jour, on permet à un
gosse de suivre sa scolarité et d’être nourri.
Alors qu’on ne me dise pas qu’on ne pourrait
pas les sauver… ».
Quatre-vingt centimes d’euro par jour. Qu’estce pour un habitant de nos villes ?
Isabelle Monin Soulié
* Ceux qui ne connaissent pas cette
association amie peuvent visiter son site
monté et entretenu par de jeunes neteurs
bénévoles : http://www.fazasoma.org/. Tout
y est expliqué, de la situation à Madagascar,
des actions menées par l’association, et des
modalités d’une aide financière.
6
Ma p’tite
Lili
portrait
I
l y a six ans, un ami me
demande d’être choriste dans
son groupe, Come Back, qui
fait des reprises des années 6070. Trop timide pour chanter en
concert, j’ai beaucoup hésité.
Puis, pendant un an et demi,
j’ai pris des cours de chant au
Conservatoire
de
PontaultCombault. Dès ma première
scène (je m’en souviendrai toute
ma vie), je me suis dit: “Je continue
et je continuerai toujours“. Cette
passion qui dormait en moi venait
de se réveiller après un sage
temps passé à étudier. Chez
moi quand j’étais enfant il y avait
toujours un 33 tours sur le tourne
disque. J’ai été élevée aux sons
des sixties et des seventies.
Mes parents m’ont acheté ma
première guitare lorsque j’avais
quatorze ans. J’ai fait deux ans de
conservatoire à Massy-Palaiseau
avec Pedro Ibanez, un guitariste
de très haut niveau. J’ai composé
mes premières chansons dans ma
chambre, puis à dix-neuf ans j’ai
rangé ma guitare et mes papiers
griffonnés pour poursuivre mes
études.
Il y a trois ans, j’ai intégré le groupe
blues rock Oomox qui jouait ses
propres compositions. Cette
expérience m’a redonné le goût
de la composition. “Ma p’tite Lili“
a vu le jour il y deux ans. Depuis,
j’ai composé 21 chansons !
Olivier, le musicien qui m’accompagne partout, quel que soit le
lieu et le temps, fait également
tous les arrangements musicaux
sur les enregistrements en
cours. Et Jean-Louis m’aide pour
l’élaboration des textes ainsi
que pour ma communication, et
ce n’est pas une mince affaire !
J’ai participé à deux émissions
de radio en 2008 : Aligre FM, en
mai, et Radio Fréquence Pluriel
avec une maquette de huit titres.
Après le trac du début, ce fut une
expérience très enrichissante.
Actuellement je prépare un album
de douze titres, mais je ne me suis
pas encore occupée de trouver
une maison de disques. Le temps
passe tellement vite. Car j’adore
les concerts et j’en fais souvent.
J’essaie de varier les prestations,
en solo avec mon Ovation (ma
guitare) ou, plus électriques,
avec la formation que je suis en
train de monter. Je peux aussi
bien me produire en acoustique
dans des endroits très intimistes
ou chez des particuliers, qu’en
groupe sur des grandes scènes.
«Mardi-Gras ne t’en va pas, y a des bugnes y a des
bugnes. Mardi-Gras ne t’en va pas, y a des bugnes et t’en
auras!» Cette ritournelle est-elle encore chantée dans les
familles où l’on sait faire les bugnes ? Pas sûr. Nos fêtes,
religieuses ou païennes, étaient autrefois agrémentées de
savoureuses traditions culinaires. Si les belles branches de
fruits confits n’apparaissent plus sur les tables provençales
le jour des Rameaux, l’agneau se voit toujours sacrifié le
jour de Pâques, dans toute l’Europe chrétienne, comme au
très vieux temps de la Hag Ha Pessa juive.
J’essaie de faire des chansons
avec des univers différents les
uns des autres. Je n’aime pas
me cantonner dans un seul style.
Je me définirais comme une
chanteuse de pop folk, et même
parfois rock pour certains titres.
Il y a beaucoup de scènes en
Seine-et-Marne. Et puis Paris
n’est pas loin. Je fais autant de
concerts à Paris qu’en banlieue.
Et je suis prête à faire des
kilomètres pour chanter. De toute
façon, se produire sur une scène,
c’est exaltant, enivrant. Monter
sur scène est toujours angoissant,
mais une fois les premiers
accords, c’est extraordinaire de
communiquer avec le public.
J’aime ce contact.
Pour ma prestation à Ozoir, j’ai été
contactée par un ami qui s’occupe
de l’association des commerçants
du marché. C’est une expérience:
il faut pouvoir rester concentrée
au milieu des allées et venues
des gens qui font leurs courses,
capter leur attention. C’est un peu
comme dans les cafés ou les
restaurants : quand une personne
s’arrête et t’écoute, tu te dis
“c’est gagné “, tu as réussi à faire
passer ton message. C’est très
formateur.
Le samedi du
‘’ Beaujolais
nouveau ‘’, Ma
p’tite Lili chante
au marché d’Ozoir,
accompagnée de
son ami guitariste
et bassiste Olivier
Llauro. Malgré le
froid, les passants
s’arrêtent, charmés
par sa voix, ses
textes forts, ou
frivoles, toujours
rythmés. D’où
vient-elle ? Pour
Ricochets, elle se
raconte.
Malheureusement, la musique
n’est pas mon activité principale.
Maman de trois enfants de douze,
dix et six ans, je suis assistante
de direction dans une petite
entreprise au Plessis-Trévise.
Il n’est pas toujours facile de
mener de pair ces deux activités,
mais je n’ai pas les moyens de
prendre une année sabbatique
pour me consacrer à la musique,
ma très grande passion. Même
s’ils préfèreraient parfois que je
leur consacre plus de temps, mes
enfants sont fiers de moi. Le petit
dernier a même participé à une de
mes chansons.
Billou de la Doutre
Ce que les mots ne sauraient
transmettre peut se retrouver,
sans attendre le prochain
beaujolais nouveau, sur www.
myspace.com/maptitelili
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
ça l’air tout simple, une jardinière de légumes. Pourtant,
pour qu’elle soit succulente, il y faut un certain savoir-faire.
Comme pour la soupe au pistou, tout est question d’ordre de
passage et de temps de cuisson. Il ne faut pas se simplifier la
vie en jetant les légumes ensemble dans une marmite d’eau,
comme on le ferait pas exemple pour une salade russe.
Q
uoi de plus attendrissant qu’une
famille de petits pois ronds et lisses
rangés dans leur cosse brillante (750
grammes) ? Quoi de plus joli qu’un petit navet
nouveau, rose et blanc, surmonté de son
panache de feuilles vertes (5 pièces) ? Quoi de
plus dynamique qu’une rutilante jeune carotte
(4 ou 5 pièces) ? Quoi de plus élégant qu’un
svelte haricot vert (une livre) ? Quoi de plus
poétique qu’un cœur de laitue serré sur luimême comme un bouton de rose (4 pièces) ?
Renforcés par leurs amis plus rustiques, ail (4
gousses), oignons blancs frais (une botte) et
pommes de terre (une livre), enjolivés par des
feuilles d’estragon (un bouquet), ces légumes
printaniers nappés d’épaisse crème fraîche
(250 grammes) feront une litière toute de
douceur pour le tendre agneau pascal.
Chacune de ces petites merveilles qu’offre
le jardin au printemps mérite un traitement
particulier sur les fourneaux. On commencera
par gratter superficiellement les carottes
qu’on coupera en petits cubes avant de les
mettre à cuire dans un grand fait-tout d’eau
froide salée. Puis on épluchera les petits
navets avec un couteau économe, on les
débitera eux aussi en petits dés (pas plus
d’un centimètre d’arête). Ça bout depuis cinq
minutes, dans la casserole ? Alors on peut
plonger les navets. Et vite-vite on coupera
les haricots verts en petits tronçons, on
épluchera les pommes de terre, nouvelles
elles aussi bien sûr (on aura choisi une
variété à chair ferme), et on les immergera
d’un même geste dans le bain bouillant
avec les copains. Il faut quoi, maintenant ?
Environ dix minutes de cuisson, pas plus :
pas question que ça ramollisse. Allez hop,
dans la passoire (on peut garder l’eau de
cuisson pour un potage) puis sous un jet
d’eau froide, comme au sauna. Une bonne
chose de faite. On peut désormais se
consacrer à l’essentiel.
Ecosser les petits pois, couper les cœurs
de laitue en deux, bien les laver, nettoyer
les petits oignons en leur gardant un bout
de tige d’environ trois centimètres, éplucher
les gousses d’ail en les laissant entières.
Prendre une sauteuse et y faire fondre deux
belles noix de beurre. Sur feu assez vif
(mais pas trop pour ne rien roussir), mettre
à compoter pendant au moins cinq minutes
les oignons, l’ail et les laitues. Remuer sans
cesse. Baisser le feu et ajouter les petits pois.
Saler un peu (pas de poivre, svp). Continuer
à infliger un mouvement perpétuel avec la
spatule. Pas d’eau ? Non, pas besoin d’eau,
ou alors à peine une cuillérée. Désormais, le
temps de cuisson est fonction de la taille et
de la fraîcheur des petites boules vertes, on
ne peut savoir si ça suffit qu’en les goûtant.
Voilà. La charpente de la jardinière est
construite. Quelques minutes avant de servir,
verser dans la sauteuse les légumes cuits
qui attendaient sagement dans la passoire.
Ajouter de la bonne crème fraîche épaisse
et de l’estragon ciselé. Donner un tour de
bouillon. Servir dans un joli plat, si possible à
couvercle, ou dans une petite soupière. Ça,
c’est de la jardinière ! Ça, c’est du printemps
dans les assiettes.
Isabelle Monin Soulié
Nota bene : Si un convive demande de la
moutarde avec son gigot, on l’enverra déjeuner
au plus proche fast-food. Dans les maisons qui
se tiennent, on accompagne les viandes de raifort
râpé, cette merveilleuse racine qui est, elle aussi,
un légume de saison.
Rêve de bugnes
Voilà un dessert traditionnel qui se
prépare au moment des fêtes de MardiGras, dans le Lyonnais, le Dauphiné,
la Drôme... Les bugnes se conservent
plusieurs jours, raison pour laquelle on
les réalise toujours en grande quantité.
Pour réaliser une quarantaine de bugnes, il vous
faut 1 kg de farine, 6 œufs; 250 g de beurre, 100 g
de sucre cristal, ¼ de sachet de levure chimique,
le creux de la main de sel, du sucre glace à volonté
et deux litres d’huile d’arachide pour la cuisson.
N’oubliez pas de sortir le beurre du réfrigérateur
trois heures à l’avance.
Dans un très grand saladier, versez la farine,
faites un puits, cassez-y les œufs, ajoutez le
sucre, le sel, la levure, le beurre en morceaux
et ½ verre de rhum (si vous voulez). Mélangez
tous les ingrédients à la cuillère en bois. Dès que
la préparation est épaisse, pétrissez-la avec les
mains de façon à obtenir une pâte homogène.
Posez la pâte sur une planche farinée et laissezla reposer au moins deux heures.
Juste au moment de la réalisation, faites chauffer
l’huile dans une grande marmite.
À l’aide du rouleau à pâtisserie bien fariné,
étalez la pâte en couche fine, puis, avec une
roulette en bois, découpez en morceaux carrés,
rectangulaires, triangulaires, selon votre choix.
Disposez-les sur un linge préparé près de la
friteuse.
Jetez un bout de pâte dans l’huile pour voir si
elle est chaude. Si la pâte colore rapidement,
c’est bon. Vous pouvez faire cuire 6 à 8 bugnes
à la fois. Retournez-les à l’aide d’une araignée
(écumoire en fil métallique).
Dès que les bugnes sont suffisamment dorées,
retirez-les et posez-les sur une assiette couverte
de papier absorbant. Remettez immédiatement de
nouvelles bugnes à cuire. Lorsque les premières
sont moins chaudes, disposez-les dans une
corbeille en osier tapissée d’un linge, saupoudrezles de sucre glace.
Émilie et Anne-Claire
jardinage
voyage au pays du jardinage
Y avait plus de saison...
C
ette année la nature a enfin
repris son cycle.
Heureusement, car depuis
plusieurs années il n’y avait plus
d’hiver. Les chutes de neige et les
gelées jusqu’à moins 13° que nous
avons connues seront bénéfiques:
elles auront nourri la terre en tuant
une partie des parasites néfastes
et en favorisant les bourgeons des
arbres fruitiers. Malgré les dures
et longues gelées, les salades
d’hiver sous châssis, mâches,
scaroles et reines des glaces, qui
n’étaient pas mouillées, se sont
bien comportées pour peu que
l’on ait su maintenir le sol humide
sans jamais arroser les feuilles
des plantes. Elles feront la jonction
en attendant celles du printemps.
Maintenant que ce long hiver
est terminé, c’est le moment de
s’activer, de nettoyer, de nourrir et
d’amender la terre avec le terreau
maison (1).
Il faut nourrir la terre pour qu’à
son tour, elle puisse alimenter
les plantes. Celles-ci seront
plus robustes et résisteront
beaucoup mieux aux maladies
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
et aux attaques des divers
parasites. Elles iront puiser tous
les sels minéraux nécessaires,
en apportant les saveurs et toutes
les vitamines utiles à l’organisme.
Du fait qu’elles poussent sans
engrais
chimique
et
sans
pesticide, les salades cueillies à
10 heures et dégustées à midi,
nous apporteront le maximum
de svitamines dont nous avons
besoin. Un bon terreau naturel et
un bon amendement sont aussi
indispensables pour les arbustes
et plantes à fleurs des massifs ou
jardins de curé.
Voici venu le moment de commencer la taille des rosiers et
des arbustes. Il est recommandé
de brûler les tailles dans un incinérateur, cela évite la propagation
des éventuelles maladies. Quand
la terre sera bien ressuyée, un
petit bêchage ou un griffage
pourront s’effectuer.
Emilie et Jean-Claude.
(1) Voir le n° 32 de Ricochets.
On peut se procurer un composteur
pour la somme de 15 euros. L’offre
émane du S.I.E.T.O.M. mais doit passer
par la mairie. S’inscrire en mairie avant
le 21 mars. Tel. 01 64 43 35 35.
À Chevry-Cossigny, les
associations Autrement et Tout
simplement organisent, samedi 2
mai de 10 h à 17h, une journée
avec échanges de plantes et de
graines de votre jardin; ateliers
de présentation de démarches
écologiques...
Programme sur :
[email protected]
[email protected]
ou par téléphone :
01 60 62 00 06 et 01 64 05 69 79
7
vie locale
exercice
Samedi 18 octobre au matin, jour de marché à
Ozoir, plusieurs camions de sapeurs pompiers,
de plusieurs casernes, convergent vers la place
de la Mairie, vers Sottel, d’où s’échappe un
peu de fumée. Emotion, coups de fil apeurés…
Renseignements pris, il s’agit d’un exercice
annuel qui est offert aux casernes environnantes.
Il faut bien s’entraîner à réagir vite et bien au
milieu d’une journée animée. Pour une fois, il y
avait de la fumée sans feu !
entêtements
L
es beaux jours vont revenir, nous serons à
nouveau volontiers dans nos jardins mais,
par vents d’est, les odeurs de l’usine de
compostage située de l’autre côté du pont de BelleCroix seront là. Sans que rien n’ait avancé.
La modernisation de l’usine est, on le sait, refusée
par le maire d’Ozoir sans que sa délocalisation
soit pour autant à l’ordre du jour du Syndicat
intercommunal des ordures ménagères (SIETOM),
où Ozoir dispose de deux voix... sur 82.
Le 3 juin 2008, après trois rapports d’expertise, le
Préfet de Seine-et-Marne (se substituant au Maire)
avait modifié par arrêté le plan d’occupation des sols
de notre commune. L’emprise nécessaire au projet
de modernisation est entièrement constructible et
à vocation industrielle.
Le 29 septembre, une nouvelle demande de
permis de construire était déposée par le SIETOM,
complémentée le 30 octobre 2008.
Le 12 novembre, la Direction de l’exploitation et
de l’aménagement de la route (DEAR) refusait
une seconde ouverture pour l’accès des camions
sur la RD 350 au motif qu’il y aura plutôt moins de
camions que dans le passé.
Le 30 décembre, le Service départemental
Incendie et Secours donnait un avis défavorable,
l’emplacement d’un lieu de pompage manquant
sur un plan.
Le 27 janvier 2009 le maire d’Ozoir refusait une
nouvelle fois le permis de construire…
Le Président du SIETOM, contacté, fait remarquer
qu’il ne comprend pas bien le refus de la DEAR
d’un second accès sur la route : pour lui, il s’agissait
d’éviter d’avoir des camions qui attendent que l’un
sorte pour qu’un autre entre, en séparant entrée et
sortie. Redéposer le permis avec une seule entrée
ne pose aucun problème.
Quant à la station de pompage, elle existe bien:
l’omission de l’architecte a été réparée. .
Les autres points invoqués par le maire pour
justifier son refus relèvent de considérations qui
ne sont pas liées aux règles d’obtention du permis
de construire. à force d’entêtement, cette affaire
commence à nous coûter très cher.
Le compost tel qu’il sort de l’usine non modernisée ne sera
plus aux normes exigées pour son épandage à partir du 1er
mars 2009. Il devra donc aller en centre d’enfouissement
technique. Avec, évidemment, un surcoût supplémentaire…
8
Humeur
Agenda 21 : lancement
La présentation ci-contre de
l’Agenda 21 est dans la tradition
de sa genèse : la terre va mal ; les
gens aussi ; il y a urgence à vivre
autrement : trouvons les règles
d’une « bonne gouvernance »
On peut voir les choses par
l’autre bout de la lorgnette : à
Ozoir, certains dossiers sont
ingérables. La modernisation de
l’usine de traitement des ordures
ménagères en est un exemple. Il y
aura de même le désenclavement
de la zone industrielle, ou son
déplacement ; la densification
urbaine du centre ville, son
extension vers le Sud… Pour
les faire « passer » il existe des
outils nouveaux : une dose de
démocratie participative, dans le
cadre d’un Agenda 21. Ce sont
les citoyens qui choisissent euxmêmes ce qui s’imposera à eux…
La crise financière et économique
vient compliquer les données…
Mais elle peut venir
renforcer l’opportunité
du choix de nouveaux caps.
sur un terrain glissant
De l’idée
à l’action
C’
est en 1987 que Mme Gro Harlem
Brundtland rédige un rapport pour les
Nations Unies dans lequel elle explique
ce que serait un sustainable development.
Devant l’urgence, il n’est pas question de
décroissance ou de croissance zéro, mais
d’un développement supportable par la
planète. Il faut que les pays pauvres puissent
progresser vers un niveau de satisfaction
de leurs besoins essentiels. Mais il faut
aussi gérer l’utilisation des ressources non
renouvelables. La politique efficace ne sera
que celle qui rencontrera la participation de
tous. Donc trois volets doivent interagir : le
social, l’économique et le politique:
• « un système politique qui assure la
participation effective des citoyens à la prise
de décisions,
• « un système économique capable de
dégager des excédents et de créer des
compétences techniques sur une base
soutenue et autonome,
• « un système social capable de trouver
des solutions aux tensions nées d’un
développement déséquilibré.»
Premier effet de ces réflexions : les 21
principes retenus au Sommet de Rio en 1992
et connus sous le nom d’Agenda 21 – sorte
de calendrier de ce qu’il faudrait faire pour le
21e siècle. 178 pays sont présents. Plus de
2000 congressistes…
- Principe 1 : Les êtres humains sont au
centre des préoccupations relatives au
développement durable. Ils ont droit à une
vie saine et productive en harmonie avec la
nature.
- Principe 10 : … assurer la participation de
tous les citoyens concernés, […] et avoir la
possibilité de participer aux processus de
prise de décision.
1994 - Quelques villes européennes se
réunissent pour adapter leur développement
aux exigences du développement durable. Il
en sort la Charte d’Aalborg.
Au préambule on peut lire :
« L’autorité locale est proche des problèmes
environnementaux et la plus proche des
citoyens ; elle partage les responsabilités avec
les autorités compétentes à tous les niveaux,
pour le bien-être de l’homme et de la nature.
« Les villes ont donc un rôle essentiel à
jouer pour faire évoluer les habitudes de vie,
de production et de consommation, et les
structures environnementales. »
Depuis, de nombreuses villes et collectivités
se sont lancées dans l’élaboration d’un
Agenda 21 local définissant les conditions
de leur développement durable. C’est dans
ce cadre que s’inscrit la démarche d’Ozoir.
Nous y sommes accompagnés par le Cabinet
Etik-presse.
Tous renseignements sur ce cabinet et sa
mission sur le site etik-presse.com
Pourquoi le Département
réclame-t-il 75 millions
d’euros à l’État ?
Le Conseil général de Seineet-Marne fait campagne pour
obtenir de l’État qu’il lui verse
75 millions d’euros. François
Perrussot, notre représentant
au sein de l’assemblée
départementale, en explique
ci-dessous les raisons.
Ricochets : Pourquoi réclamer 75 millions
d’euros et pas 50... ou 200 ?
François Perrussot : Les annonces de Nicolas
Sarkozy (comme la suppression de la taxe
professionnelle) sont inquiétantes, mais elles
entrent dans le jeu des « effets de manche »
du Président. Tant qu’elles ne sont pas votées,
elles ne menacent personne.
À l’inverse, les 75 millions que nous réclamons
à l’État sont une dette bien réelle qui s’alourdit
d’année en année depuis 2004. La somme
correspond à une addition très concrète
des frais induits par le transfert de missions
autrefois assumées par l’Etat et aujourd’hui
dévolues aux Départements. Versement du
RMI, de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), du Fonds solidarité logement…
Le Département doit en outre payer maintenant
l’entretien des routes nationales déclassées en
départementales, le versement des salaires
des personnels d’entretien des Collèges (les
TOS). L’an passé, 120 millions de versements
obligatoires ont été compensés «à l’euro près»
par... 93,3 millions ! L’État se défausse et fait
payer la facture aux collectivités locales. Voilà
pourquoi nous en appelons à l’opinion publique
pour qu’elle dénonce avec nous ce tour de
passe-passe.
R : Pouvez-vous entrer dans le détail ?
FP : La compensation « à l’euro près » est
calculée sur l’année n-1 du transfert de la
charge. Ainsi, pour le RMI, la compensation a
été calculée en enveloppe globale à l’année
2003. De 54,5M€ en 2004 à 68,3M€ en 2008,
le montant des versements a progressé de
26% alors que la compensation de l’Etat est
restée plafonnée autour de 53,5 M€. Pour le
seul RMI ce sont donc 59 millions qui n’ont pas
été compensés en cinq ans.
R : Comment s’organise votre campagne de
réclamation ?
FP : Le Président Eblé a envoyé, le 14 janvier
2009, une longue lettre à M. François Fillon.
Le détail chiffre ligne à ligne les 75M€. Le
président rappelle aussi la spécificité de notre
département : sa jeunesse et son étendue
qui demandent un effort d’investissement
considérable. Il souligne en outre l’inéquité
de la répartition de la dotation globale de
fonctionnement (DGF). Avec 124€/an/hab. nous
percevons 29% de moins que le département
des Hauts de Seine, par exemple. Et 33% de
moins que la moyenne nationale. Revenir à
la moyenne nationale nous apporterait 30M€
supplémentaires chaque année…
R : 75 millions, pour le Département, c’est
Revisiter tous les aspects
de la vie locale
S
i nous consacrons dans ce numéro
plusieurs articles à l’Agenda 21 d’Ozoir (et
nous aurons l’occasion d’y revenir souvent),
c’est qu’il s’agit d’une démarche hautement
recommandée pour la sauvegarde de la planète.
La multiplication des prises de conscience et des
gestes justes ne peut qu’être saluée avec espoir.
Pourtant, à Ozoir, la démarche éveille quelque
scepticisme. La démocratie a du mal à vivre car
l’exercice du pouvoir y est sans partage. Cette
démocratie locale serait-ce de la poudre aux yeux?
un gadget ? une démarche alibi ? La Municipalité
fait du développement durable comme elle fleurit
nos ronds-points : de la géothermie et une navette
électrique, oui ; mais dans le même temps du
massacre à la tronçonneuse dans le Parc de la
Doutre, des assistantes maternelles sacrifiées,
un tissu associatif malmené, des industriels
méprisés… (1)
out de même, le lancement d’un Agenda 21
local, c’est la bonne aventure à mener à l’aube
du 21e siècle. Indispensable, nécessairement
démocratique, elle s’impose à tous. Oui mais, une
cinquantaine de personnes à chacune des quatre
réunions, quatre-vingt inscrites aux ateliers, c’est
encore trop. Inévitable avec une municipalité qui
pratique mal la démocratie participative ? Voilà
déjà le premier dérapage : tous n’ont pas reçu
la convocation à l’atelier choisi. Certains ont été
priés de ne pas venir… « Ce n’est pas grave.
Vous recevrez le compte rendu » leur a-t-on dit.
T
Mais alors comment sera recueilli le témoignage
de « l’expertise d’usage » de ces personnes ?
Qui choisit qui ? Ce premier dérapage ne doit
pas démobiliser. Mais il rappelle que la vigilance
reste de mise. La porte de la démocratie s’est
entrebâillée, ne la laissons pas se refermer.
Bâtir un Agenda 21, c’est revisiter tous les aspects
de la vie locale. Vouloir y mettre de l’ordre, de la
cohérence, pour le bien de tous, ici, aujourd’hui et
pour les générations qui nous suivront. Qui oserait
dire que ce n’est pas urgent ou que cela peut se
faire sans nous ?
Monique Bellas
(1) Les principes de base d’une action concertée
réussie, tels qu’ils découlent des chartes de Rio et
d’Aalborg, insistent sur le fait que le développement
ne sera durable (satisfaire aux besoins d’aujourd’hui
sans compromettre ceux des générations
futures) que si sont combinées correctement
l’attention aux besoins sociaux, économiques et
environnementaux. Ce sont les trois axes d’action.
Au niveau national, depuis 2005, la charte de
l’environnement est entrée dans nos principes
constitutionnels. Et il n’y aura pas de «petits gestes»
si nous sommes des millions à les faire. C’est le
principe de transversalité : « Agir local, penser
global ». Cela ne se fait pas sans la coopération
de tous : c’est la démocratie participative, chaque
citoyen a «l’expertise d’usage».
À quelle catégorie de citoyens
appartenez-vous?
L
beaucoup d’argent?
FP : Notre budget global, investissement
compris, est légèrement supérieur à un milliard
d’euros... Certains penseront donc que 75
millions ce n’est pas une somme considérable...
Le problème est que nous n’avons pas prise
(ou si peu) sur les rentrées. La preuve : les
75 millions réclamés correspondent, pour être
concret, à la construction de quatre collèges
neufs ou à trois années d’entretien des routes
départementales.
Dans le contexte actuel, les Départements
sont les meilleurs atténuateurs de la crise,
notamment vis à vis de nos concitoyens les
plus fragiles, mais aussi les meilleurs leviers
de l’indispensable relance de notre économie.
Près des trois quarts de l’investissement public
en France, sont financés par les collectivités
locales... pour peu qu’on leur en donne
les moyens au lieu de les étrangler... Vous
comprenez donc le sens de cette campagne.
Propos recueillis par
Monique Bellas
a notion de démocratie serait-elle en
train d’évoluer à
Ozoir ? On peut se poser
la question quand on
découvre qu’une nouvelle
catégorie de citoyens,
ceux qui «s’intéressent
à…», est en train de voir
le jour. Définie ainsi par M.
le Maire lorsqu’il évoque
les Ozoiriens qui lui sont
politiquement proches,
cette catégorie constitue
en quelque sorte le cercle
élargi de son équipe
municipale et a droit aux attentions et cocktails
officiels ou officieux. Ainsi, lors de l’inauguration
de la Ferme Pereire, un repas de 186 couverts a-t-il
été offert aux «habitants d’Ozoir qui s’intéressent au
projet de ville»... De la même façon, font partie du
Comité du Développement Durable huit Ozoiriens
«ayant manifesté un intérêt pour cette démarche».
Quels critères définissent cet «intérêt»?
À côté de ces privilégiés chouchoutés, existent
d’autres citoyens. Dans le cadre de l’ouverture
des travaux de l’Agenda 21, des personnes ont
été invitées séparément. Il s’agissait, toujours
dans la terminologie Onétienne, des «citoyens-
acteurs», membres
d’associations (pas toutes)
auxquels s’ajoutent des
chefs d’établissements
scolaires, des industriels…
Prochainement , des
quidams (parfois les
mêmes) vont être autorisés
à «participer à» tel ou
tel atelier. Ils seront mis
au courant de certains
projets, pourront réagir au
diagnostic et critiquer...
«à condition de faire des
contre-propositions».
Alors ? Allons-nous,
bon gré mal gré, vers une sorte de démocratie
participative ou bien les dés sont-ils pipés dès le
départ, les rôles étant distribués par le Prince ?
Et puis, faut-il opposer démocratie représentative
et démocratie participative? La première dépend
d’élections. Elle n’a de sens que si les électeurs
utilisent leur droit de vote : trop d’abstentions la
fragilisent. La seconde, du moins telle qu’elle
se dessine dans notre cité, interroge. Quel
poids aura l’avis de la centaine de personnes
participant à l’élaboration de l’Agenda 21 ?
L’avenir nous le dira.
Andrée Valentour
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
Bibliothèque, résidence médicalisée, ordures ménagères...
les Arlésiennes de Claudine
L
a construction de locaux au-dessus du
marché couvert avait laissé penser, à tort,
qu’une bibliothèque municipale verrait le
jour à Ozoir. Les projets d’aménagements de
la Ferme Pereire risquent d’amener la même
désillusion. Faudra-t-il faire le deuil d’une vraie
bibliothèque municipale publique et gratuite,
confiée comme il se devrait à des fonctionnaires
formés à la diversité des tâches qui leur
incombent ? Sûrement parce que ce n’est pas
la préoccupation de nos édiles.
Et on continuera de faire avec une «Bibliothèque
Pour Tous» associative, tenue par des bénévoles
très respectables, certes, mais avec des
horaires d’ouverture forcément réduits et des
moyens qui n’autorisent pas l’achat d’ouvrages
variés satisfaisant toutes les demandes.
On continuera de verser une adhésion, de
payer à chaque emprunt de livres et nos édiles
continueront de penser qu’ils nous offrent une
bibliothèque municipale.
Si une telle structure a pu suffire dans le passé,
elle ne répond pas aux besoins d’une population
de plus de vingt mille habitants. Quand on voit
la foule de jeunes fréquentant la médiathèque
de Pontault-Combault, on se demande où et
comment les jeunes Ozoiriens satisfont leurs
besoins qui ne doivent pas être moindres.
Mais entre le strass éphémère d’un Salon, d’un
concours ou d’une manifestation poudre aux
yeux telle que « Ozoir’Elles » et l’humble mais
utile travail quotidien dans une bibliothèque
municipale, on sait que le choix se portera sur
le visible. Affligeante politique municipale «en
faveur» de la lecture et de la littérature.
I
l y a un ou deux ans, la municipalité nommait
un responsable à la mutation de la résidence
pour personnes âgées (R.P.A) et faisait
savoir à ses quelques locataires qu’il faudrait
peut-être déménager pour cause de travaux.
Depuis, les familles ozoiriennes qui se débattent
avec les problèmes d’accueil de leurs parents
ne voient rien venir. S’ils ont fini par trouver
un établissement extérieur, ils doivent tous les
jours parcourir des kilomètres pour les visites et
les personnes âgées ainsi déplacées ne voient
plus leurs amis. Pendant ce temps, à Ozoir,
la R.P.A, qui nous a déjà coûté fort cher avec
ses 70 places inadaptées, ne loge plus qu’une
petite vingtaine de locataires sans aucune
structure d’encadrement. Ce n’est pas parce
qu’on organise pour eux un barbecue qu’on
peut se prévaloir d’une politique municipale à
destination des personnes âgées dépendantes
comme c’est le cas à Brie, Roissy, Pontault,
Tournan, Coubert, Emerainville…
Pourtant, quand on voit la taille de notre R.P.A,
le nombre de logements, les ascenseurs, les
couloirs, les salles dédiées, les espaces libres
constructibles, on se dit qu’il y a des possibilités
et surtout un énorme gâchis.
Il y a bien eu des semblants de concertation
avec le Conseil Général, moments d’agitation
sporadique finalement stériles puisque plus
rien ne se passe et que le projet est tombé aux
oubliettes. Le silence est revenu dans les couloirs
déserts aux murs recouverts de moquette
marron mais aux appartements pimpants et
ensoleillés de ce grand établissement du centre
ville devenu inutile. Si le malheur voulait qu’il
attire l’attention d’un promoteur ce ne serait pas
du goût des familles qui attendent, pour leurs
aînés, que la municipalité se décide à sortir un
projet de ses cartons.
Au lieu de quoi on entend parler de la création
de logements pour étudiants. Quels étudiants ?
Et dans cette hypothèse on dit que la résidence
médicalisée serait construite sur le site de
Diversey, acheté en 2001 par la Ville… et qui
tombe en ruine. Il faudra commencer par la
dépolluer ce qui coûtera fort cher.
Il faudrait se mettre au travail parce qu’en
plus du troisième âge, il serait peut être utile
de penser au quatrième âge et à ses besoins
moins visibles mais très spécifiques.
M
ême si on n’habite pas les quartiers le
plus souvent envahis par les odeurs
nauséabondes émanant du dépôt
du S.I.E.T.O.M, on peut trouver très longs les
délais mis à résoudre cette nuisance souvent
insupportable.
Il est anormal que nos responsables et
représentants n’arrivent pas à trouver la solution
la moins polluante possible sans forcément
apporter nos ordures ménagères loin de chez
nous pour les y stoker ou les y faire partir en
fumée, après autant d’années d’études, de
recherches et de tergiversations coûteuses. Il
est anormal que les institutions ne sifflent pas la
fin de cette partie interminable !
D’une crise à l’autre, d’un revirement à l’autre,
les mois puis les années ont passé et on a un
problème de développement durable. Le citoyen
d’Ozoir et du territoire du S.I.E.T.O.M ne peut
pas accepter que les riverains du dépôt du
site de Belle Croix soient encore victimes des
impérities de décideurs qui ne veulent surtout
rien décider.
Et ce n’est pas parce que la municipalité d’Ozoir
organise un salon de l’environnement qu’elle
nous fera croire qu’elle a le souci d’épargner
l’environnement de chacun. C’est encore le
choix du visible et de la poudre aux yeux.
Au vu de ces trois farces ozoiriennes, des
Arlésiennes à «Anne qui ne voit rien venir»,
Charles Perrault rejoint Alphonse Daudet. Pour
notre plus grand malheur.
Claudine Poger
9
géo, environnement, histoire (3)
M. Jean-Claude Jaillard a ouvert pour Ricochets ses
classeurs. Ils sont si riches que nous ne pouvons publier
ici qu’une partie des notes. Pour compléter et retrouver les
indispensables précisions et références, le lecteur pourra se
reporter au site http://parolesdozoir.free.fr. Au fil des sujets
d’actualité que nous aborderons, il nous proposera ses
propres éclairages. Pour ce troisième chapitre, M. Jaillard
nous invite à découvrir comment, après la Grande Guerre,
Ozoir a cessé d’être un village...
d’une guerre à l’autre,
la vie quotidienne au village
A
u lendemain de la Grande Guerre, Ozoir
est défiguré par d’énormes cicatrices.
De septembre 1914 à novembre 1915,
pour faire obstacle à l’avancée des troupes
allemandes, de zigzagantes tranchées ont
été creusées un peu partout. Quant à la forêt,
elle a été rasée à un mètre vingt de hauteur
afin de dégager l’horizon pour les tirs des
grosses pièces d’artillerie (1). La campagne
briarde offre pour longtemps un spectacle de
désolation. Les dédommagements promis aux
communes par l’État ? On les attend… Mais
chacun comprend vite qu’il devra prendre
son courage à deux bras et ne compter que
sur lui-même. Seuls les enfants des écoles,
invités à reboucher les tranchées, toucheront
dix sous du mètre cube...
Pour reconstruire, renouveler puis entretenir
le magnifique patrimoine dont était encore
dotée la France rurale avant guerre, il eut
fallu se donner le temps de la réflexion et
faire preuve de volonté politique. Au lieu
de quoi la démagogie règne. Dans une
banlieue parisienne livrée à la spéculation
foncière et à une croissance anarchique
on encourage les lotissements, sans plan
d’exécution ni d’urbanisme. En fait, ce sont
des campements, presque des bidonvilles
qui voient le jour. Pas de routes goudronnées,
pas d’égouts, pas d’électricité, parfois même
pas de réseau d’eau potable…
À l’Est de la capitale, l’expansion immobilière
suit la ligne de chemin de fer. Ozoir est
touchée à partir de 1927. Des lotissements
sont lancés à proximité de la gare :
l’Archevêché (1900 parcelles) et la Doutre
(707 parcelles). Déforestation, voirie plus que
légère sur les anciennes routes de chasse,
absence de réseaux d’assainissement et
d’écoles… Pour alimenter les maisons, deux
châteaux d’eau sont érigés. Leur capacité
est insuffisante et la qualité du liquide offert
à la consommation s’avère médiocre, mais
ils permettront, en 1929, d’installer un réseau
d’eau potable dans le vieux village avec mise
à la disposition de cinq bornes fontaines.
En dépit de tous leurs défauts, les lotissements
répondent à un besoin de logements et de
petites résidences secondaires pendant la
période estivale. Le succès est là, et la loi
Loucheur de 1928 favorise les acquisitions.
acquisitions...
En 1929 éclate la première grande crise
économique mondiale. Le chômage explose
pendant que d’autres placent leur argent. Ainsi
les frères Goldmeinstein, des Américains,
qui acquièrent de nombreux terrains à Ozoir
et achètent la ferme Pereire. En 1937 ils
loueront leurs biens, soit 160 hectares de
terres labourables et 80 hectares de forêt,
à M. Rémy Doutrelant, fermier. Le château
de la Doutre changera cinq fois de mains en
dix ans avant que M. Emile Gissinger n’en
devienne propriétaire en 1935. Quant au
Domaine des Agneaux qui avait été morcelé
Le Square de Melun
(aujourd’hui Place
Aristide Briand) et
l’avenue menant à
l’ancienne gare alors
située au milieu de la
forêt. Nous sommes
au début des années
trente et l’on aperçoit,
au second plan, le
château d’eau qui
alimente le quartier de
l’Archevêché.
1932 : du haut de
ce château d’eau,
beaucoup de bois. Au
premier plan ce qui
deviendra l’«Excuse»
et au second, le «Père
tranquille».
10
lors de la succession des Astier, il voit son
château et ses immenses pelouses achetés
par un éditeur new-yorkais, Sidney Prather.
Celui-ci ouvre un golf vite fréquenté par la
colonie américaine de Paris (2).
Petit village rural, Ozoir est peu touché par la
crise économique. On peut même dire que
ses habitants y vivent assez bien au début
des années trente. Le recensement de 1931
montre qu’ils sont à cette date 1017. Les
constructions dans les deux lotissements,
la proximité de Paris, le golf, les chasses,
les châteaux, la vingtaine de bistros et
restaurants, le cinéma, les tennis et billards…
ont facilité l’implantation d’entreprises
artisanales et l’embauche d’ouvriers. Les
activités agricoles occupent toujours de
nombreux bras dans les quatre grosses
fermes que compte alors la commune. Aux
ouvriers agricoles il faut ajouter forgerons,
bourreliers, charrons, rouliers… (3).
Et puis il y a la forêt, grande fournisseuse
d’emplois puisque tout, du chauffage à la
cuisine en passant par la boulangerie, se
fait encore au bois. Une scierie - Boteney
rue de Palaisot - prépare le bois d’œuvre,
deux sabotiers, quatre à cinq chantiers pour
la fabrication des ligots et des margotins,
une grosse activité en forêt pour la cuisson
du charbon de bois et une foule de petits
métiers : herboristes, feuillagistes, cueilleurs
de muguet, de champignons, ramasseurs des
châtaignes. La forêt étant très giboyeuse, de
nombreuses sociétés de chasse emploient
aussi un personnel important.
Mais déjà un phénomène nouveau est en
train d’apparaître. Des familles aux revenus
modestes, françaises mais également russes,
polonaises, italiennes, espagnoles... se sont
installées dans les lotissements, notamment
à la Doutre. Au village, on les appelle «les
lotis». S’y ajoutent, en été, des familles
juives (d’origine autrichienne, polonaise,
roumaine…) qui viennent s’aérer à Ozoir.
Leur loisir préféré étant de se baigner dans
l’étang de l’Archevêché, l’endroit est baptisé
de façon exécrable: « youpin plage ».
les «mal» lotis
Ces populations nouvelles ne fusionnent pas
avec les autochtones et, très vite, le village
est coupé en deux. Il y a désormais « ceux
d’en bas », habitants de l’Ozoir historique
(jusqu’à la route de la Gare), et « ceux d’en
haut ». Aucune hostilité apparente, mais
«chacun chez soi ».
Les « lotis » (4) de la Doutre et de l’Archevêché
sont de braves gens confrontés à de grosses
actualité
1920 : En inaugurant le
monument aux morts de
la place de la Mairie, Ozoir
glorifie ses trente-sept jeunes
hommes tombés au front lors
du terrible conflit qui vient
de se terminer. L’illusoire
euphorie de la Victoire ne
peut pourtant consoler les
familles ni remplacer les
bras manquants. Le village
comptait 813 habitants en
1911. Il n’en a plus que 717
en 1921. Aux victimes de
la guerre se sont ajoutés
les effets de la chute de
la natalité et l’hécatombe
provoquée par l’épidémie
de grippe espagnole qui a
fait plus de trois millions de
morts en Europe.
difficultés. La proximité de la capitale, son
besoin accru de main d’œuvre et l’existence
d’une gare du chemin de fer, les incitent à
chercher ailleurs des emplois plus lucratifs
que ceux proposés localement. Prenant le
train très tôt le matin, après avoir parcouru
un ou deux kilomètres à pied par des routes
boueuses, ils arrivent à la gare tout crottés.
Ne rentrant à Ozoir que pour dormir, ils
laissent une fracture s’établir entre eux et
les gens du vieux village qui les surnomment
les « mal lotis » quand ils ne les traitent pas
de « racaille », interdisant à leurs enfants de
fréquenter les leurs.
la politique au village
Le fossé entre les autochtones, qui vivent en
quasi-autarcie compte tenu de l’importance
des ressources locales, et les nouveaux
installés ne peut que s’agrandir car ces
derniers, qui voyagent tous les jours, suivent
de beaucoup plus près les évolutions de la
société française.
Cela apparaît clairement en 1936, lors des
élections législatives. Si les ruraux émettent
leur vote traditionnellement conservateur,
les autres votent à gauche, et le parti
communiste réalise un score flatteur : plus
de 25% des suffrages se portent sur ses
candidats. L’arrivée du Front Populaire au
gouvernement a des répercussions locales.
Des commandos d’extrême droite, venus de
l’extérieur mais aidés par quelques chemises
brunes locales, se livrent à des bastonnades.
« Plutôt Hitler que le Front Populaire » peuton lire et entendre ici ou là. C’est dans cet
état d’esprit exécrable que l’on se dirige vers
la guerre avec l’Allemagne nazie.
Jean-Claude Jaillard
(1) Dans le cadre du camp retranché pour la
défense de Paris.
(2) Il fallut pour cela déplacer le lieu d’implantation
de la fête foraine héritière de la célèbre foire
de Monthéty qui remontait à la nuit des temps.
Une concertation eut lieu en août 1933 entre
les nouveaux propriétaires, la ville d’Ozoir et
les marchands forains. Ces derniers acceptèrent
le transfert de la manifestation en bordure de
la route départementale N° 8 sur une parcelle
dénommée le Bois de la Folie.
(3) Le transport se fait encore avec de très gros
chariots attelés à plusieurs chevaux, qui se
rendent plusieurs fois par semaine aux portes de
Paris.
(4) Parisiens et gens de la proche banlieue
contraints de quitter leur ancienne résidence
devenue trop petite ou trop chère pour eux,
réfugiés pourchassés pour des raisons politiques
ou ethniques, interdits de séjour…
Ricochets n° 32 : décembre 2008 - janvier - février 2009
«Villa de la Belledèche et ses habitants». Telle est la légende accompagnant la carte
postale dont est tirée cette photo. Le cliché montre dans quel état de dénuement
se trouvent certains «lotis», à Ozoir et dans les villages voisins. Durant la Seconde
guerre mondiale, ces cabanes serviront de planques à de nombreux résistants : en
mai 1941 le Comité National Militaire des F.T.P.F y siégera durant de longs mois
Dans la Doutre ou dans
l’Archevêché, de nombreuses
personnes habitent d’autres
cabanes en bois comme celle
figurant sur ce cliché. Il leur
arrive même de se loger dans
des wagons de chemin de
fer, en résidence secondaire,
pendant la belle saison, mais
aussi quelquefois toute l’année
en attendant de pouvoir enfin
construire «en dur»...
Zone industrielle :
de l’âge d’or à la crise
1929 – 2009 : l’Histoire se répète !
Comme en 1929, venus des U.S.A.,
la spéculation, l’individualisme et
le manque de responsabilité sont
à nouveau les causes de la crise
majeure qui plonge le monde entier
dans un chaos dont on ne voit pas la
fin. Qu’en est-il à Ozoir ?
C
omme en 1927-28, Ozoir jusqu’en
2008 a continué à se développer sans
plan d’urbanisme, au gré de l’appétit
de chasseurs de profits prêts à défier toutes
les règles. La spéculation immobilière faisait
des heureux en 2008 comme au temps de
la loi Loucheur en 1928. Et puis, comme en
1929, en 2009 le marché immobilier tombe en
léthargie. Comme en 1929, 2009 voit fondre
les emplois locaux : plus d’intérimaires,
du chômage technique et des menaces de
licenciement qui visent les emplois en CDI...
Les dirigeants de nos entreprises se battent
pour garder le cap, mais le moral n’y est plus.
Certains n’arrivent plus à trouver de l’argent
auprès des banques, même en hypothéquant
leur patrimoine.
Certes le déclin de la ZI n’a pas commencé cet
automne 2008. Alors qu’à la fin des années
soixante-dix la zone industrielle d’Ozoir
offrait l’exemple d’un développement réussi
et maîtrisé, au cours des vingt dernières
années, un à un, de gros employeurs ont
fermé leurs portes ou se sont délocalisés.
Imprimerie François, Legris, Diversey...
Dès lors, le déclin fut rapide : chaussées
défoncées, éclairage absent, clôtures
béantes, terrains en friche, souvent pollués,
bâtiments abandonnés. Il faut dire que
l’ensemble forme une copropriété privée,
impossible à réunir.
Dans les années 2002-2004 - c’était
avant la crise - notre zone industrielle est
reconnue «sinistrée» par le Département.
En 2007, le Conseil Général et le Conseil
Régional acceptent de participer à hauteur
de 2 millions d’euros à la réhabilitation des
chaussées enfin municipalisées. Cette
somme représente à peu près la moitié du
coût global des travaux. Cependant les chefs
d’entreprises attendent davantage que des
Les bâtiments et le terrain de l’entreprise
Diversey, fleuron de la zone industrielle
d’Ozoir, ont été rachetés par la commune en
2001. Pour en faire quoi ? Le bâti était alors
extérieurement en bon état... Aujourd’hui, une
évidence s’impose : il faudra tout raser.
trottoirs et des petites lumières. Ils le disent :
des fournisseurs et des clients souhaiteraient
s’installer près d’eux mais rien n’est fait pour
attirer les jeunes entreprises dynamiques.
Pas d’environnement attrayant ni sécurisé,
pas d’image flatteuse, pas de hautes
technologies en matière de communication
(la fibre optique traverse la ville mais rien n’est
raccordé). Beaucoup d’industriels ne croient
plus aux effets d’annonce de la municipalité
et ne souhaitent même plus dialoguer et
répondre aux invitations. Les projets évoqués
dans le pré-diagnostic de l’Agenda 21 n’ont
pas été débattus avec eux. Ils sont pourtant
directement concernés. La zone industrielle
regroupe aujourd’hui 135 entreprises sur 67
ha, et 2000 emplois principalement occupés
par des Ozoiriens ou des habitants des
communes voisines. Si elle meurt, ce seront
des centaines d’emplois perdus pour les
Ozoiriens et des rentrées fiscales en moins
(1)… Qui parle de développement durable ?
Bruno Wittmayer et Joseph Garcia
(Pour le Groupe Ensemble)
(1) La taxe professionnelle est passée de 3 à 2.5
millions d’euros entre 2003 et 2007 (-17 %). Qu’en
sera-t-il en 2009 ?
Le secteur de la Mare Detmont avec l’étang creusé en 1914-15. Durant
l’entre deux guerres, des familles juives viennent s’aérer à Ozoir. Leur loisir
préféré étant de se baigner dans l’étang de l’Archevêché,
l’endroit est baptisé « youpin plage » par certains villageois.
Cette expression qui court laisse à penser que l’arrestation
des enfants juifs d’Ozoir, pendant l’occupation, n’est pas le
fait du hasard. Les paroles ne sont jamais innocentes...
Le chansonnier d’Ozoir
Au cours des années 30, dès les premiers beaux jours, les Parisiens déferlent dans
nos forêts à pied, à vélos, en voitures, et par un service de cars au départ de la
porte de Vincennes. Les compagnies de chemins de fer font circuler des trains de
loisirs les dimanches et jours fériés. La célèbre Commune libre de Montmartre, ses
poulbots, et son garde champêtre prennent très souvent la forêt d’Ozoir comme point
de chute avant de se retrouver au restaurant Au Vieux Montmartre, à l’Écu de France
ou à l’Auberge de la forêt. Notre village a d’ailleurs sa propre Commune Libre et de
nombreux artistes fréquentent les restaurants locaux. C’est alors que Roger Nicolas,
le fils du chef de gare, fait ses débuts de comique dans les cabarets parisiens avant
d’entamer une carrière de chansonnier fulgurante...
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
11
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associations
souvenir
partage
éducation spécialisée
handicapable
L’
association Meuphine, dont le siège est
à Tournan, a exposé récemment, dans la
Ferme Pereire, une douzaine de grands
portraits. Expo artistique, propos social. Grandes et
belles photos d’enfants, songeurs ou rieurs, petits
et grands… « Handicapables » ? Handicapés et
capables ? Capables d’être aimés, Photos et textes
témoignent de l’amour des parents qui les ont
réalisés. Capables de faire plein de choses à leur
rythme… et capables d’être heureux.
L’association regroupe une trentaine de familles
ayant un enfant handicapé. Elles mettent en
commun leurs idées pour préparer l’avenir, favoriser
leur intégration dans le milieu ordinaire. Organiser
des spectacles, tisser
des liens d’amitié. Avec
Meuphine c’est l’invitation à
changer notre regard sur le
handicap. Il n’en sortira
« que du bonheur ».
Meuphine : 39 rue de Villé
77220 Tournan-en-Brie.
Tel 01 64 07 14 89
www.asso-meuphine.org
calendrier renard
L’association de défense de l’environnement «Le RENARD» organise :
- Mercredi 7 mars : Une sortie «Les amphi-biens des étangs de Croissy et de Beaubourg»
avec observation des crapauds en période de
migration. RDV aire de jeux de l’avenue de l’Etang à
Roissy-en-Brie, 20h30.
- Samedi 14 mars : Une sortie nocturne «La nuit de la
chouette», en partenariat avec la Ligue de protection
des oiseaux. Jeux découverte l’après-midi.
- Dimanche 22 mars : Une sortie «La faune des
mares forestières». De 14h à 17h. RDV au parking du
château des Marmousets, à la Queue en Brie.
- Dimanche 29 mars : Une balade en forêt de Ferrières,
pour découvrir les premiers signes du printemps. RDV
14h devant la grille du château de Ferrières
Frais de sortie : adhérent 2€, non adhérent 5 €
Inscriptions auprès de Damien 01 60 28 03 04.
C
omment est-ce arrivé ?
Quels grains de sable
sont donc venus se mêler
aux grains de sel qui mettaient
de la saveur dans des vies mal
parties ?
publics, la gestion a perdu toute
marge de souplesse. Remplir un
« cahier des charges » complexe
et inadapté prend des heures
qui feront défaut aux jeunes à
accompagner.
« Grain de sel » meurt de
lourdeur administrative
Si le Conseil général finance le
projet par une subvention fixe,
le Conseil régional subventionne
chaque stagiaire. Donc les
rentrées fluctuent avec leur
nombre, alors que l’encadrement
ne peut s’ajuster aussi finement.
Cette année les stagiaires n’ont
pas été assez nombreux pour
«justifier» le fonctionnement.
Depuis que le dispositif s’est vu
imposer une formule d’appels
d’offre dans le cadre des marchés
« Grain de sel » a perdu
ses forces vives
Devant une tâche ardue, fruit
de rapports humains souvent
distordus, il faut des hommes
et des femmes bien formés
et convaincus. Pour l’équipe,
l’inquiétude de ne pas réaliser les
chiffres de la contractualisation
- synonyme de baisse du
financement - épuise et érode la
créativité. Ce système génère de
l’usure chez les professionnels,
un regard auto disqualifiant sur le
travail mené. Les personnes qui
la 30 Randonnée
de la Mi-Carême
e
S
i tu roules, ça marche ; si tu
marches, ça roule »... C’est un
peu la devise de la traditionnelle
randonnée de la mi-carême qui, tous les
ans, le second dimanche de mars, permet
à chacune et chacun de sortir, seul, en
groupe ou en famille, pour se dégourdir un
peu jambes et articulations. Cette rencontre
est le rassemblement hivernal le plus
populaire à Ozoir-la-Ferrière avec un record
à battre : 950 participants, toutes spécialités
confondues.
L’an dernier, cette randonnée étant largement
arrosée, les vététistes proclamaient : « si tu
plonges, ça baigne ! »
L’accueil est assuré dès 7 heures du matin au
gymnase de La Brèche-aux-Loups (fléchage
présent en ville). Pour les grands parcours
(95 km vélo, 15 km marche), départ au plus
tard : 8 h. Pour les parcours moyens, départ
au plus tard : 9 h. Pour les petits parcours,
tout départ devra se faire avant 10 h, les
remises de coupes sont prévues pour 12h30,
c’est le seul impératif . Car nous le savons
toutes et tous: le cyclo, c’est le vélo sans le
chrono, et la rando à pied, c’est sans doute
12
Le petit jardin Grain de Sel demeure ouvert. Avec ses totems,
sa statue de fer, son panneau coloré. C’est tout l’esprit de ce lieu
d’insertion qui reste présent, même si les stagiaires n’y sont plus.
faisaient vivre cet espace sont
prises de malaises répétitifs ou de
maladies engendrant des arrêts
plus ou moins longs. Engager
des remplaçants ne s’improvise
pas dans ce secteur hautement
spécialisé. La difficulté à recruter
des éducateurs qualifiés pour
ce type de mission, jointe à une
professionnalisation excessive
qui entraîne le départ des
bénévoles, aboutit à une pénurie
d’encadrement.
La responsabilité politique
de cette fermeture
Le résultat est là : effarant. On
ferme. La structure est malade et
une guérison rapide n’est pas en
vue. On ferme ce qui donne des
résultats humains, ce qui n’a pas
failli sur le fond de sa mission.
Et les jeunes que deviennent-ils?
Ceux qui, fragilisés, ont besoin
de plus de temps, de croiser du
beau et de se voir reconnus dans
le regard de l’autre vont mieux:
la qualité de leur service à la
soirée des vœux de Collégien en
a fait foi. Même si pour chacun
on a veillé à ce qu’un autre projet
s’esquisse, la fin du stage prévu
est brusquée. Lamentable.
Et ceux qui resteront désormais
à la porte puisqu’elle s’est
refermée, Où iront-ils ? Il est
lamentable de constater que
l’intérêt des personnes n’est plus
au cœur du dispositif.
Andrée Valentour
Note : «La Brèche», association
implantée à Roissy-en-Brie et
partenaire
des
Communes
de Pontault, Gretz, Roissyen-Brie, Tournan-en-Brie et
d’Ozoir, continuera ses activités
de prévention aux pieds des
immeubles (le Fil) et d’accueil
des familles (Trapèze).
Créée il y a dix ans par Alexandre Jardin
et Pascal Guénée, Lire et faire lire est une
association regroupant onze mille lecteurs
à travers la France, et touchant deux cent
mille enfants chaque année. Trois de ses
responsables bénévoles locaux nous en
expliquent les grands principes...
«
L’
une des spécificités
du programme “Lire et
faire lire“ est d’assurer
un lien intergénérationnel entre
les enfants du primaire et des
adultes bénévoles : les lecteurs.
Voilà pourquoi nous, les lecteurs,
sommes retraités ou âgés d’au
moins 50 ans». Odile, Françoise
et Camelia sont donc les correspondantes locales de cette
association nationale qu’est Lire
et faire lire. Elles interviennent
à Ozoir dans les classes
maternelles de Gruet et auprès
des petits du primaire à BelleCroix qui découvrent contes et
poèmes au fil du temps.
Le choix des livres est le premier
plaisir de ces bénévoles passionnées de lecture. Discussions
avec les enseignants, les bibliothécaires, visite du Salon du livre
de la jeunesse… tout est occasion
d’échanges et de découvertes…
«La Bibliothèque municipale
de Roissy-en-Brie nous offre
un accueil à la hauteur de nos
besoins. La connaissance du
fonds nous permet de répondre
aux demandes et l’achat de
nouveautés ne pose pas
problème. Nous consacrons chacune une matinée par semaine
à cette activité, recevant les
enfants par petits groupes (4 à 6
au maximum) pour une séance
de 20 à 25 minutes. Il s’agit de
captiver l’attention très vite et très
fort. Et de prendre le temps de
faire participer chacun ».
Les demandes d’intervention
viennent des écoles. En
maternelle, Odile et Françoise
se déplacent pendant le temps
scolaire. En primaire, Camelia
intervient à l’heure du déjeuner.
Cette année, avec une semaine
resserrée sur quatre jours, il est
plus difficile de s’organiser et elle
s’inquiète du rétrécissement des
créneaux.
Bien entendu, dans une démarche
républicaine et laïque, le lecteur
n’est pas sélectionné sur ses
opinions politiques, religieuses
ou morales. Lui même est tenu
de n’en pas faire état lors de
ses interventions : il n’exprimera
aucun jugement sur ceux dont
les valeurs diffèrent des siennes,
Cette prise en charge luxueuse,
en tout petits groupes, n’est
pas assez répandue faute de
bénévoles. Mais il est probable
que les renforts ne tarderont pas...
celles et ceux qui aiment à la fois
la lecture et les enfants étant
probablement très nombreux. Et
puis il est facile de rejoindre ce
groupe : il suffit de disposer d’un
peu de temps et d’être âgé de 50
ans au minimum. Une formation
est assurée : Odile, Françoise et
Camelia sont encore émues de
la qualité des trois journées de
formation suivies l’an passé.
Contact : Odile Sarron,
14 résidence Vincennes à Ozoir.
http://www.lireetfairelire.org
Notes :
- Le lecteur est assuré
gratuitement pour ses
déplacements (domicilestructure éducative) et son
temps d’intervention auprès
des enfants, par l’association
nationale Lire et faire lire.
- Lire et faire lire s’adresse en
priorité aux enfants des classes
du Cycle 2, de toutes les écoles
primaires. Une extension du
programme est possible en
Cycle 1 et en Cycle 3.
- Lire et faire lire s’adresse
également aux enfants
fréquentant des structures
«petite enfance», des
associations socio-culturelles,
des centres de loisirs, des
structures médicosociales et
des établissements secondaires.
- Lire et faire lire privilégie le
temps périscolaire. En accord
avec l’équipe éducative, une
intervention sur le temps
scolaire est possible.
faits politiques, des faits de guerre, mais aussi
des populations civiles… enfants, femmes… pris
dans ces luttes. Le temps est venu du regard
moins écorché. Cette exposition pouvait être
regardée par tous : Algériens de là-bas et d’ici,
anciens combattants et fiancées de l’époque,
mais aussi jeunes collégiens de 3e qui auraient
sans doute trouvé là une histoire vivante, une
histoire vécue et racontée par les témoins.
Et c’est cela qui est bien regrettable : la date
d’installation n’a pas permis la venue de ces
classes en stage avant les vacances scolaires.
Pour les plus jeunes, c’était sûrement un peu
trop difficile…
danse avec Hora
La rue du lavoir
sport et découverte
«
Lire et faire lire :
un plaisir partagé
Fin d’assistance
à jeunes en danger
« Grain de sel » était un lieu d’insertion
accueillant, à Roissy-en-Brie, les jeunes
de nos communes âgés de 18 à 25 ans
et ayant du mal à devenir autonomes, à
trouver leur place dans notre société. Cet
espace dynamique a fermé brutalement
ses portes fin janvier... Pourquoi ?
L
a FNACA organisait à la mi-février une
manifestation sur la Guerre d’Algérie à la
Ferme Pereire, Une semaine pour visiter
cette instructive exposition. C’est bien… c’est
court, et ce n’est pas vraiment à la bonne date.
Bien, parce qu’était présentée là l’histoire de la
colonisation de l’Afrique du Nord avec sobriété
et respect des populations. Les protagonistes
de la décolonisation et de la guerre d’Algérie
étaient aussi très honnêtement montrés. Des
la même chose… sans le vélo...
Ces randonnées sont inscrites aux calendriers
des deux fédérations (FFCT et FFRP). Les
frais d’inscription restent inchangés, à savoir:
pour les licenciés : 3,50 euros, les non
licenciés : 5,50 euros. L’accueil au gymnase
de La Brèche aux Loups (allée de la Brèche
aux Loups à Ozoir-la-Ferrière) se fait avec
remise de ravitaillement. D’autres ravitaillements sont assurés le long du circuit VTT.
Au retour, un buffet (copieux) permet à
chacun de reprendre des forces dans un
climat convivial : c’est l’instant privilégié de
la détente pour se raconter ses aventures,
ou mésaventures, devant la traditionnelle
exposition de photos du patrimoine briard
rencontré au fil des kilomètres.
cartophilie
Dimanche 8 mars,
quels que soient
l’âge, le sexe, ou
le kilométrage
parcouru, de
nombreuses
récompenses
seront remises.
Et une tombola
permettra à chaque
participant de
repartir avec un lot.
La belle histoire
des cartes postales
L
a carte postale illustrée est apparue
à la fin des années 1890. Les moyens
de transports étaient alors réservés aux
gens aisés, les familles ne se réunissaient
que dans les grandes occasions (mariages,
enterrements), le téléphone et la radio
n’existaient pas. Ce moyen nouveau de
communiquer
visuellement à des prix
raisonnables séduisit vite et de nombreux
commerçants et photographes éditèrent des
cartes postales.
De 1900 à 1912 toute la France profonde
encore magnifique fut immortalisée par les
cartes postales. Ces documents permettent
de reconstituer aujourd’hui les scènes de rues
et tout ce qui touchait à la vie de nos villages.
C’était aussi les débuts des grandes inventions,
comme les chemins de fer, l’automobile,
l’aviation etc. Cette période est l’âge d’or de
la carte postale. Huit millions de cartes furent
éditées en France en 1899, soixante millions
en 1902 et cent vingt-trois millions en 1910.
Au début, les cartes postales étaient
collectionnées dans de gros albums regroupant
de nombreux thèmes. Après la deuxième
guerre mondiale, quelques collectionneurs
Roger Collerais
Dimanche 8 mars à Ozoir-la-Ferrière,
Trentième Randonnée de la Mi-Carême
(Vélo, VTT, marche).
Au programme :
Cyclotourisme : 35, 55, 75 ou 95 km
VTT : 25 ou 55 km
Marche : 5, 10 ou 15 km.
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
ayant la nostalgie de leur région, ou passionnés
par des thèmes définis, commencèrent à se
regrouper. Au début des années 1960, les
premiers cercles virent le jour.
Pour Ozoir, entre 1900 et 1955, vingt-huit
éditeurs sont référencés, plus les cartes
photo privées : au total il doit exister cinq
cent cinquante à six cents cartes postales
différentes... dont un gros tiers méritent de
figurer dans une collection. La rareté et la
qualité du sujet déterminent la valeur de
la carte postale. Un document abîmé, aux
coins rognés, avec aminci important, voire
en partie «reconstitué» perd 20 à 50 % de
sa valeur. Les amateurs de cartes postales
traqueront les faux recollés. Il est assez
facile, en effet, de recoller une illustration
en bon état sur un double support étranger.
Une même photographie peut avoir donné
naissance à des reproductions très variables
en qualité, en piqué, en pointu, etc. Les
pièces exceptionnelles méritent amplement
une majoration de 30 %. Les documents flous
peuvent être minorés d’autant. Cartophiles,
prenez garde aux carto-filous !
Jean-Claude Jaillard
Quelques-uns des musiciens et chanteurs du groupe Hora...
V
ous aimez les danses traditionnelles ?
Pour apprendre, dans la bonne humeur,
l’association Hora propose, Samedi 7 mars,
Grande salle Beaudelet, de 15 h à 18 h 30, un stage
de danses d’Europe Centrale animé par Anita Bruzzo
(participation : 8 €).
Pour danser dans la bonne humeur une multitude de
danses variées (tombées de nos jours dans l’oubli),
allant de la Bretagne aux Pyrénées en passant par
toutes les régions de France, voire d’Europe, il suffit
de savoir sourire, marcher (sauter), et compter jusqu’à
trois...
Le bal traditionnel (et gratuit) qui clôture cette journée
se déroulera à partir de 20h 30 et sera animé par
« les ménétriers du groupe Hora », « E.F.R.B. » de
Roissy, « les Guirliboutons » et « Cinq à Celte ».
13
culture
enseignement
soirée caline
La 9 Nuit
e
...de la poésie
Pressentait-il déjà un contexte de
crise au moment du choix du thème
de l’année 2009 ? « Le Printemps de
Poètes », événement national, a choisi
d’ « En rire »… en rimes, bien sûr.
À Ozoir-la-Ferrière, Claude Le Bihan et
«Paroles d’Ozoir» ne pouvaient laisser
passer pareille occasion.
S
ur le thème proposé,
l’association «Paroles
d’Ozoir» tiendra sa nuit de la
poésie le samedi 14 mars 2009 au
lycée Lino Ventura à partir de 20h30.
En rire ? Claude Le Bihan, maître
d’œuvre de toutes nos soirées, y
veille… et surveille les choix des
habitués. Textes neufs, créés pour la
circonstance ; textes de circonstance
choisis chez nos bons auteurs… de
Victor Hugo à Pierre Desproges.
Les élèves d’une classe théâtre du
collège Gérard Philipe ont trouvé
moyen de s’en prendre aux fautes
d’orthographe, à la virgule et autres
aléas de ponctuation.
La soirée se prolongera avec
la chronique livre d’Anna
Pour la trente deuxième année consécutive,
le monde célèbre le 8 mars la journée
internationale de la femme, symbole du combat
pour l’égalité des droits. Les mouvements
féministes ni la littérature n’ont attendu 1977
et l’officialisation de cette fête par les Nations
Unies pour ce combat. En France, au milieu du
XIXe siècle, l’écrivaine George Sand lançait déjà
quelques brûlots peu appréciés des misogynes de son temps...
George Sand :
un féminisme vécu
Des générations de femmes se sont battues
(et se battent encore, bien des revendications
n’étant pas définitivement gagnées) pour les
droits essentiels : droit à l’éducation, droit de
vote, droit de disposer librement
de son corps, égalité juridique
et législative, meilleures conditions au travail…
Dès
1837
l’énigmatique
George Sand lançait quelques
brûlots. Cette femme au
pseudonyme masculin, qui
portait souvent le pantalon,
fumait des cigares et avait de
nombreux amants, n’adhérait
pas vraiment aux discours
des féministes. Elle soutenait
que les femmes de son temps
n’étaient pas encore prêtes à
participer à la vie politique en
raison de l’exécrable éducation qui leur était
donnée. Toute son attitude militait contre le
stéréotype de la femme soumise, mal instruite
et manipulée par les hommes. À titre personnel,
elle a su préserver ses droits, obtenir le divorce,
acquérir une autonomie financière, ce qui était
exceptionnel pour l’époque. Sand a toujours
voulu être jugée, non pas en tant que femme,
mais en tant qu’écrivaine et journaliste. Dans ses
romans, qui abordent des sujets dérangeants,
elle n’hésitait pas à poser des questions
d’actualité et exprimer des idées considérées
alors comme parfaitement amorales.
Chacun connaît La Mare au Diable, La petite
Fadette ou encore Indiana. Mais qui a lu les
écrits journalistiques de George Sand ? C’est
en mars 1837 que, dans le journal Le Monde,
14
paraissent Les Lettres à Marcie, un essai en
sept parties dans lequel l’auteur s’interroge sur
les droits des femmes. Le droit au divorce, à
l’éducation, l’égalité civile et civique, sont les
grands thèmes de ce travail
qui a choqué plus d’un lecteur
à l’époque de sa parution.
Pour elle, l’idée même que la
femme puisse être inférieure
à l’homme paraît comme un
sacrilège, une chose tout à fait
impossible et contre nature :
«Dieu serait injuste s’il eût forcé
la moitié du genre humain à
rester associée éternellement
à une moitié indigne d’elle ;
autant vaudrait mieux l’avoir
accouplée à quelque race
d’animaux imparfaits». Il est
vrai que des propos pareils ont
pu agacer une société alors très misogyne. La
publication des Lettres a été suspendue, et les
deux dernières traitant, entre autres, du divorce,
n’ont pas vu le jour.
Par sa vie, par ses écrits, George Sand reste
une icône de la femme libre et libérée qui a
su bousculer les stéréotypes et faire porter un
autre regard sur la place de la femme dans notre
société.
Anna Jaillard
L’école de la République est-elle en danger?
le poète musicien Clovis,
inventeur d’étranges instruments,
«musicopathe » à ses heures et
merveilleux joueur de mots. Il sera
accompagné de Pat Le Dingue, au
piano, et Le Marquis à l’accordéon.
En rires et en rimes… pour savourer
la langue française, quand elle ne se
prend pas (trop) au sérieux.
D’année en année, les réformes tombent sur les épaules des enseignants au gré des changements de ministres.
Mais jamais une attaque aussi brutale n’avait encore été menée. Avec, par voie de conséquence, une désobéissance
qui gagne... les annonces aberrantes (embauche de cinq mille emplois aidés pour lutter contre l’absentéisme) ne
calmant pas les esprits. Pour les professeurs et les parents, il faut revenir à l’essentiel : les enfants et leurs besoins.
http://www.clovislemusicopathe.com/
http://www.printempsdespoetes.com/
Le programme de la soirée
Première partie :
- Huguette Le Bihan : élucubrations incontournables.
- Participation des élèves de Mme F. Kaufmann, classe théâtre 6°1 du collège
Gérard Philipe.
- Chanson de la faute d’orthographe (de P. Gamarra) par Nicolas Souhard
- Ponctuation (de M. Carême) avec Manon Pierrat, Manon Galien et Lea Lemonnier
- Pavane de la virgule (d’Andrée Chedid) par Alexandre Boucher
- Pour un art poétique (de Raymond Queneau) par Nathaniel Yarguy
- Calixte Vernhes : Rages de l’âge; Bon conseil aux amants (de Victor Hugo).
- Christiane Bachelier : Hilaritas (de Victor Hugo).
- Josyane Kruger : Le mariage au fil du temps ; Le phylloxéra (de Léon Valdert
poète libertin)
- Léon Amegan : À l’aube du septième jour
- Monique Bellas : Tragédie (de Jean Ardouin)
- François Carbonel : Comment déclencher poliment une bonne guerre civile (de
Pierre Desproges).
- Léon Amegan : L’Homme du 20 janvier (de Claude Le Bihan).
Seconde partie :
Le poète musicien Clovis, Inventeur d’étranges instruments bizarres, avec ses
musiciens : Pat Le Dingue au piano et Le Marquis à l’accordéon.
Régie : Loïc Le Bihan et Thierry Bonnet du Centre de Musique Baroque de Versailles.
Présentation : Anne-Claire Darré et François Carbonel.
Une soirée imaginée pour Paroles d’Ozoir, conçue et proposée par Claude Le Bihan.
association lire, écrire, conter
Jacqueline Brenot était, en
décembre dernier, l’invitée
de l’Association Lire Ecrire
Conter dans le cadre de
ses vendredis littéraires
organisés salle Coluche.
C
ette ancienne professeur de
lettres au Collège Gérard Philipe
est revenue à Ozoir présenter
son premier livre, La dame du chemin
des crêtes, publié par L’Harmattan, dans
sa collection « Graveurs de mémoire ».
Sa lecture de larges extraits de son
évocation de sa mère nous a fait
voyager de Constantine au désert.
Drôle d’écriture courte (l’auteure
rédige aussi des haïkus), une écriture
«rhapsodique», dit-elle (deux pas en
avant, un en arrière), où les temps se
mêlent : présent du décès, de la quête
du lieu de dispersion des cendres,
passé de tous les souvenirs. Double jeu,
double «je» de l’auteure et de sa mère.
Qui renvoie chacun à sa propre relation
filiale.
Esther Lude
Nota : L’association Lire, Écrire, Conter,
envisage un stage d’écriture le samedi
25 avril de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 17
heures,
Renseignements et Inscriptions 30 €
(+5 € pour les non adhérents) auprès de
Gisèle Meunier 01 60 02 63 37.
Une longue nuit
pour refaire l’école
« Sur les trois enseignantes RASED de notre école, il n’en restera
qu’une : la psychologue scolaire ! Et notre circonscription n’a plus
de médecin scolaire depuis le début de l’année » déclarent sur leur
blog des parents FCPE de Belle-Croix. Le démantèlement de l’école,
est donc très concret à Ozoir-la-Ferrière. Et «Les nuits des écoles»
risquent de se multiplier et d’être de plus en plus longues...
L
« ’
école de la République est maltraitée
et en danger ». C’est ce qu’affirment
Monique Delessard, première Viceprésidente du Conseil général
de Seine-et-Marne, et Danièle Chazarenc,
Conseillère régionale. Ces deux élues de
gauche du département dénoncent le nouveau
programme du primaire «qui ne prépare pas
correctement les élèves», les 13.500 postes
supprimés pour la rentrée 2009, les personnels
spécialisés qui disparaissent (RASED), la
réduction du temps d’enseignement, la réforme
unilatérale des diplômes, les personnels
vilipendés, les élèves méprisés… « Dans
notre département, 393 postes doivent être
supprimés. Nous ne pouvons tolérer ce
démantèlement. »
À Ozoir, les parents FCPE de Belle-Croix se
sont inquiétés, dès novembre, de la situation.
Et ils ont adressé à Chantal Brunel, notre
députée, une longue missive dans laquelle
ils dénoncent eux aussi les suppressions
d’emplois programmées. Avant de poser à
l’élue l’indiscrète question : «Quelle sera votre
position lors du prochain examen du projet de
budget à l’Assemblée Nationale ?»
«L’école est et restera la première priorité de
la France», leur a répondu notre représentante
à l’Assemblée nationale. Soulignant qu’ «avec
60,1 M€ d’autorisation d’engagement de
crédits le budget 2009 est en augmentation de
1,6% par rapport à 2008», Mme Brunel conclut:
«Voilà pourquoi j’ai voté, en première lecture,
le mercredi 19 novembre, le Projet de loi de
Finances 2009 . »
Ces arguments n’ont pas dû rassurer puisque
le 23 janvier, sur invitation des parents FCPE
de l’école élémentaire, une Nuit des écoles a
été organisée à l’école Belle-Croix. Les parents
des écoles maternelle et élémentaire ont
abordé ce soir-là tous les problèmes soulevés
par la suppression des RASED, le service
minimal d’accueil, l’avenir des maternelles, la
qualification des remplaçants, les évaluations
en CM2… Et ils semblent bien décidés à ne
pas en rester là (1).
M. B.
(1) Les deux blogs rendant compte de cette
soirée fourmillent d’adresses proposant des
compléments d’information.
- parentsmaterbellecroix.blogspot.com (pour
les maternelles),
- belle-croix-fcpe.blogspot.com (pour l’école
élémentaire).
Y a un
problème...
La réussite scolaire ne se décrète
pas, même par un Président
de la République ! Tout enfant
qui ne réussit pas à l’école a
un problème et deux heures
de soutien scolaire en plus
n’y changeront rien. Le jeune
peut avoir un problème social,
familial, affectif, psychologique,
de santé psychique ou physique,
voire plusieurs à la fois...
P
roblème sociologique : l’école ne
représente rien pour lui. Il sait qu’il a
peu de chances de s’en sortir. Il se
trouve dans un environnement défavorable aculturé ou de culture différente. Il peut souffrir
de racisme ou d’une différence non tolérée
par ses pairs ou son entourage.
Une souffrance familiale : problèmes
d’argent, de chômage, avec une image de la
famille dévalorisée. Problème de place et de
promiscuité. Maladie psychique ou physique
d un parent, alcoolisme ou violence parentale,
divorce etc.
Problème affectif : deuil, naissance d’un
frère, carence affective. Sait-on que les deux
tiers des enfants adoptés - donc orphelins
ou abandonnés – s’en sortent très mal ?
L’étude de ces enfants abandonnés a permis
d’éclairer les phénomènes de carence et
leur pathologie. Un tiers des enfants adoptés
ont des problèmes de drogue et sombrent
dans des délinquances diverses. C’est une
jeune fille adoptée qui a poignardé son amie
dernièrement. Un tiers ont des difficultés
La réussite ne se décrète pas L
dans un petit livre
Après une longue
période où l’enfant
avait été mis au
centre du processus
d’enseignement, le voici
oublié. Exiger que tous
les élèves apprennent
les mêmes choses dans
les mêmes délais est
une imposture.
(1) Rien à voir avec le journal de même nom fondé
en 1944. Celui-ci est le journal progressiste de
l’Abbé Lamennais.
(2) Un extrait de la sixième Lettre à Marcie est
disponible sur Internet en cliquant sur le lien
suivant : http://www.femmesplus.fr/mag-femmeelles-etaient-feministes.16143.fr.html
Ricochets n° 33 : mars - avril - mai 2009
e ministre de l’Education nationale a
fait distribuer, lors de la rentrée scolaire
2008, un livre intitulé Donner des
couleurs à la réussite. « Les programmes
nationaux de l’école primaire définissent
pour chaque domaine d’enseignement les
connaissances et compétences à atteindre
dans le cadre des cycles. Ils indiquent
des repères annuels pour organiser la
progressivité des apprentissages en français
et en mathématiques. »
«Connaissances et compétences à atteindre», « repères annuels » …
Répondre aux attentes des parents et des
élèves. Répondre aux exigences du monde
du travail aussi. Le système doit apporter les
bonnes « réponses » dans un environnement
qui bouge…
Il y a « obligation de résultat ». Le maître et
sa méthode devront en répondre.
Après une longue période où l’enfant avait été
mis au centre du processus d’enseignement,
voire des déficiences scolaires. Pour des
raisons psychiques ou matérielles, beaucoup
de parents, sans les abandonner, ne peuvent
pas s’occuper de leurs enfants. Tout juste
parviennent-ils à répondre aux besoins de
survie. Ces enfants, livrés à eux-mêmes et à
la télévision, sont carencés et en manifestent
les symptômes : surexcitation, incapacité à se
concentrer, difficultés d’apprentissage et de
mémorisation. Leur intolérance à la frustration
se traduit - selon les âges et l’éducation - en
violences verbales ou physiques.
Problème physique ou psychique : névroses graves ou psychoses s’annoncent
généralement à travers les difficultés à
l’école. Faute d’être prises en charge, l’écart
va s’aggravant.
Par ses difficultés, l’enfant témoigne des
dysfonctionnements de son univers. Difficultés
que les parents ne sont pas forcément en
mesure de voir ou même, s’ils les voient,
d’y répondre. Ils sont eux-mêmes débordés.
Alors, quand Zorro promet qu’avec un ou
deux décrets et recommandations on va tout
résoudre, on a envie de le croire et d’oublier
ce que l’on sait pourtant. Une plante a besoin
d’être soignée, arrosée, mise dans le terreau
qui convient et à l’exposition adéquate, et
surveillée. Et aussi qu’il vaut mieux prévenir
que guérir, soigner les causes plutôt que les
symptômes. Or l’échec scolaire, sous une
forme ou une autre, n’est qu’un symptôme.
Lucie Cziffra
le voici oublié. Exiger que tous apprennent
les mêmes choses dans les mêmes délais est
une imposture. Oublier les conditions réelles
du travail de l’enseignant, aussi. Avant toute
transmission de « contenus » il lui faut savoir
poser lois et limites aux comportements
d’élèves qui ignorent toute contrainte. La
réussite ne se décrète pas dans un petit livre
Les enseignants n’ont pas attendu cette
nième réforme des programmes pour
transmettre
les savoirs fondamentaux.
Ils font de leur mieux et nous avons une
école maternelle splendide, un primaire qui
fonctionne tant bien que mal malgré des
classes surchargées et la quasi interdiction
de faire redoubler des enfants qui ne suivent
pas au même rythme. Leur succès ne dépend
pas de la restructuration des programmes,
mais des effectifs des classes, du nombre
d’enseignants et des moyens qui leur sont
donnés.
Angélique David
15
commerces
Cours de dessin
et Mangas à gogo
L
e Livre d’Oz, la librairie de la place
de l’Église, ne manque jamais une
occasion d’animer le quartier.
Le 31 janvier, dans le cadre de sa semaine
dédiée aux mangas, un évènement a fait la
joie des enfants et des ados. Ils recevaient
ce jour-là les conseils éclairés d’un jeune
stagiaire passionné, et la librairie leur offrait
des cours de dessin gratuits, dispensés par
Laura, 17 ans, très douée dans le domaine,
et fan du genre. Pendant une heure, ils ont
pu s’essayer à ce difficile exercice. Tous
sont repartis, avec un cadeau de la maison:
carte postale, marque-pages, affiche ou
plumier à l’effigie... de mangas bien sûr.
Le Livre d’Oz
Place de l’Église
Tel. 01 64 40 01 53
Un opticien
très professionnel
O
zoir compte depuis peu un nouvel
opticien, M. Hakim Charun, qui
vient d’ouvrir Infinity Optical.
Ce jeune Lyonnais, promu meilleur
apprenti de France est passionné par
un métier qu’il a appris en alternance.
Après quelques années dans de
célèbres chaînes d’opticiens, il se
lance en indépendant. Les techniques
les plus pointues (par exemple le
surfaçage numérique point par point,
une technologie japonaise) n’ont
aucun secret pour lui, pas plus que
les matériaux les
plus innovants pour
les montures.Toutes
les grandes marques
sont chez lui, mais
M. Charun propose
aussi des modèles
de montures à petit
prix.
Les enfants porteront eux aussi des
lunettes avec plaisir,
accueillis dans le
coin des 0 à 5 ans
avec le meilleur
des fabricants français et italiens,
et les marques Harry Potter, Winnie
l’Ourson, Princess, etc..
M. Charun offre des facilités de
paiement en trois ou quatre fois
sans frais. Il pratique le tiers-payant
ainsi que la garantie « satisfait ou
remboursé ».
Infinity Optical
48/50 ave. du Gal de Gaulle
Tel. 01 64 05 24 74
sur la route
de Roissy
L
es travaux avancent à
grands pas sur la route
de Roissy où un panneau
informe de la prochaine
ouverture d’un Super U. Ce
supermarché de près de
trois mille mètres carrés de
surface ouvrira ses portes en
septembre prochain.
Il sera doté d’une galerie
marchande comprenant sept
magasins, dont une pharmacie
et un fleuriste. Le centre
devrait générer 90 emplois.
du bon bio
aux Margotins
Hyper Fruits Légumes ouvrira
fin mars au plus tard un
rayon de fruits et légumes
biologiques.
M. Burgniès avait ce projet
en tête depuis un moment,
mais la difficulté pour lui
était de trouver le bon
De vrais meubles d’artisan
J
groupement d’achats, de
façon à garder la rigueur qui
a fait sa réputation, certifiant
à la fois la qualité et le prix.
C’est désormais chose faite.
Les produits sont présentés
en petits conditionnements
(nécessaires pour les isoler
des produits traités) à des prix
très compétitifs. On trouvera
aussi bien les légumes et
fruits saisonniers courants que
quelques produits exotiques,
avec des promotions
ponctuelles.
Hyper Fruits Légumes
97 avenue du Général
Leclerc
Tel. : 01 60 34 30 05.
ean-Paul Mailhé, ébéniste
diplômé de l’école Boulle, s’est
installé voici quelques mois
à Ozoir. Le magasin «Le Mobilier
Authentique» se trouve dans la zone
industrielle, non loin de la gare. Pas
facile à trouver, mais cela vaut la
peine de chercher. Car il s’agit d’un
magasin pas comme les autres où
l’on trouve souvent le patron dans
ses œuvres, ponçant, assemblant,
vernissant... Les six cents mètres
carrés de surface se partagent
entre magasin et atelier. Cela fleure
bon le bois brut et la patine...
«Le Mobilier Authentique», c’est la
garantie de trouver le meuble dont
on rêve, ou de le faire réaliser sur
mesure en chêne, merisier, noyer
ou pin. Cet artisan ébéniste sait
tout faire : rustique, contemporain,
copies d’ancien, restauration.
Dans un proche avenir le magasin
se complètera d’un rayon literie.
Le Mobilier Authentique
2 rue Louis Armand
Tel. 01 60 34 36 22
Ouvert tous les jours

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