Atelier « fournitures

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Atelier « fournitures
Atelier de travail du 1er décembre 2010
sur le thème des « fournitures de bureau» responsables
L’atelier de travail du 1er décembre 2010 fait suite à un premier rendez-vous en octobre 2010
lors duquel plusieurs acheteurs de grandes entreprises ont exprimé leurs attentes en matière
de fournitures de bureau responsables, auprès de fournisseurs et distributeurs membres de
l’Ufipa.
L’objet de l’atelier est de construire un référentiel opérationnel destiné aux professionnels de la
fonction achat. Ce référentiel doit permettre d’élever le niveau des exigences
environnementales et sociales dans les consultations. Dans un souci de cohérence et de
pragmatisme, il est impératif d’associer fabricants et distributeurs à la démarche, afin de
prendre en compte leurs contraintes (techniques, financières, logistiques, structurelles…) et
d’apprécier au mieux leur marge de progression.
L’atelier est co-organisé par Buy&Care (Aude Igounet) et l’UFIPA (Union de la Filière Papetière Franck Baron), et animé par Bruno Frel (Achats Concept Eco) et Laurent Grisel (Fidarec)
Il ressort des premiers échanges que la réflexion partagée doit porter sur plusieurs axes qui
constituent les enjeux majeurs de la profession en matière de développement durable, à savoir :
la qualité des produits, le transport, la responsabilité sociale des entreprises, l’usage.
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1. La qualité de produit responsable
Le code des marchés publics (ou 2004/17, 2004/18) impose que les critères de choix soit
quantifiables, mesurables et surtout opposables.
Fortement concurrentiel, le critère environnemental dans les produits est pourtant difficile à
apprécier tant pour les acheteurs et utilisateurs finaux que pour les industriels du secteur.
En l’absence de classification/référentiel pré-défini par les professionnels de la filière, les
acheteurs ne se réfèrent qu’aux labels environnementaux pour faire leur choix alors qu’ils ne
touchent pas toutes les familles d’achat et qu’ils constituent une contrainte économique pour
les fabricants.
En même temps, il est impossible d’établir une nomenclature exhaustive définissant les critères
de choix environnementaux et de les hiérarchiser en raison du facteur de variabilité.
Il appartient donc aux organisations professionnelles de favoriser la concertation entre
fabricants pour définir un vocabulaire commun, des critères pertinents et applicables à
l’ensemble de la filière.
Le distributeur a également un rôle à jouer vis-à-vis des acheteurs pour éclairer et faciliter son
choix. La mise en place par le distributeur d’un système de notation permettant de classer les
produits référencés en fonction de critères environnementaux et sociaux, allant de A à E (pour
les produits les plus mal notés) semble une bonne solution, dès lors qu’il mandate un
organisme de contrôle indépendant pour procéder à cette notation.
Le choix du distributeur de déréférencer de lui-même les produits classés E, la note la plus
faible du dispositif d’évaluation, permet d’aller plus loin dans la démarche et de guider le choix
des acheteurs vers encore plus d’excellence. Cette démarche présente un double
intérêt puisqu’elle incite les fournisseurs à plus de transparence et à renforcer leurs efforts en
matière de développement durable.
En complément, s’il apparaît nécessaire de mettre en évidence le coût environnemental d’un
produit ou d’un comportement aux yeux de tous les acteurs concernés afin que le choix de
l’acheteur ne soit fortement orienté par le critère du prix, il semble dans la pratique difficile à
évaluer.
2. Le transport, la distribution
Les acheteurs ont pendant longtemps imposé à leurs distributeurs/fournisseurs des délais de
livraison de plus en plus courts, tout en multipliant paradoxalement le nombre des
commandes, augmentant par là-même le coût environnemental.
Plusieurs pistes d’amélioration peuvent être mises en place par les donneurs d’ordre :
- en arrêtant d’évaluer les distributeurs de fournitures sur la base de la rapidité de livraison
pour valoriser le taux de service tel que la « ponctualité » et la « conformité ».
Cette évolution des conditions de livraison doit faire l’objet d’une démarche concertée entre les
acteurs majeurs de la filière distribution visant à refuser le 24H chrono, car en agissant de
manière isolée un distributeur se risquerait à perdre sa clientèle.
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Plus largement, cette évolution doit faire également l’objet d’une démarche concertée entre les
fournisseurs/distributeurs d’une part et les acheteurs d’autre part, de sorte que le coût de
transition qu’implique tout plan de progrès soit amorti par l’ensemble des opérateurs.
- le groupement des commandes pour les entreprises utilisatrices afin d’optimiser les coûts.
- la rationalisation des habitudes des utilisateurs finaux par une meilleure information en
amont. Les acheteurs
Si le code des marchés publics et les codes européens interdisent à l’acheteur d’introduire un
critère portant sur la localisation de la production, le coût CO2 lié au transport et dont le
référentiel doit tenir compte, peut favoriser dans certains cas la production locale.
3. La responsabilité sociale
La plupart des donneurs d’ordre intègrent désormais le respect des dispositions de l’OIT dans
les appels d’offres. Cependant, certains fabricants sont réticents à prendre un tel engagement
faute de visibilité sur les pratiques de leurs sous-traitants.
Une production responsable sur le plan environnemental et social suppose pourtant une
maîtrise de l’approvisionnement et le contrôle de sa mise en œuvre qui semble plus aisée
lorsque la production est localisée en Europe.
Il appartient à l’industriel/ au fabricant d’être en mesure de contrôler sa production et donc
d’informer sur les caractéristiques du produit responsable.
4. Usage
Le choix de l’acheteur est guidé par les besoins de l’utilisateur final. Afin d’évaluer l’adéquation
produits/besoins, une entreprise a créé des comités d’utilisateurs qui examinent le catalogue
dès l’appel d’offre et l’évalue tout au long de l’année. La participation des distributeurs à ces
comités d’utilisateurs permettrait d’améliorer l’offre et de faciliter le conseil à l’achat.
Un catalogue restreint de références proposé par le distributeur dès lors qu’elles sont adaptées
aux besoins des utilisateurs, présente également un intérêt pour l’acheteur, qui peut ainsi
mieux maîtriser ses coûts.
Les utilisateurs et acheteurs attendent également des fournisseurs/distributeurs qu’ils soient
force de proposition/conseil afin d’améliorer/optimiser leurs pratiques de consommation. Les
acheteurs attendent des distributeurs/fabricants qu’ils développent un guide destiné à
l’utilisateur final sur le thème des produits éco-conçus et les bonnes pratiques de
consommation.
L’acheteur attend de son fournisseur qu’il lui transmette la valeur d’usage du produit (portant
sur l’intégralité du cycle de vie du produit depuis la commande jusqu’au recyclage) puisqu’il
privilégié le coût complet au prix.
A noter que les consommateurs privilégient sur le marché français encore le « jetable » au
« rechargeable » dans leurs habitudes.
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Cet atelier permet d’identifier les besoins, les contraintes et les points d’amélioration qui
peuvent être communément mis en œuvre par l’ensemble des opérateurs à son niveau.
Plusieurs axes de progrès ont été identifiées lors de ce premier atelier de travail, ils seront
explorées et enrichies lors d’un prochain atelier qui aura lieu vers la fin du 1er trimestre 2011,
en y associant de nouveaux opérateurs fabricants et distributeurs et de nouveaux acheteurs.
L’UFIPA en tant qu’organisation professionnelle de l’ensemble de la filière « Fournitures de
bureau » doit favoriser la concertation et s’accorder sur un vocable commun de la profession et
aboutir à un système de notation fondé sur des critères simples portant sur tout le cycle de vie
du produit.
Remerciements aux participants
Emmanuel ARCONDARA (VERTARIS) - - Guillaume LAUVRIERE (BUREAU VALLEE) - Bernard
SERAFINI (OBE) - Jean-Pierre ZMOKLY (SNCF) – Aude IGOUNET (BUY&CARE) - Franck BARON
(UFIPA)
Remerciements aux animateurs :
Bruno Frel (ACHATS CONCEPT ECO)
Laurent GRISEL (FIDAREC)
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