LA PETITE FILLE AUX YEUX VERTS

Transcription

LA PETITE FILLE AUX YEUX VERTS
Ton sourire
Ton sourire offre au jour qui point son équilibre.
C’est le sextant qui guide à l’horizon tous les navires.
Contre vents et marées mon cœur chavire
Devant tes yeux vainqueurs et ton sourire.
Ton sourire est un champ de blé dessous la brise
Ondulant au poids des épis qu’octobre grise,
Un chant profond rompant un silence électrique
Qui lézarde les murs d’oubli aux teintes brique.
Ton sourire éveille les désirs et les délires.
Il éclaire d’un trait tous les masques de cire,
Chassant les vieux démons et les vampires
Terrorisés au ciel de ton sourire.
Ton sourire ouvre les cachots aux hommes libres.
Aux lèvres des manants telle une arme qui vibre,
Il tourne en dérision reines et tristes sires,
Ridicules pantins qui dans l’orgueil se mirent.
Ton sourire est l’île qu’on se plait à découvrir
Entre bonheurs passés et peines à venir.
Le parfum de la mer qui gronde ou se retire
Naît et s’évanouit au gré de ton sourire.
Ton sourire est une musique volatile
Qui court, résonne, fuit dans les rues de la ville.
Qui l’entend ne saurait pourtant la réécrire
Tant elle est impossible à saisir.
Sous la cendre des ans, sous le vent qui soupire,
Sous l’écorce des bois que l’hiver veut meurtrir,
Au-dessus des sentiers que le temps sait détruire,
Comme un astre éternel, sur moi luit ton sourire.
Jean Iglesis

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