spécial immobilier nantes - guide Nouvel Observateur
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SPÉCIAL IMMOBILIER NANTES II ANTOINE DEJOIE Président de la chambre des notaires de Loire-Atlantique Le Nouvel Observateur Place Royale. Des opérations d’urbanisme ont amélioré la qualité de l’ancien, notamment en plein centre En un an, les prix ont augmenté de 8% intra-muros et de 3,6% dans l’agglomération. vendent très rapidement, autour de 400 000 euros dans le centre », ajoute Christian de Narp, professionnel dans le quartier de Saint-Pasquier. « Les biens non surestimés se vendent rapidement », résume Charles Coyac, directeur de Beaulieu Immobilier et vice-président de la Fnaim de Loire-Atlantique. Toutefois, un bilan établi par les notaires de l’Ouest faisait état encore d’une hausse de 8% sur un an à Nantes (avec des transactions autour de 2 440 euros/m2 en moyenne pour les appartements anciens) et d’une augmentation de 3,6% sur l’ensemble de l’agglomération, dans le même laps de temps (1 961 euros/m2 en moyenne). Dans le neuf, le prix moyen a augmenté de 5% au premier trimestre, avoisinant déjà 7 000 voire 7 500 euros/m2 pour le haut de gamme. Mais l’offre standard se situe plus généralement entre 3 600 et 5 000 euros/m2. « La hausse devrait se poursuivre, en raison notamment de la nouvelle norme antisismique, qui pourrait aboutir à une augmentation de 2 à 3% des prix sur les logements qui arriveront sur le marché en 2012 », confie Bertrand Mours, président de la fédération régionale des promoteurs-constructeurs. Les locataires ont-ils tout intérêt à attendre avant de se lancer dans l’achat de leur premier apparte ment ? Ils constituent 62% des habitants de Nantes et 39% de ceux de l’agglomération, et, pour eux, l’offre s’est élargie : plus de 160 000 logements ont été construits depuis 1999, dont une forte proportion de studios, 2 et 3-pièces destinés aux investisseurs, en loi Scellier depuis 2009. Des opérations de renouvellement urbain ont par ailleurs amé lioré la qualité de l’ancien, notam ment en plein centre. Les bailleurs doivent désormais remettre leurs biens au goût du jour – avec peinture fraîche, cuisine équipée et sanitaires corrects – pour trouver un locataire fiable et vraiment inté ressé. Les loyers ne baissent pas (11,30 euros/m2 en moyenne, d’après l’observatoire Clameur), et les critères de sélection des locataires ne s’assouplissent pas non plus. Il en sera peut-être autrement si la vacance locative augmente. Celle-ci est actuellement estimée à 5% environ, d’après l’observatoire du locatif privé mis en place par le Club immobilier Nantes Atlantique (Cina), et pourrait croître dans les mois à venir. Un risque qui n’est pas à craindre dans le parc social nantais, pourtant deuxième de France. Entre constructions et rénovations, 2 800 nouveaux logements sont mis à la disposition des habitants chaque année. Pourtant, les demandeurs doivent encore attendre vingt mois en moyenne avant de pouvoir y poser leurs valises. VALÉRIE ROCHAIX DR - JEAN-CLAUDE NDIAYE/JUSTOUEST.FR Le Nouvel Observateur En un an, les prix ont augmenté de 8% à Nantes et de 3,5% dans l’agglomération. Comment l’expliquez-vous ? Antoine Dejoie Il y a certes une hausse des prix, mais c’est aussi le positionnement des acheteurs qui a évolué. Il y a un an, la dynamique du marché reposait essentiellement sur les primo-accédants et les investisseurs. Aujourd’hui, ce sont aussi des biens plus haut de gamme qui s’achètent et se vendent, avec par conséquent des montants de transaction plus élevés. Et pourtant une défiance persiste… Les professionnels ressentent un ralentissement de l’activité depuis le mois d’avril. Comment l’analysez-vous ? Les chiffres traduisent une légère baisse du volume des transactions depuis la fin de l’année dernière, qui semble se confirmer, pour les maisons essentiellement, au printemps. On observe un attentisme des acheteurs comme des vendeurs, avec l’éventualité que la conjoncture économique se dégrade, la crainte d’une hausse de la fiscalité. Dans les mois à venir, le scénario le plus probable me semble être celui d’une stagnation, voire d’une érosion des prix, mais je ne parierai pas sur une chute réelle : si les prix baissaient à nouveau, les vendeurs pourraient se retirer du marché, ce qui arrêterait le mouvement. Les secteurs à la limite de l’agglomération et au-delà sont-ils plus fragiles ? Pas forcément. La proximité des transports et des services est un critère de plus en plus important pour évaluer la valeur d’un bien, mais les règles d’urbanisme imposent de densifier les centres-villes comme les centres-bourgs. Cela contribue à la hausse des prix. Ce facteur résiste à la crise. Il agit sur le long terme, de façon indépendante des aléas économiques. PROPOS RECUEILLIS PAR V. R.