DÉPENDANCE ÉMOTIVE : CHATS, CHIENS, ANIMAUX DE

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DÉPENDANCE ÉMOTIVE : CHATS, CHIENS, ANIMAUX DE
DÉPENDANCE ÉMOTIVE : CHATS, CHIENS, ANIMAUX DE COMPAGNIE
Publié par Pascale Piquet dans Dépendance affective
Un animal de compagnie est souvent utilisé pour combler le vide que vous ressentez à
l’intérieur, surtout si vous êtes célibataire. Mon ami, Hany Khoriaty, père de la talentueuse
jeune chanteuse Florence K., a une théorie sur les « femmes à chat », célibataires, ayant passé
les 35 ans : il soutient que lorsqu’une femme célibataire a un chat, voire plusieurs (c’est aussi
valable pour les chiens), passé 35 ans, elle préférera souvent son petit compagnon à quatre
pattes, plutôt que vous, Monsieur, même si vous vous mettez à plat ventre !
En fait, ce que Hany veut exprimer, avec humour, et ce n’est pas le premier à me faire un
témoignage dans ce sens-là, c’est que certaines femmes ont plus de considération pour leur
animal que pour le nouveau copain : la place est déjà prise dans leur cœur et l’homme se
retrouve au rang d’animal, mais pas dans le lit (il est déjà occupé), plutôt au pied ! Je
comprends que lorsque vous adoptez un chien, un chat ou autre, vous en êtes responsable à
vie. Mais que diriez-vous de lui laisser son rang d’animal de compagnie au lieu de le coopter
au rang de… conjoint ou enfant ! Personne ne vous a jamais expliqué comment élever votre
nouveau colocataire à poil et vous pensez que lui donner tout l’amour dont vous débordez fera
l’affaire. Ça fera SON affaire, car ça ne prendra pas longtemps avant qu’il vous domine, se
considérant comme le mâle alpha (mâle dominant d’une meute de loups) de la famille.
Il va tenir la place de compagnon, au-delà de son statut d’animal, parce que vous le traitez
comme un humain. C’est aussi déstabilisant pour lui d’être traité comme un humain, que pour
vous d’être traité comme un chien ! Du coup, il faut faire appel à César, afin qu’il remette le
chien dans son panier et la maîtresse sur le canapé. Il ne fait pas du dressage de chiens : il
coache les maîtres pour leur redonner leur statut d’humain ! En fait, la dépendance émotive va
également se loger dans vos relations avec les animaux. Quand j’entends une femme dire à
son chien ou son chat « Viens voir maman », mes oreilles font un tour sur elles-mêmes ! J’ai
eu des chiens, des chevaux, et aujourd’hui deux chats, n’en déplaise à Hany ! En fait, ce sont
plutôt les deux chats qui m’ont eue. Débarquant de nulle part (ma fille et moi en avons au
moins recueillis cinq, à St-Jean-de-Matha, depuis que nous y vivons, le cheptel étant réduit
aujourd’hui à deux), ce sont plutôt les chats qui ont choisi de vivre chez nous, plutôt que nous
qui les avons choisis. Silex, chat tigré que vous pouvez voir sur l’une de mes vidéos, sur mon
site (http://pascalepiquet.com/video-dependance-affective.php), nous a depuis bientôt six ans.
Très connu de tous les clients qui viennent faire le coaching à St-Jean-de-Matha, il est
« thérapeutique ». Eh oui, ils ont aussi cet effet-là. Très calme, adorant les caresses, il choisit
des genoux, se partage, pas de jaloux, et ronronne. Son ronronnement, en plus du geste
répétitif des caresses est hypnotique et apaise. La zoothérapie n’est plus à démontrer : les
animaux font du bien, quand vous respectez leurs normes de vie. Donc, les animaux, je les
connais, je les respecte et je les aime. Notamment, ma vie dans les chevaux de courses m’a
enseigné beaucoup sur les comportements équins (et sur les hommes aussi !). Mais ils restent,
à mes yeux, des animaux (je parle des chevaux !).
La grande erreur que font la plupart des humains, c’est de les coopter au rang de personne.
Ainsi, dans une famille avec des enfants, un chien ou un chat peut parfaitement considéré
qu’il passe, dans la meute (car pour eux une famille, c’est une meute), avant les enfants.
L’animal défendra son rang, simplement parce que vous ne lui aurez pas fait comprendre qu’il
est le dernier et non le premier, après les parents. Les animaux sont comme les enfants : ils
testent, cherchent la faille et s’y introduisent rapidement. Quand vous laissez votre chat
monter sur la table de la cuisine et sur le comptoir (laissant des poils partout au passage !),
quand il dort dans votre lit, a tous les droits, vous allez au-devant d’ennuis… Bien sûr, ce
sera plus flagrant avec un chien qui a plus de pouvoir, car il peut mordre : il sentira s’il a le
dessus sur vous et le simple fait qu’il l’ait le poussera à vous dominer. Donc, comme tout
dominateur humain, il en profitera pour prendre la place de chef. Allô, César, au secours !
(César est un dresseur américain connu en Amérique du nord grâce à une émission de
télévision).
Accorder plus d’importance à un animal qu’à une personne vous paraît souvent normal, quand
vous avez perdu confiance en la race humaine. « Plus je connais les hommes, plus j’aime les
bêtes », cette citation démontre bien que, blessé par des personnes proches ou non, dans vos
relations affectives ou autres, vous reportez votre amour sur un animal que vous traitez
comme un humain. Vous n’aimez pas qu’on vous traite comme un chien, alors ne traitez pas
le chien ou le chat comme un humain. Accordez-lui sa place d’animal de compagnie, avec les
égards dus à son rang, pas plus. Sinon, vous le déstabilisez. Que dire d’un de mes amis qui
avait une chienne, berger allemand, qui ne laissait approcher aucune fille de lui ? Que dire du
chien qui est couché dans le lit à côté de sa maîtresse et ne laisse pas approcher le mari ? Vous
trouvez ça drôle, souvent, jusqu’au jour où il prend le rôle du dominant et parce que vous
n’avez pas su vous affirmer, il vous mord et vous le faites piquer. J’ai vu des chevaux traités
comme de bons gros toutous, quand ils étaient poulains, puis défigurer la personne quand ils
étaient adultes : c’est la façon qu’un cheval a de se faire respecter, il mord. Un cheval, surtout
entier (pas castré), a besoin de sentir quelle est sa marge de manœuvre et d’être dressé à
respecter l’homme. Sinon, il devient dangereux et l’humain, loin de reconnaître ses erreurs,
l’envoie à la boucherie. Le cheval ou le chien ne sont pas dangereux : ils ont juste pris la place
de dominant, que vous leur avez laissée.
Ayant eu deux gros chiens d’environ 40 kilos, un malamute (chien de traîneau) et un
charplaninatz (berger yougoslave), il était important qu’ils sachent où était leur place : ils
passaient après les maîtres, le conjoint de l’époque et moi, et après ma fille. Si un chien de ce
gabarit, chien de meute par excellence, sent que vous en avez peur, vous êtes foutu, il prendra
le dessus. D’ailleurs, les deux se battaient souvent pour savoir lequel passait après ma fille. Il
arrive que des chiens respectent les enfants de la maison, qu’ils ont souvent vus naître, mais
mordent les enfants étrangers, pour asseoir leur place. Les animaux n’ont pas les mêmes
références que vous, même si vous avez tendance à leur prêter des sentiments humains : ils
ont des comportements reliés à leur race et pour eux, il faut défendre sa place. Lui expliquer
gentiment que ce n’est pas bien de mordre les enfants ne le convaincra pas. Je me souviens
d’une émission de César où les maîtres avaient déboursé 20 000 $ US (14 000 euros) en frais
médicaux pour eux-mêmes, victimes des morsures de leur chien, un petit bouledogue français.
Que penser des chiens et chats qui dorment dans le lit de leur maîtresse ou maître ? Je
comprends que ce soit rassurant d’avoir une présence, surtout pendant le sommeil, car en
dépendance affective, il arrive que vous ayez des difficultés à dormir seul. La présence
animale est rassurante, mais parfois très invasive. D’autant que le jour où vous rencontrez
quelqu’un, il doit se faire une place dans votre lit, si l’animal l’accepte ! Et que dire des
relations intimes sous le nez du chien : ça en déconcentre plus d’un ! Sans parler d’une
question d’hygiène, car le chien qui bave et le chat qui perd ses poils sont-ils vraiment les
bienvenus dans des draps ? Ces fameux poils souvent responsables d’allergies et quand le ou
la nouvelle partenaire y est allergique, que faire ? Le problème se pose : faut-il se débarrasser
du chien/du chat ou du gars ? Des femmes m’ont avoué s’être débarrassées du chat, plutôt que
du gars, puis celui-ci les a plantées là. C’est certain que la dépendance affective vous fera
favoriser le chat si vous l’avez coopté au rang d’humain, ou le gars si vous êtes en
dépendance émotive et que l’important pour vous est d’être en relation, à n’importe quel prix,
même celui du vétérinaire pour tuer le chat.
En bref, avoir un animal de compagnie est une responsabilité, parce qu’il va falloir le dresser
à être un animal et non un humain. Vous l’aurez compris, lui faire croire qu’il est votre
conjoint ou votre enfant lui fera plus de mal que de bien. Et c’est humain que de prendre un
animal quand on se sent seul, parce que dépendant affectif et émotif, vous cherchez à combler
un vide. Je vous entends souvent dire « Le chien, au moins, il est toujours heureux de me
voir quand je rentre le soir ! », ce qui est moins évident avec un chat. Mais attention de ne pas
avoir un animal parce qu’il vous manifeste de l’intérêt, justement parce qu’il dépend de
vous… Dressez juste votre chien, votre chat ou tout autre animal à rester à sa place, afin que
le jour où vous rencontrez quelqu’un, il adopte votre nouveau conjoint et réciproquement !
Source : http://www.machronique.com/dependance-emotive-chats-chiens-animaux-de-compagnie/