Jeunes et cons : du Punk Rock au Théâtre 14

Transcription

Jeunes et cons : du Punk Rock au Théâtre 14
Jeunes et cons : du Punk Rock
au Théâtre 14
Sur scène des jeunes, des uniformes scolaires, des cahiers,
une bibliothèque et des sonneries marquant début et fin des
cours. En quelques bavardages on est dans le bain : nous voici
de retour au lycée. Un lycée anglais mais un lycée comme les
autres.
Adaptation de la pièce dramatique de l’auteur britannique
prometteur Simon Stephens. Au cœur de leur débat sans jamais
être énoncé clairement il y a la découverte de l’autre et de
soi, la crainte du futur, le besoin d’amour… Un huis-clôt dans
la bibliothèque du lycée Stockport en Grande-Bretagne où
William et ses camarades préparent leurs examens d’entrée à
l’Université.
Entrecoupé de morceaux punk-rock et de stroboscopes à gogo,
l’enchaînement des scénettes nous fait ressentir le malaise
latent qui grandit entre ces élèves aux caractères bien
trempés.
Vous n’êtes pas devant un épisode d' »Hélène et les Garçons ».
Dans cette pièce de Stephens, on est d’avantage dans l’esprit
d’un « Péril Jeune » (1).
Mal dans leur pompes, ces héros de la puberté le sont et ça se
sent. Comme cette légère odeur de poudre que l’on peut sentir
avant une explosion inévitable.
L’interprétation de ces 8 grands ados sonne juste. La mise en
scène est efficace et chorégraphiée simplement par un écran
placé au dessus de la scène et indiquant l’évolution dans le
temps de la date et de l’heure .
Même si la violence fait partie de notre quotidien, son
escalade dans la pièce est un peu rapide pour être
parfaitement réaliste.
Car ne vous fiez pas à l’affiche : tout n’est pas rose, le
héros n’est pas Billy Elliot (2) et ça ne finira pas en
chanson.
C’est davantage entre Le Cercle des Poètes Disparus(3) et Sex
Intentions (4) que la pièce réussit un grand écart.
Provoc’,
certes
mais
pas
que.
La
réflexion
transgénérationnelle ne paraît pas inutile, lorsqu’on a eu
connaissance des évènements de Concordia, Columbine, Virginia
Tech ou Aurora.
Il n’est pas ici fait référence à l’excellence académique de
ces campus américains mais bien à l’usage de la force réalisé
par certain des élèves à l’encontre de leurs camarades.
Pour paraphraser les Nèg’ Marrons (5) « La routine quotidienne
met les jeunes sous pression ». « Y a-t-il une solution pour
calmer la tension, avant l´hémorragie interne avant l´autodestruction? »
Le débat est dignement ouvert par cette pièce perturbante dont
vous ressortirez chamboulés.
Bande Annonce
http://theatre14.fr/saison/spectacle/punk-rock/bande-annonce
Notes :
(titre) Jeunes et cons, titre de Saez sorti sur l’album Jours
Etranges en 1999
(1) Le Péril Jeune, film français réalisé par Cédric Klapisch
sorti en 1994
(2) Billy Elliot, film dramatique anglais réalisé par réalisé
par Stephen Daldry en 2000
(3) Le Cercle des Poètes Disparus, film américain de Peter
Weir, sorti en 1989
(4) Sexe Intention, film américain de Roger Kumble sorti en
1999, inspiré de l’oeuvre de Laclos, Les liaisons dangereuses
(5) Extrait de la chanson des Nèg’ Marrons, « Ca dégènère »
sortie en 2000 sur l’album Le Bilan
Pratique : Mardi, vendredi et samedi à 20 h 30. Mercredi et
jeudi à 19 h. Matinée le samedi à 16 h. Jusqu’au 23 Février
au théâtre 14, 20 avenue Marc Sangnier (14e arrondissement,
Paris) – Réservations par téléphone au 01 45 45 49 77.
Informations complémentaires sur theatre14.fr
Tarifs : entre 11 € et 25 €
Durée : 1 h 40
Texte : Simon STEPHENS
Adaptation française : Dominique HOLLIER et Adelaïde PRALON
Mise en scène : Tanya LOPERT
Avec : Aurélie AUGIER (Docteur Harvey), Alice de LA BAUME
(Tanya Gleason), Issame CHAYLE (Bennett Francis), Clovis
GUERRIN (Chadwick Meade), Roman KANÉ (William Carlisle),
Mathilde ORTSCHEIDT (Lily Chill), Laurent PRACHE (Nicholas
Chatman), Alice SARFATI (Cissy Francks).
Merci à Flo, de m’avoir accompagné pour cette soirée au
Théâtre 14.