Le Médecin malgré lui - biblio
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Le Médecin malgré lui Molière Livret pédagogique Établi par Chantal GRENOT, professeur agrégé de Lettres modernes HACHETTE Éducation Conception graphique Couverture et intérieur : Médiamax Mise en page Médiamax Illustration Harvey Stevenson Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L.122.-4 et L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © Hachette Livre, 1999. 43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15. ISBN : 978-2-01-167827-7 S O M M A I R E RÉPONSES AU X Q U E S T I O N S Acte Acte Acte Acte Acte I, I, I, I, I, scène scène scène scène scène Acte Acte Acte Acte II, II, II, II, Acte Acte Acte Acte Acte III, III, III, III, III, 1. 2. 3. 4. 5 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 scène 1 . scènes 2 scène 4 . scène 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 et 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 scènes 1 et 2 scènes 3 à 5 . scène 6 . . . . . scènes 7 à 10 scène 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Retour sur l’œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 PROPOSITION E X P L O I TAT I O N DE SÉQUENCE DIDACTIQUE DU GROUPEMENT DE TEXTES BIBLIOGRAPHIE C O M P L É M E N TA I R E 3 31 39 40 RÉPONSES AUX QUESTIONS Avertissement Pour les réponses à certaines questions des rubriques « À vos plumes ! », « Mise en scène » et « Lire l’image », il appartiendra au professeur d’exploiter les créations des élèves en fonction des différentes productions de la classe. En effet, un corrigé type ne peut être proposé pour ces questions car elles font appel à un travail personnel. Les indications de pages et de lignes renvoient au livre de l’élève. A C T E I , S C È N E 1 ( p. 1 3 ) ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Martine et Sganarelle sont des paysans pauvres. 2. Ils sont mari et femme et ont quatre enfants. Sganarelle est « faiseur de fagots ». Sa femme, Martine, lui fait de nombreux reproches : il passe son temps à jouer et à boire. C’est un débauché ; il est mauvais père, mauvais mari et dépense tout l’argent du ménage. Sganarelle dit avoir appris le latin et avoir « servi six ans un fameux médecin ». Il semble habile en paroles et fait volontiers des jeux de mots ; mais ses manières sont grossières. Les relations du couple sont très mouvementées : Sganarelle semble avoir la main leste mais Martine est vive et ne se laisse pas faire. Elle ne peut plus supporter la tyrannie de son mari et l’accable d’injures. 3. Selon la didascalie, « Le premier acte se passe dans une clairière près de la maison de Sganarelle ». 4. Si le niveau des élèves le permet, attirer leur attention sur le fait que la pièce débute in medias res. La pièce débute par une scène de ménage entre Martine et Sganarelle. 5. c) Une scène de ménage. ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 6. La réponse peut faire l’objet d’une discussion à l’oral. « Traître, insolent, trompeur, lâche, bélître, coquin, pendard, gueux, fripon, maraud, voleur, sac à vin, ivrogne, fou fieffé. » 7. Les injures que l’on pourrait encore employer aujourd’hui sont : « Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, fripon, voleur, sac à vin, ivrogne ». 5 RÉPONSES AUX QUESTIONS 8. À la réplique de Martine : « J’ai quatre pauvres petits enfants sur les bras », Sganarelle répond : « Mets-les à terre » (l. 51 et 52). ◆ É TUDIER LE DISCOURS 9. Les pronoms qui désignent Martine sont les suivants : « Te, toi, tu, Vous ». 10. Sganarelle passe au vouvoiement quand le ton monte : la menace se précise ! ◆ É TUDIER LE GENRE DU TEXTE 11. Le Médecin malgré lui est une farce. (La scène 1 est une scène de ménage avec injures et coups de bâton.) 12. Le rire. ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 13. Il y a beaucoup de points d’interrogation : une dispute a des allures de dialogue même si la communication est difficile, voire impossible. Il s’agit de fausses questions. Les points d’exclamation marquent l’expressivité des répliques et leur vivacité. 14. a) Une énumération. ◆ É TUDIER LA PLACE ET LA FONCTION DE LA SCÈNE 15. b) scène d’exposition. ◆ M ISE EN SCÈNE 19. Le ton doit être vif. Il faut marquer une progression jusqu’au paroxysme des injures et des coups de bâton (voir la question 10). ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Monsieur Robert. 2. Monsieur Robert, alerté par les cris, veut venir au secours de Martine. 3. Martine lui reproche de s’occuper de ce qui ne le regarde pas. 4. Son intervention est récompensée par des reproches violents et par des coups de bâton. 6 Acte I, scène 2 5. Au secours ! au secours ! Aidez-moi ! ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE 6. Dès sa deuxième réplique, M. Robert s’exclame : « Ah ! j’y consens de tout mon cœur ». Puis : « J’ai tort », « Vous avez raison ». 7. Le type de phrase interrogatif. ◆ É TUDIER LE DISCOURS 8. « Le coquin » désigne Sganarelle. ◆ É TUDIER UN GENRE : LA FARCE 9. Exemple de comique de mots : – Martine s’écrie : « Il me plaît d’être battue ». – Monsieur Robert : l. 27 à 29. Exemple de comique de gestes : – la didascalie : l. 25 à 27. 10. La situation est comique parce que inattendue : Martine, battue par son mari, prend brutalement fait et cause pour lui, et son « défenseur » devient l’importun contre lequel le couple fait front ! 11. Les didascalies règlent les déplacements et les jeux de scène comme un ballet et soulignent le comique de gestes. ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 12. Sganarelle change d’attitude et se fait enjôleur. Il revient d’ailleurs au tutoiement et essaye d’apaiser Martine par des petits mots doux : « Ma petite femme ! », par des gestes : « en lui pressant la main », des demandes insistantes : « Ô çà, faisons la paix nous deux », « Allons, te dis-je », « Viens, viens, viens ». À plusieurs reprises, il lui demande de montrer qu’elle est d’accord pour faire la paix « Touche là », « Touche, te dis-je ». 13. « Je te pardonne ; (elle dit le reste bas) mais tu me le payeras. » 14. La première partie s’achève quand Sganarelle se détourne de Monsieur Robert – dont le départ est implicite puisqu’il ne prononce plus aucune réplique – et s’adresse à Martine (l. 45). La deuxième partie concerne la fausse réconciliation entre les époux (l. 45 à la fin). 15. « Entre l’arbre et l’écorce il ne faut point mettre le doigt. » 7 RÉPONSES AUX QUESTIONS A C T E I , S C È N E 3 ( p. 2 2 ) ◆ AVEZ - VOUS ? BIEN LU 1. et 2. Martine éprouve du « ressentiment » ; elle veut se venger de Sganarelle. ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 3. Champ lexical de la vengeance : « ressentiment », « te punir », « se venger », « punition » et « vengeance ». ◆ É TUDIER UN GENRE 4. Un monologue. : LE THÉÂTRE ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 5. « … je veux une vengeance qui se fasse un peu mieux sentir… » ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Valère et Lucas entrent en scène. 2. Lucas est un paysan ; il parle le patois, et se contente d’approuver ce que dit Valère. Celui-ci est plus raffiné ; il parle correctement le français : il s’exprime en langage soutenu, ce qui lui donne un statut ambigu. La liste des personnages le présente comme un domestique – c’est sa fonction – mais il utilise le langage des maîtres. 3. Leur maître les a envoyés à la recherche d’un médecin qui pourrait guérir sa fille, Lucinde, devenue muette. On apprend que Lucinde éprouve des sentiments « pour un certain Léandre » mais que son père ne le veut pas pour gendre, et que sa maladie a différé son mariage avec le riche Horace. 4. « Ne puis-je point trouver quelque invention pour me venger ? » « Oui, il faut que je m’en venge à quelque prix que ce soit... » 5. « Ah ! que le Ciel m’inspire une admirable invention pour me venger de mon pendard ! » 8 Acte I, scène 4 6. Martine vient de comprendre qu’elle peut faire rosser Sganarelle en convainquant Valère et Lucas qu’il n’avouera « sa » profession de médecin que si on le bat. D’autre part, le faire passer pour médecin « malgré lui » risque de lui attirer d’autres ennuis ! 7. Elle leur dit qu’il a fait des miracles et énumère les « cas » désespérés qu’il a guéris (dont une femme « abandonnée de tous les autres médecins : on la tenait morte il y avait déjà six heures, et l’on se disposait à l’ensevelir… »). 8. Martine fait de Sganarelle un portrait précis : « il est aisé à connaître : c’est un homme qui a une large barbe noire, et qui porte une fraise, avec un habit jaune et vert ». C’est un homme étrange : il a besoin d’être battu pour reconnaître qu’il est médecin ! ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 9. La survivance de croyances du Moyen Âge est encore courante au XVIIe siècle, particulièrement dans les campagnes où l’on considère souvent naïvement les médecins comme des hommes de science doués du pouvoir de faire des miracles. 10. et 11. Une lessive qui « fait des miracles » est tellement efficace qu’elle semble magique. Le mot est alors pris au sens figuré. ◆ É TUDIER LE DISCOURS 12. La didascalie « rêvant à part elle » montre que Martine s’adresse à ellemême ; néanmoins le spectateur est lui aussi concerné. 13. b) En patois. ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 14. prononciation pardu pour perdu (a/e) / velà pour voilà… grammaire fautes d’accord sujet / verbe : j’avons pris (= j’ai pris) / les médecins y avons tous pardu leur latin (= y ont tous)… vocabulaire archaïque bouter (= mettre)… jurons parguenne, morguenne, testigué… 9 RÉPONSES ◆ É TUDIER AUX QUESTIONS UN THÈME : LA MÉDECINE 15. On pourra guider les élèves en exploitant la réponse à la question 9. 16. b) Se moquer des médecins de son temps. ◆ É TUDIER LA PLACE ET LA FONCTION DE LA SCÈNE 17. Cette scène est un moment stratégique de la pièce. Elle est indispensable puisqu’elle déclenche l’enchaînement des événements qui vont suivre. Par ailleurs, elle complète l’exposition. 18. Les effets comiques proviennent des récits que fait Martine des « miracles » de Sganarelle, du portrait qu’elle fait de cet étrange médecin, du langage de Lucas et de la vengeance qui se prépare. 19. Tout est maintenant en place pour que la vengeance de Martine se concrétise. Le spectateur se réjouit à la perspective des coups de bâton et des quiproquos auxquels on peut s’attendre. Comment Sganarelle va-t-il réagir ? Le rosseur va-t-il être rossé ? Martine (l. 61 à 69) ; « Martine – Mais souvenez-vous bien au moins de l’avertissement que je vous ai donné » ; « Lucas – Eh, morguenne ! laissez-nous faire : s’il ne tient qu’à battre, la vache est à nous ». ◆ M ISE EN SCÈNE 23. « Ah ! Messieurs, je vous demande pardon ; je ne vous voyais pas, et cherchais dans ma tête quelque chose qui m’embarrasse. » ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. La scène se passe dans la forêt. 2. La vengeance de Martine s’accomplit comme prévu : Sganarelle est rossé par Lucas et Valère, et il est enrôlé comme médecin. 3. C’est bien le Sganarelle de la scène 1, acte I, à qui Martine reprochait de préférer l’alcool au travail, qui apparaît encore ici. 4. C’est l’appât du gain qui va finalement le convaincre (« Je gagnerai ce que je voudrai ? / Oui. / Ah ! Je suis médecin, sans contredit… »). 5. On découvre un personnage calculateur prêt à tout pour gagner de l’argent. 10 Acte I, scène 5 ◆ É TUDIER LE DISCOURS 6. « Le » représente Sganarelle et « on » Martine. ◆ É TUDIER UN GENRE : LA FARCE 7. a) jeux de scène et chansonnette avec la bouteille : l. 1 à 34. b) quiproquo : l. 46 à 98. c) coups de bâton : l. 125-126 et l. 142-143. d) jeux de mots : l. 193-194. ◆ É TUDIER UN PROCÉDÉ 8. Un quiproquo s’installe ente les personnages : Sganarelle pense que l’on veut négocier le prix de ses fagots alors que Lucas et Valère veulent lui faire avouer qu’il est médecin. 9. a) comique de mots : les interventions de Lucas prêtent toujours à rire (l. 152), de même que les réparties de Sganarelle et ses jeux de mots (l. 154 à 156 et l. 193-194). b) comique de gestes : les coups de bâton (l. 125-126 et l. 142-143) et le jeu de scène autour de la bouteille (l. 30 à 34). c) comique de caractère : le caractère de Sganarelle qui le fait « devenir médecin » par intérêt (l. 187 à 191). d) comique de situation : les quiproquos vus à la question 7 rendent cette situation encore plus comique. Ils induisent également un comique de mots puisqu’il y a confusion sur le sens des propos échangés. Le spectateur rit d’autant plus de la situation qu’il en connaît tous les paramètres. Reste la fin qui n’était pas forcément prévisible mais qui n’en est pas moins comique : Sganarelle se glisse dans son nouveau rôle avec aisance. ◆ É TUDIER LA PLACE ET LA FONCTION DE LA SCÈNE 10. Sganarelle, après des coups de bâton, devient « médecin malgré lui ». ◆ L IRE L’ IMAGE 12. Le médecin porte une robe, un chapeau et une fraise. 13. Sganarelle réclame une robe de médecin (« Sans une robe de médecin ? »). 11 RÉPONSES ◆ AVEZ - VOUS AUX QUESTIONS BIEN LU ? 1. La scène se passe maintenant à l’intérieur, chez Géronte. 2. Géronte et Jacqueline font leur entrée sur scène. 3. Géronte est le maître de maison. Jacqueline est la nourrice de sa fille, Lucinde. 4. Il est question de Sganarelle. Si l’on observe la liste des personnages, on constate que Sganarelle n’est pas présent sur scène. C’est la deuxième fois seulement qu’il est absent (acte I, scène 3, monologue de Martine). Mais il est fortement présent dans le discours des autres personnages et son importance dramatique n’en est que plus marquée. Le spectateur attend son retour sur scène avec impatience. 5. Jacqueline évoque Lucinde (et Léandre). 6. La situation de Lucinde avait été exposée au spectateur par Valère et Lucas (acte I, scène 4). 7. Les maîtres et les valets, respectivement bourgeois et paysans, sont représentés ici. 8. Géronte est un riche bourgeois. À son service, on trouve Jacqueline et son mari Lucas.Valère, bien que ne parlant pas le patois, est lui aussi un domestique de Géronte. 9. Jacqueline défend « le mariage d’amour » et Géronte « le mariage d’argent ». D’un côté les sentiments, de l’autre l’intérêt ! 10. Molière met en scène des pères autoritaires dont il ne partage pas les idées sur l’éducation des enfants. Sa sympathie va aux jeunes gens, et l’amour finit toujours par triompher dans ses comédies, même si parfois c’est au prix de dénouements peu vraisemblables. ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE ET LA GRAMMAIRE 11. Cette phrase équivaut à : « Et l’on dirait parfois qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans sa tête ». 12. « Il a quelque chose qui ne tourne pas rond. » / « Il a un petit vélo dans la tête. » / « Il perd les pédales. » 12 Acte II, scènes 2 et 3 13. « Et l’on dirait parfois qu’il n’a plus toute sa tête » (langage courant). « Et l’on dirait parfois qu’il perd la raison » (langage soutenu). 14. Jacqueline est une servante mais elle se montre insolente avec son maître. 15. La conjonction mais marque l’opposition des deux idées. ◆ É TUDIER LE DISCOURS 16. Martine a déjà fait ce récit à Lucas et à Valère dans l’acte I, scène 4. 17. Le langage de Jacqueline n’est pas toujours facilement compréhensible parce qu’il est mêlé de patois. 18. Son mari, Lucas, s’exprime lui aussi en patois. 19. Elle utiliserait aujourd’hui un registre familier, elle parlerait peut-être argot. 20. Elle appuie son argumentation sur des exemples. ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 21. Le dernier jeu de scène produit un effet comique. ◆ É TUDIER LA PLACE DE LA SCÈNE 22. « Géronte – Je meurs d’envie de le voir ; faites-le-moi vite venir. Valère – Je vais le quérir. » (l. 22 à 24) 23. Le spectateur peut se demander comment Sganarelle va se tirer de cette situation difficile. Géronte attend pour guérir sa fille « le plus grand médecin du monde » : c’est en ces termes que Lucas et Valère viennent de l’annoncer à Géronte ! Sa véritable identité ne risque-t-elle pas d’être découverte ? Que va-t-il lui arriver ? ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Sganarelle est attendu avec impatience. 2. b) spectaculaire. 13 RÉPONSES AUX QUESTIONS 3. La fille de Géronte s’appelle Lucinde. 4. Sganarelle cite Hippocrate et convoque tout le lexique de la médecine qu’il s’approprie en même temps que les pouvoirs du médecin : « ma médecine », « mes remèdes », « ma science », « toute ma capacité… ». Voir aussi : « C’est l’office du médecin de voir les tétons des nourrices. » 5. La cour que lui fait Sganarelle ne déplaît pas tant que cela à Jacqueline puisqu’elle repousse brutalement son mari avec ces mots : « Ôte-toi de là aussi ; est-ce que je ne sis pas assez grande pour me défendre moi-même, s’il me fait quelque chose qui ne soit pas à faire ? » 6. Lucas se révèle être un mari jaloux. 7. Les deux couples semblent bien agités ! Le ressentiment règne de part et d’autre. Martine et Jacqueline ont à se plaindre de leurs maris respectifs. 8. Sganarelle brandit le nom d’Hippocrate comme un étendard. Il lui sert de caution et il l’utilise comme un rempart pour impressionner l’auditoire. 9. La citation de Sganarelle est, une fois de plus, fantaisiste. ◆ É TUDIER LE DISCOURS 10. Valère s’adresse à Géronte. Géronte s’adresse à Sganarelle. ◆ É TUDIER UN GENRE 11. Acte, scène : LA FARCE Acte I, scène 1 Acte I, scène 2 Acte I, scène 2 Qui frappe Sganarelle Martine, puis Sganarelle Sganarelle Qui est frappé Martine M. Robert Géronte 12. Sganarelle se venge des coups de bâton qu’il a reçus en frappant Géronte. 13. (« Il prend ici un bâton, et le bat comme on l’a battu. ») 14. Ce passage produit un effet comique. Il est destiné à faire rire le spectateur. 15. et 16. ➧ Objectif Le professeur pourra traiter ces questions à l’oral. Il s’appuiera sur les réponses des élèves et fera justifier la pertinence des choix pour susciter un débat autour de la notion de comique, liée chez les enfants à la subjectivité. 14 Acte II, scène 4 ◆ É TUDIER LA FONCTION DES DEUX SCÈNES 17. Ces deux scènes ne sont que les deux mouvements d’un même moment : l’arrivée spectaculaire de Sganarelle qui commence son « numéro » de médecin et révèle une véritable métamorphose. Ces deux scènes préparent la scène 4 mais annoncent aussi des relations peu amicales entre Sganarelle et Lucas. Le personnage de Jacqueline lie les deux scènes et en assure l’unité. 18. « Voici ma fille. » 19. b) un effet de suspense. ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Le spectateur sait que Lucinde, la fille de Géronte, est amoureuse de Léandre et que son père refuse qu’elle l’épouse ; il veut d’ailleurs la marier à Horace, plus vieux mais plus riche. Mais Lucinde est affligée d’une maladie qui l’a rendue muette. 2. « Celui qu’elle doit épouser veut attendre sa guérison pour conclure les choses. » 3. Sganarelle veut s’assurer qu’il va pouvoir berner Géronte sans risque en parlant un « faux latin ». 4. La crédulité de Géronte et sa naïveté se confirment dans cette scène. 5. Tout est de la plus haute fantaisie ! 6. Sganarelle aime l’argent. Il est intéressé. 7. Il est habile en paroles. 8. Molière reproche aux médecins leur incompétence, leur cupidité et leur langage savant, jargon incompréhensible destiné à impressionner les malades. 9. Un médecin donne une consultation à une malade. 10. Il s’agit d’une fausse consultation donnée par un faux médecin à une fausse malade. 11. « Cela est-il de poids ? » (l. 177) 15 RÉPONSES ◆ É TUDIER AUX QUESTIONS LA GRAMMAIRE 12. a) par le médecin : des phrases interrogatives. b) par le malade : des phrases déclaratives. 13. Le professeur confrontera les propositions des élèves et validera ou invalidera les choix à partir de leur réaction. ➧ Objectif (questions 14. et 15.) Pour les questions 14 et 15, il conviendra d’analyser avec les élèves les interventions de Lucinde (et les didascalies qui les accompagnent) pour faire justifier la rubrique dans laquelle on les classe : comique de gestes ? de mots ? ◆ É TUDIER UN GENRE : LA FARCE 14. Le comique est omniprésent dans la scène : comique de situation – Sganarelle fait la cour à Jacqueline sous prétexte de la soigner. – Tous les éléments de la situation sont « truqués » (voir la réponse à la question 10). comique de mots – « … il ne faut pas qu’elle meure sans l’ordonnance du médecin. » – Les passages où Sganarelle parodie le latin. – Le jargon des médecins. comique de gestes – Le jeu de scène final : Sganarelle tend la main sous sa robe tout en affirmant qu’il ne veut pas d’argent. comique de caractère – La crédulité de Géronte. ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 15. « Han, hi, hom, han. » ◆ É TUDIER UN THÈME : LA MÉDECINE 16. Les répliques invraisemblables : – « … il ne faut pas qu’elle meure sans l’ordonnance du médecin. » (l. 4-5) – « Voilà une malade qui n’est pas tant dégoûtante, et je tiens qu’un homme bien sain s’en accommoderait assez. » (l. 7 à 9) 16 Acte II, scène 5 – « C’est fort bien fait. » (À la question : « Sent-elle de grandes douleurs ? », Géronte a répondu : « Fort grandes. ») (l. 38 à 40) – Les « lapalissades » (l. 59-60, l. 63-64). – « … votre fille est muette », « … cela vient de ce qu’elle a perdu la parole », « … c’est l’empêchement de l’action de sa langue » (l. 56 à 64). – Les remèdes proposés : « Mon avis est qu’on la remette sur son lit, et qu’on lui fasse prendre pour remède quantité de pain trempé dans du vin », « Ne voyez-vous pas bien qu’on ne donne autre chose aux perroquets, et qu’ils apprennent à parler en mangeant de cela ? » (l. 130 à 137). ◆ É TUDIER LA PLACE ET LA FONCTION DE LA SCÈNE 17. Sganarelle a atteint son objectif : Géronte ne s’est pas rendu compte qu’il avait affaire à un faux médecin. Ce n’est donc pas la compétence qui fait l’homme de l’art. Si l’habit ne fait pas le moine, la robe fait-elle le médecin ? 18. a) très importante. La scène 4 de l’acte II est une des scènes essentielles de la pièce à double titre. – Elle met en présence Sganarelle et Géronte pour la première fois. Le spectateur attendait impatiemment de voir comment Sganarelle allait mener sa première consultation. La démonstration nous est faite : il maîtrise parfaitement la situation. – Elle concentre plusieurs pôles satiriques : par l’intermédiaire de Sganarelle et de Géronte, Molière attaque la médecine et la crédulité de son époque visà-vis de cette science. ◆ L IRE L’ IMAGE 22. La photo illustre la didascalie des lignes 15 et 16 ; elle correspond donc au début de la scène. ◆ Q UE S ’ EST - IL PASSÉ ENTRE - TEMPS ? 1. Sganarelle compte l’argent de la bourse que Géronte l’a « supplié » d’accepter à la fin de la scène précédente. 17 RÉPONSES ◆ AVEZ - VOUS AUX QUESTIONS BIEN LU ? 2. Léandre arrive sur scène. 3. Léandre est le soupirant de Lucinde que Géronte refuse d’accepter pour gendre. 4. Il nous apprend que Lucinde feint d’être muette pour gagner du temps afin de ne pas épouser Horace : « … cette maladie que vous voulez guérir est une feinte maladie. […] Lucinde n’a trouvé cette maladie que pour se délivrer d’un mariage dont elle était importunée » (l. 41 à 48). 5. Toute une réflexion peut s’amorcer ici sur l’intertextualité. Les « stratagèmes » sont d’un emploi courant chez Molière. Le spectateur n’est pas vraiment surpris : les propos de Jacqueline (en II, 4) pouvaient déjà lui donner à réfléchir. 6. Léandre vient demander à Sganarelle de l’aider à approcher Lucinde : il lui faut un allié pour défendre la cause de son amour. C’est Sganarelle qui anticipe la demande explicite qui doit se faire hors scène : « Mais, de crainte qu’on ne nous voie ensemble, retirons-nous d’ici, et je vous dirai en marchant ce que je souhaite de vous » dit Léandre à Sganarelle qui répond : « Allons, Monsieur : vous m’avez donné pour votre amour une tendresse qui n’est pas concevable ; et j’y perdrai toute ma médecine, ou la malade crèvera, ou bien elle sera à vous ». 7. La réplique finale – métaphorique – de Sganarelle témoigne de cette métamorphose : « ma médecine ». Lucinde n’est plus évoquée que comme « la malade » et Sganarelle relève ici un défi de l’ordre du médical : « … ou la malade crèvera, ou bien elle sera à vous ». ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 8. La dernière phrase de Sganarelle fait état du peu de cas que la médecine fait de la personne du malade. ◆ É TUDIER LE DISCOURS 9. Sganarelle mène la scène. Les didascalies : « paraissant en colère » / « en le faisant reculer » font état d’une prise de pouvoir physique sur Léandre. D’autre part, celui-ci est demandeur. Le lexique est celui de la supplication, de l’excuse : « De grâce ! », « Je vous demande pardon, Monsieur, de la liberté que… ». 18 Acte III, scènes 1 et 2 10. Sganarelle change brusquement de ton dès que Léandre lui tend une bourse, dont il s’empare d’ailleurs immédiatement. ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 11. Il s’agit d’un quiproquo. 12. Ce procédé a déjà été utilisé dans la scène 5 de l’acte I. ◆ É TUDIER LA PLACE ET LA FONCTION DE LA SCÈNE 13. Les attentes du spectateur s’orientent maintenant vers une deuxième intrigue. Quelle issue va trouver le combat que Léandre et Lucinde doivent mener contre Géronte ? Sur quel stratagème le pacte d’alliance scellé avec Sganarelle va-t-il déboucher ? 14. Léandre Lucinde Lucas Sganarelle Géronte Jacqueline Horace Valère peut être considéré comme neutre. Jacqueline et Lucas ont déjà donné des signes de leur appartenance à l’un des deux camps : Jacqueline défend la cause de l’amour et elle a déjà pris le parti de Lucinde en affrontant Géronte. Lucas en veut à Sganarelle d’avoir fait la cour à sa femme. ◆ Q UE S ’ EST - IL PASSÉ ENTRE - TEMPS 1. Sganarelle s’est déguisé en apothicaire. ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? ? 2. On peut supposer que l’action se passe tout près de chez Géronte. 19 RÉPONSES AUX QUESTIONS 3. Sganarelle avoue à Léandre qu’il n’est pas médecin : « ils m’ont fait médecin malgré mes dents » (scène 1, l. 16-17). Cet aveu le rapproche de Léandre avec qui il entretient maintenant une véritable complicité. D’autre part, c’est l’occasion pour Molière de pousser sa satire. 4. Perrin et Thibaut apparaissent à la scène 2. 5. Cette réplique est celle que Sganarelle fait à Perrin, qui vient de lui proposer « deux écus » pour qu’il soigne sa mère. De fait, il émet une vérité première quant à son caractère : seul l’appât du gain peut le pousser à « soigner » les gens et à les aider. C’est comme si la perspective d’empocher « deux écus » facilitait sa compréhension des choses : le langage de l’argent est bien le seul que Sganarelle « entende » dans ce cas-là. ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 6. hydropisie / hypocrisie ; conversions / convulsions ; syncoles / syncopes. ◆ É TUDIER UN GENRE : LE THÉÂTRE 7. et 8. L’aveu de Sganarelle représente un coup de théâtre pour Léandre, comme le déguisement de Léandre en représente un pour le spectateur. ◆ É TUDIER UN GENRE : LA FARCE 9. Au théâtre, dans une farce, un des procédés couramment utilisés pour faire rire le public est le déguisement. ◆ É TUDIER UN THÈME : LA MÉDECINE 10. Les avantages cités par Sganarelle comme arguments en faveur de la médecine sont en réalité des éléments qui suscitent la critique : la vénalité, le cynisme et l’absence de morale chez les médecins font de ceux-ci les cibles de la satire de Molière. 11. Comme dans la scène 4 de l’acte II, cette consultation est fantaisiste, particulièrement en ce qui concerne les remèdes (il prescrivait, en II, 4, à Lucinde « quantité de pain trempé dans du vin », et maintenant il conseille « un morceau de formage » qu’il a sous la main). Malgré tout, Sganarelle maîtrise parfaitement son rôle de médecin et emploie le vocabulaire médical avec assurance. 20 Acte III, scènes 1 et 2 12. La dernière réplique de la scène 2 : « Allez. Si elle meurt, ne manquez pas de la faire enterrer du mieux que vous pourrez » illustre le cynisme des médecins dénoncé par Molière. 13. b) fait une satire de la médecine. 14. Par le biais de Sganarelle, Molière nous avait montré jusqu’ici un personnage cupide et charlatan. Dans cette scène, sont soulignés l’absence de scrupule et le cynisme, donc l’immoralité et l’irresponsabilité. ◆ É TUDIER LA FONCTION DES DEUX SCÈNES 15. La scène 1 est la plus importante des scènes 1 et 2 de l’acte III. La deuxième ne fait qu’illustrer la première. ◆ L IRE L’ IMAGE 16. Le costume du seigneur : un chapeau en forme avec une plume, une fraise, une ceinture, des cuissardes et une cape. Le costume des paysans : il est sans ornements. La paysanne porte une jupe longue, un haut ajusté et une coiffe simple ; elle n’a ni cape ni manteau ; elle tient un panier sous le bras droit. Le paysan porte un chapeau mou à larges bords, un tablier, un pantalon court ordinaire qui laisse voir les bas et les sabots. L’ensemble du costume est simple ; on peut deviner au tombé du vêtement qu’il est plus mou que celui du seigneur, peut-être est-il plus usagé. On remarquera que le seigneur domine les paysans par la taille et que la femme est un peu courbée. En conclusion, les paysans, plus pauvres, portent un costume simple avec lequel ils travaillent. Le seigneur, lui, s’habille davantage pour l’apparat. Le costume signe l’appartenance sociale des personnages. 17. Les acteurs : l’assurance de Sganarelle serait soulignée par le ton, les gestes, la démarche et les expressions du visage. Thibaut et Perrin s’avanceraient sur scène plus hésitants, peut-être un peu courbés (prêts à faire une révérence !), se tenant l’un près de l’autre. La parole et les attitudes marqueraient la gaucherie. (Ne pas oublier tous les signes de la communication non verbale.) 21 RÉPONSES AUX ◆ Q UE S ’ EST - IL QUESTIONS PASSÉ ENTRE - TEMPS ? 1. De l’extérieur, un lieu voisin de la maison de Géronte, nous sommes passés à l’intérieur, dans une chambre, dans la maison de Géronte. ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 2. et 3. Sganarelle semble décidé à poursuivre l’opération de séduction qu’il avait engagée auprès de Jacqueline à l’acte II, scène 2 (voir aussi la réplique l. 140 et suivantes, en II, 4). 4. et 5. Après avoir utilisé vainement son image de médecin pour l’impressionner, Sganarelle tente une autre stratégie : tout en flattant Jacqueline, il la plaint « d’avoir un mari jaloux et fâcheux » qui ne la mérite pas (« un rustre » l. 17, qui a « l’âme assez basse pour maltraiter une personne comme [elle] » l. 22 et 23). Il l’incite à le tromper et se propose d’ailleurs pour remplacer avantageusement Lucas (l. 24-26 et l. 40-41). 6. « En cet endroit, tous deux apercevant Lucas qui était derrière eux et entendait leur dialogue… » 7. Ces répliques peu vraisemblables (ou scandaleuses !) dans la bouche d’un médecin soulignent la naïveté et la crédulité de Géronte (qui ne sait trop s’il doit en rire). Il convient de noter une nouvelle fois la portée satirique des répliques de Sganarelle et leur effet comique sur le spectateur. ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 8. Sganarelle veut dire qu’il était en train de vomir parce qu’il avait trop bu. Cette formulation comique se veut un euphémisme digne d’un registre de langue soutenu alors qu’elle renvoie à une situation triviale qu’on n’expose pas en public. ◆ É TUDIER LE DISCOURS 9. 10. et 11. Sganarelle utilise un jargon médical métaphorique : « votre vue est la rhubarbe, la casse et le séné qui purgent toute la mélancolie… » (l. 2 à 4), qu’il remplace très vite par un discours plus pressant de l’ordre du discours amoureux. Les propos critiques à l’égard de Lucas ont la même visée séductrice (l. 22-23). (Voir aussi la réponse à la question 5 quant à la stratégie soustendue par ce discours.) 22 Acte III, scènes 3 à 5 ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 12. a) réaliste. ◆ É TUDIER UN THÈME : LA VENGEANCE 13. Le mot venger fonctionne comme un écho du monologue de Martine (I, 3). 14. Martine et Jacqueline ont toutes deux un mari qui leur donne des raisons de se venger. 15. Le spectateur peut maintenant penser que c’est plutôt Lucas qui va chercher à se venger de Sganarelle. D’ailleurs, la réplique : « je voudrais qu’il fût à tous les guèbles » de la scène 4 semble bien le confirmer. ◆ É TUDIER LA PLACE ET LA FONCTION DES SCÈNES 4 ET 5 16. Une nouvelle vengeance s’annonce : celle de Lucas. Il se considérait déjà offensé par la cour pressante de Sganarelle et par le peu d’empressement de sa femme à le repousser. La situation est maintenant plus grave puisqu’il a entendu les deux compères médire allègrement de lui et Sganarelle faire à Jacqueline une proposition à peine voilée. La scène 4 le montre bien mal disposé à l’égard de Sganarelle. 17. Pour Géronte : la malade aura besoin de son apothicaire. Pour le spectateur : la jeune fille aura besoin de son soupirant. ◆ À VOS PLUMES ! 18. ➧ Objectif Création des élèves. Réécriture à mener à partir des premiers jets des productions et après être revenu au texte de Molière. Fournir des aides aux élèves comme : faire trouver collectivement un exemple de stratégie amoureuse (ex. : faire des compliments) pour lancer ou relancer l’écriture. ◆ L IRE L’ IMAGE 19. et 20. Sur la photographie, page 85, Sganarelle et Jacqueline se sourient avec une tendre complicité. Ils sont physiquement très proches : Sganarelle, penché vers Jacqueline, est contre son épaule ; leurs têtes sont inclinées l’une vers l’autre. Sur la deuxième photographie, page 87, les visages épanouis et souriants des deux personnages montrent qu’ils sont conscients de jouer le jeu de la séduction. Sganarelle, bouche ouverte, semble s’exclamer. Jacqueline se détourne, 23 RÉPONSES AUX QUESTIONS mais on remarque que Sganarelle a passé son bras sous le sien et elle n’a pas l’air d’en être mécontente, à en juger par son large sourire. Sur les deux documents, Jacqueline a les bras arrondis devant elle et ses doigts sont réunis dans un geste qui peut traduire à la fois le consentement et la retenue (n’oublions pas que Jacqueline est mariée et qu’elle est dans l’interdit !). Il est évident que le premier document est très « kitsch ». (Le costume qui dessine un cœur sur la poitrine, les motifs de la jupe, l’expression ravie et l’attitude à la fois innocente et empruntée, le hublot dans lequel apparaît Lucas coiffé d’un bonnet de nuit, les entourages, les rayures du rideau… tout ici est le signe d’une mise en scène qui joue sur le décalage et le parodique.) On remarquera que si la mise en scène ne renvoie pas au contexte classique du XVIIe siècle (contrairement au deuxième document), elle n’utilise pas non plus les codes (vêtements, décoration) actuels, mais plutôt ceux du début des années 1900. Ce choix délibéré du metteur en scène a de quoi surprendre les élèves et peut-être les séduire. Le commentaire de ces images donnera, en tout cas, matière à discussion en fonction des préférences et des étonnements de chacun. On adaptera le niveau d’analyse de l’image et des effets qu’elle produit en fonction des élèves. ◆ M ISE EN SCÈNE 21. ➧ Objectif Mettre en application les propositions des élèves dans les répétitions des jeux de scène. Faire procéder par étapes successives aux différentes améliorations en prenant en compte les interventions des élèves. Quand le résultat est validé par l’ensemble de la classe, jouer la fin de la scène. ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Lucinde entre en scène, accompagnée de Jacqueline. 2. La première réplique de Martine : « Monsieu, velà votre fille qui veut un peu marcher » justifie cette entrée. 24 Acte III, scène 6 3. Léandre et Lucinde sont réunis sur scène pour la première fois. En effet, ils n’ont pu se rencontrer avant car Géronte le leur interdit (voir la réplique de Léandre à Sganarelle en II, 5 : « par la mauvaise humeur de son père, toute sorte d’accès m’est fermé auprès d’elle »). 4. Le déguisement de Léandre lui permet de se faire passer pour un apothicaire qui va seconder Sganarelle dans son office de médecin. 5. À moduler en fonction des classes : comparer les personnages de Sganarelle et du valet Scapin, spécialiste de ruses en tous genres, dans Les Fourberies de Scapin. Sganarelle trouve un prétexte pour que Léandre et Lucinde puissent s’éloigner ensemble : « Allez-vous-en, Monsieur l’Apothicaire, tâter un peu son pouls, afin que je raisonne tantôt avec vous de sa maladie » (l. 2 à 4). Il tient donc sa promesse et se montre efficace. Le discours métaphorique final illustre la fidélité de Sganarelle à sa promesse. ◆ É TUDIER LE VOCABULAIRE 6. Champ lexical de la médecine : Tâter son pouls / sa maladie (x 3) / remède (x 4) / mal : empirer / une prise de fuite purgative / pilules / apothicaire / cure / guérison / humeurs (x 2) / aigries. 7. L’apothicaire est l’ancêtre du pharmacien. À l’époque de Molière, son rôle est aussi celui d’un infirmier : il prépare le remèdes et exécute certains « soins » ; il fait les saignées et donne les lavements. ◆ É TUDIER LE DISCOURS 8. a) Géronte doit comprendre dans cette dernière tirade que « l’apothicaire » va aider Lucinde à « guérir cette maladie d’esprit » en lui administrant le plus rapidement possible le mystérieux remède prescrit par Sganarelle (« une prise […] purgative », « prendre ce remède »). Géronte doit donc comprendre que Sganarelle et « l’apothicaire » le soutiennent. b) Léandre doit comprendre, sous la métaphore médicale : « qu’il n’y a point de temps à perdre », que Sganarelle lui conseille de s’enfuir avec Lucinde et de l’épouser même si elle fait « quelque difficulté ». Les phrases à double sens de cette tirade sont : – « Vous voyez que l’ardeur qu’elle a pour ce Léandre est tout à fait contraire aux volontés du père, qu’il n’y a point de temps à perdre… » (l. 74 à 76). 25 RÉPONSES AUX QUESTIONS Pour Géronte, cette fille est désobéissante et il faut la ramener à la raison immédiatement avant que son état n’empire. Pour Léandre, il faut agir dans l’urgence ; Géronte est furieux et il n’est pas décidé à changer d’avis. Lucinde est passionnée et semble prête à tout pour ne pas épouser Horace (elle parle d’aller au couvent). – « … lui faire avaler la chose du mieux que vous pourrez. » Pour Géronte, il s’agit de faire avaler à sa fille une potion, un remède. Pour Léandre, il s’agit de comprendre qu’il va devoir convaincre Lucinde que la fuite est le seul moyen pour eux de se marier. Pour Géronte, les mots sont donc à entendre au sens propre et, pour Léandre, au sens figuré (remède = fuite ; avaler = accepter). 9. Sganarelle inaugure et clôt la scène 6 par deux longues tirades dans lesquelles il marque la prépondérance de son rôle : les lieux stratégiques de ces prises de parole dans la scène (ouverture et clôture), leur volume, leur effet comique et leur importance pour la seconde intrigue (l’amour contrarié des deux jeunes gens) font du personnage de Sganarelle le porte-parole de Molière. Ses deux interventions cumulent les effets : – portée satirique : la médecine et les médecins, la crédulité ; – effets comiques théâtraux : le ridicule de Géronte, les jeux de scène (1re tirade), les apartés, le double langage (tirade finale) ; – portée dramatique : le stratagème de Sganarelle va faire avancer l’action. L’étude des interventions de Sganarelle met donc en évidence la position triomphale du personnage dans la scène. ◆ É TUDIER UN GENRE : LE THÉÂTRE 10. On pourra analyser la longue didascalie qui explicite les différentes étapes du stratagème mis en place par Sganarelle pour duper Géronte. La mise en évidence de l’aspect caricatural du stratagème, dont les étapes scéniques sont décomposées dans la didascalie, produit un effet comique sur le spectateur. 11. Géronte a la stupeur de découvrir que sa fille est « guérie » : elle parle ! ◆ É TUDIER L’ ÉCRITURE 12. « Ô grande vertu du remède ! Ô admirable médecin ! » La partie hyperbolique de ce discours produit un effet comique. 13. c) Par des monosyllabes. 26 Acte III, scènes 7 à 10 ◆ É TUDIER LE PROCÉDÉ COMIQUE 14. et 15. Lucinde essayait « vainement », en II, 4, de proférer quelques sons qui ne faisaient que traduire ses efforts pour parler. Ici, au contraire, elle est intarissable. Elle est donc passée d’un excès à l’autre. De fait, son mutisme étant feint à l’acte II, il semble qu’elle n’en puisse plus d’avoir tant contenu sa parole. 16. ➧ Objectifs Être capable de rédiger un court dialogue. Respecter les paramètres de la situation de communication. Respecter les marques du dialogue à l’écrit. Cet exercice peut servir d’évaluation. 17. ➧ Objectifs Exploitation libre des suggestions des élèves. Faire des essais de mise en scène. ◆ Q UE S ’ EST - IL PASSÉ ENTRE - TEMPS ? 1. Lucinde s’est enfuie avec Léandre. 2. Lucas donne l’alarme à Géronte pour se venger de Sganarelle. 3. Coléreux / ridicule / violent. 4. Lucas jubile de pouvoir se venger de Sganarelle. Géronte éprouve de la rage ; il se sent trahi, bafoué. 5. Sganarelle risque la pendaison. 6. Sganarelle est assez fataliste. Il trouve encore le moyen de plaisanter : « cela ne se peut-il point changer en quelque coups de bâton ? », mais le retournement brutal de situation (n’oublions pas qu’il triomphait à la scène 6) le rend plus humble (voir la didascalie : « son chapeau à la main »), et sa réplique oscille entre le tragique d’une supplique et le comique d’une boutade. 7. Martine réapparaît. 8. La vengeance de Martine semble accomplie, ainsi que celle de Lucas. 9. Cette réplique est ambiguë : on peut comprendre que Martine ne veut pas laisser Sganarelle seul, mais aussi qu’elle veut s’assurer qu’elle va être définitivement débarrassée de lui. Dualité des sentiments – affection et cruauté – de Martine, mais aussi incertitude et suspense quant au dénouement tout 27 RÉPONSES AUX QUESTIONS proche : la comédie va-t-elle basculer dans le tragique ? Molière semble autoriser le spectateur à rire par cette dernière réplique. Mais celui-ci n’est pas encore totalement soulagé de la tension dramatique qui a brutalement envahi la scène. Cette réplique exacerbe donc l’attente du dénouement. ◆ É TUDIER LE DISCOURS 10. Sganarelle n’est plus en position de force. Il est soumis à la parole autoritaire de Géronte qui convoque la justice. De sujet manipulateur, il est devenu objet impuissant (« l’on s’en va vous mettre en lieu où l’on me répondra de vous »). Et sa vie est maintenant en jeu (voir aussi la question 6). 11. Géronte emploie des phrases déclaratives au futur de l’indicatif. Elles résonnent comme la manifestation d’un pouvoir contre lequel Sganarelle ne pourra rien ; les sujets des phrases : le « on » indéfini, « la justice », « un commissaire » se réfèrent à des autorités inquiétantes qui vont régler son sort. Géronte prend ici sa revanche sur l’omnipotence de Sganarelle qui s’est joué de lui jusqu’à cette scène avec, pour seule arme, le langage (« on me répondra de vous »). 12. Le discours d’un personnage est donc révélateur de sa position et de sa situation par rapport aux autres. Il marque une évolution, souligne une force ou une faiblesse. Le discours des deux personnages signe bien ici le retournement de situation qui s’est opéré. ◆ É TUDIER UN GENRE : LA FARCE 13. b) Une tragédie. La pièce se terminerait par la mort de Sganarelle et des représailles pour Léandre et Lucinde. Le dénouement serait dramatique. ◆ É TUDIER LA PLACE DE LA SCÈNE 14. Sganarelle est ici « l’arroseur arrosé » de Charlie Chaplin ! À la scène 7, Géronte a encore toute confiance en lui et Sganarelle le flatte et le dupe avec une grande satisfaction. Brutalement, sa vie est à la merci de celui qu’il bernait encore deux scènes auparavant. ◆ À VOS PLUMES ! 15. ➧ Objectif Exploiter les productions des élèves : les confronter, faire valider ou invalider les arguments par la classe. Puis passer à la mise en scène. 28 Acte III, scène 11 ◆ AVEZ - VOUS BIEN LU ? 1. Géronte est rassuré par l’héritage de Léandre qui devient tout à coup pour lui un gendre idéal ! 2. Lucinde va pouvoir épouser Léandre. Sganarelle échappe à la pendaison, pardonne à Martine sa vengeance, et le couple retourne à sa condition. Toutefois, Sganarelle a pris goût à son rôle de médecin.Va-t-il tirer la leçon de ce qui a failli lui arriver ? Sera-t-il un meilleur mari ? Martine n’aurat-elle pas au contraire à souffrir davantage de cette nouvelle importance qu’il se donne ? Plaisante-t-il vraiment quand il prononce sa dernière réplique : « … et songe que la colère d’un médecin est plus à craindre qu’on ne peut croire ». 3. et 4. Le dénouement est heureux : « tout est bien qui finit bien ». C’est la règle de toute comédie. Cependant, le dénouement est un peu artificiel : comme souvent chez Molière, une reconnaissance parentale ou un héritage surviennent brusquement et favorisent un dénouement précipité peu vraisemblable. (Cette question peut être débattue à l’oral.) ◆ É TUDIER UN GENRE : LE THÉÂTRE 5. et 6. La scène finale rassemble sept personnages sur scène. Il ne manque que les personnages très secondaires : M. Robert,Valère,Thibaut et Perrin. 7. Pour le dénouement, Molière rassemble traditionnellement (presque) tous les personnages dans la scène finale de la pièce. 8. Personnages silencieux : Lucas, Jacqueline et Lucinde. Personnages qui prennent la parole : Géronte, Sganarelle et Martine. 9. L’héritage inattendu de Léandre agit comme un coup de théâtre et retourne la situation. Le risque d’un dénouement tragique est écarté. 10. b) dénouement. ◆ À VOS PLUMES ! ➧ Objectifs 11. Exploiter les productions des élèves : les confronter. Faire valider les récits par des arguments qui s’appuieront sur la logique et les caractères des personnages. 12. Voir la réponse à la question 2 pour lancer la réflexion. 29 RÉPONSES AUX QUESTIONS 1. a) faux ; b) faux ; c) faux ; d) faux ; e) faux ; f) faux ; g) vrai ; h) vrai ; i) faux ; j) vrai ; k) faux ; l) faux ; m) vrai ; n) vrai ; o) faux ; p) faux. 2. ACTE I ACTE II ACTE III Scènes 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Sganarelle X X Martine X X X X M. Robert X X X X X X X X X X X X Lucas X X X X X X Valère X X X X X X X X X X X Géronte X X X X Jacqueline X X X X Lucinde X X X X X X X X X X X X X X X X Léandre Perrin X Thibaut X X X X X X X X X X 3. et 4. un fagot (I, 1 et 5) ; un bâton (I, 1, 2 et 5 ; II, 2) ; une bouteille (I, 5) ; un chapeau de médecin (II, 4) ; une robe de médecin (II, 4) ; un habit jaune et vert (I, 1, 2 et 5) ; un morceau de fromage (II, 2) ; une bourse avec des pièces (II, 4 et 5 ; III, 2 « deux écus »). 5. Le grand médecin de l’Antiquité est Hippocrate. 6. a) C’est Sganarelle. b) C’est Lucinde. c) C’est Martine. d) Ce sont Lucas et Jacqueline. e) C’est Géronte. f) C’est Léandre. g) Ce sont Valère et Lucas. h) Ce sont Thibaut et Perrin. 7. a) Le Médecin malgré lui est une comédie. C’est une farce. b) Une farce est une pièce de théâtre qui se termine bien. Les personnages y reçoivent des coups de bâton. c) Dans un acte, il y a plusieurs scènes. d) Pour écrire Le Médecin malgré lui, Molière s’est inspiré d’un fabliau appelé Le Vilain Mire. 30 PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE L’étude du Médecin malgré lui se situe dans le cadre de l’approche d’un genre, le genre théâtral, par le biais de la lecture d’une œuvre intégrale d’un texte de théâtre, en conformité avec les objectifs généraux des nouveaux programmes de 6e. Dans cette même perspective, on envisagera la lecture de l’œuvre sous le double aspect de la réception (lire, écouter, regarder) et de la production (dire, écrire). Ces pistes sont à exploiter en utilisant librement les questionnaires détaillés correspondant à chaque scène du livre élève. Séance 1 (1 h) ➧ Objectif Entrer dans le texte de théâtre. Apprendre à lire les seuils de l’œuvre. LECTURE • Avant la lecture du texte : appréhension de l’objet livre. Observation de la couverture (titre, auteur, illustration), observation des premières pages : la mention du genre, l’auteur et son œuvre, la liste des personnages qui fait partie des premières didascalies. • Les attentes de lecture, les représentations sur la notion de genre : les spécificités du texte de théâtre. Une pièce de théâtre est faite pour être vue par des spectateurs. • Analyse du paratexte. VOCABULAIRE • Champ lexical du théâtre / du spectacle : – didascalies, actes, scènes, acteur, comédien, auteur dramatique ; – décors, costumes, éclairage, mise en scène... 31 PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE EXPRESSION ÉCRITE • Restituer clairement par écrit les informations qui définissent le texte de théâtre. EXPRESSION ORALE • Débat. • Classement des informations collectées. LANGUE • La phrase. Rédiger des phrases pour définir. COMPÉTENCES • Amélioration des compétences de lecteur : MÉTHODOLOGIQUES devenir un lecteur performant. • Utiliser les informations du paratexte pour se créer des attentes de lecture. • Recherche documentaire (Molière). COMPÉTENCES TRANSDISCIPLINAIRES • Arts plastiques : fabrication d’une couverture de livre. • Histoire : le XVIIe siècle (Louis XIV). ACTE I, scène 1 Séance 2 (1 h) ➧ Objectif Étude d’une scène d’exposition. LECTURE • Prélèvement d’informations. • Étude des personnages. LANGUE • Les types de phrases et la ponctuation. LEXIQUE • Les synonymes. • Lexique du théâtre (suite) : une scène d’exposition, une farce. EXPRESSION ÉCRITE • L’énumération. • Le dialogue : une scène de ménage. • L’énonciation : les pronoms. EXPRESSION ORALE • Lecture expressive. • Interprétation : le jeu théâtral (corps, voix). • Mise en scène. 32 PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE Lecture de l’acte I, scène 2, à la maison avec les questions correspondantes. Hypothèses validées en classe : durée 20 min et enchaînement sur la séance 3. ACTE I, scène 3 Séance 3 (1/2 h) ➧ Objectif Comprendre la fonction d’un monologue. LECTURE • Lecture silencieuse puis à voix haute. • Compréhension. • L’élément de perturbation : la vengeance. • Faire des hypothèses : à quoi s’attendre ? LEXIQUE • Le monologue, l’aparté. EXPRESSION ÉCRITE / • L’énonciation dans le discours. LANGUE • Le présent. EXPRESSION ORALE • À quoi s’attendre ? Échanges. • Lecture expressive : avant et après mémorisation. • Jeu. ACTE I, scène 4 Séance 4 (1 h 30) ➧ Objectif La maîtrise des discours, la double énonciation. Découvrir le discours argumentatif. LECTURE (AVEC QUESTIONNAIRE) • Compléter l’exposition. • La double communication (auteur, personnage / personnage, spectateur). • Les didascalies : leur rôle dans les marques de l’énonciation. • Les marques de l’émetteur et du récepteur en réception (lecture). Qui parle à qui ? de quoi ? LEXIQUE • Le champ lexical de la vengeance, la notion d’argument. • Réinvestissement : aparté / didascalies. • Argumenter pour convaincre. 33 PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE EXPRESSION ÉCRITE / LANGUE • La situation de communication. • L’énonciation. • Les marques de l’émetteur et du récepteur en production (écriture). EXPRESSION ORALE • Argumenter. • Lecture expressive en insistant sur les différents plans de la communication (les apartés). • Interprétation (mise en évidence du rôle des didascalies). ACTE I, scène 5 Séance 5 (1 h 30) ➧ Objectif Comprendre l’enchaînement des événements. Analyser les procédés comiques. LECTURE • Compréhension (questionnaire). • Le personnage de Sganarelle. • Le comique. LEXIQUE • Quiproquo, patois. • Travail sur la prononciation. • Les jurons et leur origine. EXPRESSION ÉCRITE • Les procédés comiques (mots, gestes, situation, caractère). LANGUE • Les accords. • Les régionalismes (le patois de Lucas et les fautes qu’il fait, les jurons). EXPRESSION ORALE • Diction. • Lecture expressive. • Jeu dramatique : appui sur les didascalies, création (chanson de la bouteille). Lecture de l’acte II, scène 1, à la maison avec les questions correspondantes. 34 PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE ACTE II, scènes 2 et 3 Séance 6 (1 h) ➧ Objectif L’évolution d’un personnage. Le comique de farce. LECTURE • Compréhension (questionnaire). • Sganarelle séducteur / Sganarelle métamorphosé en médecin. LEXIQUE • La farce. EXPRESSION ÉCRITE • Réinvestissement : faire rire ; les procédés comiques. LANGUE • La phrase exclamative. EXPRESSION ORALE • Interprétation : analyse de tous les « tours » gestuels. • Suggestions de mise en scène : mise en évidence de l’aspect « farce ». ACTE II, scènes 4 et 5 Séance 7 (1 h 30) ➧ Objectifs (scène 4, 1 h) Poursuite de l’analyse de l’évolution d’un personnage. La métamorphose de Sganarelle. Réinvestir les acquis : le comique. Prendre conscience de la dimension satirique. LECTURE • Compréhension (voir objectifs et questionnaire). • En liaison avec l’expression : étude d’un extrait du Professeur Froeppel de Jean Tardieu (par exemple la scène où Madame reçoit la visite de son amie Madame de Perleminouze). LEXIQUE • La satire. • Analyse du « faux latin » de Sganarelle : les éléments latins dans les mots français. • Les homonymes. 35 PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE EXPRESSION ÉCRITE • Créativité : inventer un « faux langage » à partir du vrai (voir Lecture). • Explorer l’univers des mots : fabriquer des mots, utiliser un mot pour un autre (voir le texte de J.Tardieu en lecture). LANGUE • La consultation : les types de phrases (déclarative et interrogative). EXPRESSION ORALE • Interprétation de la scène. • Le personnage de Lucinde : la communication non verbale. Le mime. ➧ Objectif (scène 5, 30 min) Devenir un lecteur autonome. LECTURE • Lecture silencieuse. Consigne : lire pour comprendre ce qui se passe. EXPRESSION ÉCRITE • Résumer. • Faire le plan d’une scène. • Anticipation. À quoi s’attendre ? LANGUE • Les connecteurs logiques. EXPRESSION ORALE • Réactions / échanges. Lecture de l’acte III, scènes 1 et 2, à la maison avec les questions correspondantes. ACTE III, scènes 3 et 4 Séance 8 (1 h) ➧ Objectif Comprendre l’implicite. LECTURE • Lecture expressive. • Compréhension : amorce d’une deuxième vengeance ; parallèle Martine / Jacqueline (voir questionnaire) ; Léandre s’est déguisé. 36 PROPOSITION DE SÉQUENCE DIDACTIQUE LEXIQUE • Le champ lexical de la déclaration d’amour. EXPRESSION ÉCRITE / LANGUE • Séduire par le langage. • La métaphore et la comparaison. EXPRESSION ORALE • La séduction par la parole et par la communication-non verbale. COMPÉTENCES TRANSVERSALES • Communiquer. Dire et écrire pour se faire comprendre d’autrui. Acte III, scène 5 (le déguisement de Léandre) : une scène à lire à la maison et à jouer en classe avant de passer à la suite. (Prévoir 1/2 h au début de la séance 8 ou hors temps avant la séance 9.) ACTE III, scène 6 Séance 9 (1 h) ➧ Objectifs Étudier la progression de l’intrigue. Réinvestissement : la compréhension de l’implicite. Étudier la prise de parole des personnages dans une scène. LECTURE • Compréhension (questionnaire). LEXIQUE • Coup de théâtre. • Réinvestissement : les didascalies. EXPRESSION ÉCRITE • Le dialogue. LANGUE • La ponctuation comme transcription de l’oralité dans le discours. EXPRESSION ORALE • Travail oral sur « la prise de parole » des personnages dans la scène : volume, échanges de répliques, place stratégique des répliques… • La parole comme signe : maîtriser sa propre parole pour la rendre efficace. Lecture de l’acte III, scène 7 : à la maison, avec les questions correspondantes. 37 PROPOSITION DE SÉQUENCE ACTE III, scènes 8 à 11 DIDACTIQUE Séance 10 (1 h) ➧ Objectif Lire la fin d’une pièce de théâtre : le dénouement. LECTURE • Compréhension des péripéties et de la résolution. • Lecture rétrospective du titre. LEXIQUE • Dénouement, vraisemblance, invraisemblance. EXPRESSION ÉCRITE • Trouver d’autres titres. LANGUE • • • • EXPRESSION ORALE • Comparer la scène d’exposition et la scène finale. Les registres de langue. Les temps de l’indicatif (le futur). Les modes : l’impératif. La phrase nominale : le titre. DERNIÈRE SÉANCE Séance 11 ➧ Objectifs Synthèse. Évaluation. Exemple d’évaluation Constitution d’un dossier pour réinvestir les savoirs et savoir-faire : – chercher une information dans un dictionnaire, une encyclopédie, ou dans son livre ; – trier et organiser l’information ; – utiliser le CDI ; – présenter son travail avec soin et l’illustrer avec pertinence ; – utiliser ses notes… 38 E X P LO I TAT I O N DU GROUPEMENT DE TEXTES « VENGEANCE, COUPS DE BÂTON ET FAUX MÉDECINS… » Texte 1 : Le Vilain Mire ; texte 2 : Le Médecin volant ; texte 3 : Le Petit Malade. À mettre en relation avec Le Médecin malgré lui, acte I, scène 5. L’utilisation didactique de ce groupement de textes peut se situer à différents moments de l’étude en fonction des choix pédagogiques des professeurs. ◆ P ISTES D ’ ÉTUDE 1/ Après l’étude de l’acte I Étude du Vilain Mire (texte 1) : – Objectif spécifique : retrouver la filiation du Médecin malgré lui. – Objectif méthodologique : apprendre à comparer. – Outils : l’œuvre (acte I) ; l’introduction du livre élève pp. 5-6. Les élèves seront amenés à retrouver tous les éléments de l’acte I qui étaient déjà présents dans Le Vilain Mire. On pourra leur proposer de retrouver la scène du médecin qui fait pendant au texte 1 (en l’occurrence la scène 4) et élaborer avec eux une étude comparative que l’on approfondira en fonction du niveau de la classe. S’interroger sur les ressemblances amènera à analyser les différences et à réinvestir les caractéristiques du genre théâtral. Le travail pourra se terminer par une petite représentation des deux scènes (scène 4 de l’acte I du Médecin malgré lui et scène du Vilain Mire du groupement de textes) intitulée : « Du Vilain Mire au Médecin malgré lui ». Étude du Médecin volant (texte 2) : Quel élément du caractère de Sganarelle se trouve déjà dans ce texte ? 2/ Après l’étude des actes I et II Objectif : réinvestir les compétences vues dans la piste 1/. Faire trouver la scène de l’acte II avec laquelle on peut comparer le texte 3, Le Petit Malade de Courteline (il s’agit de la scène 4). Donner aux élèves le questionnaire suivant : 1. Trouver un titre qui puisse convenir aux deux scènes (réponse attendue : un titre utilisant le mot consultation). 39 BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE 2. Comment sont nommés les personnages chez Courteline ? 3. Quels sont les trois personnages qui leur correspondent chez Molière ? 4. Quel est la maladie des deux « malades » ? 5. Quels sont les diagnostics ? 6. Pourquoi ces deux scènes sont-elles comiques ? 7. En quoi sont-elles des scènes de farce ? Consigne : on cherchera dans le dictionnaire les mots « diagnostic » et « symptôme ». On donnera leur définition avant de les utiliser dans les réponses aux questions 4 et 5. 3/ Après l’étude de l’œuvre intégrale – Travail sur l’ensemble du groupement : mise en perspective des textes. – Objectif : réinvestir les caractéristiques d’un genre, la farce. Les élèves seront amenés à retrouver les constantes de la farce dans les trois textes. – Outils : l’œuvre intégrale ; l’étude du genre page 121 du livre élève (Le Médecin malgré lui, une farce) ; les questions-réponses de la rubrique « Étudier le genre » des questionnaires « Au fil du texte ». BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE – J.-P. Collinet, Lectures de Molière, Armand Colin, 1974. – G. Conesa, Le Dialogue moliéresque, étude stylistique et dramaturgique, PUF, 1983. – M. Corvin, Lire la comédie, Dunod, coll. « Lire », 1994. – P. Dandrey, Molière ou l’Esthétique du ridicule, Klincksieck, coll. « Bibliothèque d’histoire du théâtre », 1992. – P. Larthomas, Le Langage dramatique : sa nature, ses procédés, PUF, 1997. – A. Perron, « Le théâtre, ses métiers, son langage : lexique théâtral », Hachette Éducation, coll. « Classiques Hachette », 1994. – A. Simon, Molière, Le Seuil, coll. « Microcosme. Écrivains de toujours », 1996. – B. Rey-Flaud, Molière et la farce, Droz, 1996.