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CARNET DE
NOTES
Audience au
SAELSI,
relative aux équipements de
protection et à l’armement
des policiers.
Le vendredi 23 janvier 2015, une délégation
UNITE SGP POLICE – FO, composée de Frédéric
Galea, secrétaire national en charge du secteur
des conditions de travail, de Franck Dely,
moniteur de tir à la Brigade de Répression
du Banditisme de la DRPJ PP, et de Nicolas
Guillaume, moniteur de tir au Service de
Formation de la DRH PP,
a été reçue par
Monsieur Charles-Patrick Darras, responsable
du service des équipements au Service des
Achats, de l’Equipement et de la Logistique
de la Sécurité Intérieure.
Cette audience fait suite à la demande de
notre organisation de faire un point sur
les équipements de protection individuels et
collectifs, ainsi que sur l’armement individuel
et collectif des agents.
Dans le contexte actuel, nous avons souhaité
évoquer ces problématiques avec le SAELSI,
sachant que les thématiques équipements de
protection et armement doivent s’inscrire à
notre sens, concomitamment à celles de la
formation continue en matière de techniques
d’intervention et d’utilisation des armes.
Voici notre carnet de notes...
Équipements de
protection
Gilets pare-balles individuels :
Les agents sont actuellement dotés d’un modèle de GPB individuel discret datant, pour
les plus anciens de 2002, de classe 2, norme américaine «NIJ». Ils peuvent arrêter des
projectiles de calibre 38, de calibre 9 MM (hors munitions perforantes) de calibre 12 (hors
brenneke en calibre 12).
Ils ne stoppent pas les munitions de type 5,56 ou 7,62mm.
Le pack balistique de ces GPB est composé de polyaramide, composant sensible à
l’humidité ; humidité pouvant donc réduire son efficacité.
UNITE SGP POLICE - FO a fait part de son inquiétude concernant ces GPB car à
notre connaissance, ils ne font l’objet, à ce jour, d’aucun contrôle qualité par un
service dédié.
Monsieur DARRAS nous indique qu’il est primordial de vérifier régulièrement l’état de
l’enveloppe intérieure entourant le pack balistique, notamment les thermo soudures; si cette
housse est altérée, il convient de demander le changement immédiat du GPB, un stock
important étant à disposition.
De plus, notre organisation a demandé que soient recherchés de nouveaux modèles de
GPB de type discret auprès de fabricants, le modèle actuel étant inadapté pour les missions
de certains services effectuant des missions de filatures, d’anti criminalité en civil, ou encore
de protection rapprochée.
Monsieur DARRAS nous indique qu’un nouveau modèle discret vient d’être proposé à la
direction du Service De Protection (SDLP), qui semble mieux convenir aux missions de
leurs agents.
Nous demandons que ce modèle de GPB puisse être proposé à d’autres services type
«BAC METRO» ou services de renseignement, sans être exhaustif.
Gilets pare-balles lourds :
Cet équipement de protection collectif, de classe 4, norme américaine NIJ, est doté de
plaques dures dites « anti-trauma », permettant de stopper, théoriquement, des munitions
de type 7,62 et 5,56 (hors munitions perforantes). Il se décline en trois tailles. Après les
attentats qui ont endeuillé le pays et notre institution, une commande de 2000 GPB lourds a
été passée. Ils devraient être livrés avant fin février dans les services et ils viennent s’ajouter
aux 300 que le ministère avait en stock. En incluant ces 2300 gilets, le stock passe ainsi à
environ 10000. Par la suite, un nouvel appel d’offre sera nécessaire.
UNITE SGP POLICE-FO a soumis la proposition d’équiper l’ensemble des services
de police de « Boucliers Balistiques Souples », matériel qui, pour l’instant est
exclusivement en dotation à la FIPN et dans certains services spécialisés. Ces
boucliers, d’une taille de 80x45 cm peuvent être complétés par des plaques de
protection. Ces boucliers sont classés 2 norme américaine NIJ sans les plaques
additionnelles, classe 3 avec les plaques.
Ces BBS pourraient être mis en dotation dans les véhicules des agents et s’avérer
efficaces avec la formation et les techniques d’intervention adaptées, telles que des
exercices de sorties de véhicules ou d’utilisation de ces matériels en binôme ou en
trinôme par exemple.
Monsieur DARRAS nous indique également qu’une réflexion était engagée sur un modèle
de « chasuble pare-balles », vêtement pouvant être doté de plaques de protection. Un tel
équipement pourrait être dédié aux conducteurs en intervention par exemple.
UNITE SGP POLICE réitère sa demande d’équiper les policiers en tenue avec des
étuis de cuisse. En effet, il est à noter qu’un agent porteur d’un gilet pare-balles lourd
n’est pas en capacité de sortir son arme individuelle dans de bonnes conditions. Il
peut certes, mettre son arme sur la poche ventrale du GPB mais il convient de mieux
former nos collègues à de telles sorties d’arme. Quoiqu’il en soit, la dotation en étuis
de cuisse reste la meilleure réponse.
Armement
En introduction, nous avons alerté le SAELSI sur le manque de munitions
d’entraînement (FIOCCHI), compte tenu de la reprise à la hâte des habilitations des
agents au PM BERETTA.
UNITE SGP POLICE-FO trouve inadmissible que l’Administration demande à nos
collègues de sortir sur la voie publique avec une arme collective pour laquelle ils
n’ont plus l’habilitation. Cette situation démontre le danger de faire passer la culture
du chiffre avant les besoins en formation continue des agents.
S’agissant de l’armement, UNITE SGP POLICE-FO réclame la prise de décisions rapides
pour adapter les moyens donnés aux policiers, dans leur lutte contre la délinquance
violente et les actes terroristes. Ces individus sont de mieux en mieux armés et toujours
plus déterminés. Nous réclamons le changement du PM BERETTA SD12, qui est en fin
de vie, pour une arme collective, mieux adaptée aux services de police, tant au niveau
des munitions que des caractéristiques de l’arme. Nous avons formulé de fortes réserves
concernant l’utilisation des munitions 9 mm COP (cartouche optimisée), munition inefficace
contre un individu porteur d’un GPB dès la classe 3.
Monsieur DARRAS nous indique qu’une commande de 26 millions de cartouches
d’entraînement a été passée pour répondre à la forte demande des directions
d’emploi. Elles doivent être livrées sous quatre semaines.
Le SAELSI confirme également que le ministère vient d’engager une réflexion visant au
remplacement de cette arme par « une carabine de police » dont le calibre reste à déterminer.
Le choix de l’arme n’est pas arrêté, un support juridique n’ayant pas été passé. Mais le HK
G36, est une arme souvent citée. Cette arme fait usage de munitions de type 5,56. Monsieur
DARRAS indique que la doctrine actuelle privilégie le mode coup par coup, doctrine que
notre organisation syndicale souhaite remettre en cause, car réduisant l’efficacité d’un tir de
riposte lorsque des collègues font face à des individus faisant usage d’armes automatiques.
Au-delà du choix de l’arme et du type de GBP lourd choisis, il s’agit également que ces
matériels soient rapidement accessibles dans le cas d’une intervention sur des individus
armés. Notre organisation a demandé que soit engagée une réflexion sur l’aménagement
des véhicules de police pour permettre aux agents de s’équiper rapidement avec les armes
collectives, les GPB lourds et des Boucliers Balistiques Souples.
Une réflexion à l’identique doit être également entreprise concernant la mise à disposition
rapide de l’armement et des équipements de protection dans les locaux de police.
Notons enfin que les infrastructures des stands de tir devront accepter le nouveau calibre
choisi. A défaut, il conviendra de trouver des adaptations telles que des munitions allégées
d’entrainement.
UNITE SGP POLICE-FO a l’intention d’aborder l’ensemble de ces problématiques,
et d’autres encore, à l’occasion des prochains comités techniques et des CHSCT
relevant du périmètre de la Police Nationale. L’urgence de la réaction impose aussi la
mise en place sans délai de groupes de travail sur ces thématiques.