Développer un accueil de qualité pour la petite enfance : sept axes
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Développer un accueil de qualité pour la petite enfance : sept axes
La lettre des directeurs de centres de loisirs Francas ➜ numéro 11 ➜ Avril/juin 2008 SOMMAIRE 2 3 Entre nous 4 Pour un projet local ouvert aux plus jeunes L’ accueil de la petite enfance est un enjeu majeur des politiques éducatives locales. Sur cette question, l’attente des familles à l’égard des pouvoirs publics locaux est de plus en plus forte. Si l’implication des collectivités territoriales, et plus particulièrement celle des communes, n’est plus à démontrer dans ce domaine, le rôle des associations d’éducation n’en demeure pas moins indispensable pour impulser les projets locaux et les enrichir de l’expérience, de la proximité avec la population et de la connaissance approfondie des réalités locales dont disposent les organisateurs locaux d’activités. Il s’agit de faire connaître et reconnaître le centre de loisirs maternel comme un enjeu majeur pour le développement de politiques globales de l’enfance et la jeunesse sur les territoires. Les associations telles que la nôtre doivent conforter et approfondir leur partenariat privilégié avec les collectivités et demeurer des opérateurs incontournables dans le domaine de la petite enfance, offrant un accueil de qualité pour tous les enfants de cette tranche d’âge sur l’ensemble du territoire. C’est dans cet esprit et dans la perspective des élections locales de mars 2008 que la Fédération nationale des Francas a réactivé une réflexion sur l’accueil de la petite enfance dans les centres de loisirs. À travers cette démarche, les Francas entendent porter leur projet et contribuer activement aux politiques locales mises en place dans ce domaine par les nouvelles équipes municipales. ● Philippe Deplanque Délégué général des Francas Développer un accueil de qualité pour la petite enfance : sept axes pour agir L’éducatif en action Accueil de la petite enfance en séjour d’été. Le temps globalisé. Mobiliser son équipe Une équipe impliquée pour un fonctionnement facilité Agir pour demain L’accueil de la petite enfance sur les territoires 1 Au centre… et autour Au centre… et autour Développer un accueil de qualité pour la petite enfance : sept axes pour agir Ces propositions émanent du groupe de réflexion-formation autour de l’amélioration qualitative des accueils de loisirs maternels dans le Var (Caisse d’allocations familiales du Var, Direction départementale de la Jeunesse et des Sports, Conseil général, Protection Maternelle et Infantile, et les Francas, en association avec quarante directeurs de centres de loisirs maternels). 1 – Communiquer Réaffirmer que l’important dans un centre de loisrs c’est le loisir ! Ceux-ci accueillent les enfants de 2 ans et demi à 6 ans, scolarisés, dans leur temps de loisirs. C’est un positionnement particulier par rapport aux autres modes d’accueils de la petite enfance, y compris l’école maternelle. Ils remplissent une fonction de garde, souvent perçue comme sa fonction première par les parents, les élus. Or cette fonction ne signifie pas forcément « garderie ». Affirmer et communiquer cette vocation de lieu de loisirs éducatifs est un préalable. 2 - Aménagements intérieurs et extérieurs L’aménagement de l’espace contribue à l’action éducative. Il ne peut être approximatif ou laissé au hasard. Le nombre et la diversité des espaces, la décoration, la conception éducative des « coins jeux » prévus comme des espaces transitionnels, sont indispensables à l’adaptation des enfants à la réalité, créateurs de repères spatio-temporels à leur mesure et de situations de jeux familières indispensables à la construction de leur identité. 3 – Bien connaître les enfants Si les spécialistes disent aujourd’hui que peu de changements sont intervenus sur le plan général des étapes du développement de l’enfant, ils attirent notre attention sur l’influence considérable des conditions de vie et affectives dans lesquelles ils grandissent, génératrices notamment d’inégalités. 4 - Choix éducatifs et pédagogiques – Vie quotidienne : accorder de l’importance à tous les moments de la journée pour échanger, se connaître mutuellement... afin de structurer la relation. – Organisation des activités : prioriser la socialisation et l’épanouissement, contribuer au développement individuel (agir c’est comprendre, exprimer, exister), et développer la capacité d’influence sur les choses et les êtres humains, sur les modalités démocratiques. – Le jeu est omniprésent dans les situations proposées. – Les enfants doivent avoir en permanence le choix entre une activité individuelle, collective, ou « ne rien faire », ceci dans un cadre humain et matériel fournissant des repères sociaux et spatiotemporels, et dans le respect de leurs rythmes individuels. 1 n° 11 - Avril/Juin 2008 – Des modalités d’accueil adaptées : donner la possibilité d’une inscription à la carte pour répondre aux demandes des parents et aux besoins des enfants. Une grande souplesse dans la fréquentation doit être acceptée. Cela peut contribuer à faire évoluer l’image des centres de loisirs, de « mode de garde » à « lieu de loisirs éducatifs ». – Entre enfants : les modalités d’apprentissage d’un vivre ensemble épanouissant doivent être détaillées dans le projet annuel de la structure et évaluables. – Entre enfants et adultes : les enfants doivent bénéficier d’animateurs référents, stables. Les relations à instaurer doivent être chaleureuses, bienveillantes, affectueuses sans excès (savoir être proche et maintenir cependant une distance utile), sécurisantes et, le plus souvent possible, individualisées. Pour cela, attitudes et comportements des animateurs doivent être débattus, décrits et déclinés dans le projet annuel. 6 - Rôle de l’animateur Porteur de propositions, respectueux de l’autonomie des enfants, il doit privilégier la préparation d’un cadre matériel et d’activités, plutôt que d’un planning. Préparer n’est pas planifier, c’est anticiper. © Patricia Thery 5 – Relations entre tous les acteurs : confiance, convivialité, respect, écoute Il faut viser la stabilité des équipes, la cohérence des façons de faire avec les enfants, la concertation pédagogique, et réfléchir aux conditions pour créer des liens avec les enfants et les parents. 7 – Co-éduquer Accueillir des petits, c’est accueillir leurs parents ! Le projet annuel doit intégrer les modalités nécessaires à la création d’un climat de confiance, à l’individualisation des relations, à la gestion de la séparation et des retrouvailles quotidiennes et aux situations qui permettront l’échange et la mise en œuvre d’une coéducation. La coéducation est aussi à inscrire dans une dimension territoriale, en suscitant notamment des relations avec les autres structures d’accueil petite enfance. ● Geneviève Yvon Chargée de mission au Francas du Var Accueil de la petite enfance en séjour d’été. Le temps globalisé. l’éducatif en action Le temps globalisé est une manière différente d’accueillir en centre de loisirs « les petits » de trois à six ans. L’idée est de mettre en place une organisation qui permette à des jeunes enfants d’évoluer dans un « espace-temps » dans lequel les demandes et les besoins des moins de six ans peuvent trouver des réponses souples, adaptées, personnalisées. T out d’abord, le temps globalisé repose sur un constat. Le temps d’accueil est souvent morcelé, les propositions sont restreintes en nombre et en temps. Les enfants doivent participer au même moment à la même activité. La vie quotidienne (repas, goûter, se laver les mains, s’habiller) n’est pas inscrite dans une réflexion particulière car ces actions sont considérées comme faciles, ordinaires. Le rythme de vie, les envies et les besoins individuels ne sont pris en compte que partiellement. Pour autant, il y a des principes éducatifs et pédagogiques qui sont reconnus. Nous pouvons citer par exemple le fait que le jeune enfant a des besoins spécifiques n° 11 - Avril/Juin 2008 3 2 liés à des critères sociaux, à ses capacités, son rythme de vie, etc. Ou encore que chaque enfant est unique et particulier. Il est également important de dire que l’une de nos ambitions éducatives est de participer à son bien-être, tant matériel qu’affectif. Pour nous, tous les temps du centre de loisirs sont importants : accueil, activités, repas, temps calme, vie quotidienne… Et puis, même si cela n’est pas toujours évident, nous devons « prendre le temps de… ». Enfin, l’activité ludique est indispensable pour le développement psychomoteur et psychologique de l’enfant. Elle doit avoir une place prioritaire dans les actions développées. En 2006, six structures rassemblant des maisons de quartier, centres sociaux, et amicale laïque, se sont inscrites dans cette expérimentation. Chacune a des fonctionnements variés, dans des secteurs géographiques en zone rurale ou urbaine. Quelques éléments de bilan Pour le centre socioculturel le Coteau, « les enfants étaient calmes, l’ambiance sereine et détendue. […] Les enfants ont trouvé leur compte en pouvant librement changer de lieu et d’activité. […] Pour les animateurs, malgré la préparation, le plus difficile a été de se situer, de ne pas se sentir inutiles, mais d’être en capacité d’observer, de se rendre disponibles, de jouer… ». La maison de quartier du Soleil à SaintÉtienne estime que « le temps globalisé permet une meilleure régulation des groupes. On constate une baisse des conflits… Un des points positifs a été la présence des familles qui avaient la possibilité de participer aux activités avec leurs enfants. Par contre nous devons améliorer la prise en compte de la vie quotidienne et le rôle de l’animateur. » Le temps globalisé permet une meilleure régulation des groupes. On constate une baisse des conflits… Le centre social Espace Loisirs à SaintÉtienne a réussi à « créer un sentiment de liberté chez l’enfant dans un cadre déterminé et sécurisant… Nous avons ressenti une fluidité concernant le déroulement de la journée ». Quant au centre social de Riorges, « les animateurs ont beaucoup apprécié le fait d’être moins bousculés par rapport aux horaires… Les enfants avaient le temps de faire les choses, comme de mettre les chaussures par exemple… ». Le centre aéré de Solaure à Saint-Étienne retire de cette expérience que « la vie quotidienne est moins pesante car les enfants sont plus autonomes. […] Mais les animatrices sont parfois déstabilisées, elles ne savent plus que faire… ». Enfin l’AGEF à Saint-Étienne conclue en disant que « les relations aux familles se sont enrichies. Le temps globalisé noté sur le programme d’activités a incité les familles à demander des explications… Les plus jeunes, ceux de trois ans, ont rencontré une réelle difficulté dans le choix et l’orientation vers les activités… ». Analyse du résultat Nous remarquons que chaque structure a pu adapter le temps globalisé à son environnement (locaux, fonctionnement, public, équipe...), donc se l’approprier. projet pédagogique, le fonctionnement de l’équipe, sur le rôle de l’animateur, sur la relation avec les parents, sur les rapports enfants-enfants, enfants-animateurs, animateurs-directeur. Il est également ressorti que ce fonctionnement a ses limites qui sont dues, selon les centres, à l’âge des enfants, au nombre d’animateurs (effectif suffisant), à la période de fonctionnement, aux locaux. Pour la majorité des équipes le bilan est positif. Pour les structures qui fonctionnent à l’année, elles souhaitent toutes le mettre en place sur les périodes de petites vacances et grandes vacances. Pour tous les participants, c’est une autre façon de faire qui a des incidences sur le ● Jacqueline Mounard Animatrice aux Francas de la Loire Une équipe impliquée pour un fonctionnement facilité mobiliser son équipe Tous les jours dans différentes structures, un grand nombre d’enfants est accueilli. Centre de loisirs associé à l’école (CLAE), halte accueil périscolaire (HAP), tout autant de structures qui prennent en charge le temps de loisirs des enfants après l’école. Les enfants sont en permanence notre principale préoccupation et l’équipe d’animation met tout en œuvre pour leur proposer un temps de loisirs éducatif et de qualité. A ujourd’hui les équipes se professionnalisent de plus en plus, les structures essayent de pérenniser leur équipe. Une relation de confiance, de proximité peut être mise en place avec les familles. Les enfants ne viennent pas dans un lieu inconnu mais vont dans un cadre rassurant avec des animateurs référents et bien identifiés. L’équipe d’animation connaît les enfants, les familles ainsi que les différentes données liées à l’environnement local et peut mettre en œuvre un travail pédagogique et éducatif en lien avec le projet de la structure. La dynamique d’équipe est prioritaire dans le fonctionnement de la structure. Il est nécessaire d’avoir une équipe motivée, dynamique, qui prend des initiatives, qui propose des activités, qui fait vivre le centre. Pour que l’équipe soit impliquée, il faut qu’elle participe à l’élaboration du projet pédagogique. Elle doit le penser, mettre en place des activités éducatives en cohérence avec celui-ci. Les réunions de préparation sont indispensables à la réflexion du projet. Chaque animateur doit avoir un temps de parole, doit pouvoir s’exprimer et mettre sa contribution au profit de l’ensemble. La concertation et l’écoute doivent être de mise. Les objectifs sont clairs, ce qui permet de mettre en place facilement des projets d’activités qui seront ensuite mis en vie par l’équipe d’animation, tout comme les questions liées à la vie quotidienne en collectivité. Chaque semaine une réunion de préparation peut être mise en place, réunion de préparation, mais aussi de régulation. Lors de ces rencontres il est important de dresser le bilan de la semaine écoulée, de rectifier et d’améliorer ce qui peut l’être, et de se projeter sur la ou les semaines à venir. Les thèmes, les activités, la collaboration avec les différents partenaires et bon nombre de choses sont abordés. Il est nécessaire d’impliquer au maximum l’équipe d’animation pour qu’elle puisse innover. Le fait de se projeter et d’amener de nouvelles perspectives l’aide à créer une dynamique et à se remobiliser autour du projet. De nouvelles activités émergent, les enfants se retrouvent dans cette diversité d’actions proposées. S’adapter aux petits Concernant les 3-6 ans, les enfants se retrouvent sur plusieurs ateliers et tournent suivant leurs envies. Des pôles tels que les activités extérieures (grands jeux, vélos, jeux d’équipes…), les activités arts plastiques (pâte à modeler, pâte à sel, dessins, peintures sur différents supports, etc.), les activités manuelles (papier mâché en volume, petits bricolages…), mais aussi des activités plus spécifiques comme l’initiation à l’informatique, celles liées aux pratiques du développement durable et à l’environnement, une ludothèque, des rollers et autres jeux de psychomotricité sont proposées. Les enfants ont aussi leurs coins aménagés : dînette, lecture, contes, jeux de construction… Cela leur laisse ainsi le choix de ne pas participer à une animation « menée » et de développer leur imaginaire et leur créativité. Pour que les enfants puissent s’épanouir dans un cadre convivial et confortable, l’équipe d’animation décore le centre avec eux. Elle laisse la place à une grande liberté d’action dans un cadre bien défini. Si en effet l’importance de l’autonomie et de la responsabilisation des enfants est grande, il est tout aussi important de la rendre possible dans un cadre sécurisant où les règles de vie sont bien expliquées, simples, claires et acceptées de tous : les enfants, les animateurs et aussi les parents qui, ne l’oublions pas, nous confient ce qu’ils ont de plus cher au monde. La diversité des actions proposées et la complémentarité de l’équipe d’animation permettent d’avoir une dynamique et une implication de chaque instant, ne laissant pas la place à une démarche qui pourrait être « routinière ». Pour garder cette « mise en vie » du centre, on ne reviendra jamais assez sur l’importance de la dynamique d’équipe, de la communication, et bien entendu, des moments de bilans. Qu’ils soient collectifs ou bien individuels, il est primordial d’avoir des retours sur nos actions, des retours sur la vie au sein même du centre, sur la cohérence de notre action en lien avec le projet pédagogique. Ceci amène à une perpétuelle remise en question et engendre une amélioration de l’ensemble. La formation reste un outil indispensable à chacun des acteurs de loisirs éducatifs. Il n’y a évidemment pas de recette magique au bon fonctionnement d’un centre de loisirs, d’un CLAE, d’un HAP. Il existe autant d’organisations que de centres. Tous diffèrent mais une seule règle est immuable à chacun : proposer aux enfants du temps de loisirs de qualité, en faire un moment ludique et éducatif. Bref : « avec les enfants et les jeunes, vers l’Homme le plus libre et le plus responsable possible dans la société la plus démocratique possible ». ● Cédric Durand Directeur de structure à Saint-Juéry, Tarn 1 3 n° 11 - Avril/Juin 2008 L’accueil de la petite enfance sur les territoires agir pour demain « Trois ans, mais ne sont-ils pas trop petits pour être au centre de loisirs ? (…) 7 heures du matin, mais vous n’y pensez pas, nous sommes déjà ouverts jusqu’à 19 heures le soir ! (…) Le centre de loisirs dans des locaux scolaires, sur le quartier… Mais non, des locaux spécifiques seront plus adaptés ! (…) Ils ne veulent venir que trois heures dans la journée, mais comment faire des projets cohérents sur des temps aussi courts ? » A utant de questionnements, voire d’affirmations, que nous avons tous entendu un jour ou l’autre, autant de questionnements qui contiennent en eux-mêmes des éléments de réponse. Mais toujours des éléments de réponse conçus au travers du prisme de nos représentations, de notre propre conception de l’accueil de la petite enfance. Et pourtant nos filtres ne sont pas toujours en accord avec les besoins des familles, avec les réalités de vie, avec les impératifs économiques et, au bout du compte, avec les besoins des enfants. Quand on vit sur un territoire où les entreprises fonctionnent en trois-huit, où un nombre conséquent de personnes travaille dans des sociétés en horaires décalés, le problème de l’accueil des enfants, notamment des petits, se pose. Et la réalité est là : des familles ont besoin d’un accueil pour leurs enfants à partir de sept heures, voire six heures et demi (compte tenu des transports), d’autres d’un accueil jusqu’à dix-neuf heures. Alors faut-il s’adapter à la réalité de vie des enfants ou demander aux familles de s’adapter au fonctionnement du centre ? Telle est la question à laquelle se trouvent confrontés les responsables de structures destinées à la petite enfance. Entre besoins des enfants et réalités de vie, les écarts sont parfois grands. Face à ces questionnements un certain nombre d’entreprises ont tranché : elles ont organisé des crèches d’entreprise. Est-ce là le modèle que l’on souhaite voir se développer ? La question de l’accueil de la petite enfance comme service public, répondant aux besoins des habitants est de plus en plus souvent posée, quels que soient les territoires. Les nouvelles équipes municipales vont être confrontées à ces questions. fonctionnent dans des locaux scolaires peuvent nous interroger. Les locaux scolaires sont adaptés aux besoins des enfants, ils ont été conçus spécifiquement pour cela sur le plan des espaces, sur les équipements et ils permettent d’accueillir des enfants en nombre et dans de bonnes conditions. Ils sont, plus souvent qu’on ne le croit, identifiés comme des lieux de la République, ouverts à tous (notamment sur les quartiers populaires), respectueux de la vie de chacun. Alors souhaite-t-on développer des accueils très bien adaptés mais qui ont un impact limité, et parfois un coût élevé ou souhaite-ton rendre accessible à un plus grand nombre les activités éducatives proposées par les centres de loisirs ? En fonction des territoires, des lieux de vie, des réalités de vie, les besoins ne sont pas les mêmes et les réponses apportées doivent en tenir compte. Les équipes pédagogiques, sous la responsabilité des directeurs, doivent s’interroger sur ces questions. Est-il besoin de rappeler que l’accueil des jeunes enfants est une vraie difficulté quand il s’agit de trouver un emploi ? Et que les plus fragiles économiquement sont les plus menacés ? Faut-il rappeler que l’utilisation des structures est d’abord une utilisation par les familles qui travaillent et que les familles les plus pauvres n’utilisent quasiment pas ces structures ; or les enfants des familles pauvres ont particulièrement besoin, pour leur développement, de la qualité de ces accueils et de l’ouverture sur le monde qu’ils représentent. Le regard que nous portons sur les besoins des familles et des enfants conditionne bien souvent les réponses que nous concevons, les modalités de fonctionnement que nous mettons en place. La qualité des accueils éducatifs doit être mesurée au travers de l’impact de ces accueils sur le développement des enfants – développement émotionnel, affectif, physique, cognitif et social – et sur la satisfaction des familles. Alors pendant quelques instants changeons de posture, regardons les enjeux, regardons la réalité et tentons de répondre à ces questions simples. À quels enjeux d’éducation les structures de loisirs doivent-elles répondre ? À quels enjeux de société doivent-elles faire face ? Qui accueillons-nous ? Quels enfants auraient besoin d’être accueillis ? Pourquoi ne le sont-ils pas ? Quelle organisation devons-nous mettre en place pour rendre un service plus important aux familles tout en préservant la qualité éducative ? ● Michelle Bureau Déléguée des Francas en Pays de la Loire un autre regard sur les centres de loisirs – la lettre des directeurs de centres de loisirs Francas – N° 11 – Avril/juin 2008 – Trimestriel – N° ISSN 1778-9885 – Directeur de la publication : Philippe Deplanque – Responsable de la lettre : Didier Jacquemain ([email protected]) – Animatrice de la rédaction : Nadia Astruc ([email protected]) – Ont contribué à ce numéro : Michelle Bureau, Philippe Deplanque, Cédric Durand, Jacqueline Mounard, Geneviève Yvon – Conception/réalisation : Chromatiques – 47/49, av. du Dr-Netter – 75012 Paris – Tél. : 01 43 45 45 10 – Impression : Paton Imprimeur – 71, av. du Maréchal Leclerc – 10120 Saint-André-les-Vergers – Les Francas : 10-14, rue Tolain – 75980 Paris Cedex 20 – Tél : 01 44 64 21 53 – Fax : 01 44 64 21 11 – www.francas.asso.fr Ce supplément accompagne la lettre loisirs éducatifs & territoires et est distribué aux organisateurs locaux d’activités. n° 11 - Avril/Juin 2008 3 4 © DR Des structures pour tous Autre questionnement, les locaux : les réactions, parfois épidermiques, auxquelles on assiste quand on propose que les accueils