Psychologie masculine et féminine

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Psychologie masculine et féminine
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8e thème – CONNAÎTRE LES DIFFÉRENCES ENTRE
LA PSYCHOLOGIE MASCULINE ET FÉMININE
POUR MIEUX SE COMPRENDRE
PSYCHOLOGIE MASCULINE ET FÉMININE
Si tout le monde est d'accord pour constater une différence sexuée entre l'homme et la femme, certains
se demandent si, sur le plan psychologique, ces différences ne sont pas de simples divergences
culturelles, donc variables et évolutives selon les lieux et les temps.
Pour Jean Didier VINCENT, neurobiologiste, "le comportement social de l'individu se construit
d'abord à partir d'éléments biologiques" ; pour l'historien André BURGUIÈRE, "si la différence
biologique homme-femme a structuré la société à ses débuts, à mesure qu'elle se développe, c'est
autour de la société d'attribuer des comportements particuliers aux hommes et aux femmes.
Il fut une époque où l'on affirmait fortement les différences et cela était surtout le fait des hommes qui
en tiraient une certaine supériorité, puis par réaction, on a eu tendance à uniformiser les sexes et à nier
leur originalité.
A présent, on adopte une attitude plus réaliste.
Avant de voir tout cela plus en détail, nous devons vous dire que les points de psychologie que nous
allons relever sont des caractéristiques générales que l'on trouve à différents degrés et de différentes
manières chez les hommes et les femmes. Un homme totalement viril ou une femme exclusivement
féminine, ne se rencontre que dans les livres. Et heureusement, car l'harmonie ne serait pas facile.
Ce qui existe dans la réalité, c'est un homme ou une femme chez qui prédominent les traits d'un sexe,
équilibrés par un certain nombre de traits de l'autre sexe.
On rencontre même des couples bien assortis où les rôles sont presque renversés, à cause d'un contexte
social ou d'un mode d'éducation différents des nôtres.
C'est pourquoi les traits de personnalité seront décrits comme des tendances psychologiques. Il ne
s'agit donc pas de vous croire moins masculin ou moins féminine parce que vous n'avez pas observé
chez vous tel ou tel comportement.
En biologie, on remarque que dans l'espèce humaine, la 23e paire de chromosomes détermine le sexe
de l'individu . Elle est constituée de deux chromosomes qui sont identiques chez la femme (soit XX) et
différents chez l'homme (soit XY). En l'absence de chromosome Y, l'embryon évolue dans le sens
féminin. L'option étant réalisée, ne se développent alors que les organes sexuels correspondant au sexe
programmé.
La première cellule vivante de l'enfant est donc déjà sexuée. Toutes les cellules qui se développent à
compter de celle-là : cellules de la peau, du sang (500 000 globules rouges de moins chez la femme),
des muscles, des nerfs, des os, etc. seront porteuses du sexe de la première.
Et c'est ainsi que commence l'histoire d'un homme et d'une femme. Différents dès la première cellule
vivante, ils le seront à tous les niveaux de leur être.
Avant de développer tout cela, regardons les enfants.
A.S.P.
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Vers la puberté se trouve une période où garçon et fille se voudraient semblables. Ils sont très heureux
de s'habiller de la même manière, de fréquenter les mêmes milieux, d'utiliser le même vocabulaire. Il y
a une mode unisexe.
Puis lorsqu'ils avancent en âge, ils sentent en eux, ne serait-ce que par leur transformation physique,
l'appel de l'autre, qui est différent. L'autre commence à séduire et, en même temps, intimide. Cette
séduction pourra beaucoup mieux être apprivoisée dans la groupe que dans le tête à tête. On remarque
que les filles n'ont pas beaucoup de communication avec les garçons car ils ne sont pas au même
niveau, la fille étant plus mûre. Les garçons ont besoin de s'affirmer, et le plus souvent, s'affirmer, c'est
être capable de conquérir une fille.
La féminité les touche déjà par le biais d'un regard, d'une démarche, d'une chevelure. Les filles
recherchent davantage dans l'autre, la tendresse, l'échange, tout en attendant de l'autre, maîtrise,
équilibre, solidité.
Maintenant, nous allons reprendre en détail les différences que l'on peut observer à des degrés divers
entre un homme et une femme.
Rappelons que tout être a en lui, sur le plan psychologique, une partie masculine (Animus) et une
partie féminine (Anima) mais parce que chez une femme normale les comportements de féminité
(Anima) sont plus nombreux que les comportements de masculinité (Animus) la femme est
prédisposée à certaines manières de ressentir et de concevoir l'existence, à certains modes de penser,
de raisonner, d'agir.
Mais parce que chez une femme normale les comportements de féminité (Anima) sont plus nombreux
que les comportements de masculinité (Animus) la femme est prédisposée à certaines manières de
ressentir et de concevoir l'existence, à certains modes de penser, de raisonner, d'agir
Evidemment, on peut en dire autant de l'homme.
Nous allons passer en détail ces différences sur les plans suivants : 1. Structure du corps – 2. Energie –
3. Modes des sensations et d'expression – 4. Emotions – 5. Sentiments – 6. Logique.
1. Sur le plan de la structure du corps
Point n'est besoin de souligner que l'homme paraît plus robuste de constitution, plus solidement bâti.
La femme se verra dans ce domaine plus délicate de constitution mais la charpente de son corps est
plus gracieuse, ses lignes plus harmonieuses et douces. Elle jouit d'une plus grande souplesse
physique.
2. Quant à l'énergie vitale
L'homme et la femme ont une réserve dans leur corps, une somme d'énergie ou de force vitale, mais ils
ont chacun leur façon de dépenser ces énergies dans leurs activité.
L'homme dira : "Moi, j'ai une énergie concentrée. A cause de ma constitution physique, j'ai plus de
facilité à déployer une grande quantité d'énergie en un temps limité. Ceci explique pourquoi je ressens
le besoin de m'écraser dans un fauteuil au retour de mon travail." La concentration de son énergie
influencera aussi les réactions de son corps, d'où l'importance pour lui de la dimension charnelle.
La femme soulignera : "J'ai une énergie dispersée dans tout mon organisme. Je dépense moins
d'énergie à la fois et je peux tenir le coup longtemps. Je ne dois pas être bousculée ou pressée. Cela est
valable dans l'union amoureuse." La femme vaquera à de nombreuses occupations qui suivent et
d"entremêlent, sans avoir à s'arrêter…
A.S.P.
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3. Sensation et expression
Nos sens captent les messages, soit de l'extérieur, soit de l'intérieur de notre corps. Nos gestes, notre
voix, constituent notre réponse externe à ces stimulations.
On caricature souvent l'homme en disant qu'il a besoin de sensations fortes, de couleurs voyantes, de
sons contrastés, de saveurs piquantes, tout cela est à moduler. Alors que la femme aura une perception
plus nuancée des couleurs et des sons, des parfums ou des odeurs, de la saveur des aliments et de la
douceur d'un objet à toucher.
Elle aura des mouvements plus gracieux, plus souples. Sa voix sera modulée, expressive.
4. Les émotions
Les messages captés par les sens produisent dans l'âme de l'homme et de la femme des réactions qu'on
appelle des émotions. Les émotions sont des résonances affectives devant les personnes ou les
événements (émotions de peur, de plaisir, etc.)
Comment l'homme et la femme réagissent-ils au plan des émotions ?
L'homme se dira plus stable, d'humeur plus facilement égale. Parce que son rythme physiologique est
plus lent et plus régulier, il sera plus ancré dans son tempérament. Toutefois, il se verra assez
décontenancé s'il perd le contrôle d'un émotion ou de sa santé. Chez l'homme, une fois que ses
émotions sont éveillées, celles-ci deviennent une force concentrée qui le pousse intensément à l'action.
La femme se dira plus instable, sujette à changer d'humeur, conséquence de son cycle d'ovulation.
Elle est plus impressionnable que lui. Réagissant dès qu'elle est affectée, si légèrement que ce soit,
surtout quand on fait appel à sa sensibilité. Il lui sera plus difficile de retenir l'expression de ses
déceptions devant les oublis ou les manques d'attention.
Combien de femmes ressentent très mal un anniversaire oublié. Trois dates sont chères à leur cœur :
leur fête, leur anniversaire, l'anniversaire de leur mariage. Si un mari oublie les trois dates, c'est
catastrophique.
5. Les sentiments
Pénétrant encore plus dans la personnalité de l'homme et de la femme, nous rejoignons les sentiments :
amour, fierté, sécurité, enthousiasme, loyauté.
Le sentiment est un dynamisme plus noble et déjà plus spirituel que l'émotion. Il est profond et peut
soutenir l'action pendant longtemps.
Comment se caractérisent les principaux sentiments qui naissent dans le cœur de l'homme et de la
femme ?
L'homme est plus agressif, il a besoin de mener l'attaque, de dominer ce qui l'entoure, de s'imposer à la
nature et même aux personnes. Il est combatif, tout d'une pièce, fait pour l'action.
La femme sera plus accueillante, raffinée, évitant les heurts et les questions tranchées. Elle cherche à
entourer, à envelopper de sa présence plutôt qu'à dominer de son autorité. Elle apaise, embellit,
apporte sa grâce.
Dans son travail, la femme est plus attirée vers les personnes. L'ambiance est très importante. En effet,
elle aimera travailler en compagnie de quelqu'un qu'elle aime ou de quelqu'un qui a besoin d'elle.
A.S.P.
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Par contre, l'homme est plus intéressé par l'oeuvre en chantier que par les personnes qui travaillent à
cette œuvre. Il est fier de ce qu'il fabrique, cela le convainc de sa valeur.
Devant la souffrance, l'homme est capable d'endurer de grandes privations et des souffrances
profondes pour une cause à laquelle il s'est donné, à condition de pouvoir y faire quelque chose. Il ne
restera pas facilement auprès d'un malade pour lequel il ne peut rien. Si c'est sa femme qui tombe
malade, il est désemparé (sentiment qu'il camoufle parfois sous une apparente indifférence).
Devant la souffrance, la femme est plutôt pacifique. Elle la connaît. Elle a de nombreuses fois à
souffrir des indispositions physiques, des indélicatesses, des duretés. Lorsqu'elle rencontre la
souffrance, elle n'est pas effarée. Elle demeure volontiers auprès d'un malade lorsqu'elle ne peut plus
rien, mais sa présence lui est un réconfort.
Dans sa façon d'aimer, l'homme veut conquérir, posséder. De là à considérer sa femme comme sa
propriété, il n'y a souvent qu'un pas. Il a besoin de l'admiration de sa femme car c'est là qu'il trouve le
plus puissant stimulant à se dépasser lui-même.
La femme veut plutôt être conquise, se faire désirer. Aimer pour elle, c'est se donner. Elle ressent le
besoin d'appartenir à quelqu'un. Elle ne cultivera pas seulement une beauté en surface, sa beauté sera
dans la profondeur de sa féminité.
Maintenant, parlons un peu de la compartimentation des sentiments chez l'homme
Dans ses activités, il a tendance à séparer les mondes où il est engagé : le foyer et le travail, les
principes et l'action, la vie privée et la vie sociale. Il est plus facile pour lui de s'engager dans les
différentes sphères de sa vie (emploi, étude, famille, pratique religieuse, loisirs) en agissant comme s'il
existait entre elles des cloisons étanches.
Dans ses conversations, le compartimentage qui le caractérise le porte à être peu communicatif sauf s'il
parle de politique, d'activités naturelles, de sport, de moteurs etc.
C'est de sa personne et de ses sentiments profonds qu'il lui est difficile de parler. L'homme n'est pas
tellement porté à raconter les menus faits de sa journée. Il s'enferme parfois dans la lecture de son
journal ou il s'absorbe dans le récit d'un film à la télévision. Il ne dit plus rien, il veut la paix.
Nous vous redisons ce que nous vous avons déjà dit au début. Nous décrivons des tendances. En effet
on peut observer des couples jeunes qui s'aident mutuellement lorsque chacun rentre du travail…
La femme a une personnalité fusionnée. Elle est souvent en état de faire l'équilibre entre les diverses
influences qui jouent sur elle. Paroles, incidents, anticipations, humeur. Tout se combine et lui fournit
une gamme des provocations auxquelles elle répond par une parole, un geste, une émotion, un
sentiment tout à la fois.
Dans ses activités, elle a tendance à reporter d'une à l'autre les sentiments éprouvés. Quant il s'agit
d'événements qui l'ont émue sensiblement, sa mémoire enregistre tout et son imagination récrée en
surenchérissant parfois les situations que l'homme a oublié depuis longtemps.
Revenons au comportement de l'homme
L'homme en vient même à trouver inutiles les belles déclarations d'amour : "J'aime sans le dire, je l'ai
exprimé une fois pour toute, il me semble que cela suffit." Ou bien : "Tu ne vois pas tout ce que je fais
pour toi ? Je te donne ma paye, j'aime les enfants, je rentre chaque soir ? Ce n"est pas de l'amour ça ?"
A.S.P.
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Autre exemple. Pour les hommes, la parole c'est parfois du temps perdu. Certains ne perçoivent pas
que le téléphone peut être un instrument relationnel. Pour eux, un coup de téléphone ne doit pas durer
trop longtemps car il est inutile de parler de petites choses.
Avant de parler de l'importance de la parole chez la femme, disons un mot sur les deux hémisphères de
notre cerveau.
Récemment, il a été démontré que pour traiter une information phonétique, les femmes utilisent leurs
deux hémisphères cérébraux. Et que les hommes, eux, n'emploient que leur hémisphère gauche. On
pensait que, chez chacun de nous, certaines parties du cerveau gauche étaient justement réservées au
traitement verbal et au raisonnement. La partie droite, elle, étant davantage dévolue à la perception de
l'espace et des émotions.
Dès l'enfance, explique Maria de Agostini, neuropsychologue chargée de recherche au CNRS, les
garçons sont en moyenne plus performants dans les activités liées à la perception de l'espace et à
l'utilisation d'informations visuo-spatiales que les filles. Celles-ci en revanche réussissent
généralement mieux les tâches faisant appel au langage.
Il ne faut pas pour autant en déduire qu'un sexe est supérieur à l'autre déclarent les scientifiques.
Hommes et femmes, face à un même exercice, utilisent simplement des stratégies différentes pour
parvenir à un même but.
Reprenons maintenant nos observations sur l'importance de la parole chez la femme
La femme a plus d'aisance que l'homme pour exprimer ses sentiments. Elle est communicative.
L'homme croit qu'il a dit parce qu'il a fait. Il oublie que la femme a deux oreilles branchées sur son
cœur. Tout ce qui rentre dans l'oreille va directement dans son cœur. Et un geste d'amour ne prend
toute sa signification que s'il est accompagné de mots d'amour.
La femme a besoin de s'entendre dire qu'elle est aimée, appréciée, être complimentée pour le bon
repas, pour les rideaux rafraîchis, pour le sourire qu'elle a fait refleurir sur son visage au retour de son
bien aimé. Elle a besoin d'échanger constamment, de communiquer ce qu'elle ressent, de savoir ce que
l'autre ressent.
Avant d'aborder un autre aspect, détendons-nous un peu en parlant de l'ordre qui peut régner dans une
maison
On remarque, entre autres, que les hommes aiment bien que tout soit rangé. D'autres pensent qu'ils
n'ont pas le même sens du "rangement" que les femmes. L'homme serait dans ce domaine plutôt
attaché aux apparences. Que cela ait l'air rangé peut donc lui suffire. Même si tout se casse la figure à
l'intérieur du placard. Tandis qu'une femme dans un placard peut passer deux jours et deux nuits avant
de s'estimer satisfaite, même si les chaussettes traînent encore sur le canapé. D'où le malentendu, peutêtre. A vous de juger !
L'Âme spirituelle ou Esprit
Nous avons observé, depuis le début, des aspects sensibles de la personnalité humaine. Et cela est
important, mais l'être n'est pas que sensible : ce qui le distingue des autres êtres corporels, c'est qu'il a
en lui un principe supérieur qu'on appelle l'âme spirituelle ou l'esprit, avec ses facultés d'intelligence et
de volonté.
C'est ce qui fait qu'il ne guide pas sa vie seulement sous la poussée des émotions et des sentiments : il
est capable de bâtir de solides convictions, d'adhérer à des valeurs spirituelles.
A.S.P.
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Cela dit, parlons de la logique. L'homme et la femme ont leur façon de regarder l'univers et de s'y
engager.
L'homme est raisonneur. Il cherche des raisons à tout et ne fait un pas en avant que s'il a vu pourquoi.
La femme est plus intuitive. Elle voit les choses et les personnes de l'intérieur. Pour se lancer dans
l'action elle n'a besoin que de sentir ce qui est à faire. Elle comprend les autres avec son cœur. Ce qui
la préoccupe, ce sont les personnes derrière les faits.
L'homme passe un temps précieux à édifier le plus beau monument de logique qui soit. Il a calculé,
tiré des plans, prévu des conséquences, extrait du fond da sa mémoire des arguments-choc. Et voilà
que la femme bouscule le tout en une seconde. Avec un sourire ironique, par-dessus le marché, elle
dira : "Mon pauvre ami…"
Est-ce vrai ?
Quand un homme dénonce furieusement le "manque de logique" d'une femme, il parle de sa logique à
lui ! C'est-à-dire d'une logique épaulée par tout un système de règles, de codes, de lois, de conclusions.
Il enrage ensuite parce que la femme ne "marche pas". Et l'homme, faisant aussi preuve de sa haute
intelligence, oublie ainsi que l'essence d'une femme diffère de la sienne !
La logique féminine est d'un autre ordre
La femme se plonge toute entière. L'homme essaie de définir. Pour donner un exemple, une femme
sentira les qualités et les défauts d'un être, tandis que l'homme s'acharnera à le démonter pièce par
pièce pour voir "ce qu'il a dans le ventre".
L'homme tend à une connaissance froide, exacte des choses. Ce qui le préoccupe, ce sont les faits. Il a
une logique d'idées : lorsqu'il doit expliquer quelque chose, il procède par raisonnement serré, essaie
de prouver, de tirer des conclusions irréfutables.
Evidemment, comme nous vous l'avons déjà dit, tout ce que nous vous exposons sont des tendances
plus ou moins accentuées.
L'homme aime à rendre service avec prudence. Il aidera volontiers un voisin, par exemple, à condition
qu'il juge efficace cet acte de charité.
La femme, elle, apporte une aide généreuse et spontanée, elle donne sans avoir besoin de réfléchir
longuement à l'utilité de son don.
L'homme est frappé par l'ensemble d'une situation ou d'un problème. Il a besoin de prendre du recul,
de saisir toutes les données de la question. Cette attitude se retrouve aussi bien dans l'orientation de sa
vie que dans sa conduite quotidienne. Il est moins influencé par la réalité immédiate que par les
courants de pensée et les perspectives de l'avenir.
La femme est attirée par les détails d'un événement ou d'une action. Elle saisit une expérience comme
elle se présente, avec ses centaines de petites nuances. Elle photographie d'un seul regard. C'est la
réalité concrète, immédiate, beaucoup plus que les motivations qui la pousse à s'engager. Par exemple,
lorsqu'elle ambitionne de consacrer sa vie dans un pays étranger, c'est bien sûr pour servir la cause
missionnaire en général, mais c'est plus pour répondre à la détresse de telle population qu'elle a appris
à connaître. D'une façon générale, elle est plus tournée vers le présent et le passé.
A.S.P.
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Pour nous distraire, nous allons laisser parler un homme dans sa vie quotidienne :
"Il s'en passe de bonnes ! J'ai beau avoir de la facilité pour dresser des plans d'avenir et dégager les
grandes lignes de pensée et d'action, on ne vit pas que de grandes lignes et de plans…"
"Il faut mettre les patates au four, acquitter des factures, aider le bambin à finir son devoir, réparer un
coin du placard. On n'en finit plus de s'occuper de bagatelles !"
"Tout ce qui n'est pas essentiel me fatigue, surtout lorsqu'un obstacle survient à l'improviste et me
bloque dans mon action sans que je puisse saisir exactement d'où il provient."
"Un détail m'échappe ainsi, je reste figé, je me replie pour refaire ma stratégie et me replacer dans la
vue d'ensemble."
"Je rumine avant d'exécuter. Au besoin, je fais des enquêtes royales."
"Pas surprenant que ce souci de l'essentiel me fasse oublier des points qui sont pour ma femme d'une
grande importance tels que les dates d'anniversaires, de naissance ou de mariage, et le petit bisou
avant le départ pour le travail le matin."
Maintenant, écoutons une femme dans le quotidien :
"J'excelle à penser à tout : la commande chez l'épicier, le biberon à préparer toutes les quatre heures, la
leçon à faire réciter. Je suis même portée à accorder la même importance à tous les détails de la vie
courante, au point d'oublier l'essentiel. En effet, je me soucierai de la propreté de la maison au point de
priver les enfants d'une saine liberté d'action et de jeu, et de refuser la détente nécessaire en dehors du
foyer."
"Je juge souvent quelqu'un à partir d'un trait de son comportement : par exemple, un détail de
l'habillement me fait apprécier ou déprécier la personne toute entière. Mais ce souci du détail m'est
précieux. Souvent je vois ou je sens le détail qui arrête mon mari dans son activité."
L'homme se verra aussi plus ancré fermement dans ses convictions, ayant plus de chance de manifester
de la continuité dans ses résolutions, dans les buts qu'il poursuit, dans ses projets.
La femme se dira plus changeante, plus adaptée aux circonstances. Elle a moins besoin que l'homme
de s'accrocher solidement à des principes immuables, à des plans élaborés. Elle vit le meilleur d'ellemême dans le don présent, sans cesse renouvelé. Elle tire parti de l'immédiat, faisant confiance à son
intuition pour inspirer les meilleures décisions à prendre.
On a essayé aussi de voir si dans la littérature on pouvait reconnaître l'empreinte masculine et féminine
Lucien GUISSARD, critique littéraire, note :
Je dois dire que j'ai souvent ressenti dans les romans écrits par des femmes, une sensibilité, une qualité
d'émotion, une intériorité, une finesse de vision, qui m'ont semblé propres à ce que je tiens pour
l'identité féminine, donc un trait de nature, un seuil de différence par rapport à l'écrivain masculin.
Bien entendu, l'homme n'est pas dépourvu de ces dons ; mais voilà exactement à quoi on devrait
s'appliquer pour détecter ce qui est de la femme, ce qui est de l'homme dans l'œuvre romanesque. Il
faudrait tout particulièrement étudier l'idée de l'amour, son idéal, la manière de la concevoir et de le
vivre.
A.S.P.
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En résumé
Un homme comprendra mieux une femme dans la mesure où il aura pris lui-même conscience de son
anima, c'est-à-dire de sa partie féminine (droit d'avoir des sentiments, droit à l'affectivité, à
l'intériorisation).
Une femme comprendra d'autant mieux l'homme qu'elle aura elle-même pris conscience de son
animus, sa partie masculine caractérisée par l'extériorisation dans des activités créatrices.
L'éducation, la société, certaines habitudes peuvent nous permettre aussi de mieux intégrer notre
anima, notre animus.
N'oublions pas que c'est la FÉMINITÉ (l'anima) qui est source de création (inspiration, réceptivité, vie
intérieure).
Il serait impossible à un artiste d'extérioriser une œuvre importante si son inspiration est pauvre.
Prenons un sculpteur :
Première phase
Nous le voyons immobile, il médite la forme qu'il donnera à la glaise. Il prépare sa future "mise en
œuvre". Le sculpteur est branché sur son pôle féminin. Son attitude est féminine.
Deuxième phase
Il saisit ses outils et travaille la glaise. Il passe à l'état de mouvement. Il décharge l'inspiration
accumulée. La glaise prend forme. Le sculpteur a tourné le commutateur sur son pôle masculin. Son
attitude est masculine.
Cela est une caricature, mais nous comprenons mieux les mouvements psychologiques qui peuvent
s'opérer avec plus ou moins d'intensité suivant notre polarité de base.
Pour conclure
Nous pourrions être tentés de dire "Vive la différence !". En effet, elle permet de se définir, de se
situer, d'exister.
Et comme le dit A. JEANNIERER, anthropologue :
"La femme devient femme sous le regard de l'homme mais il faut affirmer avec autant de force que
l'homme ne devient vraiment homme que sous le regard de la femme. La différenciation sexuelle est
un phénomène de réciproque humanisation.
La différence permet le progrès de la civilisation comme le dit France QUERE :
"Le monde a tout à gagner à ce que les qualités ou les valeurs vécues spontanément par un sexe soient
vécues par toute l'humanité. Ainsi, en prenant une place plus grande dans les affaires du monde, la
femme propage les valeurs domestiques de la responsabilité et non de la puissance, de la gratuité et
non de la concurrence forcenée, de la paix et non de l'éternelle rivalité, de la fantaisie au lieu de
l'abstraite rationalité."
Comme nous venons de la voir et sans enfermer les êtres dans une catégorie puisque nous n'avons
décrit que des tendances, il n'y a pas de sexe fort et de sexe faible, tous les deux sont forts ou faibles à
tour de rôle, et nos psychologies sont aussi marquées par le tempérament, l'éducation familiale, le
milieu social, l'effort personnel.
A.S.P.
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Toutes ces différences sont des richesses si le trait qui les relie est l'Amour avec un grand A.
Enfin, n'oublions pas que chaque personne est unique au monde et que Dieu aime chacun en
particulier, avec ses qualités et ses faiblesses.
Avez-vous des questions concernant ce thème ?
Vous a-t-il éclairé sur certains points ?
A.S.P.
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