HOMMAGE À PAUL MEURICE - Société des Amis de Victor Hugo
Transcription
HOMMAGE À PAUL MEURICE - Société des Amis de Victor Hugo
HOMMAGE À PAUL MEURICE (1818-1905) Collections de la Maison de Victor Hugo Du 15 juin au 18 septembre 2005 Pour célébrer le centenaire de la disparition de Paul Meurice, la Maison de Victor Hugo a rendu un bel hommage à cet homme, peu connu aujourd’hui, et qui occupe pourtant une place très importante dans l’histoire de la littérature du XIXe siècle. Écrivain et journaliste, il est l’auteur de romans, pièces de théâtre, essais, articles. Il a fondé L’Evénement et Le Rappel, avec Auguste Vacquerie et les fils de Victor Hugo, a collaboré avec George Sand (dont il adapta pour le théâtre de nombreux romans), avec Dumas, dont il fut parfois le nègre. Il servit l’œuvre de Hugo avec un dévouement et une abnégation peu ordinaires, s’occupant, quand le poète était exilé, de la publication de ses œuvres, servant d’intermédiaire non seulement avec les éditeurs mais aussi avec les directeurs de théâtre et avec les acteurs (en 1867, quand on reprit Hernani, et même après l’exil, quand le poète était reparti à Guernesey ou était souffrant). Enfin, après la mort de Hugo, il fut un de ses exécuteurs testamentaires. C’est lui, enfin, qui fonda le musée Victor-Hugo de la place des Vosges, en 1902. La première partie de l’accrochage, proposait des manuscrits de Meurice, des échanges de lettres avec de grands noms du XIX e siècle : Dumas, George Sand, Sarah Bernhardt, Mounet-Sully, des articles, l’ensemble agrémenté et ponctué de photographies de lui et de ses amis, de dessins de Hugo, de caricatures. On y prenait la mesure de l’importance de Meurice en son temps, de son intense activité littéraire et journalistique. Les deux salles suivantes témoignaient du lien de Meurice avec Hugo : des adaptations qu’il fit de romans (Notre-Dame de Paris, Les Misérables, QuatrevingtTreize) ; de son travail de metteur en scène des pièces de Hugo ; de ses corrections d’épreuves d’œuvres du « Maître », quand celui-ci était en exil ; enfin, on pouvait y admirer de nombreux dessins du poète dédicacés à son ami. Il faut rappeler qu’en 1852, quand Adèle s’occupa de la vente du mobilier du proscrit, Meurice acheta plusieurs pièces, pour soutenir financièrement Victor Hugo et pour pouvoir lui restituer, plus tard, des biens précieux. C’est ainsi qu’il se porta acquéreur du magnifique Burg à la croix (présenté dans cette partie de l’accrochage). Vingt ans après, Meurice voulut rendre le dessin à son auteur mais celui-ci refusa et réalisa pour son ami le cadre peint , orné de fleurs, d’insectes et d’oiseaux que l’on connaît aujourd’hui. Il y inscrivit : SPES. Meurice conservait ce dessin dans son bureau, au bout de sa table de travail. Ce chef d’œuvre est à présent exposé en permanence au musée. Une salle, plus petite, présentait un Meurice intime, avec des photos de sa maison de Veules-lesRoses, où Hugo fit des séjours à son retour d’exil, des portraits de ses proches, des pièces en argent (créations de son frère orfèvre, Froment-Meurice) et des pièces témoignant de l’intérêt de Meurice pour le mobilier médiéval et l’art chinois. La dernière salle du 1er étage où eut lieu la quatrième journée de la manifestation littéraire Victor Hugo et Paul Meurice, « allumeurs d’étoiles » (voir « Activités de la Société des Amis de Victor Hugo ), donnait à voir les œuvres commandées par Meurice à des artistes pour l’inauguration du musée. Là, de nombreux personnages de Hugo attendaient les visiteurs. On pouvait y voir notamment le beau tableau de Luc-Olivier Merson, Une larme pour une goutte d’eau, ou la Fantine abandonnée d’Eugène Carrière. L’accrochage se poursuivait à l’étage supérieur, dans l’appartement du poète, où l’on découvrait des documents concernant le rachat au neveu de Juliette Drouet, Louis Koch, du salon chinois et de la salle à manger de « Hauteville Féérie » ainsi que de dessins de Victor Hugo ; il était fait également état d’autres achats et dons provenant de la collection d’art populaire de Paul Beuve ; des publications posthumes de Hugo dont Meurice s’occupa, notamment celle des œuvres inédites de 1886 à 1891, et celle de l’édition dite de « l’Imprimerie nationale » qu’il entreprit en 1904 étaient exposées. On ne peut que féliciter la Maison de Victor Hugo de cette belle réalisation, accomplie sans subventions, et à partir des seules collections du musée. Les Amis de Victor Hugo et tous ceux qui participaient aux journées Victor Hugo et Paul Meurice, « allumeurs d’étoiles », ont été généreusement conviés, le 15 septembre, à une visite, guidée avec gentillesse et compétence par Danielle Molinari. Fabrice Duval