Des enveloppes plus vertes et plus qualitatives

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Des enveloppes plus vertes et plus qualitatives
FOCUS
Des enveloppes plus vertes
et plus qualitatives
Si la baisse structurelle liée à la
dématérialisation se poursuit,
le marché de l’enveloppe
n’en montre pas moins un
dynamisme dû à la demande
de produits à plus forte valeur
ajoutée, à la force d’innovation
de ses acteurs et à deux
segments particulièrement
porteurs, l’emballage et les
produits environnementaux.
La gamme Pollen évolue avec des produits
nouveaux comme des cartes triptyques et
des chevalets de table. (Clairefontaine)
A
près les années 2008/2009 qui ont vu un net
recul des volumes d’enveloppes vendus, 2010
fait figure d’année «post-crise». Même s’il est toujours difficile de démêler l’impact de l’évolution
structurelle du marché de l’enveloppe de celui de la
crise, il semble que le phénomène conjoncturel lié
aux difficultés économiques soit terminé. La preuve
en est une stabilisation du marché européen en
volume en 2010 et le retour de certains budgets de
marketing direct. Mais la régression structurelle qui
avait commencé avec la dématérialisation, et donc
avant la crise, se poursuit, affectant principalement
le segment des enveloppes transactionnelles et, dans
une moindre mesure, celui du marketing direct.
En revanche, le segment de la distribution, soit les
enveloppes et pochettes vendues aux entreprises et
aux particuliers, se maintient relativement bien.
Mais aujourd’hui, après la crise conjoncturelle et la
dématérialisation, une troisième hypothèque pèse
sur le marché de l’enveloppe : la hausse des matières
premières. Cette inflation touche en premier lieu le
papier, mais aussi d’autres composants des enveloppes comme les films pour les fenêtres, les colles, les
encres, les boîtes et, bien sûr, le coût des transports.
«Il s’agit d’un phénomène nouveau certainement lié
aux fortes réductions de capacité intervenues chez
nos fournisseurs conjugué au dynamisme de la demande des marchés asiatiques et qui se traduit par
des hausses de prix à deux chiffres», explique Bernard
Kuhnast, PDG de Cepap La Couronne, soulignant
que ces hausses interviennent à un moment où les
48 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011
clients distributeurs des fabricants d’enveloppes
faisant moins de stocks, ils demandent davantage
de services. «Dans ce contexte, il est important de
garder notre sérénité et d’apporter à nos clients des
produits de marque et des nouveautés leur permettant
de créer de la valeur et de la différenciation pour se
démarquer là où le marché le permet», ajoute-t-il,
soulignant les risques liés à la recherche du plus bas
prix qui ne peuvent qu’appauvrir un marché déjà
difficile.
La régression structurelle
va se poursuivre jusqu’en 2015
Jusqu’à la fin des années 90, l’évolution du trafic
courrier obéissait à une sorte de constante : il croissait en volume au même rythme que le PIB. Cette
harmonie a commencé à se rompre en 1998. Depuis
cette date, la croissance du trafic courrier global de
La Poste a décroché par rapport à celle du PIB et
au cours des années 2000, la tendance s’est même
inversée. La dématérialisation est la principale responsable de ce phénomène et de l’effritement des
volumes de courrier échangé, un phénomène qui s’est
accéléré au cours des dernières années. En 2009, le
trafic postal accusait un recul de 5 % et se situait aux
alentours de 4 % les deux années suivantes.
Le seuil bas est-il atteint ? Rien n’est moins sûr. Si
l’on se réfère aux propos tenus par le vice-président
de La Poste en mars 2011, cette régression structu-
relle va se poursuivre jusqu’en 2015,
au rythme de 5 % par an, soit une
réduction globale de 30 % du trafic
postal. Cette évolution négative va
obliger les industriels de l’enveloppe
à adapter leurs outils et cela passera
par une réduction des capacités de
production et des regroupements
comme celui intervenu en octobre
2010 entre le fabricant suédois Bong
et la division Enveloppes du groupe
Hamelin, donnant naissance à un
leader européen.
C’est dans le secteur de l’éditique,
soit les enveloppes imprimées dites
transactionnelles utilisées pour les
envois en nombre de factures et de
relevés divers, que les effets de la
dématérialisation sont les plus sensibles. Les messages incitant à passer au
courrier électronique figurant souvent
au dos des enveloppes adressées aux
particuliers n’y sont pas étrangers.
Le segment du marketing direct a lui
aussi connu une chute brutale, de
l’ordre de 20 à 25 % en 2010, mais
principalement dû à la crise économique qui a réduit les budgets qu’y
consacraient les entreprises. «Le marketing direct est sans doute le segment
du marché de l’enveloppe qui a été
le plus touché en 2009 et 2010 par
la crise, mais nous pensons que c’est
aussi le segment qui va s’améliorer
le plus rapidement avec la reprise»,
estime Pascal Haeffner, directeur
général de la division Distribution de
GPV, qui note également un transfert
de ce marché vers des entreprises
de plus petite taille que les grands
donneurs d’ordres traditionnels. «Un
type de marketing direct plus diffus et
plus capillaire est en train d’émerger
avec le développement de micro
campagnes de marketing direct qui
constituent un gisement important»,
ajoute-t-il, soulignant cependant que
les régressions fortes enregistrées en
particulier avec les grands vépécistes
du nord de la France ne seront pas
complètement compensées par ce
nouveau marché.
La performance du media
papier
Ce regain du secteur du marketing
direct est à mettre au crédit de la
performance du media papier. Des
tests réalisés par La Poste montrent
que, même sur les cibles jeunes, le
La gamme Recyclé Extra Blanc apporte une solution qualitative aux applications
bureautique. (La Couronne)
marketing direct envoyé par courrier se révèle plus efficace que l’emarketing. A travers l’Observatoire du
courrier et l’association Paper Mail,
les fabricants d’enveloppes relayent
le message pour sensibiliser les entreprises avec un double objectif :
montrer que le papier est écologique
pour répondre aux tenants de la
dématérialisation qui entretiennent
le mythe du papier nuisible pour
l’environnement et mettre en avant
son efficacité ainsi que l’attachement
des consommateurs au courrier papier – voir l’encadré.
«Notre responsabilité de fabricant
est d’être innovant tant au niveau
des formats que de la nature des
produits pour rendre les courriers
plus attractifs», explique Pascal Gra-
vouille, directeur général de Bong
France, citant des recherches sur de
nouveaux produits réalisés utilisant
des matériaux différents comme du
Tyvek pour attirer l’attention des
destinataires et les inciter à ouvrir
le courrier.
L’exemple des marchés étrangers est
aussi un facteur d’optimisme. «En
Europe, et surtout en France, nous
sommes encore très loin de ce qui se
passe aux Etats-Unis où les mailings
via le courrier sont aujourd’hui
beaucoup plus développés», observe
Patrice Wissocq, en charge du développement commercial d’Elco sur le
marché français. «La surabondance
des e-mailings nuit à leur efficacité,
la plupart étant mis directement à la
corbeille sans être ouverts.»
Paper by Nature,
un éco-label européen
Lancé officiellement en janvier
2009, l’éco-label Paper by Nature
a été créé à l’initiative des principaux acteurs européens du marché
des articles de papeterie, dont les
fabricants d’enveloppes. L’objectif
de cet éco-label est d’offrir une référence globale aux consommateurs
européens de produits façonnés à
partir de papier et de carton comme
les enveloppes, les cahiers, les blocs
ou les articles de classement.
Paper by Nature prend en compte
l’ensemble des impacts des produits
sur l’environnement, depuis leurs
matières premières et leurs processus de fabrication jusqu’à leur fin
de vie. Ce label intègre notamment
des critères de réduction de CO2 ainsi
que la prévention et la réduction
des risques pour l’environnement et
la santé humaine liés à l’utilisation
des produits chimiques. Autre particularité, ses promoteurs prévoient
une révision régulière des critères
retenus par cet éco-label et ils invitent les ONG et les associations
de consommateurs à participer à
cette démarche.
A l’initiative de ce label, l’association Paper by Nature regroupe la
FEPE, association des fabricants
européens d’enveloppes qui compte
CEPAP La Couronne, Hamelin, Clairefontaine et GPV parmi ses adhérents,
la MECSEA, association des producteurs européens de fournitures
scolaires et produits de bureau,
ainsi que les fabricants européens
de papier Stora Enso, Arjowiggins
et UPM-Kymmene et des fabricants
de produits de classement comme
Fast.
Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 m 49
FOCUS
Le développement des microcampagnes de marketing direct peut-il
concerner l’activité des fournituristes
de bureau ? Pascal Haeffner, directeur
général de la division Distribution
de GPV, répond positivement. «La
démocratisation des appareils d’impression permettant aux entreprises
de personnaliser elles-mêmes leurs
envois, nous développons une offre
d’enveloppes numériques dans ce
but. Nous voulons également rendre
accessible l’enveloppe imprimée aux
TPE et aux PME en mettant en place un
certain nombre d’outils de formation
pour nos distributeurs.»
On consomme moins
d’enveloppes, mais
on consomme mieux
Le troisième segment du marché de
l’enveloppe, celui de la distribution
vers les entreprises et les particuliers,
est aussi celui qui résiste le mieux à
la baisse structurelle causée par la
dématérialisation. Si on estime que le
marché global de l’enveloppe est en
régression de 5 %, c’est la partie des
enveloppes techniques qui enregistre
la régression la plus forte. Mais elle se
situe en dessous de ces 5 % pour le
segment de la distribution qui révèle
des disparités entre le marché du
particulier et celui du professionnel.
Le premier est le moins volumineux
avec près d’un milliard d’enveloppes
vendues en France chaque année et
il régresse aussi plus vite, de 4,2 %,
notamment en raison des supermarchés qui tendent à réduire leurs
assortiments. Tandis que le marché
des entreprises pèse 3,5 milliards
d’unités et ne recule que de 3 %
- chiffres GPV. Mais, en valeur, la
régression du marché est beaucoup
moins prononcée, voire disparaît.
L’évolution en valeur est de – 0,7 %
sur le marché des particuliers, mais de
+ 1 % sur le marché des professionnels, traduisant une évolution
profonde dans les comportements
d’achats.
Depuis plusieurs années, la tendance
s’affirme. On consomme moins d’en-
veloppes, mais on consomme mieux,
c’est-à-dire que les achats se portent
sur des produits à plus grande valeur
ajoutée correspondant aux nouvelles
attentes des utilisateurs. Une évolution dans les comportements d’achats
qui coïncide avec les stratégies de revalorisation du marché développées
par les fabricants.
«Les utilisateurs vont vers des produits
qui les rassurent par leur qualité, leurs
performances environnementales ou
encore par l’origine de leur production. Désormais, il y a bien une place
pour ce type d’offre et ce sont autant
d’opportunités pour nos clients revendeurs», constate Bernard Kuhnast,
PDG de Cepap La Couronne.
Pour les Papeteries de Clairefontaine,
cette tendance vient conforter une
stratégie haut de gamme et un choix
de longue date. «Pour nous, il ne s’agit
pas d’une stratégie opportuniste pour
coller au marché !», affirme Carole
Smetryns, directrice du département
Enveloppes, «mais bien d’un positionnement qui fonde la notoriété de
notre marque et son image synonyme
Les nouveautés 2011
La gamme «LC Carbone Neutre», une offre de six références d’enveloppes dont
l’empreinte carbone est compensée. (Cecap)
Deux nouveautés majeures chez Cepap
La Couronne, la gamme de six références d’enveloppes carbone neutre
intégrée à son catalogue depuis le
début de l’année et la gamme Recyclé Extra Blanc. Elle compte douze
références d’enveloppes apportant
une solution qualitative aux applications bureautique. Elle constitue
également une innovation sur le plan
de la performance environnementale
dans la mesure où cette gamme respecte de la façon la plus stricte les
50 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011
règles environnementales. Et une
nouveauté à venir, le relancement de
la gamme La Couronne Classic, gamme
phare de la marque, qui interviendra
à l’automne.
GPV renforce la prestation de service apportée à ses clients avec un
marketing consommateur de plus en
plus pointu. Parmi les dispositifs mis
en place pour les consommateurs, le
jeu-concours «cachet» autour de la
gamme ERA pure, une opération 100 %
gagnant se déroulant de mars 2011 à
mars 2012. Et une offre étudiée pour
le monde scolaire, une clientèle est plus
sensible au recyclé qu’au recyclable,
proposant aux enseignants, au-delà
du produit, un programme ludique
et éducatif sur la biodiversité monté
avec Noé Conservation.
Plusieurs nouveautés chez Clairefontaine qui lance une gamme
d’enveloppes répondant aux besoins
de l’impression numérique. Dans
la gamme Forever, c’est l’introduction de pochettes en kraft 100 %
recyclé venant compléter l’offre des
pochettes blanches 100 % recyclées.
La gamme Pollen évolue également
avec, en 2011, des produits nouveaux
comme des cartes triptyques et des
chevalets de table se prêtant plus
particulièrement aux applications
de décors de table et à la réalisation
des faire-part.
Dans la catégorie des produits de sécurité Tyvek, Bong lance une déclinaison
spécifiquement conçue pour protéger
les cartes d’identité, passeports et
autres cartes bancaires. Son nom est
ScanSafe et c’est un produit qui permet de protéger les données personnelles et sensibles contre l’espionnage et
le vol de données en parant à 99,99 %
des ondes RFID ou NFC. Ces produits
sont fabriqués en Tyvek, imperméable
et résistant à la déchirure.
Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 m 51
FOCUS
Le label NF Environnement
L’industrie de l’enveloppe s’est très
tôt engagée dans des procédures
de certification environnementales.
C’est l’association Papermail, qui
regroupe les principaux acteurs
européens de ce marché, qui est
à l’origine du label NF Environnement concernant les enveloppes.
L’enveloppe en papier est principalement fabriquée à partir de
matières premières renouvelables
et le devient entièrement lorsqu’elle
est certifiée NF Environnement. En
effet, une enveloppe 100 % papier
est totalement biodégradable. Elle
se décompose en quelques semaines
par l’action naturelle des bactéries
cellulosiques, tout comme les feuilles
des arbres.
Pour obtenir l’éco-label NF Environnement, les enveloppes doivent
être 100 % recyclables, c’est-à-dire
mono-matériau en papier – soit
80 % de la matière première d’une
enveloppe – et avec, le cas échéant,
une fenêtre en papier cristal transparent, un matériau qui comme le
papier est 100 % recyclable et biodégradable.
Cet éco-label français délivré par
l’organisme indépendant, AFAQ
AFNOR Certification, est réputé pour
être le plus rigoureux en Europe.
Il offre la double garantie d’une
limitation de l’impact du produit
sur l’environnement et de la qualité
de qualité et de respect de l’environnement et qui s’avère en phase avec
l’évolution actuelle du marché vers
plus de qualité.»
Même constat de la part d’Elco de
nouveau présent sur le marché français depuis un an avec une gamme
constituée exclusivement d’enveloppes, y compris dans les grands
formats et à l’exclusion de pochettes,
présentée comme offrant le meilleur
Une offre étudiée
pour le monde
scolaire, une clientèle
est plus sensible
au recyclé qu’au
recyclable, proposant
aux enseignants,
au-delà du produit,
un programme
ludique et éducatif
sur la biodiversité
monté avec Noé
Conservation. (GPV)
52 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011
d’usage du produit. La marque NF
Environnement valorise les produits
ayant une conformité environnementale sur toute la filière, allant
de l’approvisionnement en matières
premières jusqu’au recyclage du
produit en fin de vie. Soit des papiers
certifiés par les labels FSC ou PEFC
garants de leurs qualités écologiques et de la gestion durable des
forêts en matière de traçabilité, de
replantation des mêmes essences et
de maintien de l’écosystème. L’écolabel prend en compte également la
gestion des déchets de fabrication,
la limitation des rejets dans l’air
et dans l’eau, de la consommation
d’énergie et de l’utilisation de produits chimiques. Il garantit l’utilisation d’encres pigmentaires non
toxiques et facilement désencrables
pour le fond des enveloppes, l’utilisation de colles à eau, un procédé
de fabrication des enveloppes respectueux de l’environnement, l’utilisation d’emballage recyclable et
la recyclabilité intégrale du produit
fini, y compris les produits à fenêtre
grâce au papier cristal.
Chez La Couronne, qui a été le premier acteur du marché à déployer
des enveloppes et des pochettes
certifiées NF Environnement en
2004, ces produits labellisés représentent aujourd’hui plus de 50 %
des ventes.
rapport qualité/prix. «Les enveloppes
premier prix de qualité médiocre n’ont
plus la cote auprès des clients finaux
qui souhaitent de plus en plus des produits qualitatifs», indique Patrice Wissocq, en charge du développement
commercial sur le marché français.
«Quand un utilisateur entre dans un
magasin ou reçoit sa commande, son
premier critère pour juger de la qualité
est l’aspect visuel de la boîte. C’est la
raison pour laquelle nous conditionnons nos enveloppes dans des boîtes
blanches et à charnière sans adhésif :
la boîte blanche inspire confiance.
Ensuite, intervient la qualité intrinsèque du produit, soit sa blancheur, son
opacité et son système de fermeture.
Les enveloppes Elco sont toutes autoadhésives, c’est-à-dire fermées par
une bande adhésive protégée par une
pellicule siliconée.»
Cette recherche de produits valorisants tient au rôle dévolu aujourd’hui
à l’enveloppe par les entreprises qui
choisissent d’envoyer un courrier.
Alors que l’envoi d’un courriel est
désormais devenu usuel pour les
échanges quotidiens, l’enveloppe
est considérée avant tout comme un
vecteur de communication.
Qu’il s’agisse d’envoyer une facture,
un devis, une publicité ou une lettre
à un ami, la qualité de l’enveloppe
souligne l’importance du message,
la qualité de l’expéditeur et surtout
l’attention que l’on porte au destinataire. Les habitudes postales changent
également. On plie moins un courrier
en trois ou en quatre pour le glisser
dans une enveloppe de formats C6
ou DL et l’on privilégie les enveloppes ou les pochettes de grand format
pour des courriers devenant de plus
en plus qualitatifs et que l’on veut
mieux protéger.
Si le format DL reste le plus demandé,
on note une évolution vers les grands
formats et vers des produits pour des
envois plus volumineux. Soit des
produits à plus forte valeur ajoutée
comme des pochettes blanches, à
bulle d’air ou encore indéchirables.
Que ce soit dans le circuit traditionnel ou dans la grande distribution,
un transfert s’opère sensiblement
du produit de correspondance vers
le produit d’emballage. C’est l’effet
bénéfique de la dématérialisation à
travers l’e-commerce.
L’industrie de l’enveloppe
précurseur dans les
produits environnementaux
Porté par les activités commerciales
des sites marchands, le segment de
l’emballage est aujourd’hui l’un des
segments porteurs du marché des
enveloppes. Se situant à la frontière
du courrier et du colis, tout l’univers
des pochettes papier, des sacs à souf-
flet, des pochettes matelassées, des
enveloppes mousse, des enveloppes
bulle d’air, ainsi que des emballages
en carton est en train de se développer grâce à l’essor du e-commerce.
Pour Bong, c’est un nouveau marché
qui se créé grâce aux achats sur
Internet pour lequel on parle d’une
croissance à deux chiffres… Pour
répondre à ces nouveaux besoins,
le fabricant, qui se présente comme
le spécialiste de l’emballage léger,
a créé la gamme Pro Pac, explique
Pascal Gravouille, directeur général
de la filiale française. «Actuellement,
il s’agit de la gamme la plus large du
marché avec des produits Tyvek dont
nous avons l’exclusivité, des produits
bulle d’air, des produits rembourrés
avec des papiers journaux... Soit une
offre permettant de répondre à tous
les besoins.» Cette gamme s’organise
entre produits d’emballage courants,
spécifiques et de sécurité, chacune de
ces trois catégories se déclinant avec
des produits standard et des produits
environnementaux. «Certains utilisateurs vont privilégier la fonctionnalité
du produit, comme par exemple un
produit très spécifique en kraft armé
offrant une forte résistance. D’autres
mettront en avant ses qualités environnementales», précise Alexandra
R’Mili, chef de produit européen
de Bong.
Un autre segment sur lequel tous les
fabricants se positionnent aujourd’hui
et développent leur offre est celui des
produits environnementaux. Dans ce
domaine, l’industrie de l’enveloppe
a joué un rôle précurseur en s’engageant très tôt dans des démarches
environnementales et dans des procédures de certification. La profession
Un produit de sécurité en Tyvek conçu pour protéger les données personnelles
et sensibles en parant à 99,99 % des ondes RFID ou NFC. (Bong)
est également à l’origine de la norme
NF Environnement concernant les
enveloppes. Elle a également participé à la création du label Paper by
Nature – voir les encadrés. «Dans
l’enveloppe, ce sont uniquement
des labels officiels qui sont utilisés»,
souligne Bernard Kuhnast, PDG de
Cepap La Couronne, rappelant que
l’entreprise a été la première à certifier ses produits NF Environnement
en 2004.
Ce rôle de pionnier est également
revendiqué par les Papeteries de
Clairefontaine. «Le respect de l’environnement a toujours été un geste
quotidien dans notre entreprise et
tous nos sites sont certifiés ISO 9001
Des enveloppes
à empreinte carbone neutre
Après avoir été le premier à développer une offre d’enveloppes
carbone neutre pour ses grands
clients directs, La Couronne reprend l’initiative en mettant à son
catalogue la gamme «LC Carbone
Neutre», une offre de six références
d’enveloppes dont l’empreinte carbone est compensée.
La Couronne est le premier fabricant d’enveloppes à avoir réalisé
son bilan carbone selon la norme
ISO 14064 et certifié par le Bureau
Veritas. La méthode employée per-
met de calculer très exactement le
bilan carbone de chacun de ses produits. Connaissant ainsi la quantité
exacte de CO2 dégagé, le fabricant
peut proposer un certificat de compensation qui garantit que le CO2
dégagé lors de la fabrication a été
complètement compensé par l’achat
de crédits carbone certifiés par le
Protocole VCS (Voluntary Carbon
Standard) et la participation de La
Couronne à la reforestation de zones
dégradées d’Afrique avec le projet
Uchindile-Mapanda en Tanzanie.
et 14001 depuis des années», rappelle
Carole Smetryns, directrice du département Enveloppes. «Nos produits
sont fabriqués en France, ce qui réduit
les émissions de gaz à effet de serre
liées au transport, et du début jusqu’à
la fin du cycle de production de nos
produits nous respectons l’environnement. En fait, toute notre offre est
environnementale. Notre gamme de
correspondance classique est certifiée
depuis très longtemps PEFC. La gamme
Forever qui est en 100 % recyclée
est certifiée Ange Bleu et Apur, et la
gamme Pollen est certifiée FSC.»
L’offre verte s’élargit
Outre NF Environnement et Paper by
Nature qui certifient l’intégralité du
process de fabrication, les labels que
l’on rencontre le plus fréquemment
sont également les certifications PEFC
et FSC. Des labels restrictifs car ne
concernant que l’origine du papier,
regrette Pascal Gravouille, directeur
général de Bong France. «Beaucoup
de nos clients nous demandent essentiellement ces certifications forestières
qui ne prennent en compte que la
gestion des forêts, sans s’assurer
que les enveloppes sont fabriquées
dans le respect des normes environnementales. Il s’avère que cette
notion est plus difficile à faire passer».
Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011 m 53
FOCUS
Pascal Gravouille apporte un autre
bémol à la tendance de fond qui
porte les produits offrant des qualités
environnementales : «Les produits
environnementaux constituent une
tendance très importante du marché.
Malheureusement, cette tendance
est encore souvent considérée par
les distributeurs comme un simple
argument marketing et leur valeur
ajoutée n’est pas toujours acceptée
par le marché».
Le surcoût attaché à une offre environnementale est un problème récurrent
dans toutes les gammes de produits,
et l’enveloppe n’y échappe pas.
Conscient de cette exigence sur les
prix, GPV a axé sa stratégie sur «le vert
accessible à tous». «Nous ne voulons
pas que les produits éco-conçus soient
réservés à une élite. C’est dans cette
optique que nous avons développé
le concept GPV Green Eco offrant de
l’écologie avec des produits certifiés
PEFC à des prix compétitifs», indique
Pascal Haeffner, directeur général de
la division Distribution.
Dans le domaine de l’enveloppe, la
part des produits environnementaux
est aujourd’hui tout à fait significative.
«Aujourd’hui, les produits labellisés
sont plus que majoritaires dans les
ventes, mais la part des enveloppes
en papier recyclé reste encore très
faible, compte tenu des capacités
limitées de papier recyclé disponibles
et compte tenu aussi de leur prix»,
constate Bernard Kuhnast, PDG de
Cepap La Couronne.
La boîte blanche inspire confiance. (Elco)
En même temps que le marché
des produits environnementaux
se développe, de l’ordre de 2 %
par an, l’offre se déploie et s’élargie
avec aujourd’hui des produits «carbone neutre». C’est le cas de la gamme
Proclima 100 % recyclée, certifiée
FSC et neutre en CO2 proposée par
Elco qui a été distingué par un ISPA
Awards lors de Paperworld 2011.
Mais le précurseur en la matière a été
Cepap La Couronne. «Nous sommes
le premier fabricant d’enveloppes en
Europe à avoir réalisé le bilan carbone
intégral de nos activités. Ce travail
nous a permis de proposer dans un
premier temps à nos clients directs
une offre d’enveloppes carbone
neutre. Depuis 2011, cette offre a
été intégrée à notre catalogue et est
donc accessible à tous les clients distributeurs, quelle que soit leur taille»,
explique Bernard Kuhnast, soulignant
qu’un bilan carbone a été effectué
pour chaque format d’enveloppe
permettant de garantir une compensation intégrale des émissions de CO2
occasionnées par leur fabrication, de
la pâte du papier jusqu’à la fabrication
du produit fini dans les usines de La
Couronne.
70 % des Français veulent recevoir du courrier papier
Une étude de l’IFOP pour le Club Courrier, créé en 2004 et qui rassemble une
cinquantaine d’acteurs de la filière du
courrier, met en évidence qu’à l’ère du
numérique, le courrier papier reste
indispensable aux yeux des Français.
Le courrier papier est profondément
ancré dans leur quotidien et demeure
très apprécié pour sa valeur affective,
mais également pour sa vocation à
informer, pour sa matérialité et son
caractère pratique.
Pour sept Français sur dix, il serait
inconcevable de ne plus recevoir de
courrier papier, y compris pour le
public des internautes. Pour une large
majorité de Français, le courrier papier
est synonyme de confidentialité, de
valeur et de pérennité. Ne plus recevoir
sous format papier leur courrier de
gestion de la part notamment de leur
banque, des organismes sociaux, ou
encore de leur opérateur de téléphonie
ou Internet, serait perçu par plus d’un
Français sur deux comme une baisse
de la qualité de service de l’organisme
émetteur (respectivement 65 %, 63 %
et 58 % des Français selon chacun de
54 m Le Papetier de France - Juin/Juillet 2011
ces trois secteurs). Trois Français sur
dix seraient alors prêts à changer
d’organisme.
Bien qu’adeptes de la communication
numérique, les internautes sont très
attachés au courrier papier. 69 % d’entre eux déclarent ne pas concevoir un
monde sans courrier. Ils en attendent
d’ailleurs davantage que les noninternautes. Ils sont particulièrement
sensibles au ciblage. Ainsi, pour 85 %
d’entre eux, l’identification de l’expéditeur est une incitation à l’ouverture
d’un courrier papier contre 67 % des
non-internautes. Ils sont également
sensibles à la personnalisation du
courrier papier : 76 % des internautes
apprécient particulièrement de recevoir des courriers nominatifs contre
69 % chez les non-internautes. Ils accordent un crédit supplémentaire au
support papier qui les informe mieux
et leur assure sécurité et confidentialité : plus de quatre Français sur cinq
conservent les courriers de gestion,
notamment bancaires.
Le support papier est particulièrement
apprécié par les petites entreprises qui
composent majoritairement le tissu
industriel français. Elles privilégient
fortement le courrier papier, vital pour
leurs échanges contractuels avec leurs
clients ce qui, selon elles, leur garantit un taux de lecture maximal. Les
grandes entreprises, plus équipées en
accès Internet, dans lesquelles coexistent les échanges électroniques et les
échanges papier, ne souhaitent pas,
non plus, le «tout électronique».
Les jeunes, les internautes ainsi que
les entreprises de plus de 100 salariés
sont de plus en plus sensibilisés aux
problématiques et aux démarches
environnementales. Spontanément,
seulement 5% des Français perçoivent
le caractère supposé non écologique
du courrier. Ils restent sensibles aux informations liées aux dispositions mises
en place par la filière pour contribuer
à la protection de l’environnement, notamment les mentions liées à la qualité
environnementale du papier. 63% des
Français se déclarent ainsi plus enclins
à ouvrir un courrier lorsqu’il met en
avant la qualité environnementale du
papier de l’enveloppe.

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