Conclusions de la Rencontre d`Amsterdam

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Conclusions de la Rencontre d`Amsterdam
Conclusions de la Rencontre d'Amsterdam
L’actualité dans les migrations Marocaines en Europe
Dans le cadre de la rencontre « débat et réflexion » sur la situation de l’immigration
marocaine en Europe, organisée par la plateforme Euro-marocaine Migration,
Développement, Citoyenneté, Démocratie à Amsterdam, les 25, 26 et 27 septembre 2015,
il y a eu un échange fructueux et approfondi entre associations et acteurs de l’immigration
marocaine venus de plusieurs pays européens et du Maroc.
Cet échange a montré qu’aujourd’hui, plus que jamais, nos positions et discours partent
des préoccupations directes des migrants marocains en Europe. Loin des pressions, réelles
ou supposées, exercées par des intérêts étriqués des Etats ou des individus, les débats ont
porté, avant tout, sur la vie quotidienne des migrants marocains en Europe et leur relation
au Maroc.
Lors de cette rencontre, les militants associatifs et les chercheurs académiques présents ont
souligné que, dans le contexte actuel, il était nécessaire de faire entendre les voix de
l’immigration marocaine de façon plus audible.
Cette voix qui exprime une grande inquiétude face à la montée du racisme et des
discriminations, face à l’ambiguïté des discours des autorités marocaines, face aux actes
antimusulmans, face à la confusion volontaire faite par les mouvements xénophobes entre
terrorisme et islam; face aux raccourcis qui lient malhonnêtement migration et insécurité,
véhiculés par des politiciens à la recherche de voix de l’extrême droite.
La rencontre a soulevé que le drame des refugiés qui se joue ces derniers jours a montré:
•
La stérilité, l’incohérence et l’hypocrisie des politiques européennes en matière
de migration
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L’inefficacité de la politique d’externalisation
•
L’incapacité des Etats de l’UE à répondre fermement aux dérapages et actes racistes
et xénophobes qui se développent en plein jour.
Nous avons noté avec beaucoup d’indignation l’ingérence des pays étrangers dans l’islam
d’Europe, empêchant de fait l’émergence d’un islam de l’immigration, un islam éclairé, laïc
et ouvert. Les participants rejettent et condamnent l’importation au sein des migrants d’un
Islam violent, intolérant, obscurantiste et contraire aux valeurs universelles telles que la
liberté, la laïcité, la démocratie et le vivre ensemble.
Il a été également analysé l’existence d’un très grand décalage entre les discours officiels
et les acquis réels des marocains du Monde. Alors que l’immigration représente plus de 10%
de la population marocaine, elle reste marginalisée, victime de pratiques anciennes dans
certains consulats (tracasseries administratives, corruption…).
PLATE FORME Euro-Marocaine
Conclusions de la Rencontre d'Amsterdam
Nous avons, également, notée le manque de transparence quant aux différents traités entre le
Maroc et l’Union Européenne (les conventions bilatérales, le Partenariat pour la mobilité, le
Statut avancé etc…).
Des défaillances criantes de l’Etat marocain vis-à-vis des citoyens marocains à l’étranger sont à
déplorer. Le principal rôle d’un Etat est de protéger ses citoyens contre les discriminations, les
actes racistes et contre les projets de lois répressifs. Or, l’Etat marocain a toujours brillé par son
absence dans la défense des victimes des crimes racistes, ou contre les projets sécuritaires
édictés par les gouvernements européens ou la dénonciation des conventions bilatérales, de
façon unilatérale.
Sur le plan politique, la représentation de l’immigration est quasi absente. Les immigrés sont de
fait des citoyens de seconde zone !
Sur le plan économique et financier, l’instrumentalisation des migrants en tant que pourvoyeurs de fonds et de liquidités, relève de la politique « Votre argent nous intéresse » !
Sur le plan culturel, la politique migratoire Marocaine menée tend à renforcer la marginalisation
des migrants et de leurs enfants, le repli identitaire et l’enfermement chauvin et nationaliste.
Il est urgent de revoir les orientations de la politique migratoire marocaine, sur la base de
principes inscrits dans la constitution de 2011, notamment :
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La protection des citoyens marocains dans l’immigration, en intervenant
fermement auprès des Etats européens pour que cessent les politiques de
discrimination, et pour soutenir les victimes du racisme et des discriminations.
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La reconnaissance du rôle des migrants et de leurs associations démocratiques
dans le développement local et solidaire.
•
La constitution d’instances représentatives élues démocratiquement des migrants.
Nos échanges ont montré la nécessité de créer un espace de concertation démocratique et ouvert
à toutes les potentialités et organisations issues de l’immigration marocaine en Europe afin que
le migrant marocain ne soit plus exclu de toutes les politiques le concernant. Cet espace pourrait
être une grande force pour exiger que l’immigration marocaine, dans toute sa diversité et ses
tendances, soit pleinement associée à la fabrication des politiques migratoires du Maroc et
puisse bénéficier des mêmes droits que les compatriotes marocains du pays (tels que le droit de
vote et d’éligibilité).
Cette déclaration est ouverte à toutes les organisations démocratiques et les potentialités liées à
la migration marocaine.
Signataires :
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EMCEMO : Centre Euro-marocain pour la Migration et le Développement,
FCSME : Forum Citoyenneté Solidarité des marocains en Europe
Association Khamsa Solidaire Ici et Ailleurs.
Aknarij : Association Aknarij
KMM : Komitee van Marokkanen voor Mensenrechten
KMAN : Komitee Marokkaanse Arbeiders Nederland
N’oura : Belgique
Wereldsewijk Nederland
Amsterdam, le 27 septembre 2015
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