enluminures couleurs de plantes - quartier
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enluminures couleurs de plantes - quartier
ENLUMINURES COULEURS DE PLANTES Au Moyen Age les enlumineurs fabriquent eux-mêmes leurs peintures à partir de pigments naturels provenant de métaux,de minéraux et de végétaux. Les couleurs végétales sont souvent les mêmes que celles utilisées pour la teinture des tissus. Fabrication Sauf le blanc, impossible à réaliser avec des plantes, et l'indigo, de fabrication industrielle (Kremer), toutes ces couleurs ont été réalisées de façon artisanale avec des recettes médiévales. Après macération des plantes, avec ou sans ébullition, et filtrage du jus, on y ajoute de l'alun (connu dès l'antiquité pour fixer les couleurs sur le tissu). Ensuite il y a 2 types d'opérations : 1)- On ajoute directement le liant (gomme arabique, miel) et on obtient une encre, ou on fait sécher pour la conserver dans un coquillage ou sur une pièce de tissu. 2)- On fabrique un pigment sous forme de poudre, soit en ajoutant une charge (craie) pour fixer la couleur, soit en le précipitant avec du carbonate de potassium (soude St Marc ou au Moyen Age de la lessive de cendres de bois de chêne). Pour l'utiliser il faut le broyer avec un peu d'eau et un liant (gomme arabique, blanc ou jaune d'oeuf...). Les couleurs utilisées La matière première utilisée était achetée à des marchands ou apothicaires dans les villes et venait de loin. Le bois du Brésil, bois rouge « braise » vient d'Orient : le bois de sappan (caesalpina sappan). Suivant les recettes il donne du rose (utilisé pour tracer les lignes d'écriture), du rouge ou du violet au contact d'un métal. Ces couleurs sont peu solides. La garance (Rubiatinctorium), connue depuis la plus haute antiquité, dont on utilise les racines, donne des rouges forts et solides. Le bleu indigo provient au Moyen Age des feuilles de l'indigotier, (indigoferatinctoria), légumineuse papilionacée venant d'Orient, mises à macérer et fermentées et transportées en boules. Mais beaucoup de couleurs, souvent fragiles, proviennent de plantes locales : Les fleurs de trèfle blanc, de solidage et les feuilles de figuier donnent des jaunes vifs, les pétales d'oeillet d'Inde des jaunes orangés. Les pétales violet foncé des iris donnent en réaction avec la soude du bleu turquoise et du vert. Techniques de peinture Sauf rares exceptions (vert avec jaune et indigo) on ne mélange pas les couleurs (interdit provenant de la Bible et dangerosité de certains pigments incompatibles entre eux), par contre on joue sur la superposition des couches, qui modifie et renforce les teintes. Texte élaboré par Martine Le Hénaff Atelier Reliure et Papier du CAR