Filles et mères travailleuses de la pierre au Bangladesh

Transcription

Filles et mères travailleuses de la pierre au Bangladesh
La
HIVER 2010
Vigne Rose
Bulletin du Comité de la condition féminine de la section locale 2002 des TCA
Filles et mères travailleuses de la pierre au Bangladesh
JAFLONG, Bangladesh—Parfois, Sapna,
15 ans, aime la rivière Piyain. Mais la
plupart du temps, elle la déteste. Elle
l’aime lorsqu’elle y navigue avec son
frère en bateau. Elle la déteste lorsqu’elle doit plonger tête baissée dans ses eaux
noirâtres pour remonter des pierres.
Elle en ramasse au moins cinq paniers par jour qu’elle revend 40
cents chacun.
« Je ramasse des pierres depuis
l’âge de 8 ans », explique cette jeune femme empoussiérée aux cheveux brûlés par le soleil, aux mains
écorchées et aux yeux clairs.
La rivière Piyain traverse Jaflong
dans le district de Sylhet, près de la
frontière qui sépare le Bangladesh
de l’Inde. Pendant la mousson, la
rivière charrie des pierres de toutes
les tailles qui dégringolent des montagnes indiennes voisines. Des milliers
d’ouvriers – en majorité des femmes et
des jeunes filles – ramassent des pierres
de l’aube jusqu’après minuit pour alimenter 250 concasseurs géants qui rempliront d’éclats de pierre plus d’un millier de camions à chaque jour.
Jaflong est l’un des nombreux sites de
concassage non réglementés qui sont
apparus un peu partout au pays depuis
dix ans pour répondre à la demande de
matériaux de construction de la capitale
Dhaka, la mégacité qui connaît la plus
forte croissance du monde, et d’autres
villes plus petites du Bangladesh.
bâches et de sacs de jute. Les gens vivent dans des baraques branlantes construites à la main. Comme l’hygiène est
déficiente et que l’eau est insalubre, la
« Il y a plus de femmes. Elles sont maladie est fréquente.
payées moins cher parce qu’elles sont Les femmes amènent leurs enfants et
même leurs bébés à la carrière, où
ils sont exposés à la poussière et à
toutes sortes de blessures. Elles
n’ont pas de jours de maladie, pas
de taux supplémentaire, pas de
compensations, pas de primes – et
pas de divertissements. Tout ce
qu’elles ont, c’est l’instinct de survie.
Les femmes, moins payées L’industrie du concassage préfère embaucher
des femmes et des jeunes filles, car elle
peut les payer moins cher.
« Il y a deux ans, je gagnais au
moins 6 $ par jour; maintenant, je
ne gagne plus que 2 $ », raconte
Rajia Begum, 48 ans, qui travaille
sept jour par semaine à raison de
dix heures par jour. Le midi, elle
prend une pause-déjeuner de
Photographie de Khaled Hasan 30 minutes. Elle écrase un piment fort
plus faibles physiquement et qu’elles ne qu’elle mélange à riz bouilli, de l’huile de
savent pas négocier », explique Kamal
moutarde, du sel et de la purée d’aubergiMir, un ouvrier, qui ajoute que les femne.
mes ne font pas plus de 2 $ par jour,
alors que les hommes gagnent de 3 $ à « Le repos est un luxe », dit-elle en éle5 $ à charger les camions et à plonger vant la voix pour se faire entendre maldans la rivière pour ramasser des pierres. gré la cacophonie ambiante.
Les ouvrières vont pieds nus, la tête
couverte d’une serviette en coton grossier. Les problèmes cutanés et respira- Écrit par Bijoyeta Das, une journaliste
toires sont fréquents. Les infections urimultimédia couvrant l’Asie du Sud.
naires également, à cause d’une station
Cet article a été publié à l’origine en
debout prolongée dans l’eau. La journée
anglais par Women’s eNews,
de travail est de 10 à 12 heures. Il y a
www.womensenews.org
quelques semblants de toilettes pour les
femmes, faites de bâtons de bambou, de
Victoire pour le registre des armes à feu
—Cheryl Robinson pour
VP, région de l’Atlantique
En novembre 2009, le projet de
loi C391 d’un député a été présenté à la Chambre des communes. Il visait à éliminer le registre des armes à feu.
Les organismes d’application de
la loi, les médecins et les infirmières des salles d’urgence ont
fait savoir sans équivoque que
l’enregistrement contribuait
beaucoup à prévenir les décès
par arme à feu au Canada. Les
Canadiens se sont retrouvés
dans un débat comme jamais
auparavant et les TCA ont immédiatement pris des mesures
empêcher le registre de
disparaître. Les TCA ont soumis
un mémoire au Comité permanent de la sécurité publique et
nationale. Une campagne intense d’envoi de lettres a pris
pour cibles les chefs et députés
du NPD et du Parti Libéral pour
les exhorter à rejeter le projet
de loi. Le Parti Libéral et le Bloc
ont annoncé qu’ils allaient voter contre. Le NPD a permis à ses
députés de voter librement.
Des militants des TCA se sont
rendus à Ottawa durant la semaine où le projet de loi a été
étudié en Chambre dans le but
(UITE À LA PAGE 2
Section locale 2002, National Automobile, Aerospace, Transporta‐
tion and General Workers of Canada (CAW‐Canada) )
« Soit on est trop
féministe,
soit on ne l’est pas
assez. »
Sarah McLachlan
Réponse au Sudoku de
la page 4
Dans ce numéro
Pourquoi l’intervenante
2
Un cycle essentiel
2
Une voie pavée chez CLS
3
Quand la tragédie
3
mène au militantisme
Protéger les femmes
3
des prédateurs en série
Le Comité vous appar-
4
tient
Big Brother surveille
4
SUDOKU
4
Syndicat national de l’automobile, de l’aérospatiale, du transport et des autres travailleurs et travailleuses du Canada (TCA –Canada) Page 2
Pourquoi une intervenante auprès des femmes? —Tammy Moore
Les femmes représentent 76 % des membres de notre section locale. Chacune vit une vie différente. Celles
qui me contactent en tant qu’intervenante auprès des femmes sont aussi fortes que les autres, mais elles
sont aux prises avec des difficultés et elles ont besoin d’aide pour remettre leur vie sur ses rails. Comme
elles souffrent en silence pour la plupart, leurs collègues et supérieurs ne savent souvent rien de leurs difficultés.
Lorsqu’une femme me contacte pour que je l’aide, notre discussion est totalement confidentielle. Il faut
parfois impliquer la direction pour des raisons de sécurité au travail : dans de tels cas, les seuls renseignements divulgués sont ceux qui sont absolument nécessaires à la mise en place d’un plan de sécurité.
Bien des hommes nous demandent : « Pourquoi pas un intervenant auprès des hommes aussi? » Le poste
d’intervenante auprès des femmes découle du dossier de la violence faite aux femmes. S’il est vrai que certains hommes sont aux prises avec des relations violentes, il reste qu’ils sont beaucoup moins nombreux
que les femmes dans la même situation. Ceci dit, je serais encline à aider un homme exactement comme
j’aiderais une femme s’il venait me consulter pour violence conjugale.
On ne peut pas toujours vivre en vase clos. Il est important de savoir que des collègues de travail peuvent
être en difficulté; des influences négatives découlant de leur vie personnelle pourraient se manifester au
travail. Avec un peu d’aide et de compréhension, il est possible d’aller chercher l’aide qu’il faut pour pouvoir
se rendre au travail et rentrer à la maison en se sachant en sécurité.Tammy Moore est intervenante auprès
des femmes pour la section locale 2002 des TCA chez Air Canada. L’intervenante auprès des femmes a pour
rôle de référer à des ressources de la région en cas de problèmes de violence conjugale, d’agression sexuelle,
de gestion de la colère, de prévention du suicide, de dépendance et autres.
« Le féminisme,
c’est pour les
hommes aussi. Dire
que certains
problèmes sont des
« problèmes de
femmes » est un
problème en soi.
Cela affecte tout le
monde, parce que
nous sommes tous
dans le même
bateau. Combien de
femmes aimez-vous
en tant qu’homme?
Ce qui est bon pour
les femmes que
nous aimons est bon
pour nous. »
—Jackson Katz
Victoire pour le registre des armes à feu
(Continued from page 1)
de remercier les députés qui
avaient voté contre et de continuer de sensibiliser ceux qui
avaient voté en faveur.
Observer le vote a été un moment intense. Les députés libéraux et bloquistes ont été fidèles à leur promesse et ont voté
contre le projet de loi C391. Et
en bout de ligne, tous les députés NPD sauf six ont voté
contre les Conservateurs pour
rejeter le projet de loi. Les six
qui ont persisté à voter en faveur de l’abolition du registre
sont Bruce Hyer, Dennis Be-
vington, Jim Malloway, John
Rafferty, Niki Ashton et Nathan
Cullen.
Julie White, directrice des Programmes des femmes, a remercié les milliers de Canadiennes
et de Canadiens qui ont contacté leurs députés et les ont exhortés à maintenir le registre :
« Si nous n’avions pas agi, nous
aurions pu facilement perdre le
registre, ce qui aurait été désastreux, en plus de faire reculer le
pays des dizaines d’années en
arrière. Il faudra désormais être
vigilants et veiller à ce que le
registre soit maintenu.»
Un cycle essentiel
La suppression
menstruelle par
l’utilisation de
contraceptifs
oraux
Pour bien des femmes qui refusent de laisser leurs périodes
décider de leur style de vie, la
suppression menstruelle est un
cadeau du ciel! Mais cette course
à la suppression du marqueur
même de la féminité ne devraitelle pas sonner une cloche chez
les féministes? Les étiquettes
culturelles et commerciales sur
les menstruations sont tellement
répandues qu’elles sont même
perpétuées par bien des médecins, mais permettent-elles vraiment aux femmes de choisir la
s u p pr e s s i o n m e n s t ru e l l e ?
Les jeunes femmes d’aujourd’hui
n’ont pas connu les féministes
des années soixante, qui se sont
battues pour avoir le contrôle de
leur propre corps et de leur ap-
Section locale 2002, National Automobile, Aerospace, Transporta‐
tion and General Workers of Canada (CAW‐Canada) Militants
des
TCA
au
front
Derrière, de g. à d. Ben Lefebvre (TCA 599),
Rick Alakas (TCA 523) Jenny Ahn (directrice TCA), Kari
Jefford (TCA 229), Marg Arnone (TCA 229, retraitée), Andy
Savela (permanent TCA) Devant : Cheryl Robinson (TCA
2002), Julie White (directrice TCA), Kim Crump (TCA 88),
R i c h a r d
P a q u i n
( T C A
5 9 8 ) ;
absent : Les Holloway (directeur TCA)
— Brigitte Catellier
pareil reproducteur, en démolissant petit à petit la vision corporatiste dominée
par l’homme qui existait à
l’époque. Aujourd’hui, on les
bombarde de messages qui
leur font comprendre que
leur corps est inacceptable,
parce qu’il a des poils, des
rides, pas assez de seins, trop
de ventre. À peu près tous les
articles des magazines ou des
journaux sur les menstruations dénigrent cet état pourtant naturel. Essayez, pour
voir, de trouver un texte qui
dit que nous n’avons pas à
avoir honte de notre corps ou
que ce malaise n’est rien de
plus qu’une période difficile à
passer.
Le mot suppression est lourd
de sens. Ce mot traduit une
notion qui a collé aux femmes
à travers toutes les périodes
de l’histoire : coupe ça, rase
ça, ouvre-la, ferme-la, disparais, cache ça. À nous de choisir : soit nous nous laissons
contrôler, soit nous trouvons
les ressources qui nous aideront à explorer l’essence de
notre corps, cette essence
même qui est à la base de
toutes les formes de vie sur la
planète. Le cycle menstruel, c’est
le pouvoir et la gloire des femmes.
R é c l a m e z - l e !
Rendez-vous hommage!
Syndicat national de l’automobile, de l’aérospatiale, du transport et des autres travailleurs et travailleuses du Canada (TCA –Canada) Page 3
Une voie pavée chez CLS
J’ai commencé chez PWA (Pacific Western Airlines) dans la division des repas embarqués le 16 mai 1979. L’entreprise a été achetée par Golden Eagle et elle a été rebaptisée plusieurs fois au fil des années. Aujourd‐
’hui, elle s’appelle CLS Catering (Cathay Lufthansa SkyChef). « Chez PWA, où je
nettoyais les cabarets,
je n’étais pas
syndiquée et je
gagnais 3,50$
l’heure. »
à l’ACETA. Je suis vice‐
présidente d’unité et représen‐
tante en santé‐sécurité. J’ai aus‐
si siégé aux comités de la condi‐
tion féminine, des gens de cou‐
leur et des droits de la personne. sont meilleurs, nous avons des avantages et nous sommes pro‐
tégés par une convention collec‐
tive. Puisque nous avons pavé la voie pour les jeunes, à mon tour de leur demander pour quelles cau‐
ses ils vont se battre. L’humain a appris à surmonter et à accepter beaucoup de cho‐
ses au fil du temps. Il tombe et il se relève, mais avec un syndicat, il a de l’aide pour se relever. Le syndicat des TCA aide beaucoup ses membres. Il m’a fait suivre des cours pour que je puisse militer et c’est ce que je fais! Une voix seule peut difficilement se faire entendre; une voix col‐
Les jeunes nous demandent lective donne du pouvoir à l’en‐
pourquoi il faut un syndicat. semble. Avant, les salaires étaient moins bons et il n’y avait pas d’avanta‐ Tous mes remerciements aux ges sociaux. Nos soins dentaires TCA et aux gens qui ont pavé la nous coûtaient la moitié de no‐ voie pour nous. Je me suis impliquée syndicale‐ tre salaire. Les choses ont bien Solidairement, ment peu après notre adhésion changé depuis! Nos salaires Reta Paterson (CLS Catering) J’ai commencé ma carrière dans le domaine du transport aérien en tant qu’adjointe de produc‐
tion, chargée du nettoyage des cabarets utilisés que nous ra‐
menaient les appareils. C’était un emploi non syndiqué et je gagnais 3,50 $ l’heure. Ensuite, j’ai suivi une formation qui m’a permis d’être cuisinière généra‐
le pendant sept ans. Mainte‐
nant, en tant qu’adjointe de production, je prépare les repas de première classe et de classe exécutive pour Cathay Pacific et Lufthansa. Quand la tragédie mène au militantisme pour la sécurité aérienne
Kirsten Stevens, une militante citoyenne bien connue
dans le dossier de la sécurité aérienne, se retire pour
des raisons de santé. Suite au décès tragique de son
mari dans un crash en 2005, Kirsten a entrepris une
recherche méticuleuse sur l’industrie pour comprendre
ce qui s’était produit et réussir à tourner la page.
en train de perdre sa culture de sécurité.
Elle a joué un rôle de premier plan dans l’organisation
d’un événement marquant à Ottawa : la Table ronde
sur la sécurité dans l’aviation, http://safeskies.ca/
roundtable.html, qui fait la lumière sur les problèmes
de l’industrie.
C’est ainsi qu’elle est devenue une présence connue et
écoutée dans les forums en ligne où les employés de
l’industrie échangent et partagent. Elle a dénoncé publiquement les nombreuses lacunes de l’organe de réglementation du secteur (Transports Canada), qui ne
fait pas son travail, et déploré le fait que l’industrie est
Il ne fait aucun doute que ses actions ont contribué à
un changement d’attitude majeur par rapport à la sécurité aérienne. Les actions de Transports Canada vont
continuer d’être scrutées à la loupe.
Pour en savoir plus : http://safeskies.ca/
Protéger les femmes des prédateurs en série
En octobre 2010, les ministres
fédéraux, provinciaux et territoriaux ont rendu public un rapport qui contient une cinquantaine de recommandations visant à protéger les femmes des
prédateurs en série qui ciblent
leurs victimes en raison de leur
disponibilité, de leur vulnérabilité et de leur désirabilité.
Le rapport a été produit par un
groupe de travail sur les femmes
disparues qui a été mis sur pied
il y a quatre ans et qui s’est donné pour mission de sensibiliser
aux torts graves infligés aux
femmes, aux familles et aux
communautés par les prédateurs en série qui marginalisent
les femmes.
Sœurs par l’esprit (SPA) est une
initiative de l’Association des
femmes autochtones du Canada (AFAC) qui veut identifier les causes profondes, les
tendances et les circonstances
de la violence qui a mené à la
disparition ou à la mort de
582 femmes autochtones à ce
jour au Canada.
L’hôte de la conférence des
ministres, le procureur général de la ColombieBritannique, Mike de Jong, a
posé la question suivante :
« Comment faire pour s’organiser et faire en sorte de
concrétiser le partage de l’information – d’atteindre le
degré d’intégration nécessaire
pour repérer un tueur en série
qui sévit dans une région donnée? »
Section locale 2002, National Automobile, Aerospace, Transporta‐
tion and General Workers of Canada (CAW‐Canada) Le rapport recommande de mettre sur pied une infrastructure qui
permettra de faire le suivi des
dossiers de femmes disparues ou
assassinées. Il suggère de mettre
au point un plan national pour la
déclaration des personnes disparues et de créer une base de données nationale pour consultation
par les forces policières et les coroners.
Le ministre fédéral de la Justice
Rob Nicholson a déclaré ce qui
suit : « Il faut une plus grande
collaboration entre tous les intervenants impliqués et c’est ce à
quoi les ministres se sont engagés.
Check out
Sisters in Spirit
www.nwac.ca/programs/
sisters-spirit
Syndicat national de l’automobile, de l’aérospatiale, du transport et des autres travailleurs et travailleuses du Canada (TCA –Canada) Le Comité de la condition féminine vous appartient -Sylvie Schmitt
« Nous sommes un
comité de femmes et
nous représentons nos
membres dans toutes
les provinces et
territoires. Nous
encourageons les
femmes à viser des
rôles de leadership, à
s’impliquer plus
activement dans la vie
syndicale, à
sensibiliser les
membres pour
favoriser le
changement. »
Le Comité de la condition féminine est‐il présent dans votre lieu de travail? Savez‐vous qui siège à ce Comité et quelle est sa mission? Les membres de votre Comité de la condition féminine ont été élues en août 2008 pour un mandat de trois ans. À cause de notre étalement géographique, il serait trop coûteux de réunir le Comité à chaque mois. Permettez‐moi de vous les présenter : 
Wendy Grant représente la région du Pacifique. Elle travaille à l’aéroport de Vancouver pour Air Canada au bureau de la comptabilité des ventes. 
Sylvie Schmitt représente la région Ouest et travaille au service Voyages du centre d’appels d’Air Canada à Winnipeg. 
Vicky Alexandris représente la région du Centre et travaille au centre d’appels de Toronto. 
Brigitte Catellier représente la région Est et travaille au centre d’appels Aéroplan à Montréal. 
Tammy Moore est présidente de district du centre d’appels de Saint John. Elle est également intervenante auprès des femmes. Elle représente la région de l’Atlantique. Grâce à cette diversité, le Comité de la condition féminine jouit d’un éventail de points forts et de compétences. Et vous, quels sont vos points forts? Aimeriez‐vous vous impliquer? Vous pourriez être notre agente de liaison en milieu de travail, ou faire de la sensibilisation en milieu de travail sur les questions qui nous touchent en tant que femmes, comme la Journée nationale de commémora‐
tion et d’action contre la violence faite aux femmes, le 6 décembre, ou la Journée internationale de la femme, le 8 mars. Vous pourriez aussi participer à des campagnes ou rassemblements dans votre localité. Envoyez‐nous des photos d’événements qui rendent hommage aux femmes dans votre communauté. Dites‐nous pourquoi vous trouvez une cause importante et nous relaterons votre histoire dans le prochain numéro de la Vigne Rose. Le Comité de la condition féminine vous appartient; à vous de le modeler à votre image! Collecte
d’aliments de
novembre
Les membres du
district 300, centre
d’appels de Toronto,
ont donné
généreusement des
aliments, cadeaux et
jetons de transport
au refuge pour
femmes
d’Etobicoke.
Clara Miranda, Rés. YYZ
Big Brother surveille!
Imaginez : un vaste local, des
postes de travail mur à mur, les
têtes penchées des travailleuses
qui n’osent pas regarder ailleurs
par crainte d’attirer l’attention
du superviseur. Le niveau de productivité doit être atteint, sinon
leur vie deviendra un enfer d’évaluations de performance. Elles
doivent surveiller le temps qu’elles prennent pour aller soulager
des besoins naturels, sinon le
patron s’en rendra compte.
Vous pensez qu’il s’agit d’un atelier de misère sombre et terne
tiré d’un roman de Dickens? Pas
du tout! C’est une description du
monde orwellien de la supervision constante des patrons adeptes de Big Brother, que l’on peut
observer en ce moment même
dans les centres d’appels modernes. Ces centres utilisent des
technologies qui rendent mesurable le moindre aspect de la
— Brigitte Catellier
journée de travail. Tout est enregistré : l’heure d’arrivée au
travail, le temps pris pour le
lunch, le nombre d’appels traités, le temps de flottement entre chaque appel pour reprendre son souffle. Et avec l’avènement des outils de « gestion de
analysés, marqués et mis de
côté. Les gestionnaires vérifient les appels lorsque des
niveaux d’émotion jugés trop
élevés ont été repérés par le
système. L’expression microgestion prend ici un sens complètement nouveau. Cette surVivez
sainement
veillance toxique pourrait-elle
(marchez 10 000 pas par
Les centres d’appels sont-ils
être la cause du niveau record jour)
devenus des ghettos
d’absences pour maladie?
M a n g e z
b ie n
Combinez le fait que Big Bro- (avalez votre dose d’Oméde cols roses?
ther surveille chacun de vos ga 3 en ajoutant de la graila qualité des appels », on enre- mouvements avec un niveau ne de lin à vos plats)
la
vie
gistre même leur humeur du trop élevé de séances Embrassez
jour! La tyrannie de la chaîne d’« encadrement latéral » et (observez les enfants et voyez
le monde avec leurs yeux)
de montage n’est rien compara- vous aurez la recette idéale de
tivement au contrôle que la l’épuisement professionnel!
-il se taire et laisser l’emdirection peut exercer en télé- Les centres d’appels sont-ils
ployeur exiger toujours
phonie informatisée.
devenus des ghettos de cols plus? Ne faudrait-il pas
Le plus inquiétant, c’est qu’avec roses comme les ateliers de plutôt suivre l’exemple de
la « gestion de la qualité des couture de misère du siècle nos aïeules et nous dresser
appels », qui enregistre la dernier, où les femmes étaient contre cette tyrannie
moindre seconde, les appels pratiquement enchaînées à À vous de juger...
des employés sont enregistrés, leurs machines à coudre? Faut
Section locale 2002, National Automobile, Aerospace, Transporta‐
tion and General Workers of Canada (CAW‐Canada) Syndicat national de l’automobile, de l’aérospatiale, du transport et des autres travailleurs et travailleuses du Canada (TCA –Canada)