Jacques Prévert au féminin », du 1er avril 2016 au 19 mars

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Jacques Prévert au féminin », du 1er avril 2016 au 19 mars
DOSSIER DE PRESSE
Exposition temporaire 2016
MAISON JACQUES PRÉVERT
« BARBARA, GARANCE, NELLY, JANINE… JACQUES PRÉVERT
AU FÉMININ » : NOUVELLE EXPOSITION DEPUIS LE 1er AVRIL
2016
La Maison Jacques Prévert à Omonville-la-Petite, site géré par le conseil départemental de la
Manche, propose au grand public une nouvelle exposition temporaire à partir du 1 er avril
2016 jusqu’au 19 mars 2017 : « Barbara, Garance, Nelly, Janine… Jacques Prévert au féminin
». Cette exposition présente la place majeure occupée par les personnages féminins dans
l’œuvre de Jacques Prévert, ainsi que ses collaborations de travail avec des femmes artistes.
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Exposition temporaire 2016
LA MAISON JACQUES PRÉVERT
LE DERNIER REFUGE DU POÈTE
La Maison Jacques Prévert fait partie du réseau des sites et musées du conseil
départemental de la Manche, qui l’achète suite au décès de Janine Prévert. La maison ouvre
au public en 1995, avec l’appui d’Eugénie Bachelot-Prévert, petite-fille du poète.
JACQUES PRÉVERT : DE NEUILLY À LA HAGUE
Né en 1900, à Neuilly-sur-Seine, Jacques Prévert se lance dans l’écriture de
textes pour le théâtre (Groupe Octobre) dans les années 1930 et pour le
cinéma devenant scénariste de films (Le Quai des brumes, Les Enfants du
Paradis…). Ses premières œuvres, sans oublier les textes de chansons, le
conduisent naturellement à la poésie. Il publie le recueil Paroles en 1945, le
premier d’une longue série, et devient ainsi un poète populaire. Amoureux des
images, il se passionne pour l’art du collage à partir de 1948. Jacques Prévert a
70 ans lorsqu’il achète sa maison à Omonville-la-Petite. C’est son ami Alexandre
Trauner, décorateur de cinéma et lui-même propriétaire d’une maison dans le
village, qui déniche la demeure. Il en supervise la rénovation.
Réfugié dans ce charmant coin de campagne, Jacques Prévert apprécie le calme. Il continue jusqu’au bout à
écrire et à réaliser des collages. Il disparaît le 11 avril 1977. Il est enterré dans le petit cimetière d’Omonvillela-Petite.
UNE MAISON DEVENUE LIEU DE MÉMOIRE
Janine Prévert, sa femme, a vécu à Omonville-la-Petite jusqu’à son décès en 1993. Elle a fait le vœu que la
maison devienne un lieu de visite et de mémoire consacré à la vie et l’œuvre de Jacques Prévert.
Le site est à la fois une maison d’artiste et un musée. Le visiteur marche
dans les pas du poète et plonge dans son intimité, notamment avec la visite
de l’atelier qui a partiellement gardé son mobilier d’origine. Au-delà du
quotidien, le visiteur découvre un véritable musée consacré à Jacques
Prévert à travers l’exposition permanente d’une collection constituée
d’archives et d’œuvres originales.
UN MUSÉE POUR TOUS
Chaque année, une exposition temporaire présente les différentes facettes de la vie et de l’œuvre de Jacques
Prévert et, notamment, ses collaborations avec les grands artistes de son temps.
La Maison Jacques Prévert propose également des visites-ateliers pour les enfants et participe à de grands
évènements nationaux comme le Printemps des poètes ou la Nuit des musées. Le site accueille environ 13 000
visiteurs par an.
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Exposition temporaire 2016
GARANCE, BARBARA, NELLY, JANINE …
JACQUES PRÉVERT AU FÉMININ
UNE NOUVELLE EXPOSITION TEMPORAIRE
UNE EXPOSITION AU FÉMININ
Jacques Prévert se bat contre les injustices et aime donner la parole à ceux qui « ont trop à dire pour pouvoir le
dire » et parmi eux les femmes. Il trouve absurde et injustifié le statut d’infériorité que la société réserve aux
femmes. Rappelons qu’au moment de la sortie de Paroles, elles viennent tout juste d’obtenir le droit de vote
en France !
Afin de s’opposer à la prédominance du masculin sur le féminin,
Jacques Prévert donne voix aux femmes dans son œuvre. Dans une
interview, il déclare même : « Moi, j’aime les femmes et je les
préfère aux hommes. Ça se voit dans mes films […] elles ont le beau
rôle ». Dans ses scénarios et poèmes, Jacques Prévert s’attache à
décrire des personnages féminins forts et indépendants.
La sensibilité et la créativité des femmes l’inspirent et l’incitent à
travailler avec plusieurs femmes-artistes, qu’elles soient
comédiennes, interprètes, peintres ou photographes.
ŒUVRES ET COLLECTION
L’exposition présente la vision que porte Jacques Prévert sur les femmes, ainsi que ses différentes
collaborations artistiques avec plusieurs d’entre elles. Pour illustrer ces propos, 50 objets sont présentés dans
l’exposition : photographies, collages, éditions originales, partitions et dédicaces. Ces objets proviennent des
collections du département de la Manche. Les photographies reproduites dans l’exposition sont issues des
archives de la collection privée Fatras / Succession Jacques Prévert, société gérée par Eugénie BachelotPrévert, avec qui la Maison Jacques Prévert entretient un fidèle partenariat. Un montage vidéo permet de
présenter des extraits mettant en scène les rôles féminins les plus marquants dans les films écrits par Jacques
Prévert.
POUR QUI ?
Cette exposition s’adresse à tous les publics de la Maison Jacques Prévert, à savoir : le public familial, local ou
touristique, les groupes scolaires, péri-scolaires et adultes.
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À LA DÉCOUVERTE DE L’EXPOSITION
LA FEMME EST UNE PENSÉE, LA PLUS FORTE DE LA NATURE
Jacques Prévert prend conscience de la position d’assujettissement
de la femme pendant ses cours de catéchisme. Il est choqué par le
fait que la femme soit présentée comme inférieure à l’homme et
qu’elle doive lui être soumise. Il trouve les récits mythologiques
beaucoup plus justes et exaltants car ils mettent en scène de belles
et fortes déesses.
De plus, pendant son enfance, Jacques Prévert réalise à quel point
les femmes peuvent être fortes avec l’exemple de sa mère, Suzanne
Prévert, qui est l’énergie et la stabilité de la famille. Elle incarne la
joie de vivre qui permet de faire face à la dureté du quotidien et aux
aléas financiers, ce qui lui vaut le surnom d’« étoile de la vie » par son fils.
La place secondaire que réserve la société à la femme continue à agacer Jacques Prévert une fois adulte :
« L’homme, c’est comme cela qu’il se nomme, en écartant la femme, l’homme, le fils de l’homme, toujours
l’homme » (Les chiens ont soif, Fatras, 1966). Cette injustice sociale lui semble absurde et le révolte. Sans
jamais se dire « féministe », Jacques Prévert s’élève contre la mauvaise part qui est faite aux femmes dans la
vie en leur donnant la parole dans son œuvre.
HEUREUSE ET FIÈRE ET LIBRE COMME LE JOUR
Jacques Prévert s’insurge contre la misogynie qui règne non seulement dans la vie mais également dans la
fiction et le cinéma.
Dans ses scénarios, on note l’importance et la force des personnages féminins
qui sont rarement des stéréotypes. Au contraire, Jacques Prévert veut faire voler
en éclat les clichés sur les femmes. Ses héroïnes ont conscience de leur
dépendance et tentent de s’en affranchir : Nelly essaie d’échapper à l’emprise de
son tuteur dans Le Quai des Brumes (1938) ; dans Jenny (1936), c’est par le travail
que le personnage interprété par Françoise Rosay veut s’émanciper.
Les rôles féminins créés par Jacques Prévert ne sont pas de simples faire-valoir, ils
apportent une vraie richesse aux histoires par leur présence et leur caractère.
Garance est sans nul doute le personnage féminin le plus fort et marquant de la
filmographie de Jacques Prévert. Femme libre et naturelle dans Les Enfants du
Paradis (1945), elle est interprétée par Arletty.
Dans la poésie de Jacques Prévert, la femme est également très présente,
symbole d’amour et d’espoir comme dans Barbara. Elle représente aussi l’être aimé, les moments d’intimité :
« Ta robe sur le tapis. Et toi dans mon lit. Doux présent du présent » (Alicante, Paroles). Elle est aussi la
narratrice de certains poèmes : Je suis comme je suis ou La lune et la nuit. Ces textes écrits à la première
personne du féminin permettent au poète de mettre la parole des femmes en avant, et même de s’identifier
à elles.
Enfin, à travers des textes d’apparence anodine, Jacques Prévert dénonce la prédominance du masculin sur le
féminin, notamment dans la langue française : « Toujours Il qui pleut et qui neige. Toujours Il qui fait du soleil.
Toujours Il. Pourquoi pas Elle. Jamais Elle » (Refrains Enfantins, Spectacle, 1951).
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TOI QUI M’AIMAIS, MOI QUI T’AIMAIS
Jacques Prévert rencontre son premier amour, Simone Dienne, durant son enfance. Ils vivent ensemble à partir
de 1922 et se marient le 30 avril 1925. Alors que Jacques Prévert fréquente les artistes du mouvement
surréaliste, Simone joue du violoncelle dans les cinémas pour accompagner la projection de films muets. Elle
est également figurante dans le court métrage Souvenirs de Paris réalisé en 1928 par Pierre Prévert. Malgré
leur séparation en 1935, Jacques et Simone restent très proches, le poète aidant son ex-compagne à fuir Paris
en 1940.
Jacques et Simone Prévert avec André
Breton et Pierre Prévert, Paris-Match, 1977
En 1936, Jacques Prévert rencontre Jacqueline Laurent au Café de Flore. Cette jeune comédienne partage la vie
de l’artiste pendant deux ans. Elle incarne le personnage de Françoise dans le film de Marcel Carné Le Jour se
lève (1939), rôle que Jacques Prévert écrit pour elle. Ensemble, ils voyagent en Espagne et aux îles Baléares,
inspirant au poète le texte Alicante. Partie faire carrière à Hollywood, elle est rejointe par Jacques Prévert en
1938 qui souhaite visiter les États-Unis.
Fin 1939, Jacques Prévert se met en couple avec une autre jeune actrice, Claudy Carter. Ils se réfugient
ensemble en zone libre pendant la seconde guerre mondiale. Jacques Prévert lui offre des petits rôles dans les
films Le soleil a toujours raison (1941) et Les Amants de Vérone (1949). Leur rupture, peu de temps avant la
Libération, inspirera plus tard les paroles de la chanson Les Feuilles mortes.
UN GARÇON MANQUÉ, C’EST UNE FILLE RÉUSSIE
C’est en 1934 que Jacques Prévert rencontre Janine Tricotet, tout près du Café de Flore. Cette jeune danseuse
sort alors d’une répétition, accompagnée de Maurice Baquet qui fait les présentations. Jacques et Janine
deviennent amis aussitôt. L’année suivante, Janine épouse Fabien Loris, un ancien membre du groupe Octobre
et comédien récurrent des films de Jacques Prévert.
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Janine est une ancienne ballerine de la troupe de danse de Pomiès. En 1936, elle joue un petit rôle de
blanchisseuse dans le film Le Crime de M. Lange (1935) réalisé par Jean Renoir d’après un scénario de Jacques
Prévert. La même année, elle se sépare de Fabien Loris.
L’amitié de Jacques et Janine se transforme en amour pendant la période troublée de la seconde guerre
mondiale. En 1943, ils célèbrent une union non officielle dans le musée du Louvre, comme l’évoque Jacques
Prévert dans son poème Osiris ou la fuite en Égypte : « Et les amants s’embrassent, Osiris les marie et puis
rentre dans l’ombre ».
Leur véritable mariage a lieu le 4 avril 1947. Quelques mois auparavant,
Janine a donné naissance à leur fille Michèle, vite surnommée Minette.
Bouleversé par sa nouvelle paternité, Jacques Prévert déclare : « Maintenant
que Michèle est là, je n’ai plus le droit de me suicider ». Adorant leur fille,
Jacques et Janine l’élèvent entre Saint-Paul-de-Vence et Paris. Devenue
adulte, Michèle s’essaie quelques temps à l’écriture avant d’épouser Hugues
Bachelot. En 1974, elle met au monde une petite fille, Eugénie, à la grande
joie de Jacques et Janine.
Après la disparition de Michèle et de Janine, Eugénie devient l’unique ayantdroit de son grand-père. Elle crée la société Fatras / Succession Jacques
Prévert pour gérer l’héritage artistique de Jacques Prévert. Peintre et
plasticienne, elle expose régulièrement ses œuvres.
JE DIS TU À TOUS CEUX QUE J’AIME
L’amitié est fondamentale pour Jacques Prévert, elle est l’une des formes de l’amour. Ses amis sont aussi le
plus souvent des compagnons de création. L’artiste aime travailler dans l’estime et le respect, avec une
certaine communion d’esprit.
La première amitié féminine déterminante de Jacques Prévert est celle d’Adrienne Monnier, propriétaire de la
librairie La Maison des Amis et des Livres. Sur ses conseils, il approfondit sa culture littéraire et découvre les
écrits des Surréalistes, prenant ainsi conscience de l’importance et de l’impact des mots.
Son amie d’enfance, Christiane Verger joue également un rôle essentiel dans la carrière de Jacques Prévert. En
1928, c’est elle qui met en musique son premier texte Les Animaux ont des ennuis. Par la suite, Germaine
Montero, Catherine Sauvage et Cora Vaucaire reprennent cette chanson et bien d’autres du répertoire de leur
ami poète.
Jacques Prévert conserve également des amitiés durables auprès de comédiennes qui jouent dans ses films
comme Sylvia Bataille dans Le Crime de M. Lange. Jacques Prévert lui écrit plusieurs rôles conséquents mais
pour des films qui malheureusement ne verront jamais le jour. Simone Signoret est également une amie fidèle,
rencontrée sur le tournage des Visiteurs du soir (1942). Le poète sera d’ailleurs le témoin de la comédienne à
son mariage avec Yves Montand.
Jacques Prévert se plait à dire qu’il a plus d’amis peintres que d’amis
écrivains, pour preuve les nombreux textes qui leur rendent hommage. En
1955, il écrit Portraits de Betty à l’occasion d’une exposition consacrée à
Betty Bouthoul, peintre portraitiste. Il dédie le poème Mais la Naïveté… à
Émilienne Delacroix, restauratrice dans le sud de la France et peintre
amateur, à qui il confie l’illustration de la couverture du livre C’est à SaintPaul-de-Vence.
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MARGOT CAPELIER
Margot Leibowitch rejoint la troupe de théâtre engagée du groupe Octobre en 1934. C’est là qu’elle fait la
connaissance des frères Prévert qui l’intègrent à la bande du café de Flore. Elle y rencontre son futur mari, le
décorateur de plateau Auguste Capelier.
Jacques Prévert lui offre un petit rôle de blanchisseuse dans Le Crime de M. Lange et de cliente de café dans
Drôle de Drame. Par la suite, elle devient script-girl, puis secrétaire de production notamment pour le film Les
Enfants du Paradis. Elle assiste Jacques Prévert lors de l’écriture de plusieurs scénarios et dialogues (Les
Portes de la Nuit, Les Amants de Vérone) : « Les frères Prévert m’ont sauvé la vie. Après le groupe mais surtout
pendant la guerre, Jacques m’a fait travailler pour le cinéma. Non seulement les Prévert m’ont tout appris mais
ils m’ont orientée vers quelque chose que je ressentais bien ».
En effet, Margot Capelier trouve sa voie dans le cinéma : au fil des ans, d’assistante de production elle devient
régisseur général, profession rarement exercée par les femmes à cette époque. Dans les années 1960, elle
révolutionne le recrutement des acteurs en inventant le métier de directeur de casting.
Parallèlement, elle continue ponctuellement à assister Jacques Prévert : elle l’aide à trier brouillons et papiers,
elle recopie ses manuscrits à la machine à écrire… Après la disparition de l’artiste, elle garde un lien fort avec la
famille Prévert.
ARLETTY
Née en 1898, Léonie Bathiat, dite Arletty est l’une des interprètes
préférées de Jacques Prévert : « Arletty n’est pas charmante,
Arletty, c’est le charme ; Arletty n’est pas drôle, c’est l’humour !
C’est la beauté, la grâce et la lucidité ! »
Arletty campe pour la première fois un personnage écrit par
Jacques Prévert en 1938 avec le rôle de Clara. C’est sur le
tournage du film Le Jour se lève qu’elle rencontre le scénariste.
Séduit par le jeu et le charme de la comédienne, Jacques Prévert
lui offre deux rôles majeurs : Dominique, une créature envoyée
sur Terre par le diable dans Les Visiteurs du soir et Garance, une
femme libre et amoureuse dans Les Enfants du Paradis.
Jacques Prévert avoue que ce dernier est l’un de ses films
préférés : « Peut-être à cause d’Arletty », confie-t-il. Arletty, elle,
n’a de cesse de clamer sa gratitude pour ces deux grands rôles :
« Il m'a donné des phrases pleines de poésie, de rêves de silence.
Il faut aimer les comédiens pour leur donner de si beaux rôles. Je
souhaite à toutes les femmes de rencontrer un Prévert un jour
dans leur vie ».
AGNÈS CAPRI
Agnès Capri rencontre Jacques Prévert en 1932, lors des meetings de l’Association des écrivains et artistes
révolutionnaires. Celui-ci lui propose de faire partie du groupe Octobre et c’est ainsi qu’elle intègre « la bande
à Prévert ».
Au cours des représentations de la troupe, Agnès Capri chante un grand nombre de chansons de Jacques
Prévert qu’elle aide à faire connaître au public. Elle interprète aussi bien des textes « légers » comme Adrien
que des chansons plus sombres comme Quand tu dors. Première interprète de Jacques Prévert, elle continue à
défendre ses textes lorsqu’elle est engagée dans le célèbre cabaret parisien Le Bœuf sur le Toit.
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En 1938, elle ouvre son propre cabaret-théâtre Chez Agnès Capri. À cette occasion, le poète lui offre un
monologue Il faut passer le temps destiné à fustiger le snobisme dont fait parfois preuve le public.
Bien que l’établissement ferme en 1941, Agnès Capri ouvre un nouveau cabaret à la Libération. Elle continue à
chanter le répertoire de Jacques Prévert, en plus de ses propres compositions, et accueille plusieurs artistes de
la « bande à Prévert » dont Germaine Montero et Marcel Mouloudji.
MARIANNE OSWALD
Marianne Oswald débute sa carrière de chanteuse de cabaret à Berlin, dans les années 1920. Chassée de son
e
pays par l’avènement du III Reich, elle gagne Paris et chante au cabaret Le Bœuf sur le Toit à partir de 1933.
Fasciné par cette interprète novatrice, à la voix rauque et à la diction hachurée, Jacques Prévert lui propose
quelques-uns de ses textes comme Embrasse-moi ou La chasse à l’enfant.
Bien qu’elle soit appréciée du public des cabarets, Marianne Oswald subit l’incompréhension des
professionnels et du grand public, reposant sur des jugements esthétiques doublés de motifs politiques et
xénophobes. Jacques Prévert prendra la défense de son amie contre ces attaques.
La seconde guerre mondiale oblige Marianne Oswald à s’exiler aux États-Unis. Elle revient à Paris en 1947 mais
ne retrouve pas sa place en tant que chanteuse. Elle publie alors ses mémoires Je n’ai pas appris à vivre, pour
lesquelles le poète rédige Le Vin de mai en préface. Puis elle se tourne vers le cinéma, Jacques Prévert lui
offrant le rôle de l’inquiétante gouvernante dans le film Les Amants de Vérone et celui de La Falourdel dans
Notre-Dame de Paris.
JACQUELINE DUHÊME
Jacqueline Duhême rencontre Jacques Prévert à l’âge de 20 ans grâce à Henri Matisse
qui l’envoie à Saint-Paul-de-Vence porter un livre au poète. Elle s’attache rapidement à
toute la famille Prévert.
À partir de 1950, elle commence à concevoir une histoire pour enfants avec Jacques
Prévert : L’Opéra de la lune. L’illustratrice et le poète se rencontrent souvent, discutent
ensemble de l’histoire, chacun apportant ses idées et inspirant le travail de l’autre. La
naissance de la fille de Jacques Prévert a également une influence dans la réalisation de
ce livre. Le personnage principal porte le nom de Michel, tout comme la fille du poète.
De plus, Jacqueline Duhême dessine les traits de ce personnage en s’inspirant de
Michèle Prévert.
Accompagné d’une chanson composée par Christiane Verger, L’Opéra de la lune est publié en 1953. Par la
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suite, Jacqueline Duhême illustre les œuvres d’autres poètes comme Paul Éluard ou Blaise Cendrars.
Jacques Prévert lui permet d’être engagée par Elle en 1960, en lui présentant la directrice du magazine Hélène
Lazareff. Elle y réalise des « reportages dessinés » notamment lors de la visite du couple Kennedy à Paris.
Après la mort du poète, Janine Prévert confie à Jacqueline Duhême l’illustration de tous ses livres jeunesse
publiés chez Gallimard : En sortant de l’école, Le cancre, Le chat et l’oiseau…
ELSA HENRIQUEZ
Elsa Henriquez est une artiste peintre et illustratrice argentine, fille de la danseuse péruvienne Helba Huara.
En 1932, elle s’installe à Paris avec sa famille. En 1940, elle épouse un ami de Jacques Prévert, le peintre et
photographe Émile Savitry.
En 1943, la galerie d’art contemporain de Monaco organise une exposition des œuvres d’Elsa Henriquez. En
tête du catalogue, figure le poème Pour faire le portrait d’un oiseau que Jacques
Prévert dédie à la jeune artiste. Il livre également cette description d’Elsa
Henriquez : « Avec une stupéfiante innocence, avec une tendre cruauté, avec
l’inconscience tranquille de l’enfance, elle vous livre tout un petit monde
raisonnable et fou ».
Elsa Henriquez illustre plusieurs textes du poète dont elle partage l’humour. Elle
est l’auteur des dessins qui accompagnent les éditions originales de Contes pour
enfants pas sages (1947), Guignol (1952) et Histoire du cheval (1954). En 1959,
Jacques Prévert écrit le dialogue Rêvez-vous en couleurs et le texte Peinture pour le
catalogue d’une exposition consacrée aux œuvres de l’illustratrice.
AUTOUR DE L’EXPOSITION
NUIT DES MUSÉES : SPECTACLE « LA PETITE SECONDE D’ÉTERNITÉ LE SAMEDI 21 MAI À 21H
La comédienne Marie-Émilie Michel retrace la vie d'une
femme grâce aux seuls mots de Jacques Prévert. C'est
l'histoire d'une femme qui découvre ce qui la construit, ce qui
la déchire et ce qui la sauve. C'est l'histoire d'une vie de
femme, comme tant d'autres, comme la nôtre, rêvée et
bousculée.
Entrée gratuite. Réservation conseillée.
LES VISITES-ATELIERS POUR LES ENFANTS

PANTIN DE CONTES
Mercredis 6 et 27 juillet, 17 août de 14h30 à 16h / 6-10 ans
Les enfants sont invités à découvrir le livre Contes pour enfants pas sages écrit par Jacques Prévert et illustré
par Elsa Henriquez. Au fil de la lecture, les animaux de ces contes prennent vie et se transforment en pantin
sous les mains des enfants.
DOSSIER DE PRESSE

Exposition temporaire 2016
COLLAGE AU FÉMININ
Mercredis 13 juillet, 3 et 24 août de 14h30 à 16h / 8-12 ans
Les enfants s'amusent à détourner les images de femmes exposées dans le musée
en réalisant leur propre collage « à la manière de Prévert ».

PORTRAIT DE PAROLIER
Mercredis 20 juillet, 10 et 31 août de 14h30 à 16h / 8-12 ans
En s'inspirant de la chanson Je suis comme je suis écrite par Jacques Prévert et
interprétée par Juliette Gréco, les enfants deviennent paroliers et dressent leur
portrait en chanson.
Tarif : 2,90 € / enfant. Réservation obligatoire.
La Maison Jacques Prévert est ouverte tous les jours :
- Avril, mai et vacances scolaires sauf Noël : 14h à 18 h
- Fermé le 1er mai
- Juin et septembre : 11h à 18h
- Juillet et Août : 11h à 19h
Tarifs : 4,50 €/adulte et 2 €/enfant.
Informations pratiques
Maison Jacques Prévert
3 Hameau du Val – 50440 OMONVILLE-LA-PETITE
Tél : 02-33-52-72-38 - Fax : 02-33-93-20-43
Courriel : [email protected]
Facebook : Patrimoine et musées de la Manche
Renseignements sur le site : patrimoine.manche.fr
CONTACTS PRESSE
Nicolas Bourdet
02 33 05 95 03 – 06 86 38 20 84
[email protected]
Héloïse Caillard
02 33 05 99 43 – 07 84 15 07 61
[email protected]

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