les fabricants d`électronique - Sous
Transcription
les fabricants d`électronique - Sous
L E S FA B R I CA N T S D ’ É L E CT R O N I Q U E SCAELEC La tête dans la technologie, les mains dans le cambouis Pour cette PME, la conquête de marchés n’est pas à l’ordre du jour. Gravir des pics d’excellence est un challenge bien plus prometteur. Il y a des entreprises dont on entend rarement parler. SCAELEC, société stéphanoise de sous-traitance, spécialisée dans la fabrication et l’assemblage de cartes et d’appareils électroniques, est de celles-là. Créée en 1984, c’est une entreprise familiale qui a su anticiper le niveau de technologie de pointe requis pour rester dans la boucle. Ainsi, le dernier équipement qui a intégré les 2 000 m2 de l’usine SCAELEC est une machine d’AOI 3D de Mirtec, c’est à dire la plus haute technologie aujourd’hui dans le domaine de l’inspection. Dotée de 15 millions de pixels, elle ajoute aux fonctionnalités déjà puissantes de la 2 D, une 3e dimension pour permettre le contrôle du brasage des cartes et détecter tous les défauts de refusion susceptibles d’affecter les composants - y compris les BGA ou QFN. Cet effort d’investissement, cette adaptation constante et raisonnée a toujours bien réussi à l’entreprise, se réjouit son président, Thierry Moreno. Réduction de voilure Ainsi, quand dans les années 90, les grandes séries se trouvent délocalisées, une réduction de voilure s’impose. Pour se consacrer aux petites et moyennes séries, il faut gravir les échelons et sortir du simple câblage. Des ressources humaines d’abord : des techniciens et un ingénieur rejoignent la société qui déploie des systèmes d’automatisation. «On s’est dit : il faut devenir très bons, et ne pas chercher à conquérir d’autres marchés», explique le président. À l’époque des grandes séries, SCAELEC était pourvue d’une insertion automatique de composants traversants, puis ont suivi les testeurs automatisés. Dans les petites et moyennes séries, les coûts d’outillage et de programmation restent très élevés, et les clients n’ont en général pas assez de pièces industrialisées pour amortir ces investissements ; aussi se retrouvent ils avec des taux de qualité médiocres. Du test deux fois mois cher «Nous nous sommes passionnés pour ce sujet, dit Thierry Moreno, nous avons développé toute une prestation autour du test et un choix d’équipements. Aujourd’hui nous avons un pourcentage de cartes testées qui s’élève à 98 %. Tous nos clients ou presque peuvent acheter, cette prestation. Nous avons adopté un modèle d’organisation étayé par des moyens ciblés, et nous proposons aujourd’hui du test 2 fois moins cher que quiconque sur le marché.» L’entreprise dispose au total de 4 testeurs : 2 testeurs à lits de clous et 2 testeurs à sondes mobiles SEICA. Avec Seica, élaboration d’une machine de brasage laser Autre performance technique : la société stéphanoise a été la première en Europe à acquérir la technique d’assemblage par brasage sélectif au laser. Comme SCAELEC, SEICA est une entreprise familiale, ce qui crée des affinités. SCAELEC a participé à l’élaboration de la machine et s’enorgueillit d’avoir possédé la machine n° 1. A suivi ensuite l’acquisition du modèle plus évolué. Le brasage au laser permet d’établir des paramétrages sur mesure pour chaque type de joint à braser. C’est une machine «intelligente» qui adapte ses choix au contexte, selon qu’elle soude une broche de signal ou reliée au plan de masse par exemple, tout en garantissant une parfaite répétabilité. Mi-industriel, mi-artisan Et malgré une croissance dans la bonne moyenne, des carnets de commande qui se remplissent régulièrement il n’est pas question pour Thierry Moreno de partir à la conquête de nouveaux marchés. D’ailleurs, il n’a 36 - Les Cahiers de l’Industrie Électronique et Numérique - octobre 2012 - n° 72 pas de commercial. «Nous ne voulons pas être gros, mais être très bons dans notre métier». Les clients de SCAELEC sont souvent aussi anciens que l’entreprise, et majoritairement des grands exportateurs. C’est un cœur d’artisan qui bat dans la poitrine de Thierry Moreno : il en accepte les termes dans toute leur signification : «Oui, tout à fait, nous sommes a michemin entre l’industrie et l’artisanat. Nous sommes des passionnés et cela se sait dans le métier. On se décarcasse tous les jours pour nos clients et ils restent chez nous.» Si l’entreprise possède la taille suffisante pour relever d’une structure industrielle comme d’une structure financière suffisantes pour investir dans le high tech, le choix de Thierry Moreno est de rester concentré sur son cœur de métier pour en maîtriser tous les aspects, organisationnels, commerciaux et technologiques. «Souvent, on dit d’un chef d’entreprise qu’il doit être visionnaire et ne pas avoir les mains dans le cambouis, mais chez SCAELEC, on a -aussi - les mains dans le cambouis !» G 144 Contact : SCAELEC Thierry MORENO +33(0)4 77 59 32 59 [email protected] www.scaelec.com