La PAIX - Église de La Bonne Nouvelle
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La PAIX - Église de La Bonne Nouvelle
Livret d’étude pour les groupes de maison « Le fruit de l’Esprit – la PAIX » Études suivies sur le « Fruit de l’Esprit » Module 3 La PAIX Étude : mer 05/11/2008 – groupes de maison semaine du 12/11/2008 Étude biblique – module 3 – La PAIX Introduction Nous poursuivons notre série d’études thématiques intitulée « Fruit de l’Esprit ». Nous nous mettons ainsi à l’écoute de l’enseignement biblique concernant notre caractère et sa transformation liée à la nouvelle naissance et à l’œuvre de l’Esprit en nous. Nous abordons ce soir le troisième aspect de ce fruit de l’Esprit. « Le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, … ». Plan de l’étude : - Étude de vocabulaire (en voyant le mot, dans l’AT et dans le NT) - Lecture de quelques textes bibliques proclamant la joie du croyant - Essai de synthèse - et questions 1. Tour d’horizon linguistique1 La recherche linguistique est cette fois-ci plus simple que pour les deux premiers mots (amour ; joie) du fruit de l’Esprit. Il y a beaucoup moins de mots concernés dans les langues originales. En fait un seul mot exprime très régulièrement cette notion dans chacune des deux langues bibliques : - en hébreu : mwlv (shalom) - en grec : eirhnh (irènè) 1 Sources principales : En français : • Vocabulaire de théologie biblique de Xavier Léon Dufour • Concordance de la Bible (NT) de sœur Jeanne d’Arc • BOL En anglais : • Dictionary of The New Testament Theology • Evangelical Dictionary of Theology • Theological Wordbook of the Old Testament 1 Livret d’étude pour les groupes de maison « Le fruit de l’Esprit – la PAIX » Dans l’Ancien Testament Le mot hébreu est très connu : Mlv (shalom). On peut repérer plusieurs idées complémentaires en parcourant les différents emploi de ce mot : 1) être intact, ou achevé, complet 2) rendre, payer, restituer, donner en dédommagement, être quitte 3) être en paix, paisible, heureux, (bien-être, bonheur, et salut) 4) disposer favorablement, consoler Dans le Nouveau Testament On retrouve ces différentes notions avec le mot grec eirhnh (irènè) : 1) paix dans un état de tranquillité nationale, 2) paix entre les individus, harmonie, concorde, 3) sûreté, sécurité, prospérité, félicité, 4) la paix du Messie, le chemin qui conduit à la paix (le salut), 5) pour la Chrétienté, l’état tranquille de l’âme assurée de son salut à travers Christ, qui ne craint rien de Dieu et se contente de son sort terrestre, quel qu’il soit 6) l’état béni de l’homme juste et pieux après la mort. Quelques remarques synthétiques Remarque préliminaire et comparative. Nous pouvons remarquer une place bien plus grande aux aspects positifs de la paix dans le vocabulaire biblique que dans les définitions des dictionnaires français pour le mot « paix » (dans lesquels la plupart des définitions sont négatives, de la forme : « absence de guerre »). Dans le vocabulaire biblique la paix évoque : - l’absence de guerre et de tensions, - mais aussi : ce qui est achevé, accompli, réparé, restituer, en repos, - ce qui est lié à la bénédiction d’en haut, - qui permet le bien être, et le bonheur (le shalom), - et peut-être surtout : le salut, lié à « l’Alliance de Paix ». Et ainsi, en particulier avec les notions de restauration et de salut, la paix est une notion fortement liée à l’annonce du Messie et de son œuvre. 2. Au fil du texte biblique 2.1. Dans l’Ancien Testament Paix perdue… Le début de l’histoire de l’humanité voit très vite arriver la perte de l’harmonie et de la paix qui correspondait à la création avant la chute. Tout s’enchaine et se dégrade très vite : Dès Gen 3.6 : le fruit est mangé, la désobéissance fait irruption 2 Livret d’étude pour les groupes de maison « Le fruit de l’Esprit – la PAIX » Gen 3.8 : Adam et Eve se cachent, gênés, perturbés Gen 3.10 : ils ont peur Gen 3.15 : l’inimitié est annoncée dans l’histoire de l’homme Gen 3.16 : et la domination Gen 4.8 : Caïn tue son frère Abel ! Paix annoncée Mais Dieu ne va pas abandonner sa création ni l’homme et la femme qu’il a créé. Il a un plan de salut, d’apaisement. Et c’est avec l’histoire d’Abraham qu’on trouve particulièrement les promesses de restauration et de bien-être pour le peuple de Dieu racheté et réinstallé. Malgré les annonces de déportation et d’esclavage la PAIX est promise à Abraham : Gen 15.15 (premier texte où on trouve le mot shalom). Ensuite on retrouve régulièrement la paix dans les promesses et les vœux faits au peuple de Dieu. Par exemple dans la plus célèbre des formules de bénédiction : « Que l’Éternel lève sa face vers toi et te donne la paix ! » (Nb 6:26). Paix politique Avec l’époque des juges puis des rois, on trouve constamment l’alternance des temps de guerres et des temps de pause, de paix. Ce mot est donc très généralement utilisé pour évoquer la paix politique d’un pays entre deux guerres. (Jug 4.17 ; 21.13 ; 1 Rois 20.18 ; 22.27 ; …) Paix illusoire, fausses promesses Les hommes promettent la paix. Ils la promettent quelquefois beaucoup… mais la paix est au-delà de leur champ d’action, elle leur échappe (par ex : « Ils soignent à la légère La blessure de mon peuple : Paix ! paix ! disent–ils ; Et il n’y a point de paix » (Jér 6.14). En fait seul Dieu pourra offrir la paix, rétablir la situation, ramené les captifs de Babylone, et surtout : restaurer les captifs du Mal, … : « Je connais, moi, les desseins que je forme à votre sujet, dit l’Éternel, desseins de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir fait d’espérance » (Jér 29.11). Paix du croyant Les psaumes proclament la paix de celui qui place sa confiance en Dieu ; il y est question de bonheur, de sérénité, de protection. (par ex. Ps 4.9). Paix du salut, paix donnée par le Messie… On trouve déjà dans les psaumes l’espérance en la restauration promise par le Dieu de paix. Nous sommes ici bien au-delà de l’absence de guerre avec les voisins, il y 3 Livret d’étude pour les groupes de maison « Le fruit de l’Esprit – la PAIX » est question d’être protégé de la colère de Dieu et de recevoir son pardon (voir p ex le Ps 85). Mais c’est avec les prophètes que l’on va entendre beaucoup de promesses de paix liées à la venue du Messie, celui qui est appelé par Esaïe le « Prince de la paix » (Es 9.6). Le Messie est annoncé en lien étroit avec David ; il est appelé « fils de David » ; Et les juifs vont beaucoup faire fausse route dans leur méditation des ces promesses en attendant fortement une paix politique… Mais si on écoute attentivement le prophète (et les prophètes en général) la paix touche très souvent l’être intérieur et la relation avec Dieu : « Oh ! si tu étais attentif à mes commandements ! Ta paix serait comme un fleuve Et ta justice comme les flots de la mer » (Es 48.18). Cette paix est liée à la confiance en Dieu, en un Dieu qui est proche et qui agit (Es 26.3 ; 26.12). Elle est liée à la justice, à la justice rétablie (Es 32.17). Elle correspond à une alliance que Dieu fait avec son peuple dont il a compassion (Es 54.10). >> LA PAIX VA VENIR AVEC LE MESSIE QUI VA ETRE LE RÉDEMPTEUR, celui qui rachète, qui paie pour les autres : « Mais il était transpercé à cause de nos crimes, Écrasé à cause de nos fautes ; Le châtiment qui nous donne la paix est (tombé) sur lui, Et c’est pas ses meurtrissures que nous sommes guéris » (Es 53.5). Le Messie est l’auteur de la paix aussi annoncé aussi par Michée (Mic 5.1-4). 2.2. Dans le Nouveau Testament – Les Évangiles Avec la venue du Messie les Évangiles vont effectivement beaucoup souligner la paix apportée, paix régulièrement associée à la guérison et au salut (Mc 5.34). C’est le Seigneur qui est venu l’apporter, elle dépasse tout ce que les hommes aurait pu mettre en place tout seuls : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble pas et ne s’alarme pas » (Jn 14.27). Elle est profonde mais ne correspond pas à l’absence de toute épreuve : « Je vous ai parlé ainsi, pour que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, moi, j’ai vaincu le monde » (Jn 16.33). D’ailleurs, une certaine paix ne correspond pas à l’œuvre du Messie ! Nous pouvons être très surpris devant la déclaration de Jésus disant : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. » (Mt 10.34 ; voir aussi Lc 12.51). Elle n’en est pas moins très forte, victorieuse sur les tempêtes et sur le mal : 4 Livret d’étude pour les groupes de maison « Le fruit de l’Esprit – la PAIX » >> Lire Luc 8 montrant de façon très forte la PAIX et la DÉLIVRANCE apportées par le Messie dans deux situations remarquables : - La Paix du Messie est manifestée, victorieuse sur la nature terrifiante - Et victorieuse dans la vie d’un homme fortement tourmenté. Elle est paix incroyable dans des situations extrêmement troublées ; et elle est paix profonde, totalement retrouvée ! 2.5. Dans le Nouveau Testament – enseignement des épîtres Comme la joie (étude n°2), la paix fait partie de la définition du Royaume de Dieu : « Car le royaume de Dieu, c’est non pas le manger ni le boire, mais la justice, la paix et la joie, par le Saint–Esprit. » (Rom 14.17). Elle vient de Dieu, par la foi, par le Saint-Esprit : « Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint–Esprit ! » (Rom 15.13). ON RETROUVE GAL 5.22 Même quand les hommes croient pouvoir offrir la paix, ou la promettent (ils le feront encore dans les temps de la fin – 1 Thess 5.3) ils ne pourront jamais ni créer ni offrir la vraie paix, pas plus qu’au temps de Jérémie, elle est au-delà de leur portée. Elle vient du parfait sacrificateur, le nouveau Melchisédek qui est roi de paix (Héb 7.2). C’est en s’offrant lui-même que le Messie peut être le Prince de la paix, Elle est avant tout paix avec Dieu, réconciliation du pécheur échappant à la condamnation : « Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus–Christ » (Rom 5.1). Elle correspond au Salut, à la bonne nouvelle de la libération, d’où l’expression : « l'Évangile de Paix » (Eph 6.15). Elle correspond à la victoire sur le mal et sur Satan (Rom 16.20). Et la seule solution passe par le Messie et la mort de l’Agneau immolé qui fait la paix (Col 1.20). Elle est aussi paix recherchée avec les hommes, à un autre niveau, « autant qu’il est possible »… (Rom 12.18). 3. Essai de synthèse Ce qu’elle n’est pas La paix promise, la paix œuvre du Messie et fruit de l’Esprit n’est pas vie facile, paix avec tous, oubli du péché et du mal et des tensions, paix « comme si de rien n’était ». Elle ne sera jamais paix avec l’esprit du monde ! (Voir Mt 10.34). (Application pratique : ainsi bien sûr les chrétiens persécutés ne sont pas moins fidèles que nous ! ni moins transformés par l’Esprit !) 5 Livret d’étude pour les groupes de maison « Le fruit de l’Esprit – la PAIX » Ce qu’elle est La paix : réconciliation avec Dieu Réconciliation avec Dieu : c’est bien ce qu’elle est fondamentalement. Déjà bien présente dans les psaumes et beaucoup annoncée par les prophètes, elle est au cœur de l’enseignement des évangiles et des épitres. Elle est la paix du condamné gracié, la paix de celui qui a trouvé le SALUT, la paix devant le Sauveur. La paix acquise par le Messie Cette paix est l’œuvre du Messie, apportée par Lui, offerte par Le Prince de la Paix. Elle fait partie du salut, du « cadeau », du fruit de l’Esprit. La paix devant le Dieu souverain Elle est aussi la paix de la brebis qui a confiance dans le Bon Berger. Elle peut ainsi être bonheur, bien-être, apaisement, remède à l’agitation, à l’angoisse et à la panique (voir Actes 16 médité récemment…). Elle est la paix de ceux qui s’en remettent à Dieu et qui reconnaissent que la « Terre tourne sans eux » ! Et qui savent qu’ils peuvent avoir entière confiance dans le Dieu souverain. Paix des artisans de paix, Elle est enfin aussi, et très concrètement, la victoire sur les œuvres de la chair (« les haines, les querelles, la jalousie, les accès de colère, les rivalités, les dissensions, les divisions, … » (Gal 5.20). Autant le Messie n’a pas apporté la paix automatique avec tous et même pas avec nos proches (Mt 10), autant la paix est à rechercher et à cultiver (Rom 12) ; et il est honteux de ne pas la vivre dans l'Église (1 Co 6). (Remarque complémentaire : Rom 14 parle de compréhensions différentes pas de tensions !...) ON RETROUVE LES CONSÉQUENCES VISIBLES DE LA TRANSFORMATION INTÉRIEURE. Conclusion Terminons en entendant l’enseignement très prometteur de l’apôtre Pierre qui souhaite une paix abondante et multipliée à ses lecteurs… Mais comment ? Par la connaissance de JC : « Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! » (2 Pi 1.2). Seul le Messie a pu apporter la paix. Seule la connaissance du Messie nous ouvre la porte et le chemin vers la paix. « Que le Seigneur de la paix vous donne lui–même la paix en tout temps, de toute manière ! Que le Seigneur soit avec vous tous ! » (2 Thess 3.16). 6 Livret d’étude pour les groupes de maison « Le fruit de l’Esprit – la PAIX » Questions pour les groupes de maison ● Pour préciser les choses Quelle est cette paix promise ? Quel est cet aspect du fruit de l’Esprit ? Comment est-ce que je le définirais avec mes mots ? ● Concrètement Qu’est-ce que je constate dans ma vie ? Qu’est-ce que j’ai reçu ? - en pensant à la paix avec Dieu, - et à la paix avec les autres. ● Questions Qu’est-ce qui semble quelquefois contredire les promesses bibliques ? Qu’est-ce qui me manque ? Et quels sont les éléments de réponse qui peuvent nous aider à ne pas rester bloqués par ces questions ? ● Engagements Que puis-je faire pour mieux recevoir cette paix promise ? Que pouvons-nous faire les uns pour les autres ? En particulier peut-être à l’écoute de 2 Pi 1.2 (et Gal 5.22 ; 2 Thess 3.16 ; …) 7