Eolien : l`avenir se joue en altitude

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Eolien : l`avenir se joue en altitude
Arnaud MARTIN
UCL
21 ans
Eolien : l’avenir se joue en altitude
L
’éolien traditionnel est souvent la proie
des critiques. Trop cher et pas assez
productif, son efficacité est souvent remise
en doute. Des chercheurs tentent cependant
de révolutionner ce type d’énergie. L’idée
principale : aller chercher le vent en altitude.
L’un des principaux défauts des éoliennes
classiques est leurs difficultés à exploiter de
manière efficace le vent. Ce dernier est
instable à proximité de la terre et
relativement peu puissant. Depuis des années,
les éoliennes sont de plus en plus grandes afin
d’être plus efficaces mais les structures
atteignent peu à peu leurs limites. L’idée
d’ingénieurs est donc d’aller chercher le vent
là où il est potentiellement le plus
exploitable : à 400 mètres d’altitude voire
jusqu’à 1000 mètres pour certains prototypes.
A cette hauteur le vent souffle à une vitesse
comprise entre 100 et 350 km/h et de
manière constante. Un potentiel énorme
donc, surtout quand on sait que les éoliennes
classiques ne sont productives que 20% du
temps. Les vents de hautes altitudes
représenteraient, selon plusieurs études
américaines, un potentiel de production
annuel de 18.000 terawatts. A l’heure
actuelle, la planète n’a besoin « que » de 180
terawatts. Le calcul est vite fait, seulement un
seul pourcent des vents exploités suffirait à
produire
l’énergie
nécessaire
à
la
consommation mondiale.
Des premiers prototypes encourageants
Concrètement les projets ne sont qu’à leurs
débuts. Les États-Unis et plusieurs autres pays
se sont lancés dans l’aventure. Aujourd’hui, il
existe deux
familles principales de
prototypes. Le premier type d’éolienne
volante est rattaché par un câble à la terre et
fonctionne comme un cerf-volant. Il effectue
des mouvements circulaires à environ 300
mètres d’altitude. Le mouvement ainsi généré
produit
de
l’électricité
directement
retransmise à la terre via le câble d’attache.
L’entreprise américaine Makani Power,
présente actuellement un modèle qui serait
deux fois plus productif en énergie grâce aux
vents puissants à cette altitude.
.
L’éolienne de Makani Power effectue des mouvements
circulaires afin d’être encore plus productive (Source
makanypower.com)
Le deuxième prototype ressemble d’avantage
à un ballon géant gonflé à l’hélium et muni
d’une turbine. Celui-ci reste stable à une
altitude de 600 mètres, là où les vents sont
encore plus puissants. La firme américaine
Altaeros Energies qui produit ce prototype
annonce également qu’il est deux fois plus
productif qu’une éolienne classique. En plus
de produire de l‘énergie cette éolienne peut
servir de base à une multitude d’autres
services. Elle pourrait êt5963re équipée pour
avoir des fonctions de surveillance et de
communication par exemple.
Le prototype d’Altaeros Energy est une grande turbine
qui stationne à 600 mètres d’altitude. Elle pourrait
revêtir
d’autres
fonctions
(Source :
altaerosenergies.com)
Une énergie disponible partout et moins cher
Les avantages des éoliennes volantes sont
nombreux. Fini les grandes structures à
l’esthétique controversée et aux nuisances
sonores. Plus efficace dans la production
d’énergie, le coût de l’électricité se voit
réduit. De plus, il est facilement imaginable de
voir ces prototypes se développer partout
dans le monde. Makani compte développer
ses éoliennes au-dessus de la mer. Les vents y
sont plus puissants qu’en plaine. Mais ce n’est
pas tout, les régions où les ouragans et
typhons sont fréquents ne peuvent pas
accueillir d’éoliennes classiques. Celles de
hautes altitudes, rapidement déplaçables
(Altaeros Energies annonce que son prototype
est déplaçable en 24 heures) pourront donc y
être installées. Les turbines requièrent bien
moins de matériel. La firme AWT annonce une
réduction de 90% comparé à une éolienne
classique. Son coût de production est
également plus restreint.
Des risques limités
Très vite se pose des questions de sécurité.
Mais une nouvelle fois les chercheurs
semblent s’être déjà penchés sur la question.
Une collision est impossible avec les avions.
Les éoliennes volent bien en dessous des
couloirs aériens classiques. Des impacts avec
des oiseaux semblent aussi peu envisageables.
Les turbines étant cette fois trop hautes pour
la plupart des oiseaux et à des endroits où les
passages des volatiles sont rares. Le fait
qu’elles
soient
continuellement
en
mouvement (pour le prototype de Makani)
réduit également la possibilité de collision.
Une étude a d’ailleurs montré que les fenêtres
des buildings tuent…. 5.000 fois plus d’oiseaux
qu’un tel prototype.
Si ces nouvelles technologies ne sont qu’aux
stades de prototypes, leurs aboutissements ne
sont pas loin pour autant. L’avenir de l’éolien
se trouve fort probablement dans ces
nouvelles technologies. Les plus optimistes
espèrent pouvoir faire fonctionner leurs
nouvelles technologies d’ici dix ans. Et les
chercheurs ne sont pas les seuls à y croire.
Altaeros Energies a reçu une aide du
gouvernement américain de 1.3 millions de
dollars et a déjà fait des premiers tests en
Alaska. L’entreprise Makani Power a elle été
rachetée par Google, qui espère bien
développer cette technologie, même si
quelques
améliorations
sont
encore
nécessaires.
Arnaud MARTIN
Sources:
www.courantpositif.fr/eoliennes-volantes-lavenir-de-lenergie-est-dans-le-cie
www.makanipower.com
www.skysails.info
www.nytimes.com/2014/03/21/business/energy-environment/wind-industrys-newtechnologies-are-helping-it-compete-on-price.
www.bostonglobe.com/business/2012/07/28/altaeros-energies-offers-interns-few-perksbut-chance-making-big-idea-happen/wfN2o8MsMSyeapcR8YlEkK/story.html
www.lefigaro.fr/environnement/eolien-la-quete-des-vents-a-tres-haute-altitude.php
www.agoravox.tv/actualites/technologies/article/la-revolution-des-eoliennes
www.altaerosenergies.com/

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