Concoction d`une crème à mains hydratante et apaisante
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Concoction d`une crème à mains hydratante et apaisante
Concoction d’une crème à mains hydratante et apaisante Par : Isabelle Blais et Camille Lévesque Résumé : Concoction d’une crème à mains hydratante et apaisante. Blais, I. & Lévesque, C. 2014. Rapport interne. Sciences, Cégep St-Félicien. Des ingrédients ont été choisis pour leurs propriétés hydratantes et des co-émulsifiants ont été choisis pour leur capacité à rendre homogène un mélange d’huile et d’eau. L’hypothèse de départ était qu’un mélange contenant 70% d’eau, 7% de lécithine de soja, 5% d’huile d’amande douce, 5% d’alcool cétylique, 3% d’huile essentielle de lavande et 10% de glycérine serait bon et doux pour la peau. Après des ajustements, le meilleur mélange qui fut obtenu par émulsion à chaud fut le suivant : 56% d’eau, 6% de lécithine de soja, 3,5% d’huile d’amande douce, 22% de glycérine, 9% d’alcool cétylique, quelques gouttes d’huile essentielle de bergamote et 3,5% de cire d’abeille. Ce mélange s’avéra être très hydratant et idéal pour les peaux sensibles. Abstract:Concoction of a moisturizing and soothing hand cream.By Blais, I. & Lévesque, C. 2014. Internal report. Sciences, Cégep St-Félicien. Some ingredients were chosen for their moisturizing properties and co-emulsifiers were selected for their ability to make a homogeneous mixture of oil and water. The starting hypothesis was that a mixture containing 70% water, 7% soy lecithin, 5% sweet almond oil, 5% cetyl alcohol, 3% essential oil of lavender and 10% glycerin would be good and gentle for the skin. After many adjustments, the best mixture which was obtained by hot emulsion was as follows: 56% water, 6% soy lecithin, 3.5% sweet almond oil, 22% glycerol, 9% cetyl alcohol, a few drops of essential oil of bergamot and 3.5% beeswax. This mixture turned out to be very moisturizing and ideal for sensitive skin. Mots clés: Chimie, lécithine de soja, alcool cétylique, émulsion à chaud, huiles essentielles. Introduction Notre projet est une conception puisque notre but est de créer une crème apaisante et hydratante pour les mains et ce, à partir d’ingrédients le plus possible accessibles et naturels. Nous pensons que les crèmes de pharmacie coûtent cher et qu’elles contiennent des ingrédients chimiques, c’est pourquoi nous voulons développer un mélange que tous peuvent faire à la maison. C’est le principe d’émulsion à chaud qui est au cœur de notre projet, car sans lui, le mélange ne deviendrait jamais homogène. Notre hypothèse de départ :un mélange contenant 70% d’eau, 7% de lécithine de soja, 5% d’huile d’amande douce, 5% d’alcool cétylique, 3% d’huile essentielle de lavande et 10% de glycérine serait bon et doux pour la peau. Théorie Une crème hydratante a pour principal but de restaurer le film hydrolipidique de la peau (réf. 1). Il s’agit d’une substance naturelle qui agit comme protection pour la peau et procure une hydratation naturelle, produite naturellement mais enlevée par le savon (réf. 2). La crème, tout comme le film hydrolipidique, sont des émulsions. Le film naturel est un mélange principalement composé de sébum (matière grasse) Concoction d’une crème à mains apaisante et hydratante Page.1 et de sueur (phase aqueuse) (réf.1) et la crème reprend ce principe afin de fournir de l’eau à la peau avec une phase aqueuse ainsi que de la nourrir et la protéger avec des huiles, beurres, cires, etc. Par contre, la concoction d’une crème peut comporter un obstacle : l’eau et l’huile ne se mélangent pas. Ceci s’explique avec le phénomène de polarité. Les molécules dites « polaires », comme l’eau, s’attirent entre elles avec des forces importantes (réf. 3). Pour leur part, les matières non-polaires, comme les gras, s’attirent aussi, mais avec des forces moindres (réf. 4). Quand on mélange ces deux types de substances, les non-polaires ne parviendront pas à détruire le lien qui unit chaque molécule d’eau à ses semblables. (réf.5). Afin d’obtenir un mélange stable et homogène d’eau et d’huile, il est nécessaire d’utiliser un troisième élément : un émulsifiant. La propriété de l’émulsifiant est qu’il dispose d’une tête polaire et d’une queue non-polaire, permettant à la fois de se lier à Fig. 1 : Structure d’un émulsifiant l’eau et aux graisses, donc d’obtenir un mélange qui se tiendra ensemble et qui ne se séparera pas en deux phases distinctes (réf.6). Avec l’aide d’émulsifiants, il sera possible de créer une émulsion, donc de disperser des bulles d’un des composants dans l’autre (ex : bulles d’huile dans l’eau) (réf.6). Le choix des produits a été orienté vers les plus naturels, accessibles et selon les propriétés des substances. D’abord, la phase aqueuse est simplement de l’eau. Ensuite, l’huile d’amande douce est une substance qui a des propriétés anti-inflammatoires, hydratantes et émollientes et qui est vendue en pharmacie (réf. 7). Elle est la phase d’huile de l’émulsion. Les émulsifiants choisis sont la lécithine de soja et l’alcool cétylique. Seuls, ils peuvent être moins stables, mais en équipe, ces deux produits permettent la création d’un mélange stable. C’est pour cette raison qu’on les appelle « co-émulsifiants » (réf.9). Par la suite, la glycérine (ou glycérol, propane-1,2,3-triol), avec ses propriétés hydratantes inégalées (réf. 8), agit comme ingrédient actif. C’est également une substance vendue dans les pharmacies. Finalement, l’huile essentielle de lavande, ingrédient actif elle aussi, a des propriétés cicatrisantes et apaisantes pour la peau (réf.10). Elle permet aussi d’ajouter un arôme à la crème sans ajouter de parfum synthétique. Suite aux recherches, la méthode choisie est de faire une émulsion à chaud. La température optimale est de 70◦C. Cette méthode est particulièrement appropriée car il faut faire fondre certains éléments qui sont à l’état de petites granules à la température ambiante (réf.11). Encore une fois suite aux recherches, une recette de crème a été créée en fonction des ingrédients choisis préalablement. L’hypothèse est donc la suivante : un mélange, obtenu grâce à la méthode d’émulsion à chaud, contenant 70% d’eau, 7% de lécithine de soja, 5% d’huile d’amande douce, 5% d’alcool cétylique, 3% d’huile essentielle de lavande et 10% de glycérine serait bon et doux pour la peau. Matériel et méthode (annexe 1) Concoction d’une crème à mains apaisante et hydratante Page.2 Résultats et discussion a 2 : Tableau des résultats regroupant les recettes ainsi que les commentaires Fig. Fig.3 : Mélange trop liquide La figure 3 regroupe toutes nos observations et tous nos résultats. On peut y observer les pourcentages de chaque ingrédient que nous avons utilisé pour chaque recette. Il est important de savoir qu’à partir de la septième recette, nous avions formulé une nouvelle hypothèse qui incluait un nouvel ingrédient : la cire d’abeille. Celle-ci permet de stabiliser le mélange, augmentant ainsi le temps de conservation et améliore également la texture et l’odeur. La figure 4 illustre très bien le type de mélange qu’on obtenait lorsque les proportions n’étaient pas idéales ou lorsque l’émulsion ne fonctionnait pas assez. Fig.4 : Mélange le mieux réussi Le meilleur mélange que nous avons réussi à obtenir, soit le 10e, a été testé sur les mains de deux personnes, l’une ayant la peau sèche, mais pas trop fragile et l’autre souffrant d’eczéma et ayant une peau très sensible. Chacune d’elles a appliqué une couche mince matin et soir pendant une semaine. Qualitativement, les tests ont montré que notre mélange était peu irritant (aucune rougeur n’est apparue, aucune démangeaison causée par la crème, etc). De plus, malgré le fait que les mains semblent collantes dans les 5-10 minutes qui Concoction d’une crème à mains apaisante et hydratante Page.3 suivent l’application, cette sensation disparait pour laisser place à une sensation agréable d’hydratation. La première recette effectuée a permis de tester l’hypothèse de départ et de constater que celle-ci ne fonctionne pas. La quantité d’eau particulièrement élevée était probablement en cause et c’est ce facteur que nous avons diminué pour la recette suivante, qui fut elle aussi un échec. Cette fois, les modifications se sont effectuées au niveau du rapport glycérine et huile d’amande douce. Auparavant, une plus grande quantité d’huile que de glycérine était utilisée et l’inversion de ce rapport a permis d’obtenir une recette légèrement plus épaisse (voir recette 3, figure 3). Enfin, l’augmentation du pourcentage de glycérine par rapport à l’huile a finalement permis une recette réussie qui a été testée à nouveau à un chauffage à 60°C, ce qui fut un échec. Cette dernière expérimentation a permis de confirmer que la méthode utilisée était bel et bien efficace et justifiée. Par la suite, une recette identique a été reproduite afin de vérifier si ce n’était pas qu’un coup de chance et heureusement, la recette a fonctionné à nouveau. Il est important de mentionner que la recette 4 – la première qui a fonctionné – est demeurée homogène pendant près de deux mois, ce qui est excellent pour une crème maison. L’émulsion avec la lécithine de soja et l’alcool cétylique est donc efficace. Par contre, l’odeur était plutôt déplaisante et l’utilisation de la lécithine de soja était un processus délicat en raison de sa texture visqueuse. À ce moment, l’utilisation d’un nouvel ingrédient était nécessaire, car bien que la lécithine était un émulsifiant très efficace, il était préférable de diminuer son pourcentage au profit d’un ingrédient qui n’allait pas compromettre la texture et la qualité de l’émulsion. La cire d’abeille est l’ingrédient qui correspondait le mieux à ces critères. L’utilisation de la cire d’abeille dans le mélange a bel et bien créé une texture épaisse, même un peu trop au départ. Toutefois, la cire permet une texture plus mousseuse, ce qui est plus agréable au toucher que les crèmes n’en contenant pas. L’augmentation du pourcentage d’eau à 60% de la recette était un échec (voir figure 3, recette 8), donc en ajustant les pourcentages de la recette 7, il a été possible d’obtenir une crème hydratante avec une texture fluide et mousseuse. C’est d’ailleurs ce mélange qui a été testé par la suite. Un des avantages de la démarche est que la méthode utilisée afin de produire une émulsion à chaud est simple, ce qui permettrait à tous de le faire à la maison en disposant d’un bain-marie. D’ailleurs, il s’agit d’une des améliorations que nous aurions dû faire en laboratoire afin de réduire quelques causes d’erreur qui sont présentées dans le tableau ci-dessous. Fig. 6 : Tableau des causes d’erreur et suggestion d’amélioration Causes d’erreur Suggestions d’améliorations La lécithine de soja est très collante, ce qui fait en sorte que lorsque l’on pèse une quantité de façon précise, une partie reste collée sur la nacelle, influençant donc sur la précision du pourcentage de lécithine présent dans le mélange. L’eau chauffe trop rapidement par rapport à la phase huileuse, ce qui fait en sorte qu’il arrive que l’eau commence à bouillir. On perd donc une partie de l’eau, ce qui a une influence sur le résultat final. Dans les boutiques spécialisées, il est possible de retrouver de la lécithine de soja en granule et non sous forme liquide. Ce type de lécithine serait plus facile à manipuler et l’expérimentation se ferait de façon plus précise. Utiliser un bain-marie, au lieu de deux plaques chauffantes, car le bain-marie permet de chauffer l’eau et les huiles à la même vitesse. Concoction d’une crème à mains apaisante et hydratante Page.4 Lorsque nous n’avions pas une grosse quantité de substance dans un bécher et qu’on y plaçait un thermomètre numérique, celui-ci était très près de la plaque chauffante et indiquait parfois une température plus élevée que la température réelle de la substance. Ceci avait une influence sur le processus d’émulsion, car la température optimale est de 70°. L’utilisation d’un bain-marie pourrait aussi régler ce problème, car le thermomètre serait placé dans l’eau qui serait chauffée et il y en aurait beaucoup, donc il sentirait moins la chaleur du rond de poêle ou de la plaque chauffante. Retombés et impacts Comme on le sait, les hivers au Lac-St-Jean sont très frisquets. Cela assèche la peau de plusieurs et la crème devient alors indispensable. Très souvent, les gens achètent des crèmes à mains selon la popularité de la marque. Par exemple, on se rend à la pharmacie, on se retrouve devant un immense mur décoré de dizaines de pots de crèmes et on ne sait pas lequel acheter. On choisit alors celle dont on a entendu parler le plus, sans vraiment se soucier de ce que cette crème contient. Toutefois, plusieurs produits chimiques avec de très longs noms se retrouvent dans celle-ci. Ce projet permet donc de montrer aux gens qu’il est possible et relativement simple de se faire nos propres crèmes à la maison. Il suffit de se procurer les ingrédients nécessaires et de tenter l’expérience. Pour quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’argent à dépenser dans les cosmétiques, c’est une belle solution, puisque ça revient moins cher que de payer la marque d’un produit. De plus, le fait que nous ayons opté pour la lécithine de soja, la cire d’abeille et les huiles essentielles certifiées biologiques fait en sorte que c’est un projet écoresponsable. Conclusion Après beaucoup de recherches d’informations, des ingrédients ont été choisis pour leur propriété hydratante (glycérine, huile d’amande douce). D’autres ont plutôt été ciblés pour leur capacité à rendre homogène un mélange d’eau et d’huile (alcool cétylique et lécithine de soja). Après avoir testé l’hypothèse de départ, il a été nécessaire d’ajuster les proportions. Puisque l’odeur de la lécithine de soja était désagréable, de la cire d’abeille biologique a été ajoutée aux mélanges. Avec les ingrédients choisis, la quantité d’eau pour un mélange optimal devait être d’environ 56%, sinon les mélanges étaient soit trop liquides ou trop épais. Des tests effectués sur les mains de deux sujets ont montré que notre crème finale était douce et très hydratante pour la peau. Ainsi, il est possible pour tous de se faire des crèmes à mains maison avec des ingrédients accessibles et naturels pour économiser des sous et pour éviter d’employer des crèmes contenant des produits chimiques. Concoction d’une crème à mains apaisante et hydratante Page.5 Médiagraphie Références 1. ANONYME. Crème hydratante, (page consultée le 30 avril 2014) [Version en ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A8me_hydratante 2. ANONYME. Film hydrolipidique, (page consultée le 30 avril 2014) [Version en ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Film_hydrolipidique 3. CNRS. 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Acide gras, (page consultée le 30 avril 2014) [version en ligne], http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_gras Fig. 4 : Archive personnelle d’Isabelle Blais Concoction d’une crème à mains apaisante et hydratante Page.6 Annexe 1 Matériel utilisé - Deux (2) plaques chauffantes Deux béchers 400ml Fouet propre Spatule Balance électronique Petits pots pour mettre la crème après création Tige de verre Bac d’eau froide Deux (2) thermomètres Deux (2) supports universels Pinces pour tenir les thermomètres Méthode 1. Choisir un premier mélange à effectuer. 2. Préparer les ingrédients. 3. Mettre les ingrédients huileux (sauf les huiles essentielles) dans un bécher sur l’une des plaques. 4. Mettre l’eau dans l’autre bécher, sur l’autre plaque chauffante. 5. Débuter le chauffage de la phase huileuse. 6. Lorsque la phase huileuse atteint les environs de 50 ◦, débuter le chauffage de l’eau. 7. Lorsque les contenus des deux béchers sont à 70 ◦, effectuer l’émulsification en versant tranquillement les huiles dans l’eau. 8. Brasser pendant quelques minutes et continuer à brasser en mettant le récipient dans l’eau froide. 9. Vérifier l’efficacité. 10. En fonction des résultats obtenus, changer les proportions pour que ça fonctionne. 11. Recommencer! Concoction d’une crème à mains apaisante et hydratante Page.7