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Publié le06/11/2015
Au commissariat d’Armentières travaillent plus de quatre-vingt-dix fonctionnaires de police.
La fusion des commissariats
d’Armentières et de Bailleul est-elle en
marche?
La Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) préfère ne pas en
parler tant que ce n’est pas fait. Mais selon nos informations, le rapprochement
entre les commissariats de Bailleul et d’Armentières est en marche. Le projet
est d’abord celui d’une mutualisation des moyens.
Il y aura bientôt du nouveau pour les commissariats de Bailleul et d’Armentières.
Mais cette fois, les élus semblent moins inquiets. Il y a un an, Marc Deneuche, maire
de Bailleul, craignait la disparition du commissariat de la cité de Mélusine,
rumeur vite démentie par Didier Perroudon, patron de la police du Nord.
Aujourd’hui le projet est en marche : on se dirige vers un rapprochement des deux
commissariats. Selon Arnaud Boutelier, secrétaire régional du syndicat Alliance,
qui a échangé récemment avec Didier Perroudon, celui de Bailleul dépendra de celui
d’Armentières « à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine ». D’après une
source policière, la date est même plus précise : ce serait pour « fin janvier ou début
février ». Selon nos informations, le commandant André Félix, à la tête du
commissariat de Bailleul, prendrait la tête des deux structures et installerait son
bureau à Armentières.
Quelles conséquences ?
Quelles conséquences sur le terrain ? Pour l’instant, tant que le rapprochement n’est
pas fait, la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique) ne communique
pas sur le sujet. Selon Arnaud Boutelier, le commissariat bailleulois, qui compte 40
fonctionnaires, restera ouvert 24 h/24.
« Les fonctionnaires de Bailleul restent à Bailleul » et les policiers seront aussi
présents qu’avant dans la cité de Mélusine. « C’est plutôt Armentières qui va
renforcer le commissariat en cas de besoin, indique le syndicaliste. Que les gens se
rassurent la police va continuer à tourner dans leur quartier. » Les fonctionnaires
armentiérois sont plus de 90. D’après notre source policière, la BAC (brigade anticriminalité) et le GSP (groupe de sécurité publique) d’Armentières « pourront aussi
tourner sur Bailleul ».
« Un jour ou l’autre, ce sera la fusion »
Une mutualisation des moyens qui sera nouvelle. Or, beaucoup moins de faits sont
constatés dans la circonscription de Bailleul par rapport à celle d’Armentières. Marc
Deneuche, en contact avec Didier Perroudon, indique que, selon ses informations, le
commissariat devrait « être ouvert aux heures classiques » et « que les patrouilles de
nuit seraient renforcées ».
Nicolas Lefebvre, élu d’opposition à Bailleul en charge des questions liées à la
sécurité, fait part de son inquiétude sur deux points. Il redoute une diminution du
nombre de patrouilleset la fin d’une présence physique au commissariat la nuit.
Pour le moment, ce n’est pas du tout le cas. Mais plusieurs sources policières
sentent le vent tourner : « Un jour ou l’autre, ce sera la fusion. Dans la police,
beaucoup de bâtiments sont en location, comme le commissariat de Bailleul, et ça
coûte cher… Alors qu’Armentières appartient à l’État. »
Marc Deneuche : « Sauvegarder notre commissariat »
Le maire de Bailleul, Marc Deneuche, rappelle l’importance de cette présence
policière pour sa commune. « On est près de l’autoroute, l’aspect sécurité est
important à Bailleul. Les personnes qui y viennent veulent le confort d’une ville et la
tranquillité qu’on a ici, témoigne-t-il. On doit sauvergarder notre commissariat. On
doit faire face à une délinquance exogène qui survient la nuit. »
En effet, si le nombre de faits de délinquance est moins important à Bailleul qu’à
Armentières, il existe tout de même des problèmes sécuritaires dans la cité de
Mélusine. Comme, notamment, des trafics de stupéfiants, nous informe une source
policière.
En cas de suppression du commissariat de Bailleul, l’édile avait, déjà, envisagé deux
solutions : la création d’une police municipale et il n’excluait pas un partenariat avec
Nieppe. Autre piste évoquée : « passer sous protection de la gendarmerie ». Pour
rappel, les commissariats de Bailleul, comme Hazebrouck, sont chargés de couvrir
ces villes respectives. Toutes les autres communes du secteur sont placées entre les
mains de la gendarmerie.
L’Arlésienne de la fermeture
La rumeur de la fermeture supposée du commissariat de Bailleul était déjà «
persistante » en 1996, lorsque Alfred Foy, à l’époque sénateur originaire de Flandre,
posait une question, en séance, au ministre de l’Intérieur. Qui le rassurait. La preuve,
quinze ans plus tard, le commissariat bailleulois existe et fonctionne toujours, 24
h/24. Mais l’achat d’une alarme, fin 2014, destinée à protéger l’établissement, a mis
la puce à l’oreille de certains syndicalistes : le commissariat deviendrait-il un bureau
de police, ouvert ni la nuit ni le week-end ? Pour le moment, la DDSP n’en est pas du
tout là. Le projet, pour début 2016, est simplement une mutualisation des moyens. Et
après ?
PAR SIMON CAENEN ET PLANA RADENOVIC
Le Bureau Départemental NORD,
Lille le 6 novembre 2015