Copie de Douleurs abdominales aiguës de l`enfant
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Copie de Douleurs abdominales aiguës de l`enfant
Douleurs abdominales aiguës de l’enfant : prise en charge aux urgences Isabelle Claudet Urgences Pédiatriques, Hôpital des Enfants, CHU Toulouse DAA ou la théorie de la boîte noire • Pas d’accès visuel à ce qu’elle contient • Enregistrement et émission de signaux interprétables pour celui qui sait l’analyser l’interroger, l’examiner… • Possibilité de l’ouvrir si nécessaire • Éviter attendre catastrophe pour ouverture…! Épidémiologie - Problématiques • • • • • • • • • Nouveau-né exclu (âge ≤ 28 jours) DAA = symptômes < 1 semaine Motif de recours très fréquent (10% admissions Urg Ped) Causes médicales majoritaires, causes chirurgicales (hantise) et urgences à ne pas louper (occlusions, IIA, hernie étranglée, torsion annexes, perforation, péritonite) Causes abdominales et causes extra-abdominales Approche cohérente / orientation sur âge, interrogatoire, signes associés, examen clinique complet Place des examens complémentaires : quoi et quand ? Bilan sanguin : Quand ? Quoi ? Aspect médico-légal… Éléments d’orientation • Age : distinguer nourrisson de l’enfant plus grand • Rechercher arguments pour pathologies les plus fréquentes pour l’âge en éliminant causes chirurgicales en premier • ATCD médicaux, chirurgicaux personnels, familiaux – Notion de voyage, de traumatisme, d’infections récents – Retentissement sur activité quotidienne – Présence animaux • Horaire ? DA Continue ? Facteurs améliorants, aggravants • Examen clinique : signes de gravité (hémodynamique, perte de poids, AEG, etc.), localisation, migration, organomégalie, défense, irritation péritonéale, anorexie, insomnie, examen OGE, anus, neurologique • Recherche de signes associés : fièvre, vomissements, diarrhées, dysurie, éruption, cycle, signes ORL, adénopathies Critères d’organicité • Critères d’alerte ou feux rouges -douleur localisée, loin de l’ombilic -vomissements bilieux ou fécaloïdes -ictère -perte de poids, AEG, anorexie, retentissement sur quotidien -douleur permanente et/ou nocturne, insomniante -Défaillance des critères A, B, C (ERC®) -Chirurgie récente, trauma récent abdomen -Enfant âge ≤ 4 ans Étiologies abdominales / âge Étiologies en SAU pédiatrique Causes médicales : 2600 (89%) Causes Xicales : 230 (8%) Place des examens complémentaires • Aucun examen n’est systématique • Aucun examen n’a de VPN suffisante pour écarter à 100% un diagnostic d’appendicite => rester humble, observer, réexaminer toutes les 12 heures si doute • Échographie abdominale = examen de choix en 1ère intention, non irradiant, bonne spécificité et sensibilité par opérateur habitué : sa sensibilité et VPN atteignent celles de la TDM à partir H48 Bachur RG et al. Ann Emerg Med 2012;60:582-90 • ASP => recommandations de l’HAS / recherche de NHA, lithiase, calcifications (stercolithe), pneumopéritoine => ne donne pas critère dynamique nécessaire/diag.rétent° Place des examens complémentaires • Bandelette urinaire : peu spécifique, peu sensible -leucocyturie : App, IU, KW -protéinurie : PR, Sd néphrotique, IU -Hématurie : Trauma abdo, IU, SHU, PR • NFS : peu spécifique, peu sensible -Anémie : trauma abdo, drépanocytose, saturnisme -Leucocytose avec élévation PNN : IU, ORL, pneumonie, App (score) • Enz.hépatiques : si suspicion hépatite, trauma abdo sinon peu spécifique (EBV, inf.virales, etc.) • Lipasémie : pas en routine, si orientée / pancréatite, trauma • Protéines de l’inflammation : CRP, PCT (cinétique) • B-HCG chez adolescente pubère Protéines de l’inflammation • Se souvenir de la cinétique • Pas d’intérêt pour discriminer, dans les DAA, les App(+) des App(-) • Dans les App(+), CRP et PCT élevée = en faveur formes compliquées • Patients obèses ont des valeurs de PCT + élevées que non obèses, qu’ils soient App(+) ou App(-) • Nouvelles approches : dosage protéine S100A8/A9calprotectine (en cours d’évaluation), sensibilité élevée, spécificité mauvaise Mills AM et al. Acad Emerg Med 2012;19-48-55 Scores composites clinico-biologique => groupe à bas et haut risque Appendicite aiguë chez l’enfant • Redoutée / pb médico-légal – Une des 5 premières causes d’erreur diagnostique dans l’analyse des plaintes* => pèse dans démarche diagnostique (↗ prescription ex. radiologique) *Najaf-Zadeh A et al. Arch Dis Child 2011;96:127-30 • Diagnostic non évoqué en âge pré-scolaire lors 1ère visite médicale = proche de 100%, âge scolaire 19-28% • Rare avant l’âge de 3-4 ans => retard diagnostic fréquent au stade des complications (risque de perforation âge préscolaire 50-80%) • Après 36h d’évolution, le risque de perforation s’élève de 5% toutes les 12 heures • Signes cliniques : certains discriminants (+) (psoïtis Spe 95%, défense Spe 83%) • Règles de décision clinique : Pediatric Appendicitis Score – Alvarado Score – Intérêt, limites Appendicite aiguë chez l’enfant • Bhatt M et al. Prospective validation of the PAS in a Canadian Pediatric Emergency Department. Acad Emerg Med 2009;16:591-6 Age ≥ 4 ans Score ≤ 4 : Sens.97,6% VPN 97,7% Appendicite confirmée hist. n=284 patients (4-18 ans) Appendicite aiguë chez l’enfant • Idées reçues – Facteurs d’errance -Jeune enfant : appendice en position rétrocoecale -Diarrhée : 30% des appendicites avant âge de 3 ans -Leucocyturie : fréquente si appendice rétrocoecal en contact avec vessie ou uretère • Utilité de l’ASP ? -recherche stercolithe : présent dans 10-25% des appendicites mais image de…observée dans 13 à 60% des ASP normaux ! -recherche disparition ombre psoas = présence de liquide • Critères échographiques appendicite si diamètre > 6mm, épaississement pariétal > 3mm, non compressible, douleur au passage de la sonde – signes indirects = infiltration graisse Invagination intestinale aiguë • IIA idiopathique 90-95%, 2 mois-2 ans, pic entre 6 et 9 mois • IIA iléocolique • Douleurs paroxystiques / crises de pleurs chez nourrisson avec repli cuisses sur abdomen, accès de pâleur, début et fin brutal des crises, enfant NORMAL entre les crises • Vomissements inconstants, bilieux = TARDIF ou formes iléoiléales, refus biberon OUI • Rectorragies = TARDIF • Adynamie, somnolence, coma = formes neurologiques • Arguments / IIA secondaires : âge > 2 ans, contexte de PR, muco, chimio, chirurgie récente • Imagerie : ASP (difficile, sens.50%, VPN mauvaise) – de FACE et COUCHE – Boudin (rare), image en cible ou beignet (doughnut), image en croissant (rare) – Boucle sigmoïde en FID (45% des cas avt 5 ans) => fausse image de coecum en place • Échographie +++ Constipation • Critères de constipation (Consensus Paris – Terminologie de la constipation enfant – J Pediatr Gastroenterol Nutr 2005;40:273-5) 2 critères présents pendant au moins 8 semaines Moins de 3 selles / semaine Plus d’un épisode d’incontinence (fuite) fécale / semaine Selles palpables dans rectum ou à l’examen de l’abdomen Selles susceptibles d’obstruer les toilettes Position de rétention ou appréhension lors de la défécation Diagnostic clinique ! – Excès de diagnostic sur présence de selles ASP Chartier A et al. Arch Pédiatr ; 2007 Démarches diagnostiques • Actuellement, évaluation de scores composites -détection de patients à bas risque : Low-Risk Appendicitis predictive rule : prometteur Kharbanda AB et al. Pediatrics 2005;116:709-16 et affinement JAMA Pediatrics 2012;166: -combinaison d’un score clinique PAS + US – Saucier A et al. Pediatrics 2013;133:e88-95 - combinaison de scores détectant les patients à bas risque et les patients à haut risque, observation et exploration du groupe intermédiaire : résultats très mitigés ! Sens.98,1% Spe 24% VPN 95,3% 196 patients inclus Age 10,7 ± 3,6 ans Saucier et al. Pediatrics 2013 2 hospit. 1 constip. 1GEA 42 RAD 1 rappel/dlr Inf.oment. 44 Sens. 92.3% (83.0%–97.5%) Spe 94.7% (89.3%–97.8%) 33 119 33 hospit 28 App+ 3 GEA, 1 constip 1 adénite 107 US 12 pas US -1 hospit (IU) -11 RAD App(0) 73 43 RAD - 1 rappel/dlr App(+) 30 Hosp – 4 App 34 33 hospit 1 RAD/KO 32 interv. App(+) 1 GEA Conclusion • Pour minimiser l’erreur diagnostique….. -Procéder par raisonnement (poser les bonnes questions, bien examiner ++++) => élimination urgences abdominales -Sélectionner les ex. complémentaires de façon pertinente et PAS pour montrer qu’on en a fait -Intégrer l’ensemble des éléments (interrogatoire, examen, bio) dans l’hypothèse diagnostique finale et ne pas retenir uniquement ceux qui collent à l’idée de départ -Se méfier du syndrome du bruit ambiant….En hiver, toutes les diarrhées ne sont pas des GEA… -Ne pas exclure certains diagnostics de façon péremptoire (appendicite)…rester humble, expliquer, ré examiner, surveiller+++, hospitaliser en cas de doute -Attention à l’effet de prégnance… -Ne pas porter le diagnostic de constipation sur le seul résultat de l’ASP (critères cliniques et anamnestiques) Il y a deux sortes de médecins : ceux qui sont passés à côté d’une appendicite et ceux qui vont passer à côté d’une appendicite (Brown L, Emerg Med Practice 2000)