Kpush en semestre by Ajax – Mai 2012

Transcription

Kpush en semestre by Ajax – Mai 2012
ATTENTION à l’INDIGESTION DE TEQUILA
Par Ajax
Dans la vie, on devient un AIT si on a checké la liste suivante :
Faire l’intégration
Faire un semestre à l’étranger
Avoir son Bulats !!!
Sinon on risque d’être perdu à jamais.
Etant, à l’heure actuelle, en manque d’un d’eux, un qui risque de me faire rater mon diplôme je ne
pouvais écrire dessus. Trouvant en plus le premier trop épineux à raconter sous peine de me faire
enlever mon diplôme si jamais, un jour, je l’avais, je n’avais pas le choix. Penchons-nous alors, sur
celui qui s’avère le plus intéressant ; et quitte à faire son semestre à l’étranger, autant choisir le
meilleur pays proposé.
‘’Un jour les AIT domineront le monde, en attendant essayons de dominer quelque chose.’’
Comme l’espagnol par exemple…
Chapitre 1 arrivé au pays des Mayas
29 décembre 2012 : statut Facebook : Départ dans 24h pour le Mexique.
30 décembre, 70 likes plus tard, j’arrive à Paris, Gare de Lyon. Alors que je viens de quitter ma
filloute chérie, je me rends alors à Villejuif chez mon ex-colloc ne sachant pas encore comment
rejoindre Orly. Je rejoins sur le pas de la porte de chez mon ex-coloc mon compère de voyage ;
deux autres AIT féminines nous rejoindront directement à Mexico après avoir fêté le nouvel an en
République Dominicaine.
Lors de notre arrivée à Villejuif, ses parents nous reçoivent de la meilleure de façon et nous
demandent comment nous allons à l’aéroport pour prendre notre avion. Voyant que nous n’avions
pas prévu notre itinéraire et que nous ne souhaitions pas payer les 8 euros de l’OrlyVal, ils se mirent
à rigoler de notre ‘’fabuleuse’’ organisation. Le papa, connaissant mes talents de prise de décision,
décide de nous conduire directement à l’aéroport en voiture.
Bagages enregistrés, ils ne nous reste plus qu’à appeler nos proches pour passer le temps avant
l’embarcation.
31 décembre 6h du matin heure mexicaine
Nous voilà sortis de l’avion ; malheureusement ce ne sera pas le cas de ma valise, restée à Madrid
lors de notre changement. Voilà des vacances, pardon un semestre d’étude, qui commence plutôt
mal. Heureusement la suite royale du Hilton de Mexico me parait être un bon remontant. Réservée à
bon prix sur hotel.com, j’apprendrai plus tard, qu’avec la même somme, j’aurais pu dormir un mois
dans une auberge de jeunesse mexicaine. En plus, avec l’absence de ma valise, je ne risquais pas de
me faire voler quoi que ce soit…
Alors que nous fêtons le nouvel an sur le Zocalo de Mexico, place principale de la capitale
mexicaine, je sors mon téléphone pour envoyer quelques textos à mes amis restés en France.
Pas dans la poche droite, pas dans la gauche non plus, bon… Me voilà dans un pays étranger sans
valise et sans téléphone… Feliz ano nuevo crient les Mexicains en délire, pendant que je me dis que
ma grand-mère doit pester pour ne pas lui avoir souhaité la bonne année.
Après une nuit agitée et quelques contacts interculturels avec une jolie locale, je me réveille dans
ma suite et pendant que mon camarade appelle ses parents, je pique une tête dans la piscine à
vagues de l’impressionnant hôtel.
Il me tend son téléphone pour que je téléphone à mes parents qui, bien évidemment, ne répondent
jamais à des numéros inconnus.
On passe la suite de l’après midi dans le plus grand parc de la capitale, le bosquet de Chapultepec,
où l’on peut visiter zoo, musée et boire des jus de fruit ‘’pur jus’’. Pas vraiment les mêmes que ceux
du Géant Casino. Les oranges choisies et coupées devant nous, nous mettent en haleine. Le tout
pour la modique somme de 10 pesos, soit 50 centimes d’euros.
Viva Mexico ! Tout ça au milieu d’une forêt magnifique, entourant un lac d’une eau plus chaude en
ce premier de l’an que celle de la Côte d’Azur en plein mois d’août. Alors que le thermomètre
affiche plus de 25 degrés, je vois, sur Facebook, les premiers flocons de neige HIT HITber sur toute
la France. Avec une petite pensée pour mes camarades rentrant à Roubaix le lendemain, un large
sourire illumine mon visage quand à 18h je vois le soleil se coucher derrière l’immense cathédrale
du Zocalo. Et alors que je mange des quesadillas à 4 pesos, prix déraisonnable à convertir en euros,
le vendeur nous explique que cette cathédrale recouvre un ancien temple aztèque. Voilà la raison qui
explique qu’elle penche un peu à la manière de la Tour de Pise.
3 janvier 2012 aéroport de Mexico.
Nous voilà partis chercher nos camarades AIT arrivant aujourd’hui en provenance de Saint
Domingue. Camille et Sophie nous retrouvent alors et nous partons, avec nos faibles niveaux
d’espagnol, en quête des « amigos internationales », venus nous chercher pour nous emmener à
l’université. Ou plutôt nous conduire dans les auberges que chaque étudiant, en intercambio, s’était
donné la peine de réserver. Oups…
Camille en regardant dans son guide du routard, me demande quel hôtel nous avons réservé.
Euh… devant mon hésitation, elle me regarde d’un air désespéré, et commence à pester alors que
nous apercevons nos amigos vêtu de leur magnifiques t-shirts orange.
-Hola, on est français, on va à la UDLAP.
- Très bien on vous attendait, me répond gentiment une des Mexicaines.
- Vous avez un hôtel, me demande-t-elle.
- Euh… on a un ami ici, qui était dans notre école, il peut peut-être nous héberger !
Et dire, que 2 jours avant de partir, je ne connaissais que son surnom, et qu’il me l’a envoyé par
mail, à peine 1 minute avant l’arrivée du taxi qui nous a conduit à l’aéroport.
Là, elle me dit avec un accent mexicain :
- Si tu veux on peut l’appeler.
- Ah tu parles français, avec étonneétonnement
- Oui, je fus en France l’année dernière.
Elle prend alors son téléphone et l’appel :
- Hola Guillaume, il y a des français qui veulent savoir si tu peux les héberger pour quelques jours,
je te les passe.
- Salut Guillaume, c’est Lucas aka K’push on peut dormir chez toi, on est 4.
- Ouais il y à pas de problème. Vous arrivez quand ?
- Le temps de faire Mexico-Puebla.
- Ah ouais, quand même ! Bon bien, à de suite.
3 heures plus tard, nous voilà à Cholula San Andres, ville où se situe l’université.
Nous voilà maintenant devant la maison de Guillaume, un AIT qui nous a bizuthé, en tant
qu’ancien, lors de nos premiers pas dans l’école, avant de s’envoler pour retourner dans ce pays à la
culture si riche et à l’ambiance de vie paraissant si agréable pour des touristes, en tout cas.
Après nous avoir montré la chambre que nous partagerions tous les 4, en attendant de nous installer,
notre hôte nous sert de la vraie tequila, et du mescal, le meilleur alcool à boire au Mexique. La tête
qui tourne, je monte me coucher, et m’endort dans les bras de Camille.
Au réveil, je suis seul, je descends, la tête dans les vapes, et me retrouve dans la cuisine avec un plat
à bases d’œuf, de saucisses et de frijoles, haricots rouges typiques du Mexique.
Je demande gentiment à Sophie si elle n’a pas trouvé de corn flakes dans le placard.
A son regard, je comprends que non, et j’entame alors mon premier petit déjeuné 100% mexicain.
Un vrai régal, surtout pour la gueule de bois.
A chaque bouché, la sauce piquante m’offre des relents de tequila, qui me mettent chaque fois plus
en appétit.
Après nous avoir fait découvrir le plus vieux village d’Amérique, il nous conduit dans une rue
contenant plus de clubs et de bars que dans tout le Nord Pas-de-Calais. Il nous y évoque ses
souvenirs de la UDLA autour de tacos de camarones, petites crevettes enroulé dans des tortillas à la
sauce piquante. La cuisine mexicaine est si fabuleuse, et si différente de ce que l’on pense trouver
en arrivant. Le soir, il nous présente un autre ancien AIT, qui a fait le choix du Mexique pour sa
carrière et vie familiale.
Le foyer
C’est alors avec nostalgie qu’ils évoquent leurs souvenirs du foyer, à l’heure où les réseaux sociaux
n’existaient pas, ils passaient la plupart de leur temps là-bas. C’est avec émotion que nous les
écoutons, à l’heure où nous en sommes orphelins, replongeant ensemble dans ces moments de joie
et rassemblements.
Une époque durant laquelle le réseau social de l’ENSAIT se situait 27 rue Emile Moraux et non sur
https://www.facebook.com/groups/263841530318522/ . Autre temps, autre mœurs. Et voilà nos
anciens qui évoquent les révisions dans le foyer où « les plus forts » aidaient « les plus nuls » et où
les valeurs de solidarité ne fanaient pas à l’arrivée de l’auHIT HITne. Que de souvenirs de zinzins,
à l’époque où le métro n’arrivait pas jusqu'à Roubaix, et que le mercredi soir avait des airs de
véritable révolution, qui comme tous les autres, se passe, s’oublie et se recommence plus tard. La
prise de conscience est forte et l’idée de retrouver un lieu personnel aux AIT est importante. Mais
plus que tout, l’idée de faire vivre nos souvenirs et nos traditions, de fédérer les futurs arrivants,
bien malgré eux pour leur plus grande satisfaction, pour les initier aux doux rêves des textiliens.
Des professeurs plus jeunes, des thésards la blouse encore blanche et innocente, avec pour
couronner cette soirée, un merveilleux souvenir du futur, celui d’un foyer promis à une promotion
retrouvée.
L’Universidad De Las Americas
Notre première impression, une fois à l’intérieur, fut bien différente de notre première entrée dans le
château de Jean Lebas. Il faut dire qu’ici ça ressemble plutôt à un hôtel avec piscine, avec des
jardins somptueux, des allées longées de fleurs, des magnifiques fontaines, et bien évidement une
piscine. Toujours plus ! A l’Ensait, on n’est pas capable d’avoir un foyer, ici on a un foyer par
activité et une piscine…
Après avoir rencontré le Giuliana Mexicain, qui nous à fait visiter toutes les salles de classe et la
piscine, en insistant sur le fait que les mexicains qui partaient à l’étranger n’en avaient pas tous.
Surtout ceux qui choisissent Roubaix ! Car la Piscine de Roubaix, ce n’est pas la même que celle de
la UDLA. Une fois la visite effectuée, nous nous somme baladés dans la ville à la recherche de
notre appartement.
Le lendemain, nous fumes invités au repas des « amigos internationales », là où nous avons
rencontrés les étudiants étrangers. Parmi eux beaucoup de Français, ou comment se faire un choc
des cultures avec notre propre pays.
Ayant remarqués notre différence, une étudiante vient nous demander de quelle école nous venons.
A notre réponse, très surprise elle nous répond quelques choses qui résonne encore dans ma tête
aujourd’hui :
- Ah bon, vous n’êtes pas en école de commerce ??? Vous payez la UDLA alors ??
Vous parlez bien espagnol ???
Lui ayant fait remarquer que les cours allaient être gratuits et que, en particulier, mon camarade
parlait espagnol comme un cochon hallal, elle nous répondit une chose assez surprenante :
- Mais pourquoi ils vous ont laissé partir ?
Ce jour là, je crois qu’on a touché un point sensible de son égo. Sa vie ne sera plus jamais la même.
Alors que nous mangions une nourriture mexicaine un peu plus raffinée que les tacos de bifteck,
dans un cadre à couper le souffle, entourés de fleurs orange et rouges, je me suis souvenu que en ce
7 janvier, les flocons devaient tomber sur Roubaix.
J’ai alors eu une petite pensée pour mes camarades tandis que mon short me tenait chaud.
Me resservant des tortillas pour terminer mon plat de poulet, une étudiante française nous rejoignit.
Elle nous demanda les cours que nous allions choisir sachant que nous n’étions pas en école de
commerce. Lorsque nous lui avons dit que cela importait peu vu que nous étions en vacances, ses
yeux se sont ouverts d’une manière assez large :
- Non !! Mais vous avez trop de la chance quoi !! Nous on va devoir choisir des cours qui sont pas
intéressants et qui sont même casse pied.
- Je t’avoue que nous on s’en fout un peu, de toute façon, on ne comprend pas l’espagnol.
- Ah bon, mais pourquoi vous êtes venus alors ??
A ce moment là, je me suis demandé si elle était folle, chose qui s’est malheureusement avérée vraie
par la suite. Je lui ai simplement répondu que nous avions choisi le plus beau pays que l’on nous a
proposé aux meilleures dates.
Elle acquiesça mais nous répondit que si l’on n’était pas là pour l’espagnol, on était des fous parce
que le Mexique était vraiment trop dangereux. J’ai alors repensé à ma dernière journée à Roubaix.
J’étais allé retirer à ma banque avant qu’elle ne soit attaquée à la voiture bélier, puis manger à
Quick avant que quelqu’un qui se fasse poignarder en sortant. Le soir, je m’étais fait voler mon
téléphone « à la machette » alors que mon amie avait vu sa voiture brûler. La pauvre, elle aurait
mieux fait de payer un parcmètre.
Ici au Mexique, j’ai l’impression d’être au Maroc, où j’ai fait mon stage de première année.
Quelque part, entre ici et Roubaix, on est toujours au Maghreb.
CHAPITRE 2: VOYAGES AU PARADIS
Jeudi 19 Janvier 2012
Pour marquer le coup lors de notre premier voyage, nous décidons de choisir une destination hors
du commun, Acapulco, histoire de s’ambiancer pour la suite. Après avoir balayé les sites de
transport, Sophie nous annonce la couleur : environ 800 pesos (40 euros) l’aller, pour un peu plus de
8h de trajet. Je commence à regretter la SNCF, alors que Camille se prend la tête avec une autre
Française qui critique notre choix de 1er voyage. Ayant clos sa discussion en insistant sur le fait que
de toute façon, cette querelleuse ne viendrait pas avec nous, on se concentre alors sur les activités
potentielles de cette station balnéaire.
Jet ski, plages, plongée seront au programme de ce petit premier voyage. En effet avec juste 5 jours
de week-end, il va falloir faire vite, il y a tellement à voir et les environs sont aussi de petits nids de
paradis. 1h plus tard, nous voilà partis. Alors que j’ai oublié la crème solaire et que je
m’autocritique mon sens de l’organisation, HIT HIT cherche un hôtel pour notre arrivée. Il faut dire
qu’une gentille mexicaine habitant à Acapulco et étudiant à l’UDLA, nous a dit :
- Oui, il y a un hôtel sympa sur la plage, il faut que vous y alliez, je ne me souviens plus le nom,
mais c’est facile, il est sur la plage.
En sachant qu’il y a peu être plus de 100 Hôtel sur la plage, elle nous avait bien avancés. Enfin bref,
on se débrouillera en arrivant.
Arrivés à 6h du matin sur la plage, sous une chaleur avoisinant les 30°C, on décide d’aller prendre
un bain pour voir le lever du soleil. A peine arrivés dans l’eau, un homme vient nous proposer un
hôtel. Les filles étant parties en chercher un, assez bien pour elles, le rabatteur nous propose de nous
offrir le petit déjeuner en les attendant, nous ventant les prix de sa « merveille ». Alors que les filles
reviennent et nous proposent un hôtel pour un prix de 500 pesos à 4, le mexicain intervient et nous
propose son hôtel luxe à 600 pesos et nous offre le taxi pour y aller. Cela parait tellement
invraisemblable que nous le suivons. Nous arrivons devant un magnifique hôtel, pas directement sur
la plage, mais directement sur la mer. N’ayant terminés que les 2 premiers étages, les propriétaires
ont commencé à le rentabiliser en ouvrant le premier étage achevé, histoire de commencer à faire
des bénéfices. Il est fort à parier que les futurs AIT Mexicains payeront le triple pour s’offrir ce
luxueux palace.
Installés dans notre chambre, nous nous rendons sur la plage pour découvrir la merveilleuse baie qui
a rendu célèbre cette fantastique agglomération. Il fait déjà chaud et l’envie de boire des jus de
cocos nous prend. Pour 30 pesos (2 euros) nous repartons, d’un joli bar monté sur pilotis, avec nos
belles noix, avec la promesse du barman de nous les ouvrir pour que l’on puisse les manger.
La promesse tenue, la serveuse nous propose alors de les déguster avec sauces piquantes ou du
citron vert. Il faut dire que même nature, ce n’est pas très bon alors on peut rajouter ce qu’on veut
ça ne change pas. Mais le goût du jus de coco mexicain, lui, est simplement exquis.
Tranquillement en train de profiter de ce merveilleux endroit en cette belle fin de janvier, nous
sommes accostés par un rabatteur de jet ski. Celui-ci nous propose ces tarifs pour passer 30 minutes
chacun sur ces diaboliques engins des mers. Alors que le prix est tout de même onéreux, nous
négocions de passer 15 min à conduire et 15 min en tant que passager. Satisfait il nous propose alors
un prix de 150 pesos (8euros) chacun. Il faut dire que même l’Ensait Voile n’offre pas cette activité
à ce prix là. Ça les ruinerait, d’autant plus que sur les plages du Touquet, on est loin des tropiques.
Alors que nous passions l’après midi sur une île vierge à quelques encablures de la côte, Sophie, qui
parcourt notre guide touristique, nous propose d’aller voir une curiosité.
Une fresque de 18 mètres de long sur le mur d’une maison, réalisée par un artiste, Diego Rivera,
pour sa maîtresse malade. Etant donné la renommée et la beauté de cette histoire, nous nous rendons
en direction de la maison de la célèbre Frida KAHLO. Après être avoir fait un bref détour par un
petit hôtel qui nous a permis de prendre des photos du toit, nous arrivons dans le quartier que nous
recherchions. Mal renseignés par des passants, nous avancions péniblement dans un quartier assez
étrange, voir inquiétant. Personne dans les rues, des chiens errants, et alors que nous, les garçons,
menions le groupe, les filles, à l’arrière, scrutent une par une les maisons. Un pick-up s’arrête…
Nous voyant perdus, le chauffeur, pur-sang mexicain, moustache et panama sur la tête, nous
demande notre chemin. Lui indiquant que nous sommes à la recherche de l’œuvre de Diego Rivera,
il nous propose de nous y emmener… Arrivé en bord de mer, mécontents de lui, nous lui indiquons
de s’arrêter car celui-ci ne prenait pas la bonne direction. De plus en plus inquiet, je tire son frein à
main pour l’obliger à s’arrêter. Bousculant les autres à l’arrière, je me fais remonter les bretelles.
Le chauffeur, lui non plus, n’a pas compris mon geste, mais moi, au courant des histoires
dangereuses du Mexique, je préfère continuer à pied. Le malheureux n’avait tout simplement pas
compris notre destination. Il faut dire que les Mexicains et les indications, ce n’est pas leur fort.
Mais en même temps, je me demande quelle est leur spécialité à part le manque terrible de
ponctualité. De retour à la recherche de cette œuvre « monumentale » de la culture mexicaine, HIT
HIT, commence à se lasser de cette folle aventure jusque là, totalement improductive. Plus tard, au
détour d’une ruelle, toujours motivée par cette exceptionnelle preuve d’amour d’un artiste envers
sa bien-aimée, Sophie nous fait remarquer une curiosité sur le mur d’un jardin. Une mosaïque en
forme de serpent d’une longueur certaine. Camille fait alors remarquer qu’il s’agit peut être de ce
que nous recherchons. Un sentiment assez étrange nous envahie. Un mélange entre amertume et
déception, avec une légère colère envers ce célèbre guide touristique qui nous a en quelque sorte
trompé. Ridicule, c’est le premier mot de HIT HIT à la vue de cette « chose ». Chose que même
mon grand père, du haut de ses 80 ans aurait pu réaliser durant la chirurgie esthétique de son
épouse.
Pour oublier cette perte de temps, qui aurait pu se solder par notre enlèvement par je ne sais quel
vendu à la mafia pour du trafic d’organes, nous nous rendons aux falaises pour voir les clavadistas,
les anges de la mort, qui plongent du haut des 35 mètres de la Quebrada.
- 35 mètres, c’est tout ! s’exclame Camille, je pensais qu’ils sautaient de 100 mètres.
- Toujours plus ma petite Camille ! A force de coucher avec les AIT, tu as la folie des grandeurs. Ils
arrivent à 140 km/h en touchant l’eau.
- Ah ouais !, s’écrie-t-elle en voyant l’immense falaise avec la si petite étendue d’eau en contrebas.
Moyennant les 40 pesos d’entrée, nous voilà à mi-hauteur de la falaise en face des héros de la
soirée. C’est comme à l’ENSAIT, plus tu te fais sauter, plus tu es populaire.
Bousculée par un petit enfant, Sophie se retourne en pestant. Le voyant en maillot de bain et encore
tout mouillé, elle s’aperçoit que certains clavadistas n’ont pas plus de 14 ans.
Lors de la session de nuit, les sauteurs se munissent de flambeau pour embraser le ciel de leurs
exploits.
De retour à notre hôtel, nous rencontrons une femme d’un âge certain habillée pour aller au Zinzin
« Catins vs Pasteurs ». Elle nous propose de nous amener dans la discothèque la plus célèbre
d’Acapulco, 300 pesos (18 euros) l’Open bar.
Ce qu’elle ne nous avait pas dit, c’est qu’il nous en a coûté la même somme pour en revenir en taxi.
Petit goût amer de la belle soirée. Nous avons cependant dansé sur les hauteurs de la ville, avec une
vue sur la baie d’Acapulco grâce à l’immense baie vitrée mondialement connue.
Pour s’éloigner un peu de cette agitation, nous passons le reste du week-end à Pie de la cuesta.
Une plage déserte à quelques kilomètres seulement de l’agglomération. Après une heure de
collectivo, les bus publics en mode van de hippie. Du sable blanc, fin et une plage immense,
étendue sur jusqu'à l’horizon. Quelle merveille ! Cet endroit paradisiaque, des palmiers sur la droite,
l’océan sur la gauche. Alors que nous remontons cette fabuleuse avenue de rêve, nous voyons de
temps en temps, des petites cabanes de pêcheur charmantes, dans lesquelles on nous propose de
nous arrêter manger. A 100 pesos le poisson, il faut dire que c’est attrayant.
Où trouve t-on en France pour 6 euros, un poisson que l’on voit sortir de l’eau, grillé sur un
barbecue avant de le voir assaisonné de salade et de papas a la francesa. Le tout accompagné de jus
de coco, frais, servi à volonté. Une merveille, un panorama grandiose, des odeurs si savoureuses, un
temps splendide et une bande de copains fracassante.
Alors qu’avec HIT HIT, nous nous connaissions depuis plus longtemps, nous avons appris à
connaître les filles au cours de ce voyage.
Camille, est aventureuse, facile à vivre, passionnée par la culture. J’ai beaucoup de points communs
avec elle, et nous nous amusons vraiment bien. Je dirais presque que c’est mon alter égo féminin.
Sauf peut être qu’elle rencontre moins de garçons que moi de filles.
Il faut dire, que le seul garçon qu’elle a dû connaître à l’ENSAIT, c’est moi !
Enfin, il y a connaître et connaître… Mais entre les deux, où est la différence.
Pour Sophie, je dirais que notre relation est différente. Il faut dire que pour la première fois de ma
vie, je suis devenu ami avec quelqu’un avec qui je ne partage absolument rien.
De notre préférence pour le riz où les pâtes, jusqu’à la conception même de l’amour…
En passant par les goûts musicaux, la façon de s’amuser, le choix des boites et même le moment à
partir duquel on va rentrer lorsque l’on en a marre.
Disons qu’avec elle, on ne vit pas sur la même planète, mais nos façons d’envisager la tolérance
nous permettent de partager nos points de vue. J’ai beaucoup appris d’elle, sur des choses que je ne
connaissais pas, et même sur moi. Mais il faut dire que pour prendre des décisions, ce n’est pas
toujours facile, et parfois nous devons nous séparer, l’un ne voulant vraiment pas suivre l’autre.
Alors on fait deux petits groupes, ce qui est facile quand on est quatre. Et la malheureuse Camille se
trouve encore prisonnière dans mes bras, alors que HIT HIT d’un naturel
‘’ je m’en foutiste’’ ne voit jamais d’inconvénient à suivre Sophie. Enfin en apparence, car il nous
fut impossible, à aucun de nous trois, de savoir, lorsque HIT HIT en avait marre ou voulait choisir
les destinations.
Tout ça pour dire qu’avec Sophie j’ai découvert une chose essentielle dans la vie :
Il n’est pas essentiel de comprendre les gens pour les aimer. On peut se respecter, vivre en harmonie
et passer de beaux moments avec des gens qui ne sont pas comme nous, qui n’aiment pas la même
chose.
Si les hommes viennent de Mars et les femmes de Venus, je dirais plutôt qu’avec Sophie, chacun
possédait son jardin, le cultivait, le faisait grandir à sa manière.
Mais ce que j’ai remarqué, c’est qu’entre ces jardins, coule une rivière.
Dimanche 22 Janvier, Dans le bus du retour
Alors que nous finissions notre week-end, dans le bus, je repensais à toutes ces stars de cinéma qui
s’étaient jadis baignées dans la même baie que moi, et que, si par chance, j’avais pu rencontrer une
riche héritière, je ne rentrerais pas en bus à Puebla.
A ce moment là, je repensais douloureusement à la SNCF et imaginait un TGV entre les deux villes.
Si nous avions pu faire seulement trois heures de voyage au lieu de huit, nous aurions gagné au final
plus de quatre jours de liberté pour découvrir ce pays à la culture phénoménale.
Enfin, alors que notre prochaine escale à Cancun nous prendrait 24 heures de bus, la solution avion
deviendrait dans ce cas une alternative raisonnable. Mais nous aurions d’ici là plusieurs découvertes
à notre actif, ayant jusqu’à présent décidé de tout faire à quatre.
En effet, et si Giuliana avait écho de nos exploits, elle s’apercevrait que quatre, c’est parfait.
Le nombre maximum dans le taxi, la possibilité de prendre des chambres d’hôtel avec deux camas
matrimoniales, ajoutés au fait que ça permet de prendre une maison et de nous couper en groupes de
2. Imaginons si on avait été trois, si un des garçons avait jeté son dévolu sur la fille, que serait
devenu le pauvre troisième. Il aurait été condamné à ramener chez lui des centaines de mexicaines,
toutes plus amoureuses de lui les unes que les autres. Je prends.
Mais bon trois, ça reviendrait à éliminer un de mes camarades, ce qui me serait impossible tellement
nos différences nous rendent meilleurs. Et puis qui sait, peut être est-ce moi que ces charognards
auraient décidé de ne pas emmener ?
Camino REAL, un Jeudi soir parmi tant d’autres.
De retour dans notre merveilleuse commune de Cholula, où une nouvelle boîte avait ouvert, nous
avons découvert le GLAMM. Une boîte assez bien conçue avec les tables en hauteur, et la scène en
contre bas, façon ‘’ Billie jean’’ avec en arrière plan les fontaines du Bellagio.
Un DJ en mode ZINZIN nous endiablait au moins trois fois par semaine.
Et oui, au cours de notre séjour d’étude, nous avons fréquenté cet endroit environ 50 fois.
Malheureusement, nous avons fréquenté les cours de logistique environ 40 fois, et les cours
d’espagnol furent les bons derniers de ce classement avec une petite vingtaine de fois. Voilà peutêtre la cause de notre niveau intergalactique dans cette langue.
Et encore aujourd’hui, je connais mieux l’enchaînement des musiques du GLAMM que les
conjugaisons du verbe être au subjonctif. ‘’ENJOY DIFFERENCE ‘’ leur slogan, était bien respecté
par les videurs qui se précipitaient pour nous faire rentrer, les Européens, quand des dizaines de
Mexicains se pressaient comme des citrons verts pour rentrer.
On dit que l’on n’est plus dans le Nord quand on met du citron dans votre bière. Je sais que je ne
serais plus au Mexique quand je payerai mon citron vert au prix où ici, on en achète un kilo. Que de
moments passés dans cette boîte, que de musiques dansées et surtout, un nombre de shooter de
tequila invraisemblable. Au moins la distance Terre Lune d’après HIT HIT.
Toujours plus ! Et surtout toujours plus de conneries quand les filles assez éméchées se mettent à
danser sur le bar, à piquer les cartes des barmans, et surtout à sucer des glaçons, à vous les mettre
après dans notre T-shirt ou à les jeter en l’air ou dans la tête des filles qu’elles n’aimaient pas. En
France on a nos têtes de turc, elles, elles avaient leurs têtes mexicaines.
Petits Voyages, grandes émotions
Notre tour du Mexique, continuait de nous mener dans des petits villages pittoresques, et celui
de Catemaco ne dérogea pas à la règle. Situé à six heures au Sud de Puebla sur l’océan atlantique,
ce pueblo magico situé en pleine jungle, était vraiment incroyable. Très peu fréquenté par les
touristes, à peine descendu du bus qu’on vous prépare déjà le repas sur le Zocalo, la place centrale
du village. Alors que nous décidons de suivre un guide qui nous propose de faire le tour de la
région, notre attention se porte sur un homme assez hors du commun. Habillé comme dans un film
de magie noire, il se prétend être sorcier et propose au passant dans la rue de leur laver l’intérieur du
corps.
Je me demande alors si, après une nuit dans le bus, on ne ferait pas mieux de commencer par laver
l’extérieur. Voyant mes amis sourire, Camille en rajoute et déclare qu’elle veut vraiment essayer. Je
lui dis alors de manière très délicate : ‘’ Attends demain, tu enlèveras tout ce qui sera resté
coincé…’’ Son petit sourire malicieux m’en dit long sur ses intentions. Mais tout de même, elle se
lance à l’aventure et entre dans la caverne du shaman. Alors qu’elle tend sa main pour qu’il lui lise
l’avenir, il se met à la regarder comme si il allait lui des malheurs.
Prenant de la poudre pour lui nettoyer ses énergies, il commença alors à crier des mots
incompréhensibles, ce qui eut le don de l’inquiéter. Mais de peur qu’il lui jette des sorts après son
passage, elle s’attacha à suivre ses conseils et à laver son corps des impuretés qui auraient pu s’y
attacher. Durant la suite du voyage, elle continuait à être paniquée et s’inquiétait de ce que pourrait
devenir sa vie, en suivant ce que ce monsieur LE SORCIER comme elle l’appelait pouvait lui avoir
indiqué.
Sa dernière phrase fut : ‘’ Quand vous vieillirez, vous ressemblerez à … ‘’
Sentant ses forces diminuer devant ce corps qui lui paraissait si impur, il s’enfuit en courant en
criant de plus belle, les menaces qui pesaient sur elle.
Lorsque Sophie fit remarquer à Camille que, à force de faire n’importe quoi, elle était devenue
n’importe qui, celle-ci, se fâcha et partit à travers les bois.
Alors que nous étions à sa poursuite, Sophie continuait de la blâmer. La blâmer sur son hygiène de
vie, sur ses fréquentations et sur la manière dont elle faisait évoluer ses sentiments. A ce moment là,
pour aller dans son sens, HIT HIT dit quelque chose qui était drôle mais pas marrant :
‘’ Vous savez qu’elle est la différence entre Camille et nous les garçons ? Nous avons toujours la
même chose entre les jambes.’’
Me retenant de rire, alors que Sophie blasée détourna le regard en soupirant, nous aperçûmes
Camille avant qu’elle ne disparaisse à nouveau derrière des bosquets.
Me sentant alors coupable de ce qui pouvait advenir, mes pensées furent interrompues par un cri
retentissant. Sous la possibilité du danger qui pouvait lui nuire, nous avons accéléré notre marche
dans sa direction.
Au bord d’une cascade absolument vertigineuse, elle s’était laissée prendre par ses sentiments et
avait cherché à exprimer en décibel sa fascination pour ce formidable dénivelé naturel.
Sachant qu’elle aurait plus tard une discussion avec chacun de nous pour débriefer ce court passage
de colère consécutif aux jugements qui l’avaient blessée, elle prit sur elle, et nous passâmes la fin de
la journée auprès de cette magnifique cascade.
Conscient ou inconscient à l’idée de porter la responsabilité sur le sorcier du matin, chacun fit part
de ses sentiments aux autres, et au cours d’un repas assez pauvre, nous avons eu une discussion
assez riche. Une fois de plus, la vision de Sophie et celle de Camille divergeaient, mais pour le bien
de tous, chacune fit envers l’autre un pas pour préserver cette amitié en d’autres points si
intéressante. Le pardon est une chose qui doit prendre le pas sur l’amertume en se rappelant
toujours que la personne qui est en face de vous, n’est pas celle que vous avez vue ce matin, elle est
la personne que vous avez vue tous les jours de votre relation.
Malgré la violente réprimande qu’elle me fît au matin à ce sujet, alors que je trempais mes tartines
dans mon pain, Sophie est quelqu’un qui va bien au-delà des apparences et qui conçoit l’amour
comme une manière pour l’autre de vous rendre meilleur. Chercher quelqu’un que vous allez
améliorer c’est bien, mais tomber sur quelqu’un qui fait de vous une meilleure personne, c’est un
cadeau du ciel. Ici, dans ce village perdu, j’ai trouvé quelque chose en moi, une nouvelle fleur que
je cultive dans mon jardin, la force d’aimer.
Je ne l’applique pas tous les jours, je ne lui donne pas un grand intérêt, mais elle est là prête à
pointer le bout de son nez quand le moment se porte propice.
CANCUN, Semaine du SPRINGBREAK
Et s’il y a bien une semaine où l’amour n’est pas le centre de l’attention, c’est bien pour cette folle
semaine de grand n’importe quoi. Alors que tout les antiaméricains confirmés de l’université nous
pester de nous rendre dans ce soi-disant ‘’béni d’orme’’, un lieu où les plages paradisiaques sont
avalées par les complexes hôteliers féroces.
Voilà quand même une belle leçon de morale que nous a offert une étudiante en finance.
Elle, qui compte gagner sa vie en spéculant sur les matières premières et sur le prix de l’être
humain, la voilà qui attaque aujourd’hui ce qu’elle fera demain.
La pauvre malheureuse, elle aura raté une bien belle semaine, entourés de tous ces américains
déglingo qui commencent à se mettre des caisses dès deux heures de l’après midi.
Même si c’est plutôt la température que le numéro du département qui rappelle le 59, on se sent un
peu chez les chtis avec tous ses hommes qui boivent pour oublier les caprices de la météo.
Il faut dire que quand l’élue de son cœur poste des photos sous 40 centimètres de neige, ici le climat
est plus que Tampere. Et alors que sous une pluie de bières, je découvre une pyramide de filles en
maillot de bain, je me demande comment on en arrive encore à payer des mannequins. Vu les
élégantes choses que ces damoiselles sont prêtent à faire pour un shooter de téquila. Moi j’utiliserais
volontiers leur charme pour des campagnes gratuites alors que l’on pourrait éradiquer la famine
avec l’argent de la publicité.
Il y a pas à dire, on est éthique dans le textile.
Alors que le concours de ‘’body shake’’ enflamme la plage, avec mes quatre amis, on essaye de
pénétrer dans l’hôtel voir le concert de Pitbull.
Il faut dire que la semaine dans l’hôtel coûte tout de même 1400 euros. A peu près le prix de notre
voyage au Mexique. Enfin pas exactement, mais disons que on doit en être au tiers.
La sécurité étant renforcée pour l’événement, il nous est impossible d’espérer entrer.
Ce jour là, nous avons rencontré un nombre incalculable de Français, venus pour l’occasion se dorer
la pilule au soleil. Les généreux nous offrent des verres, qui sont pour eux gratuits. Ils écoutent
aussi malgré eux, nos récits, nous qui sommes en semestre d’études ici.
-
Vous étudiez quoi ? demande l’un d’entre eux déboussolé.
-
Euh, le temps de distillation de l’agave pour faire de la bonne téquila… répond HIT HIT
-
Haha, et vous payez combien votre école ? enchaine-t-il
-
EUH… comment dire, avec les bourses, c’est eux qui nous payent.
Camille regarde ces interlocuteurs avec un petit sourire en coin.
-
Et vous êtes tous les trois de la même école en France, enchaîne l’un d’entre eux.
Sa question, à laquelle je réponds par l’affirmative me rappelle un petit incident que nous avons
bien malgré nous organisé.
Censé faire un voyage au Nord pour visiter le désert, nous nous sommes, à la faveur d’un
malencontreux enchaînement de circonstances atténuantes, retrouvés dans cette position.
Il faut dire, que nous avions pré-réservé nos places pour ce voyage dans le village de Real de
Catorce, dans lequel nous attendaisent balade à cheval, rallyes dans le désert, et surtout Sophie.
La vie a commencé à nous tendre ce piège infâme, quand elle a mis sur notre route Louis Samuel.
Cet impétueux Parisien d’origine pas française, s’est présenté à nous alors qu’il cherchait des gens
pour se rendre à Cancun. Lui ayant une première fois répondu non, il est revenu à la charge avec de
solides arguments. Le cours de notre vie allait en être changé à jamais. Si son vocabulaire limité aux
mêmes mots tels un vieux tourne-disque rayé, son vol, hôtel 4 étoiles, location de voiture plaidait en
sa faveur.
Une fois que l’on s’engage du côté obscur, on ne peut plus reculer. C’est bien vrai, une fois vérifiés
les prix et procédé à l’enregistrement, la case « accepter le paiement » apparut.
A ce moment là, tu as la réalité en face, et tu attends. Quoi, je ne sais pas. De croiser Sophie, ou un
signe envoyé du ciel comme par exemple un premier paiement refusé.
Ayant subi, de manière terriblement imprévisible et totalement incontrôlable, un enchaînement
diabolique de points positifs, notre destin n’était plus entre nos mains.
J’ai ensuite repensé cinq minutes à ce petit nabot qui allait nous accompagner et qui ne savait dire
que :
‘’No mames quelque part’’, et ‘’je mets des quenelles’’. Pauvre garçon, je me demande les mots
qu’il employait avant de connaître le Mexique et Dieudonné. A sa tête, sûrement
‘’Salam alikoum’’ et ‘’choucrane’’. Peu importe, on pourrait le balancer d’une falaise ou le jeter à la
mer. Malheureusement, je me suis toujours demandé ce qui m’avait fait hésiter.
Sans rire, il devait répéter ces mots au moins 50 fois par heure. Quand il me parlait, ses mots ne
sortaient pas vraiment de sa bouche. Ecouter un spectacle de Dieudonné me donnait l’impression de
tenir une ‘’conversation’’ avec lui. Aïe aïe aïe !!
En attendant, on était là à enchaîner les margaritas, les tequilas frappées et à écouter ce clone mal
programmé de Dieudonné qui nous avait rejoint.
Le soir au Coco Bongo, la boîte de ‘’The Mask’’ où l’on a pu rentrer moyennant 40 euros d’entrée
contre alcool à volonté. Enchainant tout type de shooter et de cocktail, je me suis vite retrouvé avec
4 grammes dans le sang.
Au matin, je pensais que j’étais mort. Ouvrant les yeux sur une plage paradisiaque, je me réveillé
dans un endroit, seul en face d’une mer bleu turquoise et sous un ciel dans nuages.
Je marchais les pieds dans l’eau d’une température agréable, et de temps en temps, des jolies
créatures venaient me remettre des verres de jus de fruits juste pressés.
Croyant apercevoir un ange qui marchait au loin, je lui demandais si j’étais au Paradis.
Quelques détails me firent hésiter, Comme cet immense temple Maya qui dominait le bord de mer,
où trois personnes au loin dessinant le mot AIT avec leur corps, les bras le long du corps ou
étendue. L’ange me dit de faire le ménage dans ma vie, d’arrêter de me mettre aussi cher et de faire
subir à mon corps tous ces préjudices.
Je ne suis pas mort ce matin là, mais je pense que j’aurais pu passer l’éternité dans cet endroit.
Des cabanes en front de mer, des poissons grillés, des filles angéliques, un sable pur et fin, une mer
calme et apaisante. Une végétation tropicale avec des fleurs magnifiques bordaient les chemins au
dessus de la plage. Un sentiment de bonheur s’empara de moi, et je me sentais ici en harmonie avec
la nature autant qu’avec moi-même. La vie quoi, le bonheur, le paradis.
Nous avions voyagé jusqu’aux portes du paradis, et il est sûr que nous ne voulions pas rentrer chez
nous. Ici, à Tulum nous avions découvert une pépite d’or, une merveille, j’en reste sans voix
aujourd’hui encore…
Mes parents me rejoignirent dans cet endroit, si beau qu’ils avaient dû me concevoir dans un lieu
comme celui-ci. Ils furent émerveillés par ce site, et bien qu’ils aient visité des lieux fantastiques au
cours de leur vie, celui-là était sans doute l’un des plus beaux.
En espérant que Sophie, qui avait rencontré des gens charmants, ne nous en voudrait pas trop de
l’avoir abandonnée malgré nous.
-Nous sommes tombés dans une embuscade. Nous étions trois, il était un… s’élança Camille pour
obtenir une grâce de la part de Sophie.
-Il était supérieur en nombre, enchaîna HIT HIT.
-Il faut dire qu’il nous a mis une belle quenelle…
OMG, je parlais aujourd’hui comme ce pitre de Parisien monovocabularien.
CHAPITRE 3 : RETOUR SUR TERRE
Samedi 31 Mars, Mexico D.F, Tous les quatre dans la rue.
Marchant à la nuit tombante dans les rues du centro historico, nous décidons de nous séparer, les
filles voulant aller dans un village environnant pour voir le concert de Kanye West pendant que
nous voulions attendre le concert gratuit de Paul McCartney.
Pas trop réjouis à l’idée de les laisser partir seules dans cet endroit, je me consolais en me disant,
que, si nous étions attaqués, Camille et Sophie seraient plus à même de nous défendre que l’inverse.
Les accompagnant à la station des bus, nous leur avons souhaité de profiter de ce beau concert, puis
nous nous sommes pressés au Zocalo pour voir un concert qui s’annonçait grandiose.
Lundi 2 Avril, Cholula, dans notre maison avec HIT HIT
Les filles qui auraient dû rentrer hier, ne nous ont pas donné de nouvelles. Inquiets, nous laissons
des messages de plus en plus terrifiés sur leur messagerie.
Ça y est, je reçoit un appel :
-bonjour monsieur, c’est la police nationale mexicaine, veuillez venir récupérer votre amie
Pour une caution de 50000 pesos.
-pardon, vous pouvez répéter.
- Votre amie, Sophie Julie Beaudehors est incarcérée à la prison de TOLUCA depuis hier midi,
pour outrage à agents, trouble de l’ordre public, incitation au non respect des forces de l’ordre et
diffamations sur une prétendue corruption dans l’état fédéral du Mexique.
Pour ces accusations, mais avec son statut d’étudiante, nous acceptons de la libérer sous caution
de 50000 pesos (3000 euros)
Je me retourne vers HIT HIT et lui dis : ‘’ On doit 50000 pesos à la police, il faut aller à Toluca, on
y va tout de suite, prépare toi.
-
Quoi, c’est une blague, on aura jamais 3000 euros, on va les trouver où ? dit-il
-
On demande à ses parents ?
-
Et quoi, on leur dit : votre fille est en prison, envoyez nous 3000 euros avant demain ?
-
Bon allez, appelle ta banque, tu soldes ton livret A.
-
Et toi ?
-
Ma mère, elle n’est pas dentiste, allez ! je mettrais mon Compte courant, je dois avoir
500 euros.
Qu’est ce qu’elle a dû faire pour devoir tout cet argent.
outrage à agents, trouble de l’ordre public, incitation au non respect des forces de l’ordre
et diffamations sur une prétendue corruption dans l’état fédéral du Mexique !
Et beh, Toujours plus !!!
Mais au fait, elle est où Camille ???
Mardi 3 Avril, Toluca, à l’Hôtel de Police
Vers 10h du matin, je me présente au poste de police :
-bonjour, je viens régler la caution de mademoiselle Beaudehors.
- Ah oui, vous venez régler les 60000 pesos.
-Euh, on m’avait dit 50000 !
-Oui, mais vous devez régler la nuit en prison, et les repas en plus.
-c’est 10000 pesos la nuit, c’est une blague !!!
-écouter monsieur, soyez heureux que l’on vous la libère pour si peu !
On pourrait bien vous la garder en attendant la fin de l’enquête.
- de l’enquête ?
-oui, tous les passants importunés pourraient porter plainte !
Personne n’aime voir dans sa ville des gens aussi agités.
A ce moment-là, HIT HIT intervient, et déclare :
-excusez-moi, on peut voir la personne, au cas où ce ne soit pas notre amie.
-haha, oui ! mais je doute que quelqu’un comme ça puisse avoir des amis.
HIT HIT se tourne vers moi, et me dis : ‘’ mais qu’est ce qu’elle a pu faire enfin !
Après une heure d’attente, Sophie sort enfin. Elle nous regarde apeurée, et en sortant continue
d’insulter les membres de la police. Lui demandant ce qu’il s’était passé, elle se met à nous insulter
de les avoir laissée seules et que, Camille s’était faite kidnappée par des Narcos.
-Quoi !!! Mais qu’est ce que tu racontes ce n’est pas possible.
- Bande de nazes !! On était parties pour le concert, et elle a voulu manger un morceau.
Tout était cher et alors on s’est aventuré dans un quartier un peu moins cool.
On est tombé sur des gens, qui nous on demandé où on voulait aller , d’où on venait et plein
d’autres questions .
Quand ils ont vu qu’elle avait de l’argent, l’un d’entre eux m’a jetée à terre et ils ont filé en
l’emmenant dans le camion.
Je suis allé à la police, leurs ai décrit les suspects, et là, ils m’ont dit que je faisais erreur.
J’ai protesté, ils m’ont sortie, et là j’ai pété un plomb et j’ai voulu les faire réagir.
J’ai craqué, j’ai mis le zocalo à sac, et là ils m’ont enfermée et vous ont téléphoné.
Une larme coule de mes yeux, alors que HIT HIT demande qui pouvaient être les gens. Alors que
Sophie, qui a passé 30 min avec les futurs Kidnappeurs de Camille, nous donne beaucoup de
détails : sur le nombre, les visages, les habits et la voiture, il me vient une idée.
Je téléphone à Mitch, un Mexicain qui traîne dans des affaires louches et qui vient souvent à des
apéros pour faire la fête avec les Européens. Il n’était pas à la UDLA, mais gagne sa vie en faisant
des prêts à des entreprises ainsi qu’à des particuliers plus ou moins honnêtes.
Alors que l’on prend le bus pour rentrer à Cholula, Sophie lui donne tous ses détails.
En particulier, un des tatouages qu’ils avaient tous dans le cou.
Les ayant reconnus, il a compris que la police n’interviendrait pas. La police ne mène pas
d’intervention contre les narcos. Ils laissent ça aux brigades spéciales.
Alors que HIT HIT demande pourquoi on ne fait pas appel à eux, Mitch nous explique que l’on
risque d’être suspect :
-‘’ Si vous leur dites : bonjour, on a rencontré ces narcos, on a pris le thé avec eux, ils vont vous
coffrer comme la Française. Vous ne voulez quand même pas passer 70 ans en prison.
Vu qu’en plus, ils l’ont arrêtée pour rien, vous seriez de bons couillons pour que le gouvernement
puisse rétablir ses relations avec la France.
Laissez-moi ce soir, et demain je vous rejoins et je vous dis ce qu’on peut faire.
Mercredi 4 Avril, dans un bar de Cholula avec Mitch
Il nous raconte qu’il a essayé de joindre des contacts à lui, et qu’avec l’un d’entre eux en particulier,
il a suivi une piste. Un de ses ‘’amis’’ avait déjà passé de la drogue depuis le Guatemala pour une
bande de narcos rivale de celle-là. Il a réussi à remonter plus loin, jusqu'au fils d’un chef de bande.
Il l’a rencontré ce matin, et il pense qu’il pourrait s’arranger avec son père pour essayer de lui
rendre un service.
-Quel genre de service tu lui as rendu pour pouvoir espérer quelque chose de lui ? Lui demande
HIT HIT
-Moins vous en saurez, mieux ça sera pour vous.
Il nous explique alors qu’il va falloir partir de nuit, pour rencontrer ces mafieux.
Ils sont à Oaxaca à 4 heures au sud de Puebla. Il va nous falloir faire vite, Nous ne savons pas
comment ils pourraient traiter Camille tout en sachant qu’ils n’ont pas pris contact avec nous.
Mitch au volant de sa voiture roule à fond pour rejoindre Oaxaca le plus vite possible.
C’est alors que sur l’autoroute nous sommes suivis par deux 4*4 Range Rover.
Alors que l’un d’entre eux ouvre le feu sur nous, Mitch ne résiste pas à la lutte et se range sur le bas
côté.
Un Beretta pointé sur la tête, Mitch enlève les clefs de la voiture. Les Narcos à qui l’on rend visite
ont pris les devants. Voulant s’assurer que nous leur tendons pas un piège, ils nous livrent un point
de rendez vous. Mitch stressé par le coup, se fait insulter par Sophie qui se demande dans quelle
galère nous nous trouvons. Alors que l’on se regarde avec HIT HIT pour essayer de se rassurer
mutuellement, Mitch reçoit un texto qui lui indique l’emplacement du rendez-vous.
Puis cinq autres minutes plus tard, les narcos voulant s’assurer que des policiers ne seraient pas au
rendez vous.
Arrivés dans un bâtiment désaffecté, une table où sont installés nos hôtes. Mitraillettes, grenades,
cagoules, alors que j’hallucine sur les armes que nous avons en face de nous,
Sophie pleure, et se demande qu’est ce qui va encore nous arriver. HIT HIT essaye de la rassurer,
alors que lui-même ne l’est pas vraiment.
Alors que nous sommes installés à table, le chef du gang nous rejoint pendant que des armes sont
pointées sur nous pour ‘’ des mesures de sécurité ‘’.
Alors que Mitch continue de donner les détails sur les supposés adversaire, il apparaît évident que
ceux-ci sont prêts à nous aider.
En effet, le chef nous explique que ces personnes ont été identifiées comme des narcos de l’état de
Guerrero, état qui comprend la ville d’Acapulco.
Nos hôtes, des narcos de l’état d’Oaxaca, nous expliquent que ce sont pour eux des adversaires,
depuis une affaire dans lequel les kidnappeurs de Camille auraient balancé aux autorités nos hôtes
dans une affaire de contrebandes de fausse monnaie.
Ne rentrant pas plus dans les détails, ils nous posent leurs conditions. Celles-ci s’avèrent
compliquées pour nous.
Ils exigent une avance de 100000 pesos de notre part, pour qu’ils puissent mener une opération
assez musclée envers les ravisseurs.
Pas rassurés par cette guerre des gangs, mais conscients que nous ne pourrons pas récupérer Camille
sans eux, nous acceptons cette étape, même si HIT HIT et Sophie avouent qu’ils vont avoir du mal à
avoir l’argent d’ici les trois jours que nous avons comme délai.
Les autres requêtes sont alors beaucoup moins à notre avantage.
Ils exigent d’abord de garder Sophie en contrepartie de leur action, même s’ils ne la retiennent pas
en cage, ils exigent qu’elle soit placée dans un de leurs hôtels de luxe où ils blanchissent de l’argent.
Pas rassurée à l’idée d’être ‘’ prisonnière’’, elle peste tandis que nous demandons pourquoi ils ont
besoin d’une telle garantie.
En échange de cette opération dite de ‘’ libération’’, ils exigent de nous une tâche assez complexe.
Nous devons, à bord d’une de leurs voitures, nous rendre, à l’aide de faux passeports Costaricain, en
Bolivie. Le but de ce voyage serait de ramener 60 kilos de cocaïne jusqu’au Texas.
En effet, avec nos passeports français, ils espèrent qu’ils passeront la frontière sans difficultés.
Nous fournissant tout le matériel nécessaire et l’assurance que nous ne serons pas balancés aux
autorités, nous nous résignons à accepter ce marché.
Se sentant coupable de la situation, et ne voulant pas risquer que des négociations internationales
durent des années, nous nous préparons à effectuer pour la première fois de notre vie, une action de
contrebande avec un enjeu financier de quasiment 2 000 000 euros.
Samedi 7 avril, San cristobal de las casas, au départ de l’aventure.
Arrivés dans le Chiapas jeudi, avec autre chose en tête que le tourisme, nous nous préparons à cette
folle aventure qui nous attend et à tous ces dangers. Alors qu’un des gangsters nous à livré des
armes et nous a servi une formation, je tremble de tous mon corps.
Qu’est ce qu’on fait là ? Pourquoi prend-t-on des armes ? Quels dangers nous attendent ?
Toutes ses questions me trottent dans la tête alors que HIT HIT essaye de consoler Sophie.
Pas vraiment rassuré mais avec une grande pensée pour Camille, je prends la carte de notre
itinéraire et m’installe au volant. Je ne parle pas à Sophie, je ne la regarde pas, je ne lui dis pas‘’ au
revoir’’. Je ne sais pourquoi je réagis comme ça, peut être pour me dire que je suis obligé de la
revoir pour ne pas la quitter comme ça. Alors que des gouttes de sueur s’écoulent sur ma peau, je
démarre la voiture avec HIT HIT en copilote. Dans ma tête, je pense alors à Camille, à nos premiers
pas comme AIT, à cette amitié un peu particulière qui nous lie.
Durant tout le trajet, HIT HIT regarde la route. Le Chiapas offre un paysage grandiose, des routes à
travers la jungle. Des perroquets, des aigles, au milieu d’une végétation luxuriante, le pays des
Mayas, peut-être la dernière région au Mexique que nous verrons de notre vie.
Ainsi pour arriver au Guatemala, nous traversons des lagunes fabuleuses d’où l’on voit un
merveilleux coucher de soleil. A ce moment, je me dis vraiment que nous n’aurions jamais dû
laisser les filles. Nous ne l’aurions pas fait à Roubaix, pourquoi l’avons-nous fait ici, dans ce pays
aux fréquentations pas très sûres ? Tout ça pour un concert, nous n’allons peut être jamais revoir nos
amies à cause d’un gars qui a chanté pendant 1 heure devant nous.
Et quoi, on l’a vu de tellement loin qu’on aurait pu le regarder en live sur Youtube.
La vie est si capricieuse dès fois. Pourquoi elle ne nous laisse pas tranquilles ? Qu’est ce qui se
passe pour que l’on soit puni de la sorte ?
Alors que l’on arrive à la frontière du Guatemala et que nos faux passeports passent tranquillement
le premier poste de douane, les gendarmes nous demandent d’ouvrir le coffre.
Alors que nous transportons 20 millions de pesos, HIT HIT commence à avoir peur.
Heureusement, nos ‘’partenaires’’ ont jugés bon de les cacher dans les portières, entre le plastique et
la carrosserie pour éviter ce genre de surprise. Nous laissant repartir, les gendarmes se mettent à
nous poursuivre. Alors que HIT HIT a peur qu’ils aient constaté une irrégularité, les gendarmes se
portent à notre hauteur pour nous délivrer le papier de la douane nous indiquant que l’on ne peut
rester que moins de trois mois ici.
Notre itinéraire de plus de 3000 milles kilomètre va nous mener à travers 7 pays, et nous prendra 2
jours pour y aller, 2 jours sur place et ensuite 4 jours pour remonter jusqu’au Texas.
Nous sommes censés retrouver Sophie le soir du 9 ème jour à Monterrey dans la nord, et si tout se
passe bien, nous retrouvons Camille le 18 Avril en échange des 2millions et demi de dollars que
rapportera la came. Roulant à fond la caisse sur les pistes Guatémaltèques, mes pensées sont
obnubilées par Camille. Où pouvait-elle être, était-elle en bonne santé, les ravisseurs allaient-t-ils
nous contacter ? Hit Hit, pensait à Sophie, qui, restée à San Cristobal, allait passer 7 jours dans un
hôtel doré, passive mais inquiète.
Alors que nous étions concentrés sur la mission, et que Camille était prisonnière, elle, elle serait là,
à ne rien faire de la journée, à ressasser cette histoire, à s’inquiéter, à faire la moue et les 100 pas.
Alors que nous avions passé les pays sans trop de difficultés, nous arrivions maintenant au Costa
Rica, notre soi disant pays d’origine.
Alors que nos têtes n’avaient rien de latinos, nous fûmes placés en détention, le temps des checks
de nos passeports. Alors que nous passions l’après-midi au poste, avec aucun espoir d’en sortir, une
maman vint réclamer que ses fils rentrent à la maison. Ces fils, c’était nous…
Alors qu’elle tirait les oreilles à l’inspecteur, elle nous fit sortir de prison en apportant nos ‘’ livrets
de famille’’
Tandis que l’on rentrait avec notre ‘’maman’’, une patrouille nous suivait. Accélérant à tous les feux
rouges, Gabriella réussit à les semer, et nous conduisit dans un garage où elle nous donna un pickup pour continuer notre aventure. Patronne d’un restaurant financé par ses activités illicites dans le
but de payer des études ‘’convenables’’ à son fils de 4 ans, elle nous hébergea pour la nuit.
Lors du souper, armé de uzis semi auto, elle nous expliqua sa vie, son espoir pour son enfant, et son
souci de nous aider à réussir.
-Il y a une taupe à la douane, il m’a appelé et m’a dit de venir vous chercher. Ici la drogue, c’est le
seul moyen de s’en sortir. Le gouvernement est corrompu, et si on veut réussir, il faut de l’argent. Et
comme pour ouvrir un commerce, il faut des autorisations, il faut vendre de la drogue pour ouvrir
un restaurant. J’aurais bien arrêté maintenant que j’en ai un, mais comme la police rackette les
commerçants, il faut connaître des narcos qui vont racketter les flics.
-Au final, c’est vrai que vous n’avez rien d’une criminelle. Dit HIT HIT
-Mais vous savez, si le commerce de la drogue n’avait pas lieu, j’en serais une vraie.
Je serais obligé de kidnapper des enfants pour vendre leurs organes. Je veux absolument que mon
enfant s’en sorte.
Un jour son père est parti avec mes économies. Je l’ai poursuivi et je lui ai découpé son instrument
à la machette. Mon fils est plus important que la personne qui ma craché dedans pour qu’il vienne.
Si je pouvais m’assurer de son avenir en repassant des draps je le ferais, mais ici… ce n’est pas
possible.
Alors que nous dormions dans une des chambres, des voleurs sont venus attaquer l’hôtel.
Gabriella est venue nous réveiller pour nous mettre à l’abri. Ensuite, elle a sorti ses uzis et a vidé
ses chargeurs sur les malheureux qui s’enfuyaient avec quelques billets en poche. Après les avoir
descendus, elle les attrapa par les pieds, les scalpa avec une hache et les mit dans la chambre froide.
-Je ferais du ragoût avec eux demain, en attendant je vais allaiter mon fils, il a eu peur.
Regardant cette mère allaiter son fils, pensant à son histoire, j’ai pensé à ma mère et aux mères en
général. Quelle mère laisserait son enfant sans se battre pour qu’il ait une vie meilleure. Elles qui se
battent tous les jours, dès notre naissance et jusqu'à leur dernier souffle.
Si toutes ne se battent pas avec un 45 à la ceinture, toutes le font avec la même énergie.
L’amour, c’est ce qui les anime, l’amour de leur fils, à qui elles pardonnent tout, à qui elles donnent
tout. Alors que nous, les enfants, nous passons notre temps à les faire s’inquiéter, à préférer nos
amis, à avoir honte d’elles. Alors que le jour où tout le monde se retournera contre toi, elle restera à
te bercer le soir. ‘’ Maman je t’aime’’ c’est ce que je devrais lui dire, au lieu de vite vouloir
raccrocher avant de partir en soirée BDE. Si je sors de cette histoire qui m’obsède, qu’elle aurait
subie mille fois pour me sortir de la galère, je lui téléphonerais avant qu’il ne soit trop tard, même si
la mort n’arrête pas l’amour, je lui dirais avant la fin ’’maman je t’aime ‘’. Et si je ne suis pas le
nombril du monde, je suis celui de ma maman.
Lundi 9 avril, Medellin, une maison parmi les favelas.
Posant tout l’argent disponible que nous avions dans la voiture, on commence à charger les plaques
de cocaïnes. Nous voilà maintenant dans une belle galère. Passer les frontières avec 20 millions de
pesos c’est suspect mais les passer avec 60 kilos, là c’est un autre délire. Entre la prison à vie, et les
autres narcos qui pourraient nous descendre, on commençait notre départ envers le Texas. Passé le
Panama, nous repassions au Costa Rica par le village de Gabriella.
En arrivant, nous avons assisté à un enterrement, le sien. A force de jouer de la gâchette, un gang
avait menait une expédition en sa défaveur. Elle qui se battait pour son fils, le laissait maintenant
seul, avec sa grand-mère partie il y a des années à El paso aux états unis pour envoyer de l’argent
propre gagner au noirs en tant que femme de ménage.
Alors que l’on quittait le village en pensant à nos mères, une femme voilée nous courut après un
paquet à la main.
-Vous partez aux USA, prenez l’enfant, menez-le à sa grand-mère.
Nous donnant l’adresse, elle ne nous laissa pas le choix, en l’attachant à l’arrière.
Alors que je sortais pour la raisonner et que ça nous était impossible, elle nous dit :
-Vous le lui devez bien, vous seriez en prison vous, ne laissez pas son fils dans une prison…
Nous voilà maintenant chargés d’un bébé et de 60 kilos de cocaïne à devoir passer les frontières les
plus hermétiques, et les plus armées en matière de lutte contre la drogue.
Le passage de la frontière mexicaine fut le plus délicat. Arrivés de jour le mercredi, il y avait la
queue au passage de douane. Evidemment, notre véhicule fut arrêté. Je me mis à transpirer
tellement j’avais peur.
Lorsque les policiers ouvrirent le coffre, une odeur épouvantable se dégagea, et les chiens fuirent
cette voiture ne reniflant rien d’autre que les couches du bébé entassées à l’arrière par HIT HIT,
soucieux de ne pas les jeter au bord de la route. Heureusement …
Plus tard dans la journée, à San Cristobal de las Casas
Passés récupérer Sophie, nous avons d’abord eu du mal à les relocaliser car ils avaient changé
d’endroit. Les ayant trouvés, nous nous sommes fâchés avec eux car ils n’ont pas voulu nous rendre
Sophie qui n’était pas avec eux. Ils nous ont assuré qu’ils lui avaient pris un billet pour qu’elle nous
rejoigne au Texas. Ayant pu lui parler sur un portable, nous sommes repartis mécontents, voire
inquiets d’être tombés dans un mauvais plan.
Alors que Hit Hit furieux me tenait pour responsable, je commençais à être inquiet de ne pas avoir
reçu de nouvelles de la part des ravisseurs de Camille. Je n’avais d’ailleurs pas reçu d’appel de ses
parents, ce qui indiquait qu’ils n’étaient pas au courant. Que voulaient-ils en faire ? Pourquoi ne
demandaient-ils pas de rançon ? Cela n’avait pas de sens…
Le lendemain à la frontière.
Nous allions avoir grand mal à passer la frontière, nous avions de la drogue dans le coffre et un
bébé qui n’était pas le nôtre à l’arrière. Cela ne s’annonçait pas d’un bon augure.
Alors que les fouilles étaient anormalement longues, nous nous inquiétions de ne pas passer
sereinement.
Arrivés en vue du poste de douane, nous avons été interpelés par des passeurs de drogues, ceux-ci
nous ont dissimulé la came pour passer la frontière avec sérénité. Restait le problème de l’enfant.
Nous l’avons caché sous les sièges, après les avoir découpés et vidés de leur mousse.
La drogue, cachée dans des pots de confiture, ne pourrait plus attirer l’attention des chiens
Avec tous ces subterfuges, nous avons pu passer la frontière tranquille. Il n’y a d’ailleurs aucun
risque pour des Français en règle. Cependant, arrivés sur le territoire Américain, nous avons dû
remplir les papiers d’entrée sur le sol des Etats-Unis. Et malheureusement pour nous, ce ne fut pas
le seul problème que nous avons rencontré. La voiture, s’est faite immobiliser à cause de
contraventions estimées à 2000 dollars sur le sol mexicain. Dans l’incapacité de payer cette somme,
nous avons dû récupérer nos ‘’pots de confiture’’ et terminer en bus.
Plus tard, au parking de la douane
Le soir, nous sommes revenus sur le parking, avons coupé le grillage avec des pinces, et nous
sommes introduits à l’intérieur. Par chance, il n’y a pas de grand système de sécurité avec
simplement un gardien à l’entrée. Nous avons récupéré la voiture, et avons franchi les grilles en
passant à travers, ce qui a réveillé le garde.
Alors que nous n’allions pas tarder à avoir des patrouilles à nos trousses, nous avons rapidement
cherché à nous rendre chez la grand-mère.
La trouvant assez rapidement, elle ne nous laissa pas entrer, et nous prit seulement l’enfant.
Nous avons dû abandonner la valise et charger la came dans des sacs à dos pour les transporter.
Nous l’ avons également retirée des pots de confiture.
Hors de danger mais sans moyen de transport, nous avons cherché à rejoindre la capitale Texane
pour le point de rendez vous.
Jour du rendez vous au point de rendez vous.
Arrivé avec la came à l’endroit prévu nous avons retrouvé Sophie. Ce qui nous a soulagés. Elle était
accompagnée de ses gardes du corps, et nous attendions l’autre partie du gang ainsi que leurs
nouveaux clients.
Nous avons attendus inquiets car nous n’avions pas de garanties qu’ils avaient récupéré Camille.
Nous avions Sophie qui nous réprimandait et c’était déjà ça. Mitch nous téléphona pour nous dire
que le contrat allait être respecté. Lorsqu’ils sont arrivés, ils n’avaient pas Camille. Nous avons râlé,
nous nous sommes énervés contre eux…
Dans l’instant, une voiture est rentrée, ils ont commencé à tirer sur nos interlocuteurs.
Des coups de feu sont partis dans tous les sens. Nous nous sommes mis à l’abri dans la voiture et
avons attendu que ça cesse.
Au final, nos interlocuteurs étaient tous morts et nous avons découvert que leurs meurtriers étaient
les kidnappeurs de Camille.
Ils ont récupéré l’argent, et sont partis. Nous étions énormément heureux de retrouver notre amie en
bonne forme après environ deux semaines. Nous avons pleuré.
Les ravisseurs avaient entendu parler du plan lorsqu’ils ont contacté Sophie pour prévoir un
arrangement pour récupérer Camille.
N’ayant pas tout suivi de notre arrangement, elle leur a donné l’endroit où l’on serait.
Et nous voilà donc maintenant avec Sophie et Camille et 60 kilos de came dont nos nouveaux
interlocuteurs ignorent l’existence.
Le soulagement, c’est le sentiment qui s’empara de moi alors que je tenais ma bien-aimée dans les
bras.
Je me suis promis que je la garderai bien accrochée à mon cœur à mes côtés, qu’il n’y aurait plus
que de l’amour véritable.
De retour à Puebla, nous avons vendu la came à Mitch pour 1 500 000 euros. Il a eu un bon prix, il
en a fait bon usage.
CHAPITRE 4 : BONS BAISER DU Mexique
1 500 000 euros, pour fêter ça nous avons plusieurs projets.
Nous avons tout d’abord offert toutes les consommations du GLAMM à tous les gens présents ce
soir-là. Coût de l’opération 100 000 euros précisément.
Nous avons ensuite passé une semaine à Miami. Passé une semaine dans un hôtel 5 étoiles.
Passé une journée dans les Everglades, en boîte avec Fifty 50. 200000 euros la semaine.
Nous avons gardé le meilleur pour la fin, nous avons pris contact avec une entreprise pour faire
construire un Foyer, tout en marbre, avec les robinets en or.
Nous avons reçu un devis de 1 million d’euros. Nous avons également rajouté les fontaines du
Bélaggio. Nous avons contracté un devis pour un contrat avec un DJ prometteur du nom de Martin
Solveig. Il nous a offert des garanties sur ses talents musicaux.
Ça y est, avec cette acquisition due à la revente de came, nous avons récupéré 1 000 000 euros, le
rêve repartit dans les couloirs de l’ENSAIT
Nouveau Foyer Méchoui le vendredi 25 Mai 2012
Avec la somme, nous avons réussir à faire construire le foyer en 6 semaines.
Le méchoui, et le zinzin qui en suivit dans ce nouveau foyer, a vu la plus belle des soirées qu’il y ait
jamais eu à l’ENSAIT.
Les promos qui l’ont fréquenté, ont vécu des années étudiantes géniales, non seulement le foyer
était formidable mais il était rempli de tous ce que recherchaient les étudiants.
Des bières pas chères, des supers filles pour danser mais en plus de tous les appareils pour profiter
de la vie, les étudiants ont trouvé le meilleur de ce qu’ils attendaient. Mais il leur manquait quelque
chose.
Ils l’ont trouvé plus tard.
Ils ont trouvé leur imagination, Ce qui leur permet de profiter de tout, de n’importe quoi.
D’un foyer de la taille d’une salle de bain, équipé de robinets en or ou en plastique.
De faire la fête dans une salle exceptionnelle ou dans la salle d’honneur de leur école, la salle la
plus commune qu’ils voient tous les jours.
Pour être une promo en or, pas besoin d’avoir le foyer dans le même état, il suffit de le vouloir, d’y
croire et de tout faire pour le réaliser.
Il suffit de savoir que sa promo est composée de gens formidable et de se donner le temps de les
connaître, de les rencontrer et de les aimer.
Il suffit de le savoir et de vivre avec cette réalité. Le savoir vous permettra de vivre en osmose avec
vos amis, de retrouver votre promo, de retrouver votre vie d’AIT.
Celle d’on vous avez rêvé, et qui attend que vous soyez réveillés pour la vivre.
Kpush souhaite de bons baisers du Mexique à la promo d’or.

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