MEH 12P PASSAGER 04-12.indd - Ville d`Equeurdreville
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exposition du 27 avril au 22 juin 2012 à Équeurdreville-Hainneville Édito Le Titanic… une légende, le symbole du gigantisme, des grandes épopées transatlantiques, du luxe, des mondains, des peuples européens exilés, du rêve américain… du départ et du non retour. Son naufrage fait de lui un monstre intemporel, une source inspiratrice pour les artistes, les scientifiques, les passionnés. Il traverse les générations et les pays. En 2012, 100 ans après son naufrage, 5 villes, Belfast, Southampton, Liverpool, Cobh, et Cherbourg commémorent l’indéfinissable…. Ce géant des mers oscille sans cesse entre réalité et imaginaire et fait encore déplacer les foules. 100 ans après que la sirène a retenti 3 fois dans la grande rade avant de partir, 20 artistes d’ici et d’ailleurs, plasticiens, photographes et auteurs, croisent leurs matières et leurs esprits : regards, réflexions, peintures, imaginaires, photos, mots, gestes, textes, dessins, voyages, vies, empreintes, pour donner à voir, à palper, la légende du Titanic qui marque toujours l’Histoire et les histoires. Équeurdreville-Hainneville accueille à l’espace culturel Hippolyte Mars, du 27 avril au 22 juin 2012, les créations d’Alain Buhot et Hélios Sabaté-Beriain, Norbert Hardy, Sabrina Lesert et Emmanuelle Lemesle, François David et Consuelo de Mont-Marin, Emmelene Landon, Olivier Umhauer, Olivier Bass et Florence Neveux, Jean-Philippe Burnel, François Simon et Jean-Paul Barbier, Pierre Juhel et Gilles Perrault, Patrick Serc et Françoise Sylvestre, Philippe Hollevout et Margaux Hollevout pour continuer l’histoire du Titanic, pour transmettre et rassembler de nouvelles empreintes. Je suis très heureux que l’ensemble de ces artistes se soient rassemblés autour de cette commande artistique. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois pour construire ce projet, nous avons échangé… une véritable aventure humaine et créative. Que cette exposition nourrisse des imaginaires et traverse le temps et l’espace. À toutes et à tous, je vous souhaite un bon voyage ! Bernard Cauvin, maire d’Équeurdreville-Hainneville Alain Buhot / Hélios Sabaté Beriain Collaboration Mon travail évolue sur un mode d’échafaudage, d’échos, de proliférations où les diverses thématiques sont une fraction de mes recherches. J’ai il y a quelques années exploré les champs de la mémoire, la foule et l’anonymat. Lorsque la Ville m’a proposé de participer à l’exposition « Passager », je me suis dit que je pourrais rebondir sur ces concepts qui depuis quelques années avaient subi une mutation formelle dans mes expérimentations. Faire s’entrechoquer divers moyens d’expression était pour moi intéressant, j’ai tout de suite pensé au poète et performeur parisien Hélios Sabaté Beriain, avec qui j’ai déjà collaboré sur des expositions, revues, soirées performances... Ce qui me séduit aussi dans cette collaboration, c’est la différence de génération et nos nombreux débats parfois contradictoires sur l’art, et bien sûr, sa façon d’aborder la poésie. Hélios est un amoureux du Cotentin. Il séjourne plusieurs fois par an dans notre région depuis plus de 25 ans, c’était donc une évidence pour moi de l’inviter à participer à cet événement. La ligne Après s’être mis d’accord sur la partie formelle de la pièce, l’idée était de produire 8 modules chacun. Textes et typographies pour Hélios Sabaté Bériain et dessins pour moi sans que chacun n’ait accès pendant la conception de l’œuvre au travail de l’autre. Nous voulions éviter d’être dans un processus illustratif, mais plutôt dans un principe d’échos. Les 16 modules sont ensuite réunis en une pièce unique, plateau de « je » où ces multitudes de « je » semblent emprisonnées dans des cases. L’écriture Médias antique est ici travaillée sous forme numérique, et les dessins ont été pensés par « collage » informatique à partir de fragments de photos déjà existantes sur internet pour être ensuite dessinés de façon classique à l’encre et à la plume, symbole d’une volonté de mixer les époques. La ligne ( ligne transatlantique, ligne de conduite, ligne politique, ligne à ne pas franchir...) fait s’entremêler l’immigration « poétique en ces moments de commémoration », nostalgie des grands transatlantiques et la condition des immigrés depuis quelques décennies... Reste-t-il une place pour l’humain sur ce vaste échiquier géo-politique ? Alain Buhot Détail de l’installation : dessins à l’encre de chine, et encre rouge sur papier aquarelle, tirage jet d’encre des textes typographiques sur papier digital, verre, cadres aluminium, personnages en plastiques et peinture émail. 16 modules 30 x 40 cm - 120 x 160 x 6 cm. Photo D.R. ci-contre à droite : tirage jet d’encre des textes typographiques sur papier digital Hélios Sabaté Beriain, poète électronique vit et travaille à Paris, expose dans diverses manifestations d’arts électroniques et Festival de la Création numérique dans toute la France, en Belgique et aux Pays-Bas. Des études à Paris 8 ‘Art et Technologie de l’Image’ le mènent à utiliser et appréhender les nouveaux supports de communication électronique comme forme d’expression poétique et plastique pour fonder sa propre esthétique. Cet engagement tout poétique dans sa réforme de pensée, est fortement imprégné des ouvertures de la Poésie Sonore, il transmute à son tour le verbe et le magnifie par l’informatique, lui restituant une multiplicité de facettes, tant graphique que sonore. Sa recherche plastique intimement liée à son œuvre poétique s’inscrit dans une vision complexe et intemporelle de l’image. www.helios-sabate-beriain.com Alain Buhot, artiste plasticien vit et travaille à Tourlaville, expose régulièrement dans toute la France, et dans toute l’Europe, participe à des expositions de groupes internationales Artiste autodidacte, Alain Buhot emploie indifféremment dessin, peinture, volume, photo, installation, performance... Bien que chaque oeuvre puisse fonctionner de manière autonome, elle n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive d’un work in progress. Rebondissant sur le mot, le jeu et le « je », il ne cherche pas à produire de nouvelles images ou objets, mais tenterait plutôt de faire se percuter histoire de l’art, grande histoire aux petites mythologies quotidiennes afin de déclencher chez le spectateur un nouveau regard sur son propre rapport au monde. Sans ne rien vouloir imposer, le laissant libre de ses propres questionnements. facebook - buhot alain Norbert Hardy / Sabrina Lesert / Emmanuelle Lemesle Norbert Hardy, photographe Un thème fascinant. Parce que l’épopée transatlantique et la dernière escale du Titanic nourrissent l’imaginaire de tous les Cherbourgeois. Parce que la gare maritime et le port attirent irrésistiblement les photographes. né à Brest en 1959, est Cherbourgeois d’adoption depuis plus de quarante ans. Il exerce son métier de photographe dans plusieurs domaines, dont douze années dans celui de la photographie industrielle. Intérêt plus particulier pour la photographie argentique noir et blanc, dans toutes ses étapes, de la prise de vue au travail de laboratoire. Ce serait encore trop peu dire qu’il est passionné d’images. « L’image, pour Norbert, est une façon d’être plus qu’une pratique », écrit son ami Vincent Buard. « Ses influences, de Steichen à Penn et de Adget à Sudek, l’accompagnent comme d’autres un air de musique familier, renouvelant sans cesse son enthousiasme, et le poussent à le communiquer avec une générosité pléthorique à tous ceux qui sont prêts à lui prêter l’oreille ». Un travail collectif, le choix du trio. Norbert Hardy aime à dire que « La photographie, c’est une histoire racontée dans un petit carré ». Le photographe cherbourgeois et Sabrina Lesert partagent le même intérêt pour la photographie, tel un pain quotidien. Sur ce projet Titanic, leurs approches étaient complémentaires. C’est la troisième fois que le photographe propose à Emmanuelle Lemesle de laisser sa plume s’exprimer sur une de ses images. Sabrina Lesert avait également pensé à elle pour le trio de l’exposition Passager. Le triptyque Une image paisible répond au chaos du naufrage. Entre les deux, le Ruban bleu se détache à peine, sur un noir profond comme l’océan... D’une bouteille à la mer : une ode au paquebot... Triptyque, numérique et argentique, 80 cm x 80 cm - 80 cm x 40 cm - 80 cm x 80 cm Emmanuelle Lemesle, auteur Sabrina Lesert, photographe Née en 1967 à Coutances, vit aujourd’hui à Cherbourg. Documentaliste dans l’enseignement, elle se consacre parallèlement à la rédaction d’articles pour la presse écrite : Ouest-France (depuis 2006) et le magazine La Manche, Territoire d’expression, de l’agence Com’Manche (depuis 2009). Depuis 2010, Emmanuelle Lemesle signe également des textes plus personnels. L’écriture et la liberté qu’elle offre s’imposent alors, telle la lecture, comme une gourmandise. En 2011 paraît son premier livre, Les Sentiers du littoral en Cotentin, paru aux Editions du Cotentin, avec des photographies de Bruno Mercier. née en 1975 et vit à Cherbourg. Dès 2004, attirée par le portrait, sa route croise celle d’autres artistes. L’émulation créée donne naissance à des projets collectifs. En perpétuelle recherche, Sabrina Lesert travaille sur les rendus de flous, le mouvement et la présence des corps laissant une grande place à l’imaginaire. Le format carré est son format de prédilection. À côté de sa pratique numérique, son travail avec les Polaroïds, le Holga et le sténopé en fait une artiste proche du mouvement de la Photographie Pauvre. Ce processus de création photographique s’inscrit dans une volonté d’itinérance, un besoin de découverte et d’exploration de lieux singuliers, du public et des habitants. François David / Consuelo de Mont-Marin Consuelo de Mont-Marin, plasticienne Suite à deux projets récents, livres réalisés en complicité avec François David, celui-ci m’a invitée à concevoir une création à partir de son texte. J’ai partagé sa façon d’aborder le sujet. Ce texte m’a vite renvoyée à l’émigration de mon père. J’ai, par le passé, ressenti l’inexprimable souffrance de me séparer d’un lieu qui fut à la fois habitation et atelier. vit et travaille à Paris Elle sculpte (terre, bois, bronze), peint, dessine… et rencontre. Grâce à ses œuvres elle rencontre beaucoup d’ailleurs, et avec celles-ci, elle rend compte : de ce qu’elle est, de ce qu’elle pense, ressent, et même de ses doutes. Si le sujet change, le procédé est toujours le même : son cheminement est d’interroger l’âme pour l’inscrire dans le support. L’œuvre présentée Le support: Un format s’est imposé à moi. Les éclats d’encre se sont posés et tracés dans un geste sans retour (être un étranger ici et là-bas). Les mots de mon père. Les silences, les secrets, les non-dits. La violence du pays qui se déplace sur un nouveau territoire... Le pinceau trace en signes noir sur blanc, pour ne jamais oublier. Trois boîtes rouges accompagnent la toile suspendue. Dans ces trois boîtes rouge fer (terre d’Espagne). Trois cœurs blessés, à brûler plus tard quand « Passager » sera passé..... Consuelo de Mont-Marin Titanic, l’historique naufrage du somptueux et riche navire. À bord, les immigrants étaient toutefois les plus nombreux des passagers. Passagers de troisième classe de trente-trois nationalités. En leur mémoire, l’écho de tous les immigrants, ceux de l’avril du siècle passé comme ceux de tous les avrils depuis 1912, et de toutes les saisons, et en tant de lieux, souvent dans de terribles conditions. Car ce sont alors les mêmes yeux égarés, les mêmes peurs, les mêmes espoirs éperdus partout, le même air qui vient à manquer à travers le temps, à travers les espaces. Le poème est cri, ressenti, écho du déracinement, de l’arrachement intemporel. J’ai souhaité qu’il soit placé directement sous les yeux. Court, afin d’y figurer intégralement. D’y être visible. Lisible. Inscrit, gravé, presque comme graffiti dans la composition de Consuelo de Mont-Marin. Avec, dans ce poème, des signes épars. La part maritime. Aquatique. Jusqu’à l’algue. À la rouille promise. Dans les abysses. Les dernières profondeurs où ont sombré les immigrants. Ceux d’aujourd’hui parfois aussi. François David François David, auteur et éditeur vit dans le Cotentin Il a publié un peu plus de 80 livres chez une trentaine d’éditeurs. Il écrit dans des genres différents et pour des publics divers. Ses livres, souvent primés, sont traduits dans de nombreux pays. Plusieurs de ses ouvrages ont été adaptés pour le théâtre, en France et à l’étranger. François David est aussi auteur de pièces radiophoniques (France Inter, France Culture). Par ailleurs, depuis 1988, il est directeur littéraire des Éditions Møtus. Sans titre, détournement calligraphique sur cartes géographiques et encre de Chine, collages, crayon de couleur, sur papier chiffon, bambous et raphia, 240 cm x 160 cm Photo D.R. Ce / n’est / pas parce que / l’herbe là-bas / serait plus verte / que quoi au reste? / Non pas pour ça/ Jamais qu’on part / qu’on quitte/ qu’on tranche / son cœur / son souffle / qu’on nage / qu’on court / le risque qu’on coule / jusqu’au tympans / qu’on tétanise / corps trémoussé / Dans la panique / Titaniqué/ peur qu’on s’enfonce / se perdre ou eux / les immigrants de l’intérieur / de la douleur / qu’on laisse / pour eux qu’on vogue / seule terreur / qu’on les délaisse / qui sur nous comptent / les jours sans sang / sans suc depuis / qu’on est plus là / mais las / c’est où? / c’est rien / qu’un point de chair / palpite encore / sans qu’on le sache / sans droit aucun / jusqu’aux abysses / au fond des eaux / tenant au poing / l’herbe gluante / et toute rouge. François David (texte intégré à l’oeuvre) Emmelene Landon Le naufrage du Titanic le 15 avril 1912 : Emmelene Landon Une réalité impensable, un mythe qui s’écroule. J’associe ce mythe du Titanic à la Gare Maritime de Cherbourg, devenue la Cité de la Mer. Le naufrage du Titanic n’a pas réussi à faire couler le rêve du tourisme maritime haut de gamme. Symboliquement puissant, le Titanic ne doit pas nous faire oublier les dangers encourus par tous ceux qui prennent le large, et je pense notamment à tous les navigants de la marine marchande qui divisent leur vie entre deux mondes. De 1997 à 1998, j’ai peint dans la Gare Maritime de Cherbourg, une histoire que vous pourrez lire si vous le souhaitez dans un texte mis à votre disposition à côté du tableau Le Katie, peint à la Gare Maritime. Peintre, écrivain, traductrice, vidéaste et productrice de radio à France Culture, née en Australie en 1963, vit et travaille à Paris depuis 1979 où elle a fait les Beaux-arts. En 2001, elle entreprend un tour du monde en porte-conteneurs. Depuis elle « explore la mer », les ports, notamment ceux, en France, de Cherbourg, Dunkerque, le Havre et dernièrement Bayonne. Elle a réalisé des films (Australie, mère et fille, 2002, Le Fantastique Voyage du conteneur rouge, 2004) et a notamment publié Le Tour du monde en porte-conteneurs, chez Gallimard en 2003 ; Susanne, Peintures de Susanne Hay en 2006, Le Voyage à Vladivostok en 2007 aux éditions Léo Scheer, et La Tache aveugle, chez Actes sud en 2010. Le Katie, destin d’un navire parti depuis la Gare Maritime : « Hier, un cargo est resté amarré juste assez de temps sur le quai d’en face à l’arsenal pour le peindre. Je ne sais pas ce que c’était, ce cargo, mais j’imagine que s’il était à l’arsenal, c’était pour se charger de MD (matières dangereuses). » 5 août 2000 Le Katie, 1998, huile sur toile et carte, 1998, peint à la Gare Maritime 230 x 90 - Photo D.R. Photographies argentiques contrecollées sur métal, 29 x 230 cm La saga du GTS Katie se poursuit : le navire américain affrété par l’armée canadienne et arraisonné, cette semaine, par un commando de la marine au large de Terre-Neuve, est actuellement coincé à Rimouski. Le navire est en panne sèche et ne peut pas se rendre, comme prévu, au port de Bécancou. Le cargo, qui transporte pour près de 200 millions de dollars de matériel militaire en provenance du Kosovo, a été arraisonné, jeudi, par des membres de l’armée canadienne (Opération Mégaphone). Le propriétaire du navire refusait de livrer le chargement, sous prétexte que le sous-traitant de l’armée, qui a affrété le navire, lui devait de l’argent. Emmelene Landon (Gare maritime, 1997, extrait) Florence Neveux / Olivier Umhauer / Olivier Bass Présentation du travail commun : L’un va sur la mer, l’autre la regarde depuis le port, le troisième la rêve avec les moyens du bord dans l’intention de renvoyer aux deux précédents ses reflets natifs. Olivier Umhauer, photographe vit et travaille à Équeurdreville-Hainneville Curieux du processus de la création et de la nature de l’homme, Olivier Umhauer aiguise son regard et ses réflexions au moyen de disciplines productrices d’images, de textes et d’autres choses. Florence Neveux, nouvelliste vit et travaille à Cherbourg Travailleuse de la mer en quelque sorte, Florence Neveux a aussi durant trente ans nourri l’attention de ses tiroirs de poésies et de nouvelles raffinées. Elle s’enhardit depuis peu à élargir son lectorat. Profitons-en. « James respira la quiétude de cet instant. Il posa ses mains sur le pare embruns. Les tôles tièdes du navire lancé à toute allure dans l’océan vibraient sous ses doigts. C’était un animal sauvage dont il était, le temps de son quart, le maître. » Olivier Bass (Le quart, extrait) Olivier Bass, écrivain vit et travaille en mer Olivier Bass navigue par nécessité et écrit pour le plaisir... À moins que ce ne soit l’inverse. Quoi qu’il en soit, la terre vue de la mer est son univers et c’est avec sa plume qu’il tente de l’appréhender et de le faire partager. Au large l’ombre s’apaise - l’athanor alambiqué - l’aspiration au contact - cependant, numérique, 44 cm x 64 cm. « Elle s’assit ne sentant plus ses jambes, sa carte aux fleurs de pensées violettes pressée contre sa poitrine. C’était impossible n’est-ce pas ? Il n’aura pu embarquer n’est-ce pas ? Il aura pris un autre bateau n’est-ce pas ? » Florence Neveux (Les voix lointaines, extrait) Jean-Philippe Burnel / Jean-Paul Barbier / François Simon Les grues sont rien que des crâneuses On était dans les années soixante. Au volant de la Citroën noir ébène, Pépé prenait sa tête de point d’interrogation. La joyeuse équipée revenait de la promenade du dimanche dans le Val de Saire. Grand-père, soleil couchant égaluant le pare-brise de la Traction, les appelait de ses vœux : où sont les demoiselles Lelongbec ? Car elles annonçaient Cherbourg, les miss. Pour lui, les grues du port sortaient tout droit d’un sketch de Fernand Raynaud. Elles picoraient le ciel, figées dans une causerie sans fin. Comme si elles se crêpaient le chignon en se disputant le quai de France. Elles ponctuaient nos dimanches en italique maigre, les élégantes. Avec leur profil de timbre-poste, elles étaient graphiques. Mais ce mot n’existait pas encore. De loin, d’aussi loin qu’on s’en souvienne, on en aurait dit quoi, nous les petits entassés sur la banquette arrière ? Elles nous faisaient songer à des hippocampes de presque Amérique. Ou des pièces de Meccano savants. Des derviches tourneurs. Des clochers laïques. Elles constituaient un horizon rassurant, familier, immuable. Immuable, pensait notre pépé. Immuable mon œil comme n’aurait pas dit Zazie. Après, enfin beaucoup plus tard, quand nous sommes allés dépenser nos dimanches ailleurs que dans la Traction, on a usé beaucoup de semelles sous les grues du port. C’était une époque déraisonnable : on pouvait traîner sur les quais, au ras des bateaux en peau de locomotive. On se rinçait l’œil des palanquées de bois du Nord sortant des entrailles des cargos. L’air était saturé de parfums d’épicéas, goudronné de coaltar. Le granit jonché de macaronis de câbles et d’aussières. Parfois, un docker évoquait les bateaux de cacahuètes. Il fallait comprendre de munitions. C’est mystérieux un port, chaloupé comme une chorégraphie, codé comme un message secret. C’est chavirant. Au bout de leur nez, elles en sortaient nos demoiselles. De tout, vraiment. De l’invraipensable. Un jour, l’élingue avait capelé des cerises et de la neige. C’était rêvable. On a dû rêver. Ces grues paradaient beaucoup aussi. De mémoire de grutier, elles n’avaient rien dans le ventre. On les croyait balèzes nos balises d’enfance, à tort. Elles étaient faiblardes. Vachement crâneuses. Mais elles étaient drôlement belles, ton sur ton, parfaitement assorties aux ciels de schiste, aux journées qui virent brun, aux horizons crémeux, aux lumières patraques qui tournent de l’œil. Un jour, d’un Queen, l’une d’elle a saisi l’Aston Martin de Sean Connery dans Goldfinger au bout de sa flèche et a déposé le colis chromé et rutilant sur le granit du quai. Quelle grue au monde est-elle en droit de se vanter de s’être occupée aussi délicatement de James Bond ? Elles ont frôlé Elizabeth Taylor et les dix-huit valises assorties à son tailleur pied-de-poule, Sugar Ray Robinson boxant l’air iodé sur le pont supérieur, Salvador Dali paradant avec des écrevisses vivantes dans les mains, demandant qu’on les lui accommode le soir même avec du jus de pruneau. Elles ont même tourné au cinéma nos frimeuses. Dans « Les parapluies », Jacques Demy leur assigne un petit rôle et leur fait signifier des choses. Leurs rivets sont peints en orange quand Deneuve, amoureuse et enceinte leur passe entre les jambes métallurgiques, avec son fiancé. Une guerre d’Algérie plus loin, quand la même Deneuve, toujours dans le même film, de plus en plus enceinte mais de moins en moins amoureuse Diptyque, peinture et photographies 310 x 150 cm - Photo D.R. repasse sous la même grue, les rivets ont été repeints en bleu. On est passé des couleurs chaudes du sentiment à celles, glaciales, de la froideur. C’est une science terriblement sioux, la mise en scène. Ça donne un talent fou à d’ordinaires porte charges. Nos grues laborieuses sont propriétaires d’un morceau de palme d’or cannoise. Je m’excuse. Un jour, un beau jour de hardiesse et de transgression, un petit écureuil boutonneux bien connu de nos services s’est même risqué à monter là-haut pour voir s’il y était. Et il y était, l’intrépide. La cabine était ouverte et le monde à nos pieds, offert au regard libre, aux ricochets insensés de l’imagination. On se serait cru dans un planeur planant. On a plané. Là-dedans, il y avait des longues manettes mystérieuses chantournées à l’ancienne, les grandes orgues du vent, une atmosphère cosy, des craquements de caravelle, un côté nid d’aigle, repaire de corsaire. Là-haut on a eu une pensée pour un grandpère qui en pinçait tant pour les demoiselles couronnant l’horizon du bout du monde. J’y suis, pépé, j’y suis. J’y suis encore. J’y suis toujours. François Simon Trio Dans une troïka, il y a un moteur. Le nôtre c’est Jean-Philippe Burnel. Lui, il peint le port à pleins tubes, il en est tout imprégné. Ça lui fait comme une peau, des écailles. C’est lui qui a demandé à Jean-Paul Barbier de traînasser les yeux irisés de ses appareils photos. Il en fallait un troisième. Il sont allés chercher François Simon, tout tatoué de sa ville malgré l’éloignement. Un deux, trois, soleil. Ils ont décidé de pondre quelque chose sur les grues du port. Les grues d’avant, celles qui avaient une terrible gueule d’atmosphère et qui nous manquent un peu. Finalement c’est assez simple : on prend des palettes de couleurs, des souvenirs, des cadrages, quelques débordements, des mots, du sentiment. On touille, ça randouille. Ça change des pâtes. L’eusses-tu grue ? François Simon Jean-Philippe Burnel, peintre Peintre cherbourgeois Jean-Paul Barbier, reporter Reporter photographe à la Presse de la Manche et correspondant à L’Agence France-Presse. François Simon, grand reporter Grand reporter à Ouest-France Pierre Juhel / Gilles Perrault Lorsqu’on me l’a proposé, le thème du Titanic m’a tout de suite enthousiasmé : c’était la mer, c’était la nuit, la nature qui triomphe de la présomption technologique. Et puis surtout, c’était l’occasion de rendre évidente une quête que je poursuis depuis si longtemps - au prix certes d’une entorse figurative - ma peinture parle de la vie, du destin, et de la mort. J’ai eu le sentiment que ce thème était fait pour moi, et j’espère avoir réussi à le faire partager. Lorsqu’on me demanda de m’associer à un autre artiste, c’est l’humanité de Gilles Perrault qui me parut s’imposer avec évidence. Et il accepta aussitôt. Montrer comment de simples quidams, confrontés aux pires événements, décident de leurs vies. Car on a toujours le choix, sinon de se sauver, en tout cas de ne pas se déshonorer. C’est sans doute cela la leçon de cette nuit terrible et ce que nous répète inlassablement Gilles Perrault. Pierre Juhel « Il y a trois sortes d’hommes, affirme l’énigmatique Aristote : les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer. » Pour ceux du Titanic, au moins pour beaucoup d’entre eux, tout se jouera dans le temps infime où ils auront le choix de devenir à jamais un héros ou un salaud. À jamais. Gilles Perrault (extrait) Triptyque, lecture d’Est en Ouest huile sur toile, 3 x 100 cm x 100 cm - Photo D.R. Je sais très mal parler peinture. « Juhel, le peintre bleu » ? Je le vois plutôt rouge, noir, blanc, mais j’admets volontiers qu’il fait passer tout cela par le bleu : c’est sa manière. Il est bleu comme Soulages est noir. Ce qu’ils nous racontent est une autre histoire. Pierre Juhel me parle destin, drame, pulsion de mort, violente aspiration à la vie. Un bleu tragique. Voyez le premier volet de son triptyque sur le Titanic : une terre s’éloigne, enveloppée déjà dans les ténèbres bleutées de la nuit. C’est le bout de ce Vieux Monde européen qui, dans deux ans, va devenir l’abattoir humain le plus performant de l’histoire. Voyez le deuxième volet et ce paquebot qui fonce ingénument vers la catastrophe. Il ne transporte que des heureux : les riches, parce qu’ils sont riches; les pauvres, parce qu’ils sont convaincus qu’ils cesseront bientôt de l’être. Il symbolise, ce paquebot, le sympathique dix-neuvième siècle si fier de ses prouesses techniques et assuré que le progrès humain n’aura point de cesse. Le vingtième siècle, qui commence en 1914, démontrera combien l’industrialisation de l’extermination des hommes permet d’améliorer les résultats. Que de mots pour décrire ce que le peintre suggère et impose avec une soudaineté foudroyante et une force souveraine… Suffit ! Victor Hugo avait prescrit : « Défense de déposer de la musique au pied de mes vers. » Arrêtons de disserter avant que Pierre Juhel n’édicte : « Défense de déposer des mots au pied de mes toiles. » Gilles Perrault Pierre Juhel, peintre Vit et travaille à Valognes Juhel, « le peintre bleu ». Depuis mes débuts, de nombreux regardeurs résument ainsi mon travail. On n’est pas maître - et heureusement - des jugements d’autrui, et il doit bien s’y trouver une vérité. Le bleu et toutes ses nuances dominent incontestablement des dizaines de mes toiles. L’immense palette du turquoise à l’indigo permet de tout montrer sans que rien jamais n’arrête le regard. Là où le rouge devient rose ou marron, le bleu reste bleu. Pour le reste, je peins dans un cadre restreint, et c’est un choix longuement réfléchi. Je ne me suis pas senti capable, devant l’urinoir de Marcel Duchamp, de faire un pas en avant. Gilles Perrault, romancier Adapté au cinéma, mémorialiste, polémiste engagé, auteur de livres d’investigations, Gilles Perrault est connu pour ses ouvrages : Le pull-over Rouge, Notre Ami le roi, Le secret du Jour ... J’ai rencontré Gilles Perrault voici plus de vingt ans. Lors d’un dîner, où le hasard nous fit voisins de table, j’appris que ma toile lui parut « belle et intéressante ». Lorsque j’osais alors lui demander une dédicace, il me rédigea un petit texte au-delà de mes espérances. Qu’un écrivain, dont le talent et la renommée étaient si établis, parle de moi dans de tels termes m’encouragea immensément. Je suis son œuvre de façon attentive, car il est un peu devenu « mon » écrivain. Pierre Juhel Patrick Serc / Françoise Sylvestre Patrick Serc, peintre nomade Pourquoi répondre à la commande? Cette opportunité rejoint mon travail personnel autours des marins. Car souvent, mes toiles racontent une histoire, celle d’un marin perdu qui jette son carnet à la mer dans l’espoir d’être retrouvé. Je navigue donc entre mon imagination et la réalité et cette confrontation me fait dire que l’imaginaire est une porte d’entrée vers la réalité qui nous échappe. Patrick Serc Au moment de l’invitation, Patrick et moi, nous étions en résidence de création dans un phare d’une petite île shetlandaise. Un endroit qui m’est cher, dans la tourmente de l’hiver boréal, dans des paysages rudes et désertiques, hautement maritimes. C’est ce qui nous unit, l’un et l’autre, depuis maintenant près de dix ans. La mer, la solitude et le rêve parfois utopique du voyage. Patrick m’a demandé si je pouvais travailler avec lui sur ce projet autour du thème Émigration et Titanic. Je l’ai accepté avec bonheur. Écrire sur la mer, sur le rêve de mer, sur le besoin de mer, l’amour de la mer est ma passion et mon métier. Françoise Sylvestre « Envoyer alors dans l’eau glacée des bulles de baiser, symbole de l’amour, des ondes de courage, message de la vie, des adieux authentiques, synonymes de l’errance. Voir ainsi reculer la mort. Et savoir que ces enfants poursuivront la route de l’ouest, celle de l’exil qu’ils portent en eux, orphelins, celle qui va les bercer jusqu’au bout de l’existence. ... Ne jamais être adulte. » Françoise Sylvestre (La route occidentale, extrait) Les passagers de Queenstown, techniques mixtes sur bâche et bois, 150 cm x 120 cm x 2 - 20 cm x 20 cm Photo D.R. vit et travaille à l’Usine Utopik, à Tessy/Vire Avant d’entrer à l’école des Beaux-Arts, Patrick Serc a embarqué sur les navires de La Royale. Il en a conservé la démarche fière et chaloupée. Il avait l’âge d’idolâtrer un navigateur qui forçait déjà l’admiration. Éric Tabarly. Une de ses oeuvres lui est d’ailleurs consacrée. Il s’est alors mis à aimer passionnément les embarquements, la vie à bord, les îles, les escales, les histoires de marins. Son rêve : naviguer. Vivre la mer. Peindre. Rien d’étonnant alors que son havre n’ait jamais été plus grand qu’un bateau. Quand il n’était pas tout simplement un bateau, une coque retournée en guise de toit, une caravane ou une cabane de douanier en plein pré salé au Mont SaintMichel... Aux Beaux-Arts, son maître d’atelier lui a soufflé de chercher, de trouver sa propre voie et sa propre technique. Celles qui font la différence. Elles étaient déjà inscrites inconsciemment dans ses créations. Un thème : le voyage, imaginaire. Un format : le carnet de bord. Un support : la toile à voiles, qu’il roule. Une palette de couleurs : du grège au noir, en passant par toutes les nuances d’ocre et de terre de Sienne. Un secret : laisser le temps créer l’aléatoire en oubliant provisoirement dans l’eau, l’acide, la terre, ses encres et ses pigments. Alors, ses îles au trésor, ses ancres rouillées, ses corps de naufragés, ses barres à roue usées, ses albatros et autres grands voiliers, ses proues et poupes échouées, ses gardiens de phares abandonnés, ses cartes marines d’îles oubliées, au fil du temps ont marqué de son sceau ses carnets « flottés », « de barre », « de naufragé » dans « la solitude des latitudes »... Voyageur immobile, dans son atelier de « L’Usine Utopik », Patrick Serc est toujours « en partance ». Françoise Sylvestre Françoise Sylvestre, journaliste, écrivain, éditrice vit et travaille à Belle-Ile Françoise Sylvestre est écrivain, de la mer et des îles, voyageuse, sur la mer et dans les îles. Cette seule phrase qui suffirait à la dépeindre, est la synthèse de toutes ses œuvres, justifie pleinement sa présence parmi les « Passagers ». Tour à tour journaliste, libraire, éditrice et écrivain, elle mène ces métiers, souvent en parallèle, avec toujours la même passion. Elle a commencé par être journaliste, a vite orienté ses reportages sur la mer : la course au large, puis sur la pêche et l’aquaculture dans le monde. Ella a créé en 1998 à Belle-Île, puis à l’Île-auxMoines dans le Morbihan une librairie de la mer et du voyage, galerie d’art et maison d’édition, à l’enseigne « L’âme vagabonde ». Depuis son premier livre en 1990, Huit postiers cap-horniers, récit d’une course autour du monde en équipage, elle est l’auteur d’une quinzaine de romans, nouvelles, récits, essais et albums, souvent réalisés avec la connivence d’artistes ou de photographes. Son dernier ouvrage, Le parfum des îles, petite rêverie sur les atolls et les archipels, publié par les éditions Transboréal, est un essai sur l’insularité. Lorsqu’elle n’est pas en voyage, des Lofoten à Kerguelen, des Saintes à Sifnos, des Shetland à La Réunion, et d’île en Île de Chausey à l’Île d’Aix, elle se consacre à la création littéraire dans son île de résidence, Belle-Île. « Cher amour, Depuis les quais de Cherbourg, mon regard embué voyait s’évanouir au loin la dense fumée noire, les voluptueux nuages blancs, éthérés peu à peu en un voile de vapeur transparente qui s’échappait des cheminées de votre étincelant paquebot dans le soleil couchant. Vous partiez... » Françoise Sylvestre (La lettre de la passagère, extrait) Philippe Hollevout / Margaux Hollevout Le départ, photographie noir et blanc et dessin numérique, 80 cm x 240 cm L’idée s’est imposée tout de suite : raconter une histoire à deux comme chanter à deux dans les cafés de Bruxelles, réaliser des clips... Se confronter toujours, s’engueuler un peu et s’aimer beaucoup. Margaux et Philippe. Le départ Le travail s’articule autour de deux formats distincts de 80 cm sur 120, une photo noir et blanc et un dessin coloré. Si la photo renvoie à « l’objectivité » du travail de presse : Le port de Cherbourg; le dessin, lui, évoque les affiches de l’époque et oppose à la rigueur du document photographique une vision onirique du voyage. C’est bien une histoire que Margaux et Philippe nous racontent autour du départ du paquebot. Un paquebot étrangement vide quittant triomphalement une mer sombre qui le rappellera à lui. Philippe Hollevout, plasticien vit et travaille à Lille Plasticien, vidéaste, auteur de fresques, de BD, de dessins animés et de dessins de presse, chanteur... l’étiquette est rapide et paraît évidente : Ce garçon est un touche à tout ! La pratique du dessin, de la peinture ou du chant participent de la même démarche : Raconter des histoires ! Peu importe la forme et le moyen d’expression, Philippe raconte, illustre, souligne et tout devient prétexte à une ballade. Installé depuis 20 ans dans son atelier-galerie du vieux Lille, Philippe se remémore sûrement son enfance en Afrique et ouvre sa « boutique » aux passants. Touche à tout donc, mais pour qui prend le temps de s’intéresser de plus près à l’artiste, ce dernier ne pratique ni la danse, ni le piano et assez rarement la trompette. www.hollevout.com hollevout.canalblog.com Margaux Hollevout, photographe, chanteuse et musicienne vit et travaille à Londres, à cet instant... Installée à Londres depuis un an, cette jeune femme voyage, se nourrit de rencontres et change beaucoup de maisons. Margaux, comme son nom ne l’indique pas est la fille de Philippe et ces deux là n’en sont pas à leur première collaboration. http//:ruelonguevie.blogspot.fr Peinture/photographie/texte/installation/dessin Alain BUHOT / Hélios SABATÉ BERIAIN Jean-Philippe BURNEL / Jean-Paul BARBIER / François SIMON François DAVID / Consuelo De MONT-MARIN Norbert HARDY / Emmanuelle LEMESLE / Sabrina LESERT Philippe HOLLEVOUT / Margaux HOLLEVOUT Pierre JUHEL / Gilles PERRAULT Emmelene LANDON Partrick SERC / Françoise SYLVESTRE Olivier UMHAUER / Olivier BASS / Florence NEVEUX Cent ans après l’escale du paquebot mythique à Cherbourg, la Ville d’Equeurdreville-Hainneville a initié le projet Passager : Les regards croisés de vingt artistes sur le thème du Titanic et de l’épopée transatlantique. Informations pratiques Exposition visible : À Équeurdreville-Hainneville du 27 avril au 22 juin 2012, à l’Espace culturel H. Mars du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h 30 Les dimanches 29 avril, 6 et 13 mai et 3, 10 et 17 juin de 15 h à 18 h Renseignements : 02 33 53 97 08 www.equeurdreville.com À Cherbourg-Octeville du 4 au 26 juillet 2012, à la salle des fêtes, du mardi au dimanche de 14 h à 18 h. Renseignements : 02 33 23 39 33 Conception graphique : Stéphanie Gilles Photographies : remerciements à L’espace culturel Buisson pour les photographies : La ligne, sans titre (œuvre de Consuelo de Mont-Marin), Le Katie (œuvre de Emmelene Landon) , La grue, vue par dessous (œuvre de Jean-Philippe Burnel), sans titre (œuvres de Pierre Juhel), Les passagers de Queenstown. Impression Imprimerie Artistique Lecaux