MEH 12P PASSAGER 04-12.indd - Ville d`Equeurdreville

Transcription

MEH 12P PASSAGER 04-12.indd - Ville d`Equeurdreville
exposition
du 27 avril au 22 juin 2012
à Équeurdreville-Hainneville
Édito
Le Titanic…
une légende, le symbole du gigantisme, des grandes épopées
transatlantiques, du luxe, des mondains, des peuples européens
exilés, du rêve américain… du départ et du non retour.
Son naufrage fait de lui un monstre intemporel, une source
inspiratrice pour les artistes, les scientifiques, les passionnés.
Il traverse les générations et les pays.
En 2012, 100 ans après son naufrage, 5 villes, Belfast, Southampton,
Liverpool, Cobh, et Cherbourg commémorent l’indéfinissable….
Ce géant des mers oscille sans cesse entre réalité et imaginaire
et fait encore déplacer les foules.
100 ans après que la sirène a retenti 3 fois dans la grande rade avant
de partir, 20 artistes d’ici et d’ailleurs, plasticiens, photographes et
auteurs, croisent leurs matières et leurs esprits : regards, réflexions,
peintures, imaginaires, photos, mots, gestes, textes, dessins, voyages,
vies, empreintes, pour donner à voir, à palper, la légende du Titanic
qui marque toujours l’Histoire et les histoires.
Équeurdreville-Hainneville accueille à l’espace culturel Hippolyte
Mars, du 27 avril au 22 juin 2012, les créations d’Alain Buhot et
Hélios Sabaté-Beriain, Norbert Hardy, Sabrina Lesert et Emmanuelle
Lemesle, François David et Consuelo de Mont-Marin,
Emmelene Landon, Olivier Umhauer, Olivier Bass et Florence Neveux,
Jean-Philippe Burnel, François Simon et Jean-Paul Barbier, Pierre
Juhel et Gilles Perrault, Patrick Serc et Françoise Sylvestre, Philippe
Hollevout et Margaux Hollevout pour continuer l’histoire du Titanic,
pour transmettre et rassembler de nouvelles empreintes.
Je suis très heureux que l’ensemble de ces artistes se soient
rassemblés autour de cette commande artistique.
Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois pour construire
ce projet, nous avons échangé…
une véritable aventure humaine et créative.
Que cette exposition nourrisse des imaginaires
et traverse le temps et l’espace.
À toutes et à tous, je vous souhaite un bon voyage !
Bernard Cauvin, maire d’Équeurdreville-Hainneville
Alain Buhot / Hélios Sabaté Beriain
Collaboration
Mon travail évolue sur un mode d’échafaudage,
d’échos, de proliférations où les diverses
thématiques sont une fraction de mes recherches.
J’ai il y a quelques années exploré les champs de
la mémoire, la foule et l’anonymat.
Lorsque la Ville m’a proposé de participer à
l’exposition « Passager », je me suis dit que je
pourrais rebondir sur ces concepts qui depuis
quelques années avaient subi une mutation
formelle dans mes expérimentations.
Faire s’entrechoquer divers moyens d’expression
était pour moi intéressant, j’ai tout de suite pensé
au poète et performeur parisien Hélios Sabaté
Beriain, avec qui j’ai déjà collaboré sur des
expositions, revues, soirées performances...
Ce qui me séduit aussi dans cette collaboration,
c’est la différence de génération et nos nombreux
débats parfois contradictoires sur l’art, et bien
sûr, sa façon d’aborder la poésie.
Hélios est un amoureux du Cotentin. Il séjourne
plusieurs fois par an dans notre région depuis
plus de 25 ans, c’était donc une évidence pour
moi de l’inviter à participer à cet événement.
La ligne
Après s’être mis d’accord sur la partie formelle
de la pièce, l’idée était de produire 8 modules
chacun. Textes et typographies pour Hélios
Sabaté Bériain et dessins pour moi sans que
chacun n’ait accès pendant la conception de
l’œuvre au travail de l’autre.
Nous voulions éviter d’être dans un processus
illustratif, mais plutôt dans un principe d’échos.
Les 16 modules sont ensuite réunis en une pièce
unique, plateau de « je » où ces multitudes de
« je » semblent emprisonnées dans des cases.
L’écriture Médias antique est ici travaillée sous
forme numérique, et les dessins ont été pensés
par « collage » informatique à partir de fragments
de photos déjà existantes sur internet pour être
ensuite dessinés de façon classique à l’encre et
à la plume, symbole d’une volonté de mixer les
époques.
La ligne ( ligne transatlantique, ligne de conduite,
ligne politique, ligne à ne pas franchir...) fait
s’entremêler l’immigration « poétique en ces
moments de commémoration », nostalgie des
grands transatlantiques et la condition des
immigrés depuis quelques décennies... Reste-t-il
une place pour l’humain sur ce vaste échiquier
géo-politique ?
Alain Buhot
Détail de l’installation : dessins à l’encre de chine, et encre rouge sur papier aquarelle, tirage jet d’encre des textes typographiques
sur papier digital, verre, cadres aluminium, personnages en plastiques et peinture émail.
16 modules 30 x 40 cm - 120 x 160 x 6 cm. Photo D.R.
ci-contre à droite : tirage jet d’encre des textes typographiques sur papier digital
Hélios Sabaté Beriain,
poète électronique
vit et travaille à Paris, expose dans diverses
manifestations d’arts électroniques et Festival
de la Création numérique dans toute la France,
en Belgique et aux Pays-Bas.
Des études à Paris 8 ‘Art et Technologie de
l’Image’ le mènent à utiliser et appréhender
les nouveaux supports de communication
électronique comme forme d’expression poétique
et plastique pour fonder sa propre esthétique.
Cet engagement tout poétique dans sa réforme
de pensée, est fortement imprégné des
ouvertures de la Poésie Sonore, il transmute à
son tour le verbe et le magnifie par l’informatique,
lui restituant une multiplicité de facettes, tant
graphique que sonore. Sa recherche plastique
intimement liée à son œuvre poétique s’inscrit
dans une vision complexe et intemporelle de
l’image.
www.helios-sabate-beriain.com
Alain Buhot, artiste plasticien
vit et travaille à Tourlaville, expose régulièrement
dans toute la France, et dans toute l’Europe,
participe à des expositions de groupes
internationales
Artiste autodidacte, Alain Buhot emploie
indifféremment dessin, peinture, volume, photo,
installation, performance... Bien que chaque
oeuvre puisse fonctionner de manière autonome,
elle n’est qu’une étape intermédiaire et évolutive
d’un work in progress.
Rebondissant sur le mot, le jeu et le « je », il ne
cherche pas à produire de nouvelles images ou
objets, mais tenterait plutôt de faire se percuter
histoire de l’art, grande histoire aux petites
mythologies quotidiennes afin de déclencher chez
le spectateur un nouveau regard sur son propre
rapport au monde. Sans ne rien vouloir imposer,
le laissant libre de ses propres questionnements.
facebook - buhot alain
Norbert Hardy / Sabrina Lesert / Emmanuelle Lemesle
Norbert Hardy, photographe
Un thème fascinant. Parce que l’épopée
transatlantique et la dernière escale du
Titanic nourrissent l’imaginaire de tous les
Cherbourgeois. Parce que la gare maritime et le
port attirent irrésistiblement les photographes.
né à Brest en 1959, est Cherbourgeois d’adoption
depuis plus de quarante ans.
Il exerce son métier de photographe dans
plusieurs domaines, dont douze années dans
celui de la photographie industrielle. Intérêt plus
particulier pour la photographie argentique noir et
blanc, dans toutes ses étapes, de la prise de vue
au travail de laboratoire. Ce serait encore trop
peu dire qu’il est passionné d’images. « L’image,
pour Norbert, est une façon d’être plus qu’une
pratique », écrit son ami Vincent Buard. « Ses
influences, de Steichen à Penn et de Adget à
Sudek, l’accompagnent comme d’autres un air
de musique familier, renouvelant sans cesse son
enthousiasme, et le poussent à le communiquer
avec une générosité pléthorique à tous ceux qui
sont prêts à lui prêter l’oreille ».
Un travail collectif, le choix du trio.
Norbert Hardy aime à dire que « La photographie,
c’est une histoire racontée dans un petit carré ».
Le photographe cherbourgeois et Sabrina Lesert
partagent le même intérêt pour la photographie,
tel un pain quotidien. Sur ce projet Titanic,
leurs approches étaient complémentaires. C’est
la troisième fois que le photographe propose
à Emmanuelle Lemesle de laisser sa plume
s’exprimer sur une de ses images. Sabrina Lesert
avait également pensé à elle pour le trio de
l’exposition Passager.
Le triptyque
Une image paisible répond au chaos du naufrage.
Entre les deux, le Ruban bleu se détache à peine,
sur un noir profond comme l’océan...
D’une bouteille à la mer : une ode au paquebot...
Triptyque, numérique et argentique,
80 cm x 80 cm - 80 cm x 40 cm - 80 cm x 80 cm
Emmanuelle Lemesle, auteur
Sabrina Lesert, photographe
Née en 1967 à Coutances, vit aujourd’hui
à Cherbourg.
Documentaliste dans l’enseignement, elle se
consacre parallèlement à la rédaction d’articles
pour la presse écrite : Ouest-France (depuis
2006) et le magazine La Manche, Territoire
d’expression, de l’agence Com’Manche (depuis
2009).
Depuis 2010, Emmanuelle Lemesle signe
également des textes plus personnels. L’écriture
et la liberté qu’elle offre s’imposent alors, telle la
lecture, comme une gourmandise.
En 2011 paraît son premier livre, Les Sentiers du
littoral en Cotentin, paru aux Editions du Cotentin,
avec des photographies de Bruno Mercier.
née en 1975 et vit à Cherbourg.
Dès 2004, attirée par le portrait, sa route croise
celle d’autres artistes. L’émulation créée donne
naissance à des projets collectifs. En perpétuelle
recherche, Sabrina Lesert travaille sur les rendus
de flous, le mouvement et la présence des corps
laissant une grande place à l’imaginaire.
Le format carré est son format de prédilection.
À côté de sa pratique numérique, son travail avec
les Polaroïds, le Holga et le sténopé en fait une
artiste proche du mouvement de la Photographie
Pauvre. Ce processus de création photographique
s’inscrit dans une volonté d’itinérance, un besoin
de découverte et d’exploration de lieux singuliers,
du public et des habitants.
François David / Consuelo de Mont-Marin
Consuelo de Mont-Marin, plasticienne
Suite à deux projets récents, livres réalisés
en complicité avec François David, celui-ci
m’a invitée à concevoir une création à partir
de son texte.
J’ai partagé sa façon d’aborder le sujet.
Ce texte m’a vite renvoyée à l’émigration
de mon père.
J’ai, par le passé, ressenti l’inexprimable
souffrance de me séparer d’un lieu qui fut
à la fois habitation et atelier.
vit et travaille à Paris
Elle sculpte (terre, bois, bronze), peint, dessine…
et rencontre.
Grâce à ses œuvres elle rencontre beaucoup
d’ailleurs, et avec celles-ci, elle rend compte :
de ce qu’elle est, de ce qu’elle pense, ressent,
et même de ses doutes.
Si le sujet change, le procédé est toujours le
même : son cheminement est d’interroger l’âme
pour l’inscrire dans le support.
L’œuvre présentée
Le support:
Un format s’est imposé à moi.
Les éclats d’encre se sont posés et tracés dans
un geste sans retour (être un étranger ici et
là-bas). Les mots de mon père. Les silences, les
secrets, les non-dits. La violence du pays qui se
déplace sur un nouveau territoire...
Le pinceau trace en signes noir sur blanc, pour
ne jamais oublier.
Trois boîtes rouges accompagnent la toile
suspendue.
Dans ces trois boîtes rouge fer (terre d’Espagne).
Trois cœurs blessés, à brûler plus tard quand
« Passager » sera passé.....
Consuelo de Mont-Marin
Titanic, l’historique naufrage du somptueux
et riche navire. À bord, les immigrants étaient
toutefois les plus nombreux des passagers.
Passagers de troisième classe de trente-trois
nationalités. En leur mémoire, l’écho de tous les
immigrants, ceux de l’avril du siècle passé comme
ceux de tous les avrils depuis 1912, et de toutes
les saisons, et en tant de lieux, souvent dans de
terribles conditions. Car ce sont alors les mêmes
yeux égarés, les mêmes peurs, les mêmes espoirs
éperdus partout, le même air qui vient à manquer
à travers le temps, à travers les espaces.
Le poème est cri, ressenti, écho du déracinement,
de l’arrachement intemporel. J’ai souhaité qu’il
soit placé directement sous les yeux. Court,
afin d’y figurer intégralement. D’y être visible.
Lisible. Inscrit, gravé, presque comme graffiti
dans la composition de Consuelo de Mont-Marin.
Avec, dans ce poème, des signes épars. La
part maritime. Aquatique. Jusqu’à l’algue. À la
rouille promise. Dans les abysses. Les dernières
profondeurs où ont sombré les immigrants.
Ceux d’aujourd’hui parfois aussi.
François David
François David, auteur et éditeur
vit dans le Cotentin
Il a publié un peu plus de 80 livres chez une
trentaine d’éditeurs. Il écrit dans des genres
différents et pour des publics divers. Ses livres,
souvent primés, sont traduits dans de nombreux
pays. Plusieurs de ses ouvrages ont été adaptés
pour le théâtre, en France et à l’étranger. François
David est aussi auteur de pièces radiophoniques
(France Inter, France Culture).
Par ailleurs, depuis 1988, il est directeur littéraire
des Éditions Møtus.
Sans titre, détournement calligraphique sur cartes
géographiques et encre de Chine, collages, crayon de couleur,
sur papier chiffon, bambous et raphia, 240 cm x 160 cm
Photo D.R.
Ce / n’est / pas parce que / l’herbe là-bas / serait
plus verte / que quoi au reste? / Non pas pour
ça/ Jamais qu’on part / qu’on quitte/ qu’on
tranche / son cœur / son souffle / qu’on nage /
qu’on court / le risque qu’on coule / jusqu’au
tympans / qu’on tétanise / corps trémoussé /
Dans la panique / Titaniqué/ peur qu’on
s’enfonce / se perdre ou eux / les immigrants
de l’intérieur / de la douleur / qu’on laisse /
pour eux qu’on vogue / seule terreur / qu’on les
délaisse / qui sur nous comptent / les jours sans
sang / sans suc depuis / qu’on est plus là / mais
las / c’est où? / c’est rien / qu’un point de chair /
palpite encore / sans qu’on le sache / sans droit
aucun / jusqu’aux abysses / au fond des eaux /
tenant au poing / l’herbe gluante / et toute rouge.
François David (texte intégré à l’oeuvre)
Emmelene Landon
Le naufrage du Titanic le 15 avril 1912 :
Emmelene Landon
Une réalité impensable, un mythe qui s’écroule.
J’associe ce mythe du Titanic à la Gare Maritime
de Cherbourg, devenue la Cité de la Mer. Le
naufrage du Titanic n’a pas réussi à faire couler
le rêve du tourisme maritime haut de gamme.
Symboliquement puissant, le Titanic ne doit
pas nous faire oublier les dangers encourus
par tous ceux qui prennent le large, et je pense
notamment à tous les navigants de la marine
marchande qui divisent leur vie entre deux
mondes.
De 1997 à 1998, j’ai peint dans la Gare Maritime
de Cherbourg, une histoire que vous pourrez lire
si vous le souhaitez dans un texte mis à votre
disposition à côté du tableau Le Katie, peint
à la Gare Maritime.
Peintre, écrivain, traductrice, vidéaste et
productrice de radio à France Culture, née en
Australie en 1963, vit et travaille à Paris depuis
1979 où elle a fait les Beaux-arts.
En 2001, elle entreprend un tour du monde
en porte-conteneurs. Depuis elle « explore la
mer », les ports, notamment ceux, en France, de
Cherbourg, Dunkerque, le Havre et dernièrement
Bayonne.
Elle a réalisé des films (Australie, mère et fille,
2002, Le Fantastique Voyage du conteneur rouge,
2004) et a notamment publié Le Tour du monde
en porte-conteneurs, chez Gallimard en 2003 ;
Susanne, Peintures de Susanne Hay en 2006,
Le Voyage à Vladivostok en 2007 aux éditions Léo
Scheer, et La Tache aveugle, chez Actes sud en
2010.
Le Katie, destin d’un navire parti
depuis la Gare Maritime :
« Hier, un cargo est resté amarré juste assez
de temps sur le quai d’en face à l’arsenal pour
le peindre. Je ne sais pas ce que c’était, ce cargo,
mais j’imagine que s’il était à l’arsenal, c’était
pour se charger de MD (matières dangereuses). »
5 août 2000
Le Katie, 1998, huile sur toile et carte, 1998,
peint à la Gare Maritime 230 x 90 - Photo D.R.
Photographies argentiques
contrecollées sur métal, 29 x 230 cm
La saga du GTS Katie se poursuit : le navire
américain affrété par l’armée canadienne et
arraisonné, cette semaine, par un commando
de la marine au large de Terre-Neuve, est
actuellement coincé à Rimouski.
Le navire est en panne sèche et ne peut pas se
rendre, comme prévu, au port de Bécancou. Le
cargo, qui transporte pour près de 200 millions
de dollars de matériel militaire en provenance du
Kosovo, a été arraisonné, jeudi, par des membres
de l’armée canadienne (Opération Mégaphone).
Le propriétaire du navire refusait de livrer le
chargement, sous prétexte que le sous-traitant
de l’armée, qui a affrété le navire, lui devait de
l’argent.
Emmelene Landon (Gare maritime, 1997,
extrait)
Florence Neveux / Olivier Umhauer / Olivier Bass
Présentation du travail commun :
L’un va sur la mer,
l’autre la regarde depuis le port,
le troisième la rêve avec les moyens du bord
dans l’intention de renvoyer aux deux précédents
ses reflets natifs.
Olivier Umhauer, photographe
vit et travaille à Équeurdreville-Hainneville
Curieux du processus de la création et de la
nature de l’homme, Olivier Umhauer aiguise son
regard et ses réflexions au moyen de disciplines
productrices d’images, de textes et d’autres
choses.
Florence Neveux, nouvelliste
vit et travaille à Cherbourg
Travailleuse de la mer en quelque sorte,
Florence Neveux a aussi durant trente ans
nourri l’attention de ses tiroirs de poésies et de
nouvelles raffinées. Elle s’enhardit depuis peu à
élargir son lectorat. Profitons-en.
« James respira la quiétude de cet instant.
Il posa ses mains sur le pare embruns. Les tôles
tièdes du navire lancé à toute allure dans l’océan
vibraient sous ses doigts.
C’était un animal sauvage dont il était, le temps
de son quart, le maître. »
Olivier Bass (Le quart, extrait)
Olivier Bass, écrivain
vit et travaille en mer
Olivier Bass navigue par nécessité et écrit pour le
plaisir... À moins que ce ne soit l’inverse.
Quoi qu’il en soit, la terre vue de la mer est son
univers et c’est avec sa plume qu’il tente de
l’appréhender et de le faire partager.
Au large l’ombre s’apaise - l’athanor alambiqué - l’aspiration
au contact - cependant, numérique, 44 cm x 64 cm.
« Elle s’assit ne sentant plus ses jambes, sa carte
aux fleurs de pensées violettes pressée contre sa
poitrine.
C’était impossible n’est-ce pas ?
Il n’aura pu embarquer n’est-ce pas ?
Il aura pris un autre bateau n’est-ce pas ? »
Florence Neveux (Les voix lointaines, extrait)
Jean-Philippe Burnel / Jean-Paul Barbier / François Simon
Les grues sont rien que des crâneuses
On était dans les années soixante. Au volant
de la Citroën noir ébène, Pépé prenait sa tête de
point d’interrogation. La joyeuse équipée revenait
de la promenade du dimanche dans le Val de
Saire. Grand-père, soleil couchant égaluant le
pare-brise de la Traction, les appelait de ses vœux
: où sont les demoiselles Lelongbec ? Car elles
annonçaient Cherbourg, les miss.
Pour lui, les grues du port sortaient tout droit
d’un sketch de Fernand Raynaud. Elles picoraient
le ciel, figées dans une causerie sans fin. Comme
si elles se crêpaient le chignon en se disputant le
quai de France. Elles ponctuaient nos dimanches
en italique maigre, les élégantes. Avec leur profil
de timbre-poste, elles étaient graphiques. Mais ce
mot n’existait pas encore.
De loin, d’aussi loin qu’on s’en souvienne, on
en aurait dit quoi, nous les petits entassés sur la
banquette arrière ? Elles nous faisaient songer
à des hippocampes de presque Amérique. Ou
des pièces de Meccano savants. Des derviches
tourneurs. Des clochers laïques.
Elles constituaient un horizon rassurant, familier,
immuable. Immuable, pensait notre pépé.
Immuable mon œil comme n’aurait pas dit Zazie.
Après, enfin beaucoup plus tard, quand nous
sommes allés dépenser nos dimanches ailleurs que
dans la Traction, on a usé beaucoup de semelles
sous les grues du port. C’était une époque
déraisonnable : on pouvait traîner sur les quais,
au ras des bateaux en peau de locomotive.
On se rinçait l’œil des palanquées de bois du
Nord sortant des entrailles des cargos.
L’air était saturé de parfums d’épicéas,
goudronné de coaltar. Le granit jonché de
macaronis de câbles et d’aussières. Parfois, un
docker évoquait les bateaux de cacahuètes. Il
fallait comprendre de munitions. C’est mystérieux
un port, chaloupé comme une chorégraphie, codé
comme un message secret. C’est chavirant.
Au bout de leur nez, elles en sortaient nos
demoiselles. De tout, vraiment.
De l’invraipensable. Un jour, l’élingue avait
capelé des cerises et de la neige. C’était rêvable.
On a dû rêver.
Ces grues paradaient beaucoup aussi.
De mémoire de grutier, elles n’avaient rien dans
le ventre. On les croyait balèzes nos balises
d’enfance, à tort. Elles étaient faiblardes.
Vachement crâneuses.
Mais elles étaient drôlement belles, ton sur ton,
parfaitement assorties aux ciels de schiste, aux
journées qui virent brun, aux horizons crémeux,
aux lumières patraques qui tournent de l’œil.
Un jour, d’un Queen, l’une d’elle a saisi l’Aston
Martin de Sean Connery dans Goldfinger au
bout de sa flèche et a déposé le colis chromé et
rutilant sur le granit du quai. Quelle grue au
monde est-elle en droit de se vanter de s’être
occupée aussi délicatement de James Bond ?
Elles ont frôlé Elizabeth Taylor et les dix-huit
valises assorties à son tailleur pied-de-poule,
Sugar Ray Robinson boxant l’air iodé sur le
pont supérieur, Salvador Dali paradant avec des
écrevisses vivantes dans les mains, demandant
qu’on les lui accommode le soir même avec du jus
de pruneau.
Elles ont même tourné au cinéma nos frimeuses.
Dans « Les parapluies », Jacques Demy leur
assigne un petit rôle et leur fait signifier des
choses. Leurs rivets sont peints en orange quand
Deneuve, amoureuse et enceinte leur passe entre
les jambes métallurgiques, avec son fiancé.
Une guerre d’Algérie plus loin, quand la même
Deneuve, toujours dans le même film, de plus en
plus enceinte mais de moins en moins amoureuse
Diptyque, peinture et photographies 310 x 150 cm - Photo D.R.
repasse sous la même grue, les rivets ont été
repeints en bleu.
On est passé des couleurs chaudes du sentiment
à celles, glaciales, de la froideur. C’est une science
terriblement sioux, la mise en scène. Ça donne un
talent fou à d’ordinaires porte charges. Nos grues
laborieuses sont propriétaires d’un morceau de
palme d’or cannoise. Je m’excuse.
Un jour, un beau jour de hardiesse et de
transgression, un petit écureuil boutonneux
bien connu de nos services s’est même risqué à
monter là-haut pour voir s’il y était. Et il y était,
l’intrépide.
La cabine était ouverte et le monde à nos pieds,
offert au regard libre, aux ricochets insensés de
l’imagination. On se serait cru dans un planeur
planant. On a plané.
Là-dedans, il y avait des longues manettes
mystérieuses chantournées à l’ancienne, les
grandes orgues du vent, une atmosphère cosy,
des craquements de caravelle, un côté nid d’aigle,
repaire de corsaire.
Là-haut on a eu une pensée pour un grandpère qui en pinçait tant pour les demoiselles
couronnant l’horizon du bout du monde. J’y suis,
pépé, j’y suis. J’y suis encore. J’y suis toujours.
François Simon
Trio
Dans une troïka, il y a un moteur. Le nôtre c’est
Jean-Philippe Burnel. Lui, il peint le port à pleins
tubes, il en est tout imprégné. Ça lui fait comme
une peau, des écailles. C’est lui qui a demandé à
Jean-Paul Barbier de traînasser les yeux irisés de
ses appareils photos. Il en fallait un troisième. Il
sont allés chercher François Simon, tout tatoué
de sa ville malgré l’éloignement. Un deux, trois,
soleil. Ils ont décidé de pondre quelque chose sur
les grues du port. Les grues d’avant, celles qui
avaient une terrible gueule d’atmosphère et qui
nous manquent un peu. Finalement c’est assez
simple : on prend des palettes de couleurs, des
souvenirs, des cadrages, quelques débordements,
des mots, du sentiment. On touille, ça randouille.
Ça change des pâtes. L’eusses-tu grue ?
François Simon
Jean-Philippe Burnel, peintre
Peintre cherbourgeois
Jean-Paul Barbier, reporter
Reporter photographe à la Presse de la Manche
et correspondant à L’Agence France-Presse.
François Simon, grand reporter
Grand reporter à Ouest-France
Pierre Juhel / Gilles Perrault
Lorsqu’on me l’a proposé, le thème du Titanic m’a
tout de suite enthousiasmé : c’était la mer, c’était
la nuit, la nature qui triomphe de la présomption
technologique. Et puis surtout, c’était l’occasion
de rendre évidente une quête que je poursuis
depuis si longtemps - au prix certes d’une entorse
figurative - ma peinture parle de la vie, du destin,
et de la mort.
J’ai eu le sentiment que ce thème était fait pour
moi, et j’espère avoir réussi à le faire partager.
Lorsqu’on me demanda de m’associer à un autre
artiste, c’est l’humanité de Gilles Perrault qui
me parut s’imposer avec évidence. Et il accepta
aussitôt.
Montrer comment de simples quidams,
confrontés aux pires événements, décident de
leurs vies. Car on a toujours le choix, sinon de
se sauver, en tout cas de ne pas se déshonorer.
C’est sans doute cela la leçon de cette nuit
terrible et ce que nous répète inlassablement
Gilles Perrault.
Pierre Juhel
« Il y a trois sortes d’hommes, affirme
l’énigmatique Aristote : les vivants, les morts
et ceux qui vont sur la mer. »
Pour ceux du Titanic, au moins
pour beaucoup d’entre eux, tout se jouera
dans le temps infime où ils auront le choix
de devenir à jamais un héros ou un salaud.
À jamais.
Gilles Perrault (extrait)
Triptyque, lecture d’Est en Ouest
huile sur toile, 3 x 100 cm x 100 cm - Photo D.R.
Je sais très mal parler peinture.
« Juhel, le peintre bleu » ? Je le vois plutôt rouge,
noir, blanc, mais j’admets volontiers qu’il fait
passer tout cela par le bleu : c’est sa manière. Il
est bleu comme Soulages est noir. Ce qu’ils nous
racontent est une autre histoire.
Pierre Juhel me parle destin, drame, pulsion
de mort, violente aspiration à la vie. Un bleu
tragique. Voyez le premier volet de son triptyque
sur le Titanic : une terre s’éloigne, enveloppée
déjà dans les ténèbres bleutées de la nuit. C’est
le bout de ce Vieux Monde européen qui, dans
deux ans, va devenir l’abattoir humain le plus
performant de l’histoire. Voyez le deuxième volet
et ce paquebot qui fonce ingénument vers la
catastrophe. Il ne transporte que des heureux : les
riches, parce qu’ils sont riches; les pauvres, parce
qu’ils sont convaincus qu’ils cesseront bientôt de
l’être. Il symbolise, ce paquebot, le sympathique
dix-neuvième siècle si fier de ses prouesses
techniques et assuré que le progrès humain
n’aura point de cesse. Le vingtième siècle,
qui commence en 1914, démontrera combien
l’industrialisation de l’extermination des hommes
permet d’améliorer les résultats.
Que de mots pour décrire ce que le peintre
suggère et impose avec une soudaineté
foudroyante et une force souveraine…
Suffit !
Victor Hugo avait prescrit : « Défense de déposer
de la musique au pied de mes vers. » Arrêtons de
disserter avant que Pierre Juhel n’édicte :
« Défense de déposer des mots au pied de mes
toiles. »
Gilles Perrault
Pierre Juhel, peintre
Vit et travaille à Valognes
Juhel, « le peintre bleu ». Depuis mes débuts, de
nombreux regardeurs résument ainsi mon travail.
On n’est pas maître - et heureusement - des
jugements d’autrui, et il doit bien s’y trouver une
vérité. Le bleu et toutes ses nuances dominent
incontestablement des dizaines de mes toiles.
L’immense palette du turquoise à l’indigo permet
de tout montrer sans que rien jamais n’arrête le
regard. Là où le rouge devient rose ou marron,
le bleu reste bleu. Pour le reste, je peins dans
un cadre restreint, et c’est un choix longuement
réfléchi. Je ne me suis pas senti capable, devant
l’urinoir de Marcel Duchamp, de faire un pas en
avant.
Gilles Perrault, romancier
Adapté au cinéma, mémorialiste, polémiste
engagé, auteur de livres d’investigations, Gilles
Perrault est connu pour ses ouvrages : Le pull-over
Rouge, Notre Ami le roi, Le secret du Jour ...
J’ai rencontré Gilles Perrault voici plus de vingt
ans. Lors d’un dîner, où le hasard nous fit voisins
de table, j’appris que ma toile lui parut « belle et
intéressante ». Lorsque j’osais alors lui demander
une dédicace, il me rédigea un petit texte au-delà
de mes espérances. Qu’un écrivain, dont le talent
et la renommée étaient si établis, parle de moi
dans de tels termes m’encouragea immensément.
Je suis son œuvre de façon attentive, car il est un
peu devenu « mon » écrivain.
Pierre Juhel
Patrick Serc / Françoise Sylvestre
Patrick Serc, peintre nomade
Pourquoi répondre à la commande?
Cette opportunité rejoint mon travail personnel
autours des marins. Car souvent, mes toiles
racontent une histoire, celle d’un marin perdu
qui jette son carnet à la mer dans l’espoir d’être
retrouvé. Je navigue donc entre mon imagination
et la réalité et cette confrontation me fait dire
que l’imaginaire est une porte d’entrée vers la
réalité qui nous échappe.
Patrick Serc
Au moment de l’invitation, Patrick et moi, nous
étions en résidence de création dans un phare
d’une petite île shetlandaise. Un endroit qui m’est
cher, dans la tourmente de l’hiver boréal, dans
des paysages rudes et désertiques, hautement
maritimes. C’est ce qui nous unit, l’un et l’autre,
depuis maintenant près de dix ans. La mer, la
solitude et le rêve parfois utopique du voyage.
Patrick m’a demandé si je pouvais travailler avec
lui sur ce projet autour du thème Émigration et
Titanic. Je l’ai accepté avec bonheur. Écrire sur
la mer, sur le rêve de mer, sur le besoin de mer,
l’amour de la mer est ma passion et mon métier.
Françoise Sylvestre
« Envoyer alors dans l’eau glacée des bulles de
baiser, symbole de l’amour, des ondes de courage,
message de la vie, des adieux authentiques,
synonymes de l’errance. Voir ainsi reculer la mort.
Et savoir que ces enfants poursuivront la route
de l’ouest, celle de l’exil qu’ils portent en eux,
orphelins, celle qui va les bercer jusqu’au bout de
l’existence.
... Ne jamais être adulte. »
Françoise Sylvestre
(La route occidentale, extrait)
Les passagers de Queenstown, techniques mixtes
sur bâche et bois, 150 cm x 120 cm x 2 - 20 cm x 20 cm
Photo D.R.
vit et travaille à l’Usine Utopik, à Tessy/Vire
Avant d’entrer à l’école des Beaux-Arts, Patrick
Serc a embarqué sur les navires de La Royale. Il
en a conservé la démarche fière et chaloupée. Il
avait l’âge d’idolâtrer un navigateur qui forçait
déjà l’admiration. Éric Tabarly. Une de ses
oeuvres lui est d’ailleurs consacrée.
Il s’est alors mis à aimer passionnément les
embarquements, la vie à bord, les îles, les
escales, les histoires de marins. Son rêve :
naviguer. Vivre la mer. Peindre. Rien d’étonnant
alors que son havre n’ait jamais été plus
grand qu’un bateau. Quand il n’était pas tout
simplement un bateau, une coque retournée
en guise de toit, une caravane ou une cabane
de douanier en plein pré salé au Mont SaintMichel...
Aux Beaux-Arts, son maître d’atelier lui a soufflé
de chercher, de trouver sa propre voie et sa
propre technique. Celles qui font la différence.
Elles étaient déjà inscrites inconsciemment dans
ses créations.
Un thème : le voyage, imaginaire.
Un format : le carnet de bord.
Un support : la toile à voiles, qu’il roule.
Une palette de couleurs : du grège au noir, en
passant par toutes les nuances d’ocre et de terre
de Sienne.
Un secret : laisser le temps créer l’aléatoire en
oubliant provisoirement dans l’eau, l’acide, la
terre, ses encres et ses pigments.
Alors, ses îles au trésor, ses ancres rouillées,
ses corps de naufragés, ses barres à roue usées,
ses albatros et autres grands voiliers, ses proues
et poupes échouées, ses gardiens de phares
abandonnés, ses cartes marines d’îles oubliées,
au fil du temps ont marqué de son sceau ses
carnets « flottés », « de barre », « de naufragé »
dans « la solitude des latitudes »...
Voyageur immobile, dans son atelier de « L’Usine
Utopik », Patrick Serc est toujours « en partance ».
Françoise Sylvestre
Françoise Sylvestre, journaliste,
écrivain, éditrice
vit et travaille à Belle-Ile
Françoise Sylvestre est écrivain, de la mer et des
îles, voyageuse, sur la mer et dans les îles.
Cette seule phrase qui suffirait à la dépeindre,
est la synthèse de toutes ses œuvres, justifie
pleinement sa présence parmi les « Passagers ».
Tour à tour journaliste, libraire, éditrice et
écrivain, elle mène ces métiers, souvent en
parallèle, avec toujours la même passion. Elle
a commencé par être journaliste, a vite orienté
ses reportages sur la mer : la course au large,
puis sur la pêche et l’aquaculture dans le monde.
Ella a créé en 1998 à Belle-Île, puis à l’Île-auxMoines dans le Morbihan une librairie de la mer
et du voyage, galerie d’art et maison d’édition, à
l’enseigne « L’âme vagabonde ».
Depuis son premier livre en 1990, Huit postiers
cap-horniers, récit d’une course autour du monde
en équipage, elle est l’auteur d’une quinzaine
de romans, nouvelles, récits, essais et albums,
souvent réalisés avec la connivence d’artistes
ou de photographes. Son dernier ouvrage, Le
parfum des îles, petite rêverie sur les atolls et les
archipels, publié par les éditions Transboréal, est
un essai sur l’insularité.
Lorsqu’elle n’est pas en voyage, des Lofoten à
Kerguelen, des Saintes à Sifnos, des Shetland à
La Réunion, et d’île en Île de Chausey à l’Île d’Aix,
elle se consacre à la création littéraire dans son
île de résidence, Belle-Île.
« Cher amour,
Depuis les quais de Cherbourg, mon regard
embué voyait s’évanouir au loin la dense fumée
noire, les voluptueux nuages blancs, éthérés peu
à peu en un voile de vapeur transparente qui
s’échappait des cheminées de votre étincelant
paquebot dans le soleil couchant.
Vous partiez... »
Françoise Sylvestre
(La lettre de la passagère, extrait)
Philippe Hollevout / Margaux Hollevout
Le départ, photographie noir et blanc
et dessin numérique, 80 cm x 240 cm
L’idée s’est imposée tout de suite : raconter une
histoire à deux comme chanter à deux dans les
cafés de Bruxelles, réaliser des clips...
Se confronter toujours, s’engueuler un peu et
s’aimer beaucoup.
Margaux et Philippe.
Le départ
Le travail s’articule autour de deux formats
distincts de 80 cm sur 120, une photo noir et
blanc et un dessin coloré.
Si la photo renvoie à « l’objectivité » du travail
de presse : Le port de Cherbourg; le dessin, lui,
évoque les affiches de l’époque et oppose à la
rigueur du document photographique une vision
onirique du voyage.
C’est bien une histoire que Margaux et Philippe
nous racontent autour du départ du paquebot.
Un paquebot étrangement vide quittant
triomphalement une mer sombre qui le rappellera
à lui.
Philippe Hollevout, plasticien
vit et travaille à Lille
Plasticien, vidéaste, auteur de fresques, de BD,
de dessins animés et de dessins de presse,
chanteur... l’étiquette est rapide et paraît
évidente : Ce garçon est un touche à tout !
La pratique du dessin, de la peinture ou du chant
participent de la même démarche : Raconter des
histoires !
Peu importe la forme et le moyen d’expression,
Philippe raconte, illustre, souligne et tout devient
prétexte à une ballade.
Installé depuis 20 ans dans son atelier-galerie du
vieux Lille, Philippe se remémore sûrement son
enfance en Afrique et ouvre sa « boutique » aux
passants.
Touche à tout donc, mais pour qui prend le temps
de s’intéresser de plus près à l’artiste, ce dernier
ne pratique ni la danse, ni le piano et assez
rarement la trompette.
www.hollevout.com
hollevout.canalblog.com
Margaux Hollevout, photographe,
chanteuse et musicienne
vit et travaille à Londres, à cet instant...
Installée à Londres depuis un an, cette jeune
femme voyage, se nourrit de rencontres et change
beaucoup de maisons.
Margaux, comme son nom ne l’indique pas est la
fille de Philippe et ces deux là n’en sont pas à leur
première collaboration.
http//:ruelonguevie.blogspot.fr
Peinture/photographie/texte/installation/dessin
Alain BUHOT / Hélios SABATÉ BERIAIN
Jean-Philippe BURNEL / Jean-Paul BARBIER / François SIMON
François DAVID / Consuelo De MONT-MARIN
Norbert HARDY / Emmanuelle LEMESLE / Sabrina LESERT
Philippe HOLLEVOUT / Margaux HOLLEVOUT
Pierre JUHEL / Gilles PERRAULT
Emmelene LANDON
Partrick SERC / Françoise SYLVESTRE
Olivier UMHAUER / Olivier BASS / Florence NEVEUX
Cent ans après l’escale du paquebot mythique à Cherbourg,
la Ville d’Equeurdreville-Hainneville a initié le projet Passager : Les regards croisés
de vingt artistes sur le thème du Titanic et de l’épopée transatlantique.
Informations pratiques
Exposition visible :
À Équeurdreville-Hainneville du 27 avril au 22 juin 2012,
à l’Espace culturel H. Mars
du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h 30
Les dimanches 29 avril, 6 et 13 mai et 3, 10 et 17 juin de 15 h à 18 h
Renseignements : 02 33 53 97 08
www.equeurdreville.com
À Cherbourg-Octeville du 4 au 26 juillet 2012,
à la salle des fêtes, du mardi au dimanche de 14 h à 18 h.
Renseignements : 02 33 23 39 33
Conception graphique : Stéphanie Gilles
Photographies : remerciements à L’espace culturel Buisson pour les photographies :
La ligne, sans titre (œuvre de Consuelo de Mont-Marin), Le Katie (œuvre de Emmelene Landon) ,
La grue, vue par dessous (œuvre de Jean-Philippe Burnel), sans titre (œuvres de Pierre Juhel), Les passagers de Queenstown.
Impression Imprimerie Artistique Lecaux