CONTES-COARRAZE ou la solitude du coureur contre

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CONTES-COARRAZE ou la solitude du coureur contre
CONTES-COARAZE ou la solitude du coureur contre la montre s
s
Sur le calendrier UFOLEP de la saison2009
à la date du DIMANCHE 6 SEPTEMBRE la mention :
CONTES-COARAZE
Et en caractère gras une abréviation laconique et mystérieuse
C.L.M. En terme cycliste cela veut dire: CONTRE LA MONTRE
C’est l’unique épreuve « d ‘effort solitaire » de l’année.
Pour cette simple raison je ne manquerai à aucun prix le départ de cette
course prestigieuse !!!
Les coureurs professionnels ou semi professionnels ont l’habitude de
genre d’exercice. Les cyclosportifs plus rarement…
Pouvoir, au moins une fois par an, éprouver les sensations du sportif pédalant, seul, le regard
figé sur son compteur-chronomètre (les oreillettes des « pro» n’existent chez nous !) pour
essayer de se classer parmi les meilleurs est une expérience unique, un moment merveilleux de
bonheur sportif !
Pourtant, cet exercice (difficile) rebute beaucoup de mes camarades. Cela demande beaucoup
plus de courage et de volonté que dans les courses traditionnelles. D’ailleurs nous n’étions pas
très nombreux (32). Cela peut provenir également du fait que la plupart de nos champions
avaient disputé la veille l’éprouvante course Saint Laurent-Auron…
Le phénomène d’aspiration, les tactiques de groupe , les combines des roues dans les roues ( le
suceur de pneu !), les échappées sournoises, les surprises (calculées ) des démarrages n’existent
pas. La C.L.M. est la course vérité. Celui qui gagne est « intrinsèquement » le plus fort !
Cependant, comme il y a dans le peloton le routier, le grimpeur, le rouleur, le sprinter.. il y a le
spécialiste de ce genre d’épreuve !
Ses qualités sont celles en premier d’un esprit calculateur. Le mieux est d’effectuer le circuit au
moins trois fois avant l’épreuve.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce circuit je vais essayer de décrire ses caractéristiques.
D’une longueur de 9 km environ il peut se sépare en trois parties.
Les trois premiers kilomètres sont du faux plat. Ils suivent le fameux torrent du « Paillon
» avec à gauche de grands arbres et à droite une haute muraille de rochers qui nous protègent
bien du vent d’est le vent dominant…
La première pente commence dès que la route franchit la rivière sur un joli pont en pierre. Moimême suis à fond depuis le départ : 25km/h sur les petites montées, 35 km/h dans les descentes.
Moyenne : 30 km/h ( 6mn 15). Le meilleur fera du 40 km/h. Il me prend déjà là 2m30 !
La deuxième partie se compose d’une pente douce (5 à 6%) que je monte à 20km/h sur deux
kilomètres et demi.
A la Pancarte « LA FEULLEREE » mon chronomètre affiche 13m30. On peut considérer que
c’est la moitié du parcours. Le meilleur arrivera en ce lieu en 11 mn !
Les derniers kilomètres sont ( 10 à 12% de déclivité) sont très durs. J’essaye de dépasser le
17km/h, mais mes jambes me refusent à cette impossible gageure !
Je finis en 26mn 40s, (20 km/h) 3ème de ma catégorie (GS). Le premier fera un temps de 22 mn,
soit à une moyenne de 25 km/h.
Nous n’auront pas eu le temps de regarder le paysage, trop absorbés par nos efforts. C’est
dommage….
Tout en serpentant ce massif montagneux qui accède à la VESUBIE par le col de Saint Roch
nous apercevons successivement les deux petits villages perchés, typiquement provençaux de
Bendejun et Coarraze.
Ce dernier est un des plus beaux village de France. En se promenant dans les rues on aperçoit
des cadrans solaires (dessinés par des artistes connus) sur la mairie, la place de l’église et sur
quelques maisons !
L’arrivée est justement sur cette fameuse place ornée d’une immense fontaine provençale.
Après le terrible effort des derniers mètres nous nous élançons dans les ruelles étroites de ce
village dont les pavés anciens font vibrer nos machines (les pneus sont gonflés à 10 kilos)
plutôt habituées à du bitume archi-lisse !
Heureusement des escaliers entourent le lieu de notre fin de course exténuante : ils nous servent
de bans pour accueillir les concurrents suivants ! ( l’écart est de deux minutes entre chaque
concurrent). En attendant les résultats définitifs chacun parle de sa course. Certains regrettent
de ne pas avoir plus forcé au départ car, « ils en avaient gardé sous la pédale à l’arrivée ».
D’autres au contraire étaient prêts à abandonner après 3km tant ils souffraient !
Le dernier concurrent passé, les organisateurs (la mairie et le club cycliste de Contes) qui
avaient déjà dressé les tréteaux sur la place nous convient à une petite collation ( ah ! cette
délicieuse pissaladière). En même temps les résultats sont annoncés et les récompenses sont
distribuées. Une coupe est offerte à l’épouse de Patrice Béranger, présente avec ses enfants, à
qui la course était dédiée.
Avec les bénévoles (les chronométreurs, signaleurs…) au comportement toujours admirables
(nous ne le dirons jamais assez) , Gilbert Allo secrétaire de l’UFOLEP coordonnateur de
l’ensemble, nous faisons la photo traditionnelle du groupe…
Sous un soleil radieux, une température douce (une bise fraîche venant du Mercantour est
bienvenue!) quel plaisir de se retrouver, tous sportifs, heureux de notre combat où nous avons
tous donné toute son énergie pour nous battre jusqu’au bout avec un ennemi invisible.
Tout cela dans un décor de rêve : à 650m COARRAZE petit village médiéval perché au sein
d’une nature peuplée d’oliviers et de cyprès !!!
MICHEL HANNOTEAUX
Stade Laurentin Cyclisme

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