Vœux de M. Thomas JOLY, Maire de Verrières-le

Transcription

Vœux de M. Thomas JOLY, Maire de Verrières-le
Vœux de M. Thomas JOLY, Maire de Verrières-le-Buisson
Mardi 7 janvier 2014 à partir de 19 heures
Vœux de M. le Maire à la population, puis remise des médailles de la Ville à :
- M Alain CHOLAY
- L’équipe des bénévoles de Mes yeux pour te lire
Mme Eliane DEBUSNE
Mme Marie-Laure GIBLIN
Mme Laurence-Anne MAYEUR
Mme Sylvie ORHANT
Mme Nicole ROUMILHAC-CHANIVIÈRE
Mme Caroline SANTOLINI
Mme Valérie SAUDEREAU
M. Alain BRAZIER
M. Roger MESSIÉ
M. Maxime SIKLI
- M. François LESGUILLON
- Le groupe de musique 4 points de suture
M. Hassan BALDÉ
M. Ousseynou BALDÉ
M. Woody CHARLES
M. Billy CHARLES
- M. Bernard MANTIENNE (honorariat)
Hôtel de Ville
Place Charles de Gaulle
Verrières-le-Buisson
Vœux généraux 2014
Le Colombier
Discours de M. le maire, Thomas Joly
M. le Sous-préfet,
M. le sénateur Serge Dassault,
Madame la députée Maud Olivier,
Monsieur le Président de la Communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre,
Mesdames et Messieurs les maires des communes voisines….
et nos amis du jumelage anglais de Swanley,
Mes chers collègues maires adjoints, conseillers délégués et conseillers municipaux,
Mesdames et Messieurs les Présidents et responsables d’associations,
Mesdames et Messieurs les représentants de la Police nationale, du Service
d’incendie et de secours de l’Essonne, de l’ONF…..
Père Jean Rencky,
Mesdames, Messieurs et Chers amis,
Je suis très heureux de vous accueillir ce soir à Verrières-le-Buisson, à l’occasion de
la traditionnelle cérémonie des vœux.
Je serai assez bref en vous souhaitant à tous une bonne année !
Normalement, je dois m’arrêter ici, parce que je vous ai tout dit et que je n’ai tout
simplement pas le droit d’en dire plus !
En effet, comme vous le savez tous certainement, durant les 6 mois précédant les
élections municipales, l’article L.52-1 du Code électoral m’interdit toute promotion
des réalisations ou de la gestion d’une collectivité sur le territoire intéressé par ce
scrutin.
Je ne peux donc rien vous dire de plus, du moins concernant Verrières. Et il est vrai
que faire le bilan, positif, il va de soit, de cette année qui vient de s’écouler, aurait
été bien trop long.
Toutefois, je voulais vous dire quelques mots sur le plateau de Saclay, puisque cela
ne concerne ni Verrières ni mon mandat de maire.
En 2008, lors de cette même cérémonie de vœux, Bernard Mantienne avait déjà
alerté sur le caractère hypocrite de l’Opération d’Intérêt National du plateau de
Saclay, opération qu’il jugeait technocratique et fortement encouragée par la
promotion immobilière, le « Tsunamimobilier » selon ses propres termes.
Bernard, tu étais déjà loin d’avoir tort en 2008, et ce sentiment est aujourd’hui d’une
certaine façon renforcé par la création au 31 décembre dernier d’une zone de
protection naturelle, agricole et forestière (ZPNAF) sur le plateau de Saclay.
En effet, la sanctuarisation de terres agricoles est une bonne chose en soit, mais
cela signifie également la destruction définitive et irréversible de celles qui ne sont
pas dans le périmètre. Aussi, la création de cette zone, je la vois pour ma part et
avec beaucoup d’autres comme une victoire à la Pyrrhus.
Le gouvernement assure que le projet Paris-Saclay, campus scientifique au sudouest de la capitale, empiètera très peu sur des terres agricoles désormais
protégées. Toute la nuance se trouve dans ce « très peu » !
Depuis 2008, habitants et agriculteurs se battaient afin que 2 500 hectares soient
maintenus pour l’agriculture sur le plateau, alors que les premières esquisses d’un
Grand Paris y prévoyaient seulement 850 hectares.
Aujourd’hui, c’est grâce à un intense lobbying que le maintien d’environ 2 300
hectares a été obtenu, certains exploitants se trouvant malgré tout particulièrement
dépossédés. Il ne faut pas oublier que ces très peu nombreuses terres agricoles
font vivre une dizaine de fermes familiales, liées les unes aux autres par des
échanges de matériel ou de travail : un morceau de terrain en moins chez l’un, c’est
une menace pour les autres.
D’ici à 2020, le campus de Saclay, initié dans le cadre du Grand Paris, est censé
devenir un « cluster » scientifique de rang mondial, vitrine de l’intelligence française.
À ce titre il accueillera 10 500 chercheurs et 60 000 étudiants qui viendront travailler
dans des universités, grandes écoles, organismes de recherche, et autres
entreprises de technologies.
On comprend que les têtes pensantes des gouvernements d’hier et d’aujourd’hui
aient choisi les terres les plus fertiles d’Ile-de-France pour espérer y voir pousser
des cerveaux.
J’ignore quel sera le rendement à l’hectare de ce type de culture. Mais je sais que
plus il y aura de monde sur le plateau et plus la tentation sera grande d’y faire des
routes, des logements et des commerces, et donc de continuer à grignoter nos
paysages, la biodiversité et le gagne pain de ces familles et par là même de manger
avant l’heure ce qui aurait du se trouver dans nos assiettes.
Loin de moi de m’opposer au développement d'un secteur clé de notre pays, bien
au contraire.
Mais n’oublions pas que l'aménagement du territoire ne signifie pas l'étalement
urbain. Nombre de villes ont élaboré des PLU présentant un développement mesuré
et harmonieux pour assurer le bien-être de leurs habitants, il faut donc les
respecter.
Il faut également éviter les trop fortes concentrations démographiques d’abord
parce que nous en mesurons aujourd’hui le gâchis humain, social ou économique,
mais aussi parce, dans notre beau pays, se trouvent d’autres régions qui ont besoin
de travail et d’avenir.
Cette ZPNAF est présentée par nos ministres comme étant l’équilibre entre
l’urbanisation et le maintien de la biodiversité. Je crois que nous ne devons pas
nous leurrer : pour voir pousser le plus grand campus européen, personne
n’hésitera à remettre en question ce qui a été décidé le 31 décembre dernier. Ce
que la loi a fait, une autre peut le défaire.
C’est pourquoi mon premier vœu pour 2014 est que l’avenir ne me donne pas
raison, sur ce point là du moins.
Je souhaite également que cette nouvelle année soit riche de satisfactions pour vous
même, vos proches, celles et ceux qui vous sont chers, sans oublier la réussite de
vos projets personnels et professionnels.
Mes souhaits s’adressent particulièrement aux personnes qui vont recevoir dans
quelques instants la médaille de Verrières en remerciement de leur engagement et
de leur solidarité à l’égard des autres.
Ce don de soi est aussi le quotidien de chacun d’entre vous.
C’est pourquoi je tiens, au nom de l’ensemble du Conseil municipal, à vous remercier
tous, Administrations, Services Publics, Artisans, Commerçants, Professions
Libérales, Entreprises, Associations et Bénévoles pour votre présence et vos actions.
Merci également à mes collègues de l’équipe municipale et aux agents municipaux.
Et comme disait André Malraux qui aimait venir à Verrières pour retrouver Louise de
Vilmorin : « les idées ne sont pas faites pour être pensées mais pour être vécues ».
En 2014, je vous souhaite donc de bien vivre à Verrières qui est pensée pour vous
tous.
Bonne soirée !
Thomas Joly
Maire,
Conseiller général,
Vice-président des Hauts-de-Bièvre
Alain CHOLAY
Médaille de la Ville 2014
Alain Cholay, vous êtes né en 1956 dans le 14e à Paris, mais vos parents habitent Antony.
Votre père travaille dans un bureau d’études chez Renault et votre mère est fonctionnaire au
Ministère de l’Intérieur.
Vous suivez votre scolarité à l’institution Sainte-Marie, avant de faire des études d’ingénieur
dans le domaine du bâtiment puis d’intégrer Centrale Marseille.
Vous entamez ensuite une carrière dans le bâtiment, dans les domaines du contrôle
technique et de la maîtrise d’ouvrage, notamment pour le nouveau centre-ville et la
cathédrale d’Evry.
Vous intégrez ensuite la société Dekra, et c’est là qu’apparaissent les premiers symptômes
de la maladie génétique dont vous souffrez, maladie qui touche les yeux et les oreilles. Vous
dites vous-même que vous avez beaucoup appris de cette maladie et c’est justement ce qui
va vous conduire là où vous êtes aujourd’hui.
Mais avant ça, vous avez rencontré Isabelle, qui deviendra votre épouse et ensemble vous
avez 3 enfants :
Sébastien, 28 ans
Aurélie et Delphine, les jumelles, qui ont 26 ans.
Dans les années 80, vous habitez Wissous, mais à la naissance de vos filles, vous installez
votre famille à Verrières, précisément là où vous ne souhaitiez pas habiter ! En effet, vous
passiez régulièrement devant cette maison de Verrières, mais la clôture vous en semblait
tellement abimée que vous ne pouviez envisager d’y habiter. Malgré tout, vous visiterez la
maison et finalement, la clôture ne sera pas si compliquée que ça à changer.
C’est par l’intermédiaire de votre fils qui fait du tennis de table au TU, que vous vous
investissez dans l’association. Déjà, quand vous étiez encore à l’école, vous faisiez du
bénévolat dans le sport. Pendant près 25 ans, vous avez d’ailleurs fait beaucoup de judo. Et
donc en 1987, vous intégrez le TU judo comme adhérent puis votre investissement
deviendra plus important en 2004, en devenant secrétaire puis président de la section tennis
de table du TU.
C’est suite à l’appel du Foyer de l’Alliance que vous orientez le tennis de table vers le
handicap, en mettant en place pour la première fois un entrainement destiné aux handicapés
mentaux. Vous constatez alors avec plaisir que c’est possible pour eux d’apprendre et de
faire des progrès, car ils aiment jouer et participer à la vie du club. C’est pourquoi vous
veillez particulièrement à intégrer les joueurs handicapés dans les tournois.
Cette section vous permet ainsi de défendre ce qui vous tient aujourd’hui à cœur : on peut
être handicapé et faire du sport, travailler, vivre comme tout le monde. « Que le handicap
soit lié à la maladie ou à un accident, il faut communiquer dessus, pour l’expliquer aux
autres, mais aussi l’accepter soi-même » et ce sont là vos propres paroles.
Alain Cholay, par votre engagement et votre vécu, vous êtes ainsi un lien entre valides et
handicapés, et en créant du lien entre les personnes, vous permettez que les choses
deviennent plus naturelles entre elles.
Je vous remercie personnellement et au nom de la Ville pour vos actions et vous remets
avec grand plaisir la médaille de Verrières le Buisson.
Mes yeux pour te lire
Médaille de la Ville 2014
Au printemps 2011, de nombreux Verriérois ont répondu à l’appel lancé par la Ville
pour participer au Mensuel sonore. Cette opération solidaire consiste à donner
quelques heures par mois de son temps pour enregistrer les articles du magazine
municipal afin de réaliser un journal parlé, baptisé Mes Yeux pour te lire. Celui-ci est
destiné aux personnes malvoyantes qui apprécient de pouvoir ainsi conserver une
forme d’indépendance vis à vis de leurs proches. Cette version peut aussi intéresser
toutes les personnes qui préfèrent écouter le journal plutôt que le lire.
Initié par Jean-Marie Derbanne, conseiller municipal, et Gérard Dossmann, adjoint au
maire chargé de la communication, ce journal parlé est disponible en même temps
que la version écrite, soit à chaque début de mois sur le site internet de la Ville, sur
CD fourni sur demande et dans les médiathèques.
Même mon collègue Jean-Marie Derbanne ne pensait pas qu’il y aurait autant de
bénévoles motivés par ce projet, à tel point qu’il préconisait même l’utilisation d’une
synthèse vocale. Et comme il ne perd jamais une occasion de râler gentiment, il se
permet aujourd’hui de regretter qu’il n’y ait pas beaucoup d’hommes qui viennent
donner de la voix. Avis donc aux amateurs !
Ainsi, chaque mois, plus d’une dizaine de bénévoles se relaient en mairie pour
enregistrer les textes du Mensuel de Verrières afin de proposer cette version sonore
du journal municipal.
Pour certains d’entre eux, c’est un 1er pas dans le monde du bénévolat. D’autres
étaient déjà très engagés auprès d’associations ou de bibliothèques sonores.
Pour tous ces donneurs de voix, cette action est avant tout une expérience unique et
enrichissante dédiée aux autres.
J’ai donc le plaisir de leur remettre cette médaille collective en appelant :
Mme Eliane DEBUSNE
Mme Marie-Laure GIBLIN
Mme Laurence-Anne MAYEUR
Mme Sylvie ORHANT
Mme Nicole ROUMILHAC-CHANIVIÈRE
Mme Caroline SANTOLINI
Mme Valérie SAUDEREAU
M. Alain BRAZIER
M. Roger MESSIÉ
M. Maxime SIKLI
François LESGUILLON
Médaille de la Ville 2014
Né le 17 août 1954 à Paris 14e, vous êtes, François Lesguillon, le 2e d’une fratrie de 3
enfants, avec une sœur ainée, Martine, et un frère plus jeune, Jean-Marc, avec lequel vous
ferez les 400 coups durant toute votre enfance.
Pour que tout le monde comprenne bien la grande créativité dont vous étiez déjà capable, je
citerai 2 exemples qui ont marqué les esprits familiaux lors des vacances passées chez vos
grands-parents en Picardie : d’abord, lors d’une partie de cache-cache, vous ne trouverez
rien de mieux que de planquer votre petit frère dans une cuve à eau dont il aura bien du mal
à ressortir. Et ensuite, comme le monument aux morts du village ne devait pas vous paraitre
bien folichon, vous l’agrémenterez des sous-vêtements de la voisine qui séchaient sur la
corde à linge.
Bref, vous êtes un enfant plein d’imagination, et votre mère qui est à la maison pour
s’occuper de la famille a du en voir de toutes les couleurs ! Votre père travaille chez
Thomson CSF, et quand vous avez 4 ou 5 ans, votre famille quitte Montrouge, pour
Chatillon-sous-Bagneux où vous ferez toute votre scolarité.
En 1969, vous entrez à l’école de la rue Ferrandi à Paris, pour devenir commis charcutier.
Malheureusement, une allergie aux féculents vous empêche d’exercer votre métier et vous
contraint à changer de voie. Vous décidez alors de passer un CAP de cuisinier, avant de
partir à l’armée, d’abord à Dijon, pour faire vos classes, puis à Tahiti, où, pendant 10 mois,
vous servirez votre pays… dans les cuisines de l’armée.
A votre retour en France, vous travaillez dans plusieurs restaurants et ensuite dans divers
corps de métiers : les assurances vie, la vente par correspondance, le nettoyage de
machines d’imprimerie ou la distribution alimentaire sont quelques unes de vos étapes, avant
finalement d’intégrer les services de la mairie d’Antony.
Vous arrivez là sous la mandature de M. René AUBRY où vous êtes en charge de
l’affichage, puis vous passez un CAP de peintre en lettres pour réaliser avec talent divers
calicots et lettrages. Vous intégrerez ensuite le service peinture en bâtiment jusqu’à devenir
responsable du service peinture, vitrerie, gravure et revêtement de sol. Durant 36 années,
vous serez donc le vitrier officiel de nos voisins Antoniens, et aujourd’hui, vous allez passer
la main en ayant eu à cœur de transmettre aux autres votre immense savoir-faire.
Mais avant tout ça, vous rencontrez, en juin 1980, Françoise lors d’une fête où vous tenez le
stand pêche à la ligne. Ravi d’avoir attrapé cette jolie sirène originaire de Bretagne, vous
l’épouserez le 4 juillet 1981 à Saint-Brieuc. Ensemble, vous aurez 2 filles :
Yolène, qui habite en Bretagne, est monitrice d’équitation
Et Maud, qui vit en région parisienne, est secrétaire médicale
Avec Françoise, vous tomberez aussi amoureux de la Bretagne et comme le bénévolat a
toujours fait partie de vos activités, vous parviendrez sans problème à concilier les deux,
sans oublier d’y mêler tous vos talents.
C’est ainsi que vous deviendrez notamment vice-président de l’amicale des Bretons à
Antony, que vous intégrerez plusieurs associations dans le coin de Bretagne que vous
aimez, et que vous participerez à diverses activités en tout genre et notamment en
organisant régulièrement la Fête des battages où vous préparez un petit pot au feu pour 600
personnes.
Vos filles grandissant, elles manifestent l’une après l’autre le désir de faire de l’équitation et
vous les inscrivez à l’association du Poney club de Verrières. Pendant les reprises, vous
vous occupez en réparant un abreuvoir, en confectionnant des obstacles ou des podiums.
C’est donc tout naturellement que vous vous retrouvez en charge de la fabrication et de la
peinture des décors grandeur nature nécessaires à la fête des 20 ans de l’association créée
par les familles CHOUTEAU, LEGRAND et BOUCAUT.
De là, il n’y aura qu’un pas à franchir et vous intégrerez au petit trot le club comme bénévole,
avant de prendre la relève de René LEGRAND comme président en 2001. Au fil des années,
le club s’agrandit et il possède aujourd’hui 55 poneys pour accueillir 470 enfants encadrés
par 5 monitrices et leurs chevaux.
Aujourd’hui, vous passez la main à votre tour avec la grande satisfaction de laisser un club
avec des résultats plus qu’honorables et notamment une entrée en équipe de France, ce qui
fait la fierté de vos adhérents comme de Verrières.
Dans quelques semaines, vous quitterez vos collègues de la mairie d’Antony pour prendre
une retraite méritée mais qui ne sera certainement pas de tout repos. En effet, vous
possédez une maison en Bretagne que vous avez choisie tout spécialement avec des tas de
choses à réparer. Vous allez aussi pouvoir vous consacrer à vos activités favorites que sont
la construction de miniatures ou la réalisation de peintures, œuvres que vous avez déjà eu
l’occasion de présenter lors de diverses expositions à Antony ou en Bretagne où vous
espérez vous installer définitivement une fois que votre épouse sera elle aussi à la retraite.
Je vous souhaite donc de profiter pleinement de tous ces projets qui vous tiennent à cœur.
Et pour tous ceux que vous avez mené à bien à Verrières et notamment auprès de
l’association du Poney club, j’ai le grand plaisir, Monsieur le Président, de vous remettre la
médaille de Verrières.
Les 4 points de suture
Médaille de la Ville 2014
Nous sommes ici en présence de 4 amis d’enfance, liés aussi par le sang puisque
Woody et Billy CHARLES sont frères, et Hassan et Ousseynou BALDÉ également,
jumeaux de surcroit.
Les frères Charles sont nés à Clamart, les frères Baldé à Dakar.
Vous avez tous entre 22 et 23 ans et vous habitez ou vous avez habité à Verrières,
dans le même quartier de Grais et vous alliez ensemble à l’école David Régnier puis
au collège Jean Moulin.
Votre découverte de la musique en général et du rap en particulier se fait au fil des
années et chacun de votre côté pour commencer :
En 2001, Woody et Billy, âgés d’une dizaine d’années seulement, font leur premiers
pas en chanson lors d’une veillée devant leurs copains du centre de loisirs.
En 2003, Hassan et Ousseynou tournent un clip musical lors d’un séjour à Gravières,
le centre de vacances de la ville en Auvergne.
En 2005, vous participez tous les 4 à un atelier d’enregistrement de musique
organisé avec Vincent Hamouche, animateur du service jeunes de la Ville et lui aussi
rappeur à ses heures.
Mais c’est durant l’été 2007 que vous comprenez que le rap est en train de devenir
votre grande passion. Woody et Billy ont passé leurs vacances avec un membre de
leur famille qui fait de la musique, quand Hassan et Ousseynou ont participé avec
assiduité à un atelier de rap.
Et lorsque vous vous retrouvez à la rentrée des classes, vous décidez de créer votre
groupe, appelé alors La Relève. Vous réalisez plusieurs chansons que vous diffusez
grâce à Internet. Mais en 2008, vous décidez de changer de nom car un autre
groupe porte déjà le même. Vous devenez donc Les 4 points de suture.
C’est aussi à cette période que vous décidez de vous adjoindre les services de votre
copain d’enfance, Yannick Djédjé, lui aussi de Verrières, qui devient donc votre
manager. Son éloquence légendaire vous ouvre de nombreuses portes et surtout
vous encourage régulièrement à poursuivre dans cette voie.
La musique fait désormais partie de votre quotidien sauf à de rares occasions.
Je me suis en effet laissé dire que vous êtes partis en chantant lors du séjour
Verrières/Barcelone en vélo, mais qu’au bout de quelques jours, la fatigue vous a
tout simplement cloué le bec !
Malgré tout, les Verriérois ont le plaisir de vous découvrir lors de la 1re Nuit des
Jeunes talents organisée par la Ville en 2009 et aussi à l’occasion de divers concerts
à l’Espace jeunes.
Les messages que vous diffusez dans vos musiques mettent en avant des valeurs
positives telles que la réussite, la paix ou l’entraide, valeurs que vous véhiculez aussi
en participant régulièrement aux activités de l’Espace jeunes et notamment lors des
chantiers jeunes….
En 2013, la prévention routière vient s’ajouter aux messages que vous voulez faire
passer. Le décès brutal de votre amie Anne, victime d’un accident de voiture après
une soirée trop arrosée, suscite chez vous une réelle émotion que l’on retrouve dans
la chanson que vous écrivez alors et qui s’intitule Tout recommencer.
Pour illustrer ces paroles éloquentes sur les dangers de l’alcool au volant, vous
décidez de tourner un court métrage avec Verrières en guise de décor.
Vous investissez vos propres deniers dans cette aventure qui recevra aussi le
soutien de la Fondation jeunes et du restaurant le Stebben à Verrières. La Ville
participera également à travers une ou deux rues fermées pour les besoins du
tournage et le prêt d’un véhicule de la police municipale. Les Verriérois voisins du
tournage vous aideront et vous encourageront aussi dans votre démarche.
Votre volonté en montrant ces images parfois difficiles, le clip est en effet interdit aux
moins de 12 ans, est de faire changer les consciences et de sauver des vies.
Un message que vous avez eu l’occasion de transmettre lors des récents concerts
que vous avez donnés avec le groupe Sexion d’assaut ou le rappeur Mac Tyer, qui
font partie des grands noms de la musique d’aujourd’hui.
En vous remettant cette médaille de Verrières, je vous souhaite de connaître le
même succès que vos ainés en portant avec rythme et harmonie les messages
d’espoir et de confiance que vous avez déjà su transmettre à tous.
Bernard Mantienne
Honorariat / Vœux du 7 janvier 2014
Mon Cher Bernard, Mes Chers Amis,
C’est bien contre mon gré que je procède aujourd’hui à cette cérémonie. Non pas
que tu ne sois pas honorable ce soir, mais la date retenue devait être toute autre.
En effet, nous avions convenu, en toute simplicité et complicité de la tenir le 23 juin
dernier. Mais la disparition bouleversante de notre ami et collègue Alain Victor
MARCHAND nous en a retiré l’envie et nous lui avons du coup rendu hommage tous
ensemble à cette même date.
Aussi, toujours soumis ce soir aux mêmes contraintes d’allocutions publiques qui
m’interdisent de faire ton bilan ou de vanter tes réalisations à Verrières, je vais
m’attacher à te présenter sous tes facettes les moins connues, les moins publiques.
Comme quoi, il y a toujours un bien pour un mal.
Tu es né le 2 octobre 1933 à Paris dans le 15e et tu es l’avant-dernier d’une fratrie de
10 (ou 11 ?) enfants. A ta naissance, tes parents habitent depuis une bonne
quinzaine d’années à Verrières où ils ont trouvé un terrain et fait construire pour
établir leur famille.
Ton père était administrateur de la France d’Outremer, ce qui fait qu’il a beaucoup
voyagé à l’étranger.
Très jeune, tu as été, comme tout le monde, frappé par la guerre. Ton père qui était
assez entreprenant et qui avait le souci de nourrir sa famille, vous avait tous initié à
la culture intensive. Il avait eu la sagesse d’acheter un terrain juste avant la guerre
en se disant « ça peut toujours servir » et il avait aussi fait acheter à ta grand-mère
maternelle des terrains à Massy là où se trouve aujourd’hui la gare du TGV.
Et c’est comme ça que durant toute la guerre, la tribu Mantienne a cultivé des
pommes de terre, des légumes de toutes sortes et même du tabac parce que c’était
une monnaie d’échange, et a aussi élevé des chèvres, des cochons, des abeilles,
etc.
Tes parents étant particulièrement prévoyants, ils t’envoient avec tes deux derniers
frères dans une ferme du Jura au moment du débarquement. Et là, malgré ton
expérience de la vie rurale, tu sursautes à chaque fois que les vaches commencent à
meugler, car elles meuglent exactement comme une sirène.
Pendant la guerre, tu iras à l’école maternelle de Verrières puis ensuite à SainteMarie d’Antony, avant de suivre tes études secondaires au lycée Lakanal puis au
collège Saint-Sulpice à Paris.
Là, tu découvres avec étonnement des garçons de ton âge qui disent : « Eh bien
tiens, ce soir je sors » ou « Mes parents veulent bien que je sorte ». Mais ça veut
dire quoi ça, qu’ils sortent ? Ce que tu ne comprenais pas du tout, c’est qu’ils avaient
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Bernard Mantienne
Honorariat / Vœux du 7 janvier 2014
besoin de sortir, alors que chez toi, il y avait tellement de copains ou de copines,
avec tes frères et sœurs, que tout ce petit monde vous suffisait à tous largement
pour ne pas avoir besoin de sortir.
Entre autres loisirs, tu t’occupes avec l’un de tes frères à créer un journal que vous
baptisez « Le Génie » rien que ça ! Pendant 3 ou 4 ans vous avez sorti tous les trois
mois un journal de quelques pages recto verso que vous écriviez à la main et où
vous racontiez des bricoles. Les abonnés étaient vos copains, et surtout tes sœurs,
qui suivaient le canard plus par gentillesse que par intérêt.
Malgré tout le bonheur de te trouver dans cette grande famille, tu rêves d’entrer dans
la Marine. C’est ainsi qu’après la classe de 1re et la première partie du Bac, tu pars
naviguer sur les cargos SCHIAFFINO comme pilotin, c'est-à-dire comme jeune marin
qui étudie pour devenir officier de marine marchande. Tu as même fait des
remplacements de Lieutenant pendant quelques mois.
Au bout d’un an, tu retourneras à tes études et à ton baccalauréat philo-lettres, sans
jamais oublier la mer ni ta passion pour la navigation.
Après tes études, tu entres en 1962 à la Société Centrale pour l’Équipement du
Territoire, où tu es chargé des équipements sociaux et commerciaux des nouvelles
zones d’habitations dans toutes les villes de France. Et déjà à cette époque tu ne te
trouvais pas très bonne conscience parce que ces grands ensembles déshumanisés
te faisaient peur.
Tu penses dès lors qu’il faut plutôt privilégier et favoriser les communes plutôt que
les supprimer, car elles sont la garantie de la démocratie de proximité, la vraie, celle
où la vie se passe.
En 1966, tu entres à la Société d’économie mixte pour l’équipement et
l’aménagement du territoire en Ile-de-France, comme chargé d’études puis comme
secrétaire général et tu resteras à cette place pendant 15 ans. Avec la mise en place
des nouveaux départements de l’Essonne, des Yvelines et des Hauts de Seine,
chacun revendique peu à peu son autonomie, puis son indépendance et donc
l’entreprise disparait au bout de quelques années.
Tu intègres alors la société Institution Services installée à Palaiseau et qui était une
société de conseil aux collectivités territoriales à la fois dans les domaines juridiques
et de gestion générale, mais aussi dans le domaine de l’informatique qui se mettait
en place à cette période, car nous sommes dans les années 80 et il y avait donc un
tas d’initiatives qui partaient de tous les côtés.
Tu prendras ensuite le poste de Directeur Administratif de l’EBS (l’European
Business School) en 1986, avant de décider de te consacrer entièrement à tes
fonctions électives.
En effet, depuis 1971 tu es maire adjoint de Verrières sous la mandature de Jean
Simonin puis de Gabriel Michalet. En 1983, tu es élu maire et en 1988 tu es
Conseiller général de l’Essonne. Comme tu trouves que tes journées sont bien
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Bernard Mantienne
Honorariat / Vœux du 7 janvier 2014
remplies, tu profites d’un réaménagement de l’EBS pour quitter la rue de la Paix, où
se trouvait l’école, pour retrouver la paix de Verrières.
En 1986, tu rencontres Marie-Laure, que je salue avec amitié et affection. Elle assure
de temps en temps des gardes de week-end pour remplacer la Directrice de
l’AREPA où tu passes régulièrement pour dire bonjour, et vous vous mariez en 1990.
Tu seras également député suppléant de la 5e circonscription de l’Essonne en 1988,
5e Vice-président du Conseil général de l’Essonne en charge de l’éducation en 1994,
et en février 2004, tu deviendras sénateur, en remplacement de Michel Pelchat.
Il y aurait encore bien des choses à dire sur ton parcours et ton engagement pour
Verrières et ses habitants, mais nous y passerions la soirée, et je ne veux pas
prendre le risque de voir mes invités partir en douce ou tomber d’inanition.
Malgré tout, je prendrai encore quelques secondes pour rappeler que quand tu
deviens maire en 1983, ton objectif est de veiller à ne pas laisser Verrières se faire
envahir par le béton. Il te semble en effet indispensable de conserver un certain
équilibre entre espaces bâtis et espaces naturels. Pour cela, tu mets à profit les
expériences acquises dans tes différentes professions et bien souvent, cela te mène
à conduire ta barque à contre-courant. Grâce à ton engagement, ta volonté et ton
action, Verrières reste ainsi une île en Ile-de-France, c'est-à-dire une ville qui,
compte tenu de son environnement déjà naturel avec la forêt, est une ville préservée
qui montre que l’on peut conserver des cadres de vie épanouissants dans un pays
moderne.
Très jeune Président du Club nature du Collège Jean Moulin en 1974 et 1975, je
suis, de par ces très hautes fonctions, amené à te rencontrer régulièrement alors que
tu es maire adjoint en charge notamment des jeunes. Avec ton collègue Raymond
DACQUAY, tu m’invites à participer à la commission municipale élargie de
l’environnement.
Deux de tes qualités qui me frappent à cette époque sont tes convictions naturalistes
(on dirait environnementales de nos jours) et ta capacité à accorder ta confiance et la
reconnaissance que tu manifestes envers l’autre, envers moi.
C’est cette volonté de préserver l’environnement qui en 1988 me pousse, avec mon
ami Jean-Baptiste de VILMORIN, à venir te solliciter pour prendre la présidence de la
section française de la Fondation pour l’Education à l’Environnement en Europe
(mon employeur) laissée vacante par Jacques PELLETIER, appelé dans le
gouvernement de Michel ROCARD, au poste de Ministre de la coopération.
Ces 25 ans de carrière professionnelle à tes côtés et d’élu sur ta liste depuis 1989,
m’ont permis de découvrir un homme à l’écoute, pétri d’empathie pour ton prochain
et ce, quel qu’il soit. Mais j’ai aussi découvert un homme de terrain et d’action avec
une vraie vision pour le monde qui t’entoure.
De plus, pour veiller au grain, une grande rigueur morale et de profondes convictions
guident ton cheminement au service des autres, et cela, hier comme aujourd’hui,
force mon admiration.
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Bernard Mantienne
Honorariat / Vœux du 7 janvier 2014
Si je personnalise un peu mon propos ce soir avec affection et amitié, sache
Bernard, que cette image que j’ai de toi est très largement partagée.
Par ta famille, par tes proches bien sûr, par les élus de la majorité comme de
l’opposition qui t’ont accompagné tout au long de tes mandats de Maire.
Je n’en citerai qu’un qui n’aurait pas modifié un mot de mon propos, c’est JeanFrançois BRILLET, bien sûr. Mais c’est aussi ces qualités que te reconnaissent les
Verriéroises et les Verriérois venus très nombreux ce soir pour t’honorer.
Aussi, pour toutes ces années au service de tes concitoyens, j’ai l’honneur et le
privilège de te nommer maire honoraire de Verrières-le-Buisson.
Thomas Joly
Maire,
Conseiller général,
Vice-président des Hauts-de-Bièvre
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