Qu`est ce que la profession de foi?
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Qu`est ce que la profession de foi?
Profession de foi Du latin professio "action de déclarer ouvertement et publiquement". Vers 12 ans, au cours d’une messe, les enfants baptisés et ayant fait leur première communion confessent leur foi en présence de leurs familles. La profession de foi n'est pas un sacrement, mais une étape vers une foi plus personnelle. C’est aussi une fête familiale. Histoire de la Profession de foi Dans les années cinquante, on vise à situer la Profession de foi dans son rapport au sacrement du baptême et à celui de la communion et dans son rite liturgique et communautaire. Publié le 21 mai 2014. De la communion solennelle à la profession de foi C'est à partir des années 50 que l'on commence à situer la profession de foi dans son rapport au baptême et à la communauté. En Occident, jusqu'au XIIe siècle, baptême et première communion étaient reçus simultanément. À la suite du 4e concile du Latran (1215), qui reporte la première communion à "l'âge de discrétion", la première communion se voit retardée à l'âge de 7 ou 12 ans, voire plus tard encore. "Alors qu'avant, les sacrements de l'initiation chrétienne faisaient la maturité spirituelle, désormais c'est la capacité de discernement qui donne accès à la communion", explique le P. Jean-Paul Russeil, professeur de théologie à Poitiers et collaborateur d'un excellent dossier (1) sur le sujet. Première communion Avec le concile de Trente (1545-1563), la première communion est solennisée, sous l'influence notamment de saint Vincent de Paul. Les enfants y sont préparés, ce qui permet d'édifier aussi les parents. À partir de la seconde moitié du XVIIe siècle et jusqu'en 1910, la première communion devient ainsi une véritable tradition culturelle. Une profession de foi au cours de la messe Tout change quand Pie X promulgue son décret « Quam singulari »(1910), qui autorise les enfants à communier dès 6-7 ans. On en vient alors, afin de maintenir un certain nombre d'années de catéchisme, à distinguer la première "communion privée" se faisant en famille, de la "communion solennelle, vers 10-11 ans, se faisant devant tout le monde et ne relevant plus d'une initiation sacramentelle". Dès 1936, l'assemblée des cardinaux et archevêques de France, sensible à l'ambiguïté de cette célébration, suggère que "l'on donne à la communion solennelle, comme caractère essentiel, celui d'une profession de foi faite au cours de la messe". Du coup, dans les années 50, on commence à lier la profession de foi de la communion solennelle au renouvellement annuel par tous les chrétiens de la profession de foi baptismale, au cours de la vigile pascale, comme l'avait remis en valeur Pie XII. "On vise ainsi à situer cette profession de foi dans son rapport au baptême et à la communion et dans son rite liturgique et communautaire, poursuit le P. Russeil. D'où l'apparition de l'aube, vêtement blanc qui, avec la croix et le cierge, rappelle cette dimension baptismale." Ceci n'empêche pourtant pas l'appellation de "communion solennelle" de se perpétuer dans les mentalités. (1) "La Profession de foi, chances et évolution", Fêtes et Saisons, n° 544, avril 2000. La Profession de foi en questions Le mois de mai est souvent la période où les 11-14 ans sont invités à solenniser leur appartenance à l'Église au travers de la Profession de foi. Il s'agit d'une spécificité française. Publié le 21 mai 2014. La Profession de foi par laquelle l'adolescent entre les classes de 6e et 4e selon les diocèses est invité à solenniser son appartenance à l'Église, en disant publiquement devant la communauté chrétienne son accord avec la foi de l'Église, est d'instauration relativement récente. À quel âge ? En milieu rural, la profession de foi continue de se faire massivement en fin de 6e, à 11-12 ans. Beaucoup d’aumôneries de province souhaitent ainsi faire coïncider cette démarche d'affirmation personnelle de la foi avec l'arrivée au collège et les changements liés au ramassage scolaire. En revanche, à Paris et dans bon nombre de grandes villes, elle se fait plutôt en fin de 5e, à 12-13 ans. En Alsace, la profession de foi s'y fait traditionnellement en 4e, à 13-14 ans : Dans les cantons ruraux, jusque dans les années 60, l'âge de 14 ans marquait la fin de la scolarisation et le début du travail à la ferme ou à l'usine. Les familles tiennent encore à ce que la profession de foi reste un rite de passage. De plus, côté protestant, c'est aussi à 14 ans que les jeunes font leur confirmation. Certains responsables d'aumônerie, percevant la pertinence de maintenir un tel rite de passage, se demandent toutefois s'il est opportun de le faire en plein bouleversement pubertaire. Beaucoup s' interrrogent : "N'est-ce pas plutôt vers 16-17 ans que l'adolescent aurait besoin de professer une foi qui serait moins déterminée par le milieu familial ?" À quel moment dans l'année ? Autrefois, les professions de foi se faisaient traditionnellement fin mai-début juin. Depuis une quinzaine d'années, bon nombre d'aumôneries ont essayé de mettre en place un autre calendrier. Une expérience avait été tenté en 1991 dans le diocèse de Valence, à la suite d'une enquête sur les pratiques de la profession de foi. Un texte de Mgr Didier-Léon Marchand voté en assemblée synodale (1991) avait remplacé cette célébration par un accueil solennel des élèves de 6e entrant en aumônerie, le premier dimanche de l'Avent. À cette occasion, les "grands" de terminales leur remettaient un Nouveau Testament. Puis tous les élèves en aumônerie, de la 6e à la terminale, célèbraient, en fin d'année scolaire, une "fête de la foi" au cours de laquelle ils réaffirmaient leur place au sein de la communauté chrétienne. Ces journées festives, avec eucharistie et pique-nique et parfois précédées d'une journée de réflexion, existent désormais dans bon nombre de diocèses. Ce même souci d'inscrire la profession de foi dans le temps liturgique a amené certaines aumôneries à la célébrer durant la vigile pascale, les jeunes de 6e ou 5e étant invités à renouveler leur profession de foi comme le font tous les chrétiens (et les nouveaux baptisés) cette nuit-là. Ainsi, le jeune réalise mieux qu'il reprend à son compte l'engagement baptismal de tout chrétien. Dans ce cas toutefois, il est plus difficile de conserver à la profession de foi ses dimensions festive et familiale. Au point que l'on a vu des traiteurs et des pâtissiers protester contre la disparition d'une occasion de banquet avec pièce montée ! Devant quelle assemblée ? Il y a une vingtaine d'années, afin de séparer la profession de foi à proprement parler de la messe, on a commencé à organiser la célébration de renouvellement des vœux du baptême le samedi soir, en présence de la famille proche, des parrains et marraines, tandis que la messe festive avec la famille élargie était célébrée le lendemain. Aujourd'hui, ces deux temps sont acquis dans bon nombre de diocèses. Les jeunes reçoivent ainsi, la veille ou un dimanche précédent, la croix qu'ils porteront sur leur aube et qui symbolise le lien entre la communauté chrétienne où ils sont insérés, aumônerie ou paroisse, et l'assemblée ecclésiale devant laquelle ils s'engageront." Une autre question se dessine alors : quelle participation de la communauté chrétienne imaginer à cette profession de foi des plus jeunes ? Avec quelle préparation ? La plupart des aumôneries et des paroisses investissent au moins une cinquantaine d'heures, sur six mois, dans la préparation de la profession de foi (beaucoup plus, donc, que pour la préparation au baptême d'enfant ou au mariage). D'autres comme en Alsace, se retrouvent deux heures tous les quinze jours en équipe, autour d'un accompagnateur qu'ils ont eux-mêmes choisi et travaillent avec un livret repris du diocèse de Lyon. À cette préparation sur toute l'année, s'ajoute la retraite de deux-trois jours, dans un monastère ou un centre spirituel, avec temps de partage et de prière, lectures de la Bible, ateliers théâtre ou musique, sacrement de réconciliation et rédaction de la profession de foi (lire ci-contre)... Les jeunes se souviennent de cette retraite comme d'un temps joyeux entre copains et comme d'une découverte du recueillement. "La majorité d'entre eux n'ont jamais passé plus de trente-six heures sans télé ni walkman", sourit le P. Moog. Ces deux-trois jours sont aussi une occasion privilégiée de témoignages entre les adolescents, l'équipe d'aumônerie et les parents venus donner un coup de main. La plupart des équipes l'ont compris et veillent à bien préparer cette retraite. Il est dommage que les initiatives originales lancées au cours de ces retraites ne soient pas davantage connues ! Faut-il une sélection ? Les accompagnateurs ont à accueillir une diversité très grande de demandes : certains jeunes qui participent habituellement aux assemblées chrétiennes poursuivront sûrement l'aumônerie et feront leur confirmation ; d'autres sont en chemin tandis que, pour certains, cette étape risque d'être la dernière et qu'ils sont toutefois désireux de la vivre avec leurs copains ; d'autres enfin ne désirent pas vraiment la vivre... Des diocèses ont donc tenté de fixer des critères d'engagement. Certains prêtres reçoivent individuellement les jeunes (90 % de leur classe d'âge) qui, en fin de 5e, s'inscrivent pour la préparation de l'année suivante. Une façon de faire le point sur leurs six années de catéchèse. Cette préparation exige un minimum de vie paroissiale et de vie d'équipe. Fin ou début d'une vie de foi ? "Il a tout fait", disait-on jadis de celui qui avait suivi le "caté" jusqu'à la communion solennelle ! De fait, la majorité des parents, considérant que la profession de foi correspond au dernier acte religieux de leur enfant, ne l'encouragent pas à se préparer au sacrement de la confirmation, dont ils ne voient pas l'utilité. Pour faire comprendre que le rite de passage de la profession de foi, loin d'être un "rite de sortie", peut devenir un "rite d'entrée", plusieurs diocèses rassemblent les parents quelques semaines avant le jour J. "Il ne s'agit pas tant de régler les détails d'horaires et de longueur des aubes que de leur dire clairement ce que l'on souhaite vivre avec les jeunes. Ailleurs, on pose la question de manière plus radicale : s'il faut choisir entre profession de foi et confirmation, ne vaudrait-il pas mieux faire l'économie de la première pour valoriser davantage la seconde ? "Il ne faut pas laisser tomber la profession de foi mais la faire avancer, répond pour sa part la dominicaine Odette Chardat, qui fut chargée des sacrements de l'initiation chrétienne au Centre national de pastorale liturgique (CNPL). Or, poursuit-elle, on ne fait rien avancer si on supprime." "Mon fils se prépare à sa profession de foi. Il doit faire une retraite. Est-ce obligatoire " Obligatoire n'est pas un mot qu'on aime prononcer dans ce cas précis, mais disons que c'est un élément primordial de la préparation. Si vous êtes d'accord pour qu'il fasse sa profession de foi, vous devez l'être aussi pour ce temps de retraite. En général, il s'agit de 3 jours passés dans un lieu adéquat. C'est un moment fort, durant lequel les jeunes font le point sur ce qu'ils connaissent de l'Evangile, relisent leur vie pour y discerner les rencontres avec le Christ. Ils y préparent la "profession de foi" qu'ils diront ensuite à haute voix, pendant la célébration, devant parents et amis. "La profession de foi est-elle obligatoire ?" Non, ce n'est qu'une étape dans la vie d'un enfant qui va au catéchisme. La profession de foi ne fait de nous un chrétien, mais elle aide à poursuivre sa vie de foi. Et puis, c'est une occasion de se réunir en famille, d'entourer un enfant qu'on aime et qui a besoin de sentir qu'on prend sa démarche au sérieux. "Comment se déroule la profession de foi ?" La profession de foi est proposée au cours d'une messe, aux enfants baptisés quand ils étaient petits et qui ont fait leur première communion. A 12 ans, ils sont capables de confesser leur foi, à haute voix, en présence de leur camarades et de leurs famille. La profession de foi n'est pas un sacrement, mais une étape vers une foi plus personnelle. L'enfant réaffirme son statut de chrétien et renouvelle les engagements de son baptême pris à sa place par ses parents, parrain et marraine. La profession de foi est aussi une fête familiale, un rite de passage vers l'adolescence. "Y-a-t-il une messe durant la profession de foi ?" Oui! La profession de foi a lieu au cours d'une célébration eucharistique, car c'est l'Eglise qui entend la profession de ses membres. La profession de foi a lieu au sein de la communauté chrétienne, le plus souvent dans la paroisse de l'enfant, parfois aussi au sein de son établissement scolaire. Mais toujours au cours d'une messe ! "A quel âge peut-on faire sa profession de foi ?" La profession de foi a lieu selon les endroits en fin de 6ème dans le cadre de la paroisse (au terme des années de catéchèse) ou en fin de 5ème en aumônerie, dans l'école catholique ou dans un mouvement de jeunes. "Quelle est la différence entre la première communion et la profession de foi ?" La première communion (autrefois "communion privée") désigne la première communion au Corps et au Sang du Christ, à laquelle un baptisé participe. Il s'agit d'un sacrement, le sacrement de l'eucharistie qui, avec le baptême et la confirmation, constitue les trois sacrements de l'initiation chrétienne. La profession de foi, encore appelée par certains "communion solennelle", désigne une célébration au cours de laquelle des enfants renouvellent en leur nom propre l'engagement pris pour eux par leurs parents, le jour de leur baptême. Ce n'est pas un sacrement mais une étape dans l'itinéraire spirituel des baptisés. "Les enfants ont-ils besoin d'un parrain ou d'une marraine de profession de foi ?" Non! C'est pour le sacrement de confirmation que les enfants choisissent un parrain ou une marraine. Mais la présence du parrain et de la marraine de baptême est bien sûr la bienvenue pour ce jour de fête. Les enfants sont sensibles à ce rassemblement familial et amical. "Faut-il se confesser avant de faire sa profession de foi ?" Au cours de leur retraite, les enfants sont invités à réfléchir sur les sacrements déjà reçus: baptême, eucharistie, pardon. Dans ce cadre, la préparation au sacrement de réconciliation tient une place importante. Les enfants apprennent à vivre dans la lumière du Christ, découvrent le sens du péché, et méditent la joie du pardon de Dieu. Cadeaux de Profession de foi "Je suis à la recherche d'idées de cadeaux à offrir à un enfant qui va bientôt faire sa profession de foi. Pourriez-vous m'aider ?", écrit un internaute. La réponse de la rédaction de Croire.com. Publié le 21 mai 2014. Pour viser juste et vrai, en tenant compte de l'âge et des goûts de l'enfant qui fait sa profession de foi, on peut choisir un cadeau : A caractère religieux : une bible, une croix ou une icône, un livre d'art ligneux, un recueil de prières... L'objet peut être neuf ou appartenir à un parent qui "le transmet » ce jour. Mais attention, pour un plaisir garanti, ces cadeaux doivent être peu nombreux et si possible offerts par des chrétiens proches de l'enfant comme les grands-parents, parents, parrains, ou marraines. A caractère spirituel : une vidéo ou un DVD dont le thème traite joliment de questions profondes, un disque, un livre relatant un bel itinéraire humain et spirituel, une participation à un voyage alliant la dimension touristique à la dimension humanitaire, un livre sur les grandes religions du monde ou abordant les qustions de la vie et du monde... A caractère créatif: financement d'un stage dans une discipline manuelle ou artistique, livre de travaux manuels, appareil photo... Et puis, tout ce qui fait aimer la vie: un bijou, un accessoire de mode, un jeu de société, un objet décoratif pour sa chambre...