FOIN - FNEC
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FOIN - FNEC
Cas concrets Distribution de l’Alimentation FOIN : le DAC, un investissement mais seulement 4 minutes par jour consacrées à la gestion des concentrés “ Nous avons installé ce DAC (Distribution Automatique des Concentrés en station) en 1992, suite au départ en retraite d’un associé (le père de Didier et Mario). Il n’y avait plus que 2 personnes au lieu de 3 sur l’exploitation pour s’occuper des 180 chèvres et des 120 ha cultivés. L’organisation du travail devait être repensée. Plusieurs investissement ont alors été réalisés. ” L’EXPLOITATION La main d’œuvre : 2 associés Les surfaces : 150 ha de SAU 108 ha de cultures de vente 13 ha de culture de luzerne porte graine 29 ha de SFP dont 9 ha de luzerne Le cheptel : 328 000 litres de lait avec 290 Chèvres – 1100 kg / chèvre - Ration sèche foin de luzerne et foin de graminées - Distribution des fourrages : manuelle - Distribution des concentrés : individualisée avec un DAC, 6 stations. - Conduite du troupeau en 1 seul lot physique. - Salle de traite rotative, 20 postes - Bâtiment fermé avec extraction d’air automatisé Description de la solution mise en œuvre Pourquoi ce choix ? Avant (1992) Après (1993) Main d’œuvre 3 UMO 2 UMO “ Nous souhaitions d’abord gagner du temps à la traite et pouSAU 120 HA 120 HA voir l’assurer à 1 seule personne. Nombre de chèvres 180 chèvres 240 chèvres Nous avons opté pour la traite Production laitière 720 l/chèvre 880 l/chèvre tunnel et la conduite en 1 seul lot. La distribution des concentrés se Distribution des fourrages Manuel Manuel faisait pour partie en salle de Distribution des concentrés Manuel DAC (4 stations) traite et nous voulions arrêter ce Alimentation Enrubannage + foin Enrubannage + foin fonctionnement. Les chèvres montaient sur le quai pour manSalle de traite 2 quais, 12 postes Type « tunnel » 16 postes ger ! Aujourd’hui elles viennent Conduite du troupeau plusieurs lots Lot unique se faire traire et uniquement cela. On gagne du temps et la traite est plus calme. A cette époque, nous avions des voisins éleveurs de bovin lait qui montaient des DAC. Après nous être renseignés, nous avons travaillé un modèle “ chèvre ” avec un constructeur (ORVALEX). Ce choix nous semblait plus judicieux qu’un “ feed car ” ni fiable, ni performant à cette époque, ou qu’une ration complète mélangée, qui nécessite l’utilisation d’un tracteur chaque jour. Dès la première année, nous avons gagner plus de 150 l / chèvre” Organisation Le fourrage est distribué 2 fois par jour (luzerne,graminée,paille) à volonté. Le DAC est réglé pour distribuer 4 repas, soit 1 toute les 6 heures (le premier à minuit). Les stations sont réparties en 3 lieux dans la chèvrerie et peuvent distribuer 2 aliments différents. L’ordinateur a été réglé pour distribuer 500g de concentrés / jour / chèvre à la mise-bas et pour augmenter progressivement en début de lactation. Ainsi, sans intervenir, les chèvres recevront 1,5 kg au pic de lactation. Pendant cette période, elle reçoivent toutes la même quantité. L’éleveur règle les distributions individuellement en fonction des résultats de productions enregistrés lors du 2ème contrôle laitier. En fonction de l’état d’engraissement des chèvres et à chaque passage du Contrôle Laitier, des réajustements sont effectués. Avec les non-consommations (chèvres malades, en chaleur, …), l’éleveur estime gagner ainsi 5 % de concentrés sur l’année. -1- Cas concrets Distribution de l’Alimentation Temps de travail - Contrôle des consommations de la journée précédente: 15 secondes/jour Contrôle des stations et des débits : 30 minutes/mois Modifications des quantités et enregistrement des chevrettes : 10 minutes/mois Adaptation des chevrettes : 15h/an (100 chevrettes) Soit un total de 25 heures/an ou 4 minutes/jour ! Point de vue de l’éleveur “ Il faut bien réfléchir au dimensionnement du projet. Je pense qu’au delà de 50-60 chèvres par station et 1,5kg de concentrés / chèvre / jour, il peut y avoir des problèmes d’accès et de consommation des rations. Pour l’adaptation des chevrettes, il semble qu’elles s’adaptent mieux lorsqu’elles découvrent le DAC après la mise-bas. Le contrôle des débits est très important. Les variations de densité du granulé peuvent avoir plusieurs origines (humidité, différence entre livraisons,…). Il faut avoir un œil sur le système et contrôler la bonne distribution dés que l’on a un doute. ” L’investissement Silos avec socle béton et vis d’alimentation : 6 300 € 6 stations, cablage, ordinateur et logiciel de programmation : 20 330 € Puces électroniques de reconnaissance des chèvres : 2 500 € TOTAL : 29 130 € Soit 100 € / chèvre Les frais de fonctionnement annuel (réparations, puces, électricité,…) sont évalués à soit 200 € 0,7 € / chèvre / an Avantages - pas de concurrences entre chèvres, - gestion individualisée des quantités, - il est possible de faire des lots techniquement et de les modifier sans bouger les animaux (avec un lot physique unique), - contrôle des quantités consommées et repérage facile des chèvres ayant un problème, - temps à passer pour l’alimentation. Point de vue du technicien Inconvénients - apprentissage des chevrettes, - pas d’économie d’échelle (+ de chèvre = + d’investissement), - attention aux conceptions pas toujours bien adaptées aux caprins, - attention au dimensionnement (nombre de stalle / nombre de chèvre / quantités à distribuer), - rigueur dans le contrôle des débits et le réajustement des quantités sur informatique, - ne distribue généralement pas les déshydratés de gros diamètre, - investissement important. Cette technique est intéressante pour des élevages de taille moyenne (200 à 300 chèvres). L’investissement à prévoir serait plutôt de l’ordre de 150 € / chèvre aujourd’hui. Ce système est très économe en temps et efficace en terme de résultats techniques. Il nécessite cependant de la technicité et de la rigueur pour programmer les animaux, la stratégie de rationnement et contrôler régulièrement le bon fonctionnement des stations. Sébastien BESSONNET Chambre d’Agriculture de Charente-Maritime Document coordonné par l’Institut de l’Élevage, il a bénéficié du concours financier du CASDAR, de l’Office de l’Élevage et de l’ANICAP. -2-