Microsoft tente le pari du hardware
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Microsoft tente le pari du hardware
Saisissez votre recherche Nouveau ! DISTRIBUTEURS INDUSTRIELS MAGASINS EPICERIE-FRAIS BOISSON DPH MAISON PERSONNE MULTIM Accueil > Les entreprises | Loisirs, culture , Consoles et jeux vidéos , Multimédia , Tablettes tactiles Publié le 28 juin 2012 par FRÉDÉRIC BIANCHI Mots clés : Microsoft, Stephen Sinofsky Avec le lancement de Surface, une tablette à sa marque, Microsoft semble imiter la stratégie d'Apple d'intégration verticale, du software au hardware. À moins que ce ne soit qu'un outil de promotion pour Windows 8... Un petit moment de solitude. Lors de la présentation de la tablette tactile Surface, lundi 18 juin, à Los Angeles, Stephen Sinofsky, président de la division Windows de Microsoft en charge de la démo, n'est pas arrivé à lancer Internet Explorer... Après quelques secondes de flottement, le malheureux a dû changer de tablette. Anecdotique, mais ce petit « couac » est symbolique. En choisissant de produire elle-même sa propre tablette, Microsoft est seule en première ligne. Sans partenaire sur qui rejeter la responsabilité d'un éventuel échec. Et c'est, mine de rien, une petite révolution pour la société qui a bâti son succès sur une intégration horizontale depuis la fin des années 70. Elle, dont le métier consiste à concéder XBOX, la console qui a finalement conquis les salons des licences à des partenaires constructeurs (appelés OEM pour original DR equipment manufacturer), va lancer d'ici à la fin de l'année son premier articles liés « hardware » intégré, conçu de A à Z à Redmond, siège social du Microsoft veut concurrencer l'iPad groupe. d'Apple avec Surface Une danseuse coûteuse Certes, ce n'est pas tout à fait une première. Dans d'autres domaines que l'informatique, Microsoft n'a eu d'autres choix que de produire son propre matériel pour s'attaquer à de nouveaux marchés plus grand public. C'est le cas du jeu vidéo, avec la Xbox, et de la musique, avec son lecteur MP3 Zune. Mais avec des fortunes diverses. Si la première a d'abord été une très coûteuse danseuse (on parle de 4 milliards de dollars dépensés avant d'en gagner un seul), elle a fini par s'imposer sur cette génération de consoles. Le second, en revanche, censé concurrencer l'iPod d'Apple et retiré des ventes en 2011, restera comme l'un des plus mémorables revers de Microsoft. Devant ces fortunes diverses et alors que son business model reste pertinent dans le PC, on peut s'interroger sur l'intérêt d'une telle entreprise. Car pour imposer ces deux modèles de tablettes (Surface « pro » avec double interface PC et tablette, et Surface « grand public » avec interface tablette dite Metro), Microsoft devra y mettre le prix, estiment les analystes. « Sur un marché dominé par Apple, Samsung et Amazon, Microsoft devra mettre les moyens s'il veut s'imposer, estime Rob Enderle, analyste américain indépendant, fin connaisseur de Microsoft. Cela demandera un investissement de l'ordre de 3 milliards de dollars, soit l'équivalent des sommes englouties dans le lecteur Zune et le mobile Kin [gamme de téléphones jamais sortis en France, NDLR]. » Un OEM en colère Et le prix à payer pourrait être plus élevé encore. Les partenaires de Microsoft - les fameux OEM - ne voient en effet pas la Surface d'un très bon oeil. Et pour cause, il s'agit d'un concurrent direct pour leurs futures tablettes sous Windows RT (la version allégée de Windows 8). « Je crains que ça n'entraîne un désengagement de notre part pour Microsoft, menace Olivier Ahrens, président d'Acer Europe. Au lieu de promouvoir son futur système d'exploitation Windows 8, ils ouvrent un nouveau champ de bataille. » Avec Apple en ligne de mire pour Microsoft. Battue à plate couture par la firme de Steve Jobs dans la mobilité, la bande de Steve Ballmer tente d'imiter sa stratégie. À savoir, proposer la meilleure expérience possible pour l'utilisateur en arrivant avec un produit fini. Ce que résume l'analyste Carolina Milanesi, chez Gartner : « Surface vise trois objectifs : permettre à Microsoft d'évangéliser le public avec son interface Metro, donner un côté sexy à la marque et démontrer qu'ils savent réussir dans l'ère post-PC, et inciter les partenaires à hausser leur niveau de jeu en proposant de meilleurs produits ou des prix plus bas. » Selon elle, d'ailleurs, Microsoft n'escompterait pas écouler d'importants volumes de sa tablette. En fait, relève l'analyste de Forrester, Sarah Rotman Epps, « Microsoft ne la commercialisera, dans un premier temps, que dans ses propres magasins et sur son site. Ce qui limitera l'adoption massive de son produit. » « Double impact » Et si Surface n'était que le premier étage de la fusée de l'immense campagne de promotion qui s'annonce pour Windows 8 ? C'est en tout cas l'analyse de la Fnac. « Avec Surface, Microsoft va doubler l'impact du lancement de Windows 8, estime Yann Thébault, directeur des partenariats stratégiques de l'enseigne. C'est une vitrine qui devrait faire des émules auprès de ses partenaires. » Et dans ce contexte, le prix, non communiqué, des Surface importe peu. Si les experts l'estiment assez élevé (de l'ordre de celui d'un iPad), c'est finalement pour ne pas froisser les OEM qui auront tout loisir de se positionner plus bas. La pilule devrait ainsi beaucoup mieux passer... Pourquoi il développe sa tablette Pour offrir une expérience optimale façon Apple, permise par le développement conjoint du soft et du hard Pour faire la promotion de son système Windows 8, qui doit sortir en fin d'année et qui dispose d'une interface tablette Pour montrer la voie à suivre à ses OEM (HP, Dell, Acer...), après l'échec, il y a deux ans, des tablettes Windows 7 Peut-il gagner son pari ? Le modèle « professionnel » avec puce Intel sous Windows 8 Pro peut réussir à convaincre des entreprises réticentes à l'iPad La version grand public de Surface (Windows RT et puce AMD) aura du mal à faire son trou, coincée entre les tablettes Android et iPad Les tablettes Windows 8 devraient être nombreuses (HP, Asus, Acer...) en fin d'année et la Surface pourrait être noyée dans la masse Des précédents aux fortunes diverses ZUNE, l'« iPod killer » s'est retiré sans bruit Lancé en 2006 pour concurrencer la star d'Apple, le lecteur MP3 de Microsoft n'a jamais fait d'ombre à son rival, écoulé à ce jour à 300 millions d'exemplaires ! Microsoft a arrêté de le produire en 2011. La marque Zune concerne aujourd'hui le service musical de Microsoft. XBOX, la console qui a finalement conquis les salons Des milliards de dollars dépensés, une première version, en 2001, au succès mitigé, mais, ça y est ! Avec la Xbox 360 (67 millions d'unités vendues), Microsoft s'est fait un nom dans le jeu vidéo. Un succès confirmé avec la Kinect, présente à ce jour dans 19 millions de foyers. Chiffres 69,9 Mrd $ Le chiffre d'affaires en 2011, + 12 % vs 2010 23,15 Mrd $ Le résultat net en 2011 8,9 Mrd $ Le chiffre d'affaires des activités grand public (mobile, jeux vidéo) en 2011, + 45 % vs 2010, 1,32 Mrd $ de bénéfice 19 Mrd $ Le chiffre d'affaires des activités Windows en 2011, - 2 % vs 2010 22,2 Mrd $ Le chiffre d'affaires des activités logiciels pros en 2011, + 15 % vs 2010 Source : Microsoft GOOGLE ET AMAZON AUSSI SONT PASSÉS AU « HARD » Vitrine pour son système Android, le téléphone mobile Nexus de Google a été un flop retentissant, la société ayant décidé de le vendre seulement en ligne, sans l'aide des opérateurs. Pour le modèle suivant (Galaxy Nexus), Google s'est effacé au profit de Samsung et a laissé à celui-ci le soin de le commercialiser. Gros succès, en revanche, pour Amazon et son Kindle. À la différence de Google, Amazon est un commerçant, et son Kindle n'est finalement rien d'autre qu'une MDD. Une liseuse qui se vendait à 1 million d'exemplaires par semaine fin 2011, selon Jeff Bezos, le PDG d'Amazon, et complétée, il y a quelques mois, par une tablette, le Kindle Fire, qui a converti 6 millions d'adeptes américains en 2011. Vous êtes intéressé par l'actualité des magasins en France ? Retrouvez toutes les données magasins issues de la base de données de l'Atlas de la distribution, sur LSA Expert