Quatre tendances clés de l`industrie électronique à partir

IHS TECHNOLOGIE
Quatre tendances clés de l’industrie
électronique à partir de 2014
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IHS TECHNOLOGIE – Quatre tendances clés de l’industrie électronique à partir de 2014
Essentielle pour des industries aussi diverses que les télécommunications, la finance,
la fabrication et les loisirs personnels, l’électronique exerce une profonde influence
sur l’économie mondiale. Depuis l’invention du transistor à semi-conducteur, il y a
66 ans, jusqu’au développement du smartphone, l’industrie des produits électroniques a
transformé les sociétés et l’économie mondiale, tout en générant de la richesse, stimulant
la productivité et affectant régulièrement les marchés financiers.
Comme le rôle de l’industrie a augmenté dans l’économie mondiale, ses cycles commerciaux
se sont également ancrés de plus en plus dans les cycles économiques mondiaux. La grande
récession de 2008-2009, dont les origines sont à trouver dans les marchés financiers, a
entraîné un effondrement des bénéfices des fabricants d’équipements électroniques et de
semi-conducteurs.
Cette convergence a été tout d’abord observée à la fin des années 1990 et on s’attend
à ce qu’elle se poursuive dans les années à venir. Alors que cette industrie, qui pèse
1 900 milliards USD, entre dans une phase de développement plus mature, on estime que
la croissance de son revenu annuel – qui représentait en moyenne seulement 7 % il y a
une décennie – se stabilisera dans une plage de moitié inférieure pour les cinq prochaines
années. En projetant les tendances qui façonnent l’industrie électronique en 2014 et audelà – et en évaluant les risques associés – il est important de noter que la croissance des
revenus sur cette période, tout comme la croissance économique mondiale, devrait être
relativement modeste par rapport aux références historiques. (Voir tableau ci-dessous.)
Alignement de la croissance économique, des produits électroniques et des semi-conducteurs, 1990-2013
Source : IHS
Tendances : La croissance des revenus rebondit en 2014, puis elle s’atténue
IHS prévoit à l’heure actuelle que la croissance des revenus de l’industrie électronique
augmentera de 4,3 % estimés en 2013 à 5,6 % en 2014, suivie par des taux de croissance
annuels avoisinant la plage des 2 % jusqu’en 2017. Cette perspective correspond à peu près
à la reprise attendue de l’économie mondiale (avec des prévisions d’IHS en hausse de 2,4 %
en 2013 à 3,3 % en 2014) stimulée largement par la reprise économique dans le monde
développé.
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Les communications sans fil, tout comme les applications automobiles et industrielles,
entraîneront la croissance du secteur de l’électronique. Dans l’électronique grand
public, les smartphones et les tablettes stimuleront les revenus au fur et à mesure qu’ils
continueront à remplacer respectivement les téléphones portables et les ordinateurs
portables traditionnels. Il est prévu que les revenus des semi-conducteurs augmenteront
d’un solide 6 % en 2014 et reviendront ensuite à leur modèle saisonnier plus traditionnel.
Alors qu’on prévoit que la croissance des revenus s’atténuera autour de 2 % d’ici 2017, le
marché mondial des semi-conducteurs devrait toujours augmenter de 64 milliards USD au
cours des 5 prochaines années, pour atteindre 367 milliards USD d’ici 2017.
Risque : L’incertitude politique ébranle la confiance des entreprises et des
consommateurs, donc la croissance économique
L’économie mondiale étant désormais le principal moteur de la croissance de revenu de
l’industrie électronique, les menaces sur l’état de santé général des économies mondiales
sont un risque majeur pour la croissance continue. La menace la plus significative envers la
croissance économique actuelle est peut-être le climat continu d’affrontements politiques
qui a conduit à la paralysie de 16 jours du gouvernement américain en octobre 2013.
IHS estime que cette paralysie du gouvernement a coûté à l’économie américaine
3,1 milliards USD du PIB, uniquement pour les services gouvernementaux perdus. En
ajoutant les effets indirects de la paralysie, IHS a abaissé sa prévision pour le quatrième
trimestre 2013 pour la croissance du PIB américain de 2,2 % à 1,6 %. La confiance de
l’économie et celle des consommateurs, telles que mesurées par plusieurs indicateurs, ont
en conséquence chuté dramatiquement.
En outre, les conditions sous-jacentes qui ont précipité le blocage – un gouvernement
divisé et un processus d’affectation des crédits qui assure uniquement un financement
international temporaire – menacent de provoquer une nouvelle paralysie début 2014.
L’incertitude menaçante sur la rehausse du plafond de la dette d’ici début 2014 par le
Congrès est sans doute un risque économique potentiel encore plus important. S’il ne
parvenait pas à le faire, le gouvernement américain serait potentiellement incapable de
payer ses titres de dette, ce qui aurait des conséquences fortes et dommageables à la fois
pour l’économie nationale et mondiale.
Tendances : Le « nuage » changera notre façon de travailler et de
communiquer, ainsi que la conception de nos appareils interactifs
L’informatique en nuage – la diversité de logiciels et de services en ligne qui peuvent
remplacer le besoin d’hébergement local d’une telle infrastructure – augmentera de
façon expansive en termes de portée et d’acceptation sur les cinq prochaines années. Les
utilisations actuelles du nuage les plus populaires, telles que les messageries électroniques
et le stockage de données sur Internet, seront rejointes par l’hébergement d’autres
applications qui permettront aux consommateurs d’accéder rapidement et facilement
à la plupart de leurs données personnelles et professionnelles, ainsi qu’à des services de
logiciels par l’intermédiaire de dispositifs sans fil.
Des technologies assurant une couverture élargie et une connectivité améliorée sont en
cours de développement, afin de permettre aux appareils électroniques de communiquer
de façon homogène avec des milliards d’autres appareils intelligents dans le monde entier.
En effet, les smartphones émergent comme la plateforme et la passerelle par défaut des
applications de gestion pour la maison « intelligente », la voiture « intelligente » et les villes
« intelligentes », avec de nouvelles fonctionnalités telles que l’écoute, la reconnaissance
faciale et les diagnostics.
De plus en plus, les concepteurs de produits électroniques se concentrent sur l’amélioration
des fonctionnalités des dispositifs intelligents pour tirer parti des services en nuage. Libérés
du fardeau de devoir faire tenir toute la puissance de calcul au sein de l’appareil lui-même
(cette puissance étant de plus en plus dans le nuage), les concepteurs peuvent investir des
ressources pour améliorer les fonctionnalités des appareils dans des domaines tels que la
vitesse du processeur et la technologie d’affichage.
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Risque : La confidentialité et la sécurité peuvent être compromises du fait que des
volumes croissants de données sont hébergés dans les nuages publics.
Avec de plus en plus de données stockées sur des serveurs plutôt que sur des disques
durs locaux, les nuages sont susceptibles de devenir des cibles de choix pour les pirates
informatiques, qu’il s’agisse d’individus, de mafias organisées ou de gouvernements. Ces
données cibles incluent des informations professionnelles, de la propriété intellectuelle
et des informations personnelles, telles que des dossiers financiers ou de santé. Les
prestataires de services en nuage devront fournir des protections adéquates aux individus
et aux entreprises contre les menaces de vols, de virus et de logiciels malveillants qui
émergeront contre de telles cibles perçues comme ayant une valeur élevée.
Les prestataires de services devront également s’assurer que leurs abonnés disposent
d’une couverture adéquate et économique, afin d’ancrer la confiance des consommateurs
dans la disponibilité des produits et des services en nuage, là et quand ils sont sollicités
par l’utilisateur, sans encourir de dépenses indues telles que des frais excessivement élevés
d’itinérance.
Tendances : Les aspects clés de la chaîne d’approvisionnement des produits
électroniques resteront situés dans les pays en développement
La croissance de l’industrie moderne des produits électroniques dépend en partie de sa
capacité à s’approvisionner en matériaux et à localiser des fournisseurs et des fabricants
dans des régions à bas coûts telles que le Sud-Est asiatique, le Mexique et l’Europe de
l’Est. Aujourd’hui, la Chine est la principale source de fabrication pour les fabricants
d’équipement d’origine (OEM) de l’industrie des produits électroniques. Les OEM du
secteur électronique ont profité de ces arrangements qui leur ont permis de préserver des
prix de produits finis compétitifs par rapport aux autres produits des marchés sur lesquels
ils rivalisent pour séduire les consommateurs.
De même, les économies de ces pays ont bénéficié des opportunités de commerce et d’emploi
générées par l’industrie. Certains des appareils produits dans les pays en développement
– les smartphones en particulier – ont été cités parmi les outils qui ont facilité les révoltes
politiques du printemps arabe en Tunisie et en Égypte, par exemple.
Risque : Le risque de ruptures d’approvisionnement va subsister – Des frais
supplémentaires de mise en conformité seront encourus pour l’utilisation de
« minéraux de conflits »
En plus des risques commerciaux standards associés aux opérations offshore, telles que les
fluctuations monétaires, les entreprises continueront de faire face à divers autres défis qui
nécessitent une gestion compétente, dont les ruptures d’approvisionnement, les risques
géopolitiques, les conflits sociaux et les dommages potentiels pour la marque.
Les ruptures d’approvisionnement continuent de représenter un risque pour l’industrie
des produits électroniques, en particulier lorsque des opérations du même type se trouvent
dans la même région géographique. Nous en avons des exemples avec les inondations de
2011 en Thaïlande et le séisme suivi d’un tsunami au Japon. La Chine abrite la plupart des
sous-traitants du monde qui produisent des équipements électroniques pour le compte des
principales sociétés d’électronique mondiales. Par exemple, la région métropolitaine de
Shanghai produit la majorité des PC portables du monde, tandis qu’un quart des téléphones
portables sont fabriqués à Shenzhen.
En 2010, à Chengdu, en Chine, plus d’une douzaine d’employés d’une usine de production
en sous-traitance avaient tenté de se suicider, apparemment pour protester contre leurs
conditions de travail. Cet incident illustre les incertitudes inhérentes à l’utilisation de
tels sous-traitants. En 2011, la même usine, qui produisait à l’époque un demi-million de
tablettes par mois, a été victime d’une paralysie totale par suite d’une explosion.
« Les minéraux de conflits » (définis comme ceux dont l’extraction a lieu dans des régions
de conflits armés et d’abus des droits de l’homme) sont utilisés dans de très nombreux
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composants sur toute la chaîne d’approvisionnement, des téléphones portables aux
appareils auditifs en passant par les stimulateurs cardiaques et les réacteurs. Dans le cadre
de la loi américaine « Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act » de
2010, la commission américaine des titres et valeurs boursières (Securities and Exchange
Commission, ou SEC) a été chargée de s’assurer que les sociétés non seulement divulguent
les minéraux de conflits présents dans leurs produits, mais aussi qu’elles déclarent les
efforts entrepris pour garantir que leur utilisation de ces matières premières ne contribue
en rien aux atrocités humaines. Une source parmi les plus connues de minéraux de conflit
est la République démocratique du Congo. Une étude récente d’IHS indique que la vaste
majorité des sociétés d’électronique ne sont pas encore prêtes à se conformer aux exigences
de la SEC.
Tendances : Les nouvelles technologies seront introduites à un rythme plus
rapide, les cycles de vie des produits seront raccourcis
Avec des révolutions conceptuelles, telles que l’informatique en nuage qui s’annonce, et
un appétit insatiable des consommateurs pour les nouveaux gadgets offrant davantage de
fonctionnalités et de portabilité, le marché des technologies intelligentes évoluera à une
vitesse toujours plus rapide. Les technologies « robustes » telles que l’ordinateur personnel
et le téléviseur ne sont pas pour autant déjà enterrées, mais, dans la mesure où elles
survivront, ce ne sera pas sous leur forme actuelle.
La forme et la fonction des périphériques électroniques se transformeront d’une manière
encore inimaginable pour la plupart des consommateurs – les produits électroniques prêt-àporter et grand public commencent l’un et l’autre à connaître un certain succès commercial –
et il reviendra à une nouvelle génération de sociétés de technologie innovantes d’anticiper
ce que le public veut avant même qu’il sache qu’il le veut, et ainsi de générer une nouvelle
richesse et une nouvelle valeur économique.
Risque : Les fabricants d’électronique feront face à un risque compétitif accru – Les
déchets électroniques et la fourniture de pièces contrefaites augmenteront
Dans leur quête pour sortir la « prochaine nouveauté majeure » sur le marché, les fabricants
seront confrontés à des risques compétitifs accrus. Les cycles de vie des produits sont de
plus en plus courts, ce qui augmentera les difficultés de gestion de la production et des
inventaires.
Des cycles de vie raccourcis signifient une augmentation des déchets électroniques – les
téléphones portables et autres périphériques électroniques mis au rebut – dont la plupart
sont expédiés vers les pays en développement pour leur élimination. De plus en plus, ces
déchets sont passés au crible pour récupérer des composants qui sont réintroduits dans
la chaîne d’approvisionnement sous forme de pièces contrefaites vendues aux OEM et
réinstallées dans de nouveaux appareils électroniques.
Malgré des batteries de tests et l’amélioration des contrôles, les pièces contrefaites
représentent un risque important et croissant pour la chaîne d’approvisionnement, en
particulier pour les industries telles que l’aérospatiale et la défense, dans lesquelles la
défaillance d’une pièce de mauvaise qualité peut être catastrophique. Dans leurs pires
formes, des pièces contrefaites telles que des micropuces peuvent contenir des logiciels
malveillants – intentionnellement installés par le fabricant – qui créent une « entrée de
service » électronique permettant d’espionner, d’offrir un accès à distance non autorisé, la
reprogrammation et le vol des informations de l’utilisateur de l’appareil.
Les informations contenues dans cet article ont été tirées d’entretiens avec Dale Ford, Analyste en chef, directeur
de la recherche sur l’électronique et les semi-conducteurs chez IHS.
Pour plus d’informations
technology.ihs.com
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