2e intervention de Michel BRANCHI

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2e intervention de Michel BRANCHI
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Note à l’Intersyndicale
sur la question des salaires et des revenus en
général en Martinique
La connaissance des salaires et des revenus en Martinique est très
partielle car les statistiques officielles ne s’y intéressent que de manière
épisodique. La raison est politique.
S’agissant des prix, leur évolution est mesurée par l’indice des prix à la
consommation établi mensuellement par l’INSEE- Martinique.
Cependant l’étude de leur niveau et de leur formation n’est plus réalisée
notamment depuis la libération des prix en 1986.
L’évolution du pouvoir d’achat résulte de la confrontation entre les
variations des salaires et des prix et est aussi fonction des habitudes de
consommation ainsi que de leur évolution.
Peu d’analyses dans ce domaine.
Panorama des données disponibles en matière de salaires et revenus.
S’agissant de la question des prix (évolution et formation) se reporter à
notre étude sur la formation des prix réalisée dans le cadre d’un
séminaire de la CGTM et communiquée par ailleurs.
A- Eléments sur les salaires
1- Salaires privés et semi-publics Antilles –Guyane 2002 : un salarié
sur deux gagne moins de 1240 €.
Selon l’étude la plus récente parue dans le numéro 62 de mars 2005
revue Antiane-Eco de l’INSEE- Martinique concernant les salariés aux
Antilles-Guyane des secteurs privé (sauf ceux de l’agriculture et de la
sylviculture, des services domestiques ) et semi-public (Sécurité sociale,
EDF, La Poste, France –Télécom, Air France, hôpitaux et collectivités
territoriales), hors fonction publique d’Etat, soit 75 % de l’ensemble des
salariés et 68 % des emplois totaux :
ƒ
Un salarié des secteurs semi-public et privé (hors fonction
publique d’Etat) travaillant à plein temps sur deux gagne moins de
1 240 € par mois net en 2002 aux Antilles-Guyane.
ƒ La rémunération nette mensuelle moyenne des salariés est de
1 564 euros en 2002 (1 554 € en Martinique ). En 1998, elle était
de 1 585 € ( Antiane-Eco n° 50 d’octobre 2001 ) ; elle a donc
baissé de 1,57 % en quatre ans !
ƒ Près de 20 % gagnent moins du SMIC.
ƒ En haut de l’échelle, 5 % des salariés gagnent plus de 3 250
euros ; et 1 % gagnent plus de 5 600 euros ;
2
ƒ Les salaires des hommes en France sont globalement supérieurs
de 17 % à ceux en vigueur aux Antilles-Guyane, selon la même
étude ; pour les femmes ils sont supérieurs de 4 % ;
ƒ La rémunération des femmes (1 480 €) est inférieure en moyenne
de 9 % à celle des hommes ( 1 630 €) en Antilles -Guyane ;
ƒ Un cadre gagne en moyenne 3 fois plus qu’un ouvrier : l’écart de
salaire mensuel moyen entre cadres et ouvriers est de 2 140
euros ;
2 – Un salarié sur six au SMIC dans le privé
Une autre étude de l’INSEE (Antiane –Eco n° 52 de mai 2OO2)
indiquait que 15 % des salariés antillo-guyanais étaient rémunérés au
SMIC en 1999, un taux deux fois supérieur à celui en vigueur en
France à l’époque. Depuis lors, 17 % des salariés en France sont au
SMIC traduisant l’écrasement des salaires opéré par la politique néolibérale dans ce pays développé. Qu’en est-il à présent en Martinique ?
Quel est le taux de salariés martiniquais payés au SMIC ? L’INSEE
ne peut répondre.
3- Salaires privés nets en 2004 et 2005 : 15 % de moins qu’en
France en 2004
ƒ En 2004 le revenu salarial mensuel net moyen du secteur privé
est de 1 614 € (1704 € à temps complet) en Martinique contre
1 849 € en France, soit 15 % de moins ( Source : TER 20072008- INSEE-Martinique). Non pondéré par le temps de travail,
il est inférieur au salaire moyen d’un temps complet. Il a
progressé de + 3,86 % par rapport au salaire moyen net depuis
2002.
Par grandes catégories socio- professionnelles, il s’établit ainsi
(entre parenthèses le salaire net à temps complet) :
-Cadres : 3 421 € ( 3 614 €) ;
-Professions intermédiaires (instituteurs, infirmiers, éducateurs,
animateurs socio- culturels et de loisirs, contrôleurs de la poste,
agents de maîtrise et techniciens, assistants techniques, grades des
services techniques de la banque, rédacteurs d’assurance, etc)
: 1 911 € (1959 €) ;
-Employés: 1 263 € (1 301 €);
-Ouvriers : 1 156 € ( 1 287 €) ;
ƒ En 2005, le salaire mensuel moyen net pour les emplois à
temps complet était de 1 749,83 €, soit + 2,7 % par rapport à
2004 (1 704 €) contre 1 907 euros par mois en France. La
hausse des prix en Martinique a été de + 1,9 % en 2005 : il y
aurait donc un gain de pouvoir d’achat en 2005 de + 0,8 %.
Les salaires en France ont été plus élevés de + 9 %. L’écart se
réduirait donc.
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Ce salaire moyen se décline ainsi par catégories socioprofessionnelles (entre parenthèses l’évolution par rapport à 2004) :
-Cadres : 3 755 € (+ 3,9 %) ;
-Professions intermédiaires : 1 997 € (+ 4,5 %) ;
-Employés : 1 349 € (+ 3,68 %);
-Ouvriers : 1 313 € (+ 2,02 %).
4- Evolution 2001/2005 des principaux salaires minimaux
mensuels en Martinique au 31 décembre (base 35 heures
hebdomadaires) :
Salaire
2001
2006
SMIC
Ouvrier docker
cat 1*
Manœuvre
ordinaire BTP
Minimum
fonction
publique brut (y
comp 40 %)
1019,89 €
1 335,81 €
1254,28 €
2 794,16
Variation
2006/2001en %
+ 24 %
+ 109,8 %
994,93 €
1 266,42 €
+ 27,2 %
1 577,84 €
1 757,03 €
+ 11,3 %
( source : rapport IEDOM 2006)
* Est intervenue en 2003 la mensualisation des ouvriers dockers
Après les 35 heures, il a été procédé à l’alignement du SMIC.
La hausse des prix cumulée mesurée par l’INSEE- Martinique ayant
été de 11,7 %, on voit qu’il n’y pas eu de gain de pouvoir d’achat au
minimum fonction publique. Par contre, l’alignement du Smic pour les
35 heures a provoqué une apparente progression du pouvoir d’achat.
Un rattrapage sérieux s’est opéré dans le BTP (défiscalisation ?) et
pour les dockers (mensualisation). Il s’agit bien sûr de minimaux et
non de salaires réels.
5- Enquête de la revue Business News en 2007 sur les
disparités de salaires privés.
La revue Business News (n° 22 de novembre 2007) a recueilli de
manière empirique des données sur 100 fonctions du secteur privé
aux Antilles-Guyane et les a comparées à des données de France
publiées dans la presse spécialisée. Les résultats résumés sont les
suivants :
-Aux Antilles-Guyane, en dessous de 1 500 euros bruts mensuels,
l’écart entre le salaire minimum trouvé et le salaire maximum est en
moyenne de 34 %. Au-delà de 1 500 euros, la moyenne des écarts
est de 60 %.
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Mieux on est payé au départ plus le potentiel d’évolution en matière
de rémunération en fin de carrière est élevé et, à l’inverse, moins on
est bien payé au départ moins on a de chance d’évoluer en fin de
carrière.
-Les disparités entre les salaires des antilles-Guyane et les salaires
français, selon Business News seraient plutôt « équilibrées ».
Les salaires minimum et maximum de début et fin de carrière de 100
métiers ont été recueillis et comparés aux données existantes en France.
Il est dit que « seuls » 30 % des salaires minimum antillo-guyanais sont
inférieurs aux salaires de France. Ce taux monte quand même à 40 %
pour les salaires maximum qui sont inférieurs aux salaires français.
L’égalité quasi parfaite entre salaires antillo-guyanais et salaires
français concerne 29 % des salaires minimum et 24 % des salaires
maximum.
Enfin, il faut noter tout de même que 41 % des salaires minimum
français et 36 % des salaires maximum français sont supérieurs aux
salaires antillo-guyanais.
Les disparités avec la France sont fortes sur cet échantillon.
Par exemple, une secrétaire commence à 1 300 euros dans nos régions
alors qu’elle débute à 1 700 euros en France. Soit 30 7 % de moins chez
nous. Elle termine à 1 500 euros aux Antilles-Guyane et à 2 658 euros
en France. Soit 77,2 % de moins chez nous. L’évolution de carrière est
faible aux Antilles-Guyane.
Où est donc l’équilibre ?
Enfin, en valeur absolue, 59 % des métiers en Martinique, Guadeloupe
et Guyane offrent un salaire de départ inférieur à 2 000 euros bruts
mensuels Et dans 43 % des cas, le salaire brut minimum est inférieur à
1 500 euros.
A l’arrivée, le salaire maximum reste inférieur à 2 000 euros dans 32 %
des cas.
Les salaires privés restent donc très bas ici.
6- Emploi précaire : un salarié sur cinq
Par ailleurs, près d’un salarié sur cinq a un emploi précaire en 2003
(Antiane- Eco n° 60 de juin 2004) soit 21 % des salariés en Martinique
contre 12 % en France. Cela représente 21 000 emplois en
Martinique. Un emploi précaire est un emploi provisoire. En dix ans
(1993-2003) le nombre d’emplois stables a très faiblement progressé ;
les contrats à durée déterminée par contre ont augmenté de près de
40 %.
Cela explique la faiblesse des rémunérations.
Selon les enquêtes- emploi de l’INSEE, le temps partiel, le plus
souvent subi, se développe ces dernières années :
5
-12 % des emplois en 2004 (subi à 72 %) ;
-13 % des emplois en 2005 (subi à 58 %) ;
-14 % des emplois en 2006 (subi à 63 % ) ;
-17 % des emplois en 2007 (subi à 69 %). Une femme sur cinq
travaille à temps partiel contre un homme sur dix en 2007.
B- Les autres revenus
1- Revenu disponible brut moyen : 47 % de moins qu’en France
Le revenu disponible brut moyen, selon une autre étude de l’INSEE
( Antiane –Eco n° 60 de juin 2004), aurait progressé aux Antilles
Guyane de 33 % de 1993 à 2000, soit + 4 % par an contre + 3 % en
France. Il s’agit de l’addition de l’excédent brut d’exploitation et des
revenus mixtes, des salaires et traitements, diminués des cotisations
sociales des salariés et non salariés et des impôts et majorés des
prestations en espèces et autres revenus de la propriété.
Selon les tableaux économiques régionaux 2007/2008, le revenu
disponible brut annuel par habitant s’élevait à 11 435 euros en 2003
en Martinique (16 481 € en France, soit 47 % de moins) Les salaires
représentaient 65 % de ce revenu (59,5 % en France), alors que les
profits bruts représentaient 25 %, soit 1,125 milliards d’euros
( France : 22, 6 %). Les prestations en espèces se montent à 24 % de
ce revenu disponible brut contre 29,9 % en France, contrairement à
l’idée répandue d’un assistanat généralisé.
Enfin il faut noter que les impôts représentent 9,3 % de ce revenu
contre 13,5 % en France, soit 4,2 points de moins reflétant à la fois
une capacité contributive plus faible du fait de la faiblesse des
revenus mais aussi des abattements fiscaux plus forts dans les DOM
pour l’impôt sur le revenu.
Contrairement aux idées reçues, le montant global des prestations
sociales perçues aux Antilles- Guyane est beaucoup moins élevé
qu’en France. L’explication tient à la relative faible part des retraites :
29 % des prestations en Martinique contre 75 % en France.
Par contre, la part des allocations familiales et du RMI est plus forte
dans le total des prestations.
2- Les retraites : vers un pays de retraités pauvres ?
« Le montant des retraites est souvent très modeste », reconnaît l’INSEE.
Selon le recensement de 1999, il y avait 63 289 Martiniquaises et
Martiniquais de plus de 60 ans, soit une personne sur six (16,6 % de la
population). Selon les projections de l’INSEE, à l’horizon 2030 la
Martinique compterait entre 400 000 et 460 000 habitants parmi lesquels
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36 % seraient âgés de plus de 60 ans. Soit plus du doublement par
rapport à la situation actuelle.
En 2003 ; il y avait 46 853 retraités du régime général et 12 072 retraités
de la fonction publique (source : Familles de Martinique 2003, TER
régionaux 2007-2008 INSEE) .
Le montant moyen de la retraite du régime général (hors retraite
complémentaire) s’établissait à 519 euros en 2003 : un scandale (il n’y a
pas de chiffre plus récent). Cela vient de la faiblesse des salaires
d’activité dans le passé, de la difficulté de reconstituer des carrières
complètes et du sous-développement en général. Le chômage, le sousemploi, la précarité et les bas salaires expliquent que les travailleurs ont
peu cotisé et qu’ils ont un faible montant de retraite. Le sous –
développement du pays se traduit dans cette réalité.
La part de personnes bénéficiant du seul minimum vieillesse est
importante : 18 493 personnes en 2003 et près de 40 % des retraités
du régime général et 29 % de la population âgée de 60 ans et plus,
contre 4 % de la population au minimum vieillesse en France.
Déjà les réformes Balladur de 1993 et 1996 et Fillon de 2003 ont
considérablement abaissé le taux de remplacement net des retraites
(pourcentage du dernier revenu représenté par la pension).
Le versement de la pension à taux plein suppose 40 années de
cotisations pour le secteur privé (tous régimes) et le secteur public
En France et selon une simulation réalisée par la CGT, un salarié non
cadre du privé né en 1938 parti à la retraite en 1998 a perçu une pension
(régime général de la Sécu et régime complémentaire) de 81,5 % de son
dernier salaire. Un salarié non cadre du privé né en 1955 qui partira à la
retraite en 2015 ne percevra plus que 66,5 % de son dernier salaire, soit
un recul de 15 points.
Un fonctionnaire né en 1938 qui est parti à la retraite en 1998 a touché
67,5 % de son dernier salaire (avec les primes et rémunérations
complémentaires). Un fonctionnaire né en 1955 qui part à la retraite en
2015 ne percevra plus que 52 % de son dernier salaire, soit un recul de
15,5 points.
Même cause, même effet en Martinique, toutes choses égales par
ailleurs.
La réforme des retraites projetée par le pouvoir, en allongeant
notamment la durée de cotisation de 40 années à 41 années voire 41,5
années, va encore faire baisser le taux de remplacement net des
retraites (proportion du dernier salaire que représente la pension globale)
et faire de la Martinique un pays de vieux pauvres avec la combinaison
d’un taux de chômage élevé, d’une précarité forte, de bas salaires
nombreux et du vieillissement accéléré du aux effets à retardement de
l’émigration forcée Bumidom.
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Cela nécessite d’urgence une réflexion spécifique et des revendications
particulières.
3- Revenus fiscaux : un quart à un tiers seulement des ménages
imposables
57 262 foyers fiscaux ont été imposés en 2005 sur 219 037
contribuables, soit 26,14 % contre environ 52 % en France. Le revenu
moyen annuel net imposable est de l’ordre de 28 000 €. En 2006 la
proportion de foyers imposés monte à 30,2 % en Martinique contre 53,8
en France.
Le revenu moyen par foyer déclarant est de 16 505 euros/an en 2005
contre 14 402 €/an en 2001, soit + 14,6 % sur 4 ans. La plus forte
progression sur cette période 2005/2001 vient dans l’ordre : des revenus
des capitaux mobiliers (+ 70,8 %) ; des pensions et retraites ( + 21,9 %)
et des bénéfices agricoles et commerciaux ( + 14,2 %). Les traitements
et salaires déclarés passent de 18 106 €/an en 2001 en moyenne à
19 995 €/an en 2005, soit une augmentation de seulement 10, 5 %.
A relever que par mois, les pensions et retraites déclarés sont de
878,75 € en moyenne en 2005 contre 1666,25 € pour un salaire ou
traitement moyen. La retraite moyenne déclarée est en 2005 inférieure
de 47,26 % à un salaire moyen ou égale à 52,73 % d’un salaire ou
traitement moyen déclaré.
Cependant 343 personnes ont déclaré l’impôt de solidarité sur la fortune
(ISF) en 2005, soit 84 de plus qu’en 2004. L’ISF est un baromètre du
niveau de la richesse, du patrimoine accumulé. En effet, paient l’impôt
de solidarité sur la fortune en France les personnes physiques dont la
valeur nette du patrimoine dépasse 760 000 euros, soit près de 5
millions de francs lourds.
La faible proportion de foyers imposés reflète à la fois la faiblesse des
revenus et l’importance des abattements fiscaux. Environ 50 000
personnes bénéficient de la prime pour l’emploi.
L’écart de revenus entre les foyers imposables et non imposés est
important : le revenu moyen déclaré chez ceux qui acquittent cet impôt
est cinq fois supérieur à celui des contribuables non imposés.
Enfin, selon les comptes économiques rapides de 2006, la masse
salariale s’élevait en Martinique à 4 348 millions d’euros ( 4,3 milliards
d’euros) et le total des profits capitalistes se montait à 2 331 millions
d’euros ( 2,3 milliards). Des chiffres à garder en tête.
4- Des inégalités considérables : Un martiniquais sur cinq vit de
minima sociaux
Le pays compte aujourd’hui plus de 25 % de chômeurs (42 000 en
2006), 32 396 Rmistes en fin 2006 (15 % de la population contre 3 % en
France), 60 000 pauvres vivant avec moins de 420 €/mois (12 % de la
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population contre 6 % en France), 106 000 bénéficiaires de la CMU (27
% de la population contre 7 % en France).
Selon les chiffres officiels (Observatoire national de la pauvreté
2005/2006), 84 000 Martiniquais vivent des minima sociaux (RMI, Api,
Aah, RSO), soit 21 % de la population contre 9 % en France.
Dans le même temps, selon la revue Business News (n°21 de
septembre 2007), les 1 728 plus gros contribuables martiniquais avaient
un revenu global déclaré de 276,5 millions d’euros en 2006, soit 13 324
euros par mois. 1,4 % de la population des Antilles- Guyane possèdent
11,1 % du revenu fiscal global. Ces gens très riches en Martinique, ce
sont ceux dont le revenu fiscal annuel dépasse 78 000 € (42 705 francs
par mois). De 2002 à 2006 leur nombre a augmenté de 44 % et leur
revenu déclaré a explosé sur la même période de plus 71 % en
moyenne ! Fort-de-France est la localité des Antilles-Guyane qui
concentre en 2006 le plus grand nombre de contribuables de l’Impôt de
solidarité sur la fortune (ISF) avec 95 foyers fiscaux possédant un
patrimoine moyen de 2,7 millions d’euros (soit 17,7 millions de francs par
personne). Ces 95 personnes très riches cumulent un patrimoine global
de 221,5 millions d’euros (soit près d’un milliard et demi de francs lourds).
Et Fort-de-France est la seule ville des DOM à faire partie des 15
premières villes françaises accueillant les contribuables disposant des
patrimoines les plus importants de France.
Les riches et les possédants se portent bien en Martinique, merci. Le
système capitaliste et néocolonial leur permet de prospérer.
La Martinique reste une société profondément inégalitaire avec une
pauvreté nouvelle se substituant à la vieille misère coloniale à côté d’une
richesse insolente.
Michel Branchi
Economiste,
Ancien chargé d’enseignement
à l’ Université Antilles – Guyane (UAG),
Ancien Commissaire de la
Concurrence, de la Consommation
et de la Répression des Fraudes